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& autres p o iffo n s g ra s ; lo r fq u ’i i s’ en rencontre d’ é -
ch o u é s fu r le s g rè v e s la m e r , ils fontip a rtag é s
com m e ép ave s , ainfî que le s autres effets échoués.
I l fau t rem a rq ue r qu e le s p o iffon s , tant ro y au x
q u ’à la rd q u i fo n t p r is en p le in e m e r , ap p a rtien nent
à c eu x q u i le s ont pê ché s.
C e q u i vie ju d’ être dit concernant le s p o iffon s ,
ro y au x & a la rd , a été tiré du titre 7 d u liv re 5
de l’ord onn ance de la m a r in e du m o is d’août
1 6 8 1 .
Poijfon marchand ; grand poijfon y poijfon
piné ; poijfon gris ; poijfon grand , petit &
moyen marchand. C e font le s d ivers noms que l ’on
donne tant au x mo rue s vertes qu ’au x m o ru e s fé ch e s ,
fuivant le u r g ran d eu r & q u a lité .
L a colle de poijfon e ft fa ite des pa rtie s netv eufe s
& muc ilagineufo s d’une e fp e c e de g ro s p o iffo n qui
fe rencontre trè s-o rd in a irem ent dans le s me rs de
M o fc o v ie .
IJ huile de poijfon n’e ft autre ch o fe qu e de la
g ra ifle o u la rd de p o iffo n fo n d u e , o u que l ’on a
tiré e du p o iffo n en le p re ffan t ; ç ’ eft d e la b aleine
dont on en tire le p lu s ,
P o i s s o n d* e a u - d o u c e .
L e poijfon d eau-douce eft c e lu i q u i , comme
On l ’a dit c i - deffus , fe p ê ch e dans le s r iv iè r e s ,
v iv ie r s , étangs , canaux , & c . com me la truite , la
c a rp e , le b ro c h e t , la p e rch e , la tanche , & ç . On
p a r le a ille u r s de la p ê ch e qu ’on en f a i t , & des
file ts & engins dont on fe fort p o u r la fa ir e .
L e chap itre 1 5 d e l’ o rd on n an ce de la v i lle de
P a r i s , de l ’année 16 7 2 . , contient en c in q a rtic le s
le s réglem ens p o u r l ’ a rr iv é e & vente de la m a r -
ch an d ifë de poijfon d eau-douce dans le s ma rché s &
p o r t s de cette cap ita le du ro y aum e .
P oisson. E f t auflî l ’ une des p lu s p e tite s m e fure s
p o u r le s liq u eu r s ; e l le ne contient q u e la m oitié
d’un d em i - fe p t ie r , o u le qua r t d’une ch o p in e , o u
l a huitième p a r tie d’une p inte m e fure de P a r is . L e poijfon e ft de fix p o u c e s cubiques ; on lu i donne
e n c o r e fe s noms de pojfon ou de roquille.
P oisson. S e dit en co re de la liq u e u r mefuré e . U n poijjon dp vin, un poiffon d eau-de-vie, & c .
P O I S S O N N E R I E . L i e u , marché , ‘h a lle où l ’on
y en d du p o i f fo n , fo it de m e r , fo it d’e au -d o uc e ,
{b it f a l é , fo it fra is , fo it v iv a n t , fo it de fomme.
A P a r is on dit o rd in a irem ent halle : la halle à la
marée, la halle au poijfon d eau-douce. A L y o n
/& p re fq u e dans toutes le s p ro v in c e s q u i font au -
d e l à , o n fe fort p lu s communément du terme de poijfonnerie. J e viens de la poijfonnerie. A v e z -v o u s
é té -à la poijfonnerie 1
P O I S S O N N I È R E . C e lle q u i v en d du p o iffon .
A P a r i s le s poijfonnières étalent dans le s h a lle s
& m a r c h é s , dans d es baquets qu’ e lle s ont devant
e l l e s , où le p o iffo n vivant nage & fo confo rve dans
J ’e au dont ils font rem p lis . I l ne fe dit que des m a r chandes
de p o iffon d’eau-d puc e ; le s autres fe nom.-
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rfienf marchandes de marée , fi leur toégoétf eff
de poiffon de mer frais ; ou marchande de faline (
h elles font commerce de poiffon de mer falé.
POIVRE. Fruit aromatique qui a une qualité
chaude & féche, qui vient en grains , dont" on fo
fort pour l’affaifonnement des fauces.
Ce fruit fi connu en Europe par le grand coiïh
merce & la grande confommation qu’il s’en fait ,
eft produit par une plante ou arbriffeau qui croît
dans divers endroits des Indes orientales.
L e poivre fo rt p a r petites g r a p e s 'à la fa ço n d e
nos g ro fo ille s ; le s g ra in s dont ce s g rap e s font comw
po fo é s p a ro iflent verds au commencement ; en fu ite
ils deviennent rou g e s à me fure qu’ ils m e u r iffen t, de
enfin noirs ap rè s qu ’on le s a la iffé q u e lq ue te m s
e xp o fe s au fo le il, c e f t à -d i r c , tels qu’on v o it ic i le
g ra in du p o iv re n o ir.
La différence entre le poivre liane & le poivra
noir que l’on voit en Europe, ne vient que de ce
que le noir a fa peau , & que le blanc en eft
dépouillé , ce qu’on fait en le battant avant qu’il
foit tout à-fait foc , ou lorfqu’il eft féché en le
laiffant tremper quelque tems dans l’eau.
Le poivre long , qui eft comme une efpèce
d amas de plufîeurs petits grains ferrés fortement
les uns contre les autres , croît fur un arbriffeau
dont les feuilles font minces , vertes, & avec une
queue allez courte.
Ce poivre eft de trois fortes; celui des Indes
orientales , que les marchands épiciers & droguiftes
de France tirent d’Angleterre & de Hollande ; celui
de l’Amérique & celui d’Ethiopie , qu’on ap-»
pelle auflî grain de ^elim. Il n’y a proprement que?
celui des Indes qui foit le véritable poivre long ,*
les autres même lui reffemblent aflez peu.
L e bon poivre long doit être nouveau, bien
nourri, gros , pefant, mal-aifé à rompre , poina
carié, fans pouffe & fans mélange de terre. Son
ulàge eft pour la médecine, ©ù il entre dans quelques
compofitions galéniques , même dans la thériaque.
On le mêle auifi quelquefois avec les
épices. '■ > ■ ; -,
Le poivre de Guinée eft un poivre rouge de
couleur de corail , qui fe cultive en Languedoc ,
fur-tout dans des villages auprès de Nifmçs, 8c
dont l’on voit aflez communément dans nos jar-*
dins , & fur les boutiques des droguiftes & épiciers*
Les vinaigriers s’en férvent pour faire leur vinaigre*
On le çonfit auflî au fiicre. Il doit être choifi nouveau
, en belles gouffes , féches, entières &. bien
-rouges.
Les habitans de l ’Amérique , d’où ce fruit eÆ
paffé en Europe , en font beaucoup de*cas. Ils l’appellent
chile , les Efpagnols pim ent, & les François
corail de jardin.
O n a p p e lle moulin à poivre , un petit moulin
qu ’ on tourne av e c une m anive lle , q u i fort au x é p ic
ie r s à b ro y e r & réd uire en p o u d re le p o iv re en
g ra in .
POIVRIER,
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POIVRIER. Marchand qui fait commerce de
poivre.
: Il ne fo dit guères que de ces petits marchands
• qui courent la campagne, & qui vont de village en
village débiter du poivre & des épiceries ordinairement
.fofiftiquées.
A Paris ce font les marchands épiciers qui font
le commerce du poivre tant en gros qu’en détail.
POIX. Efpéce de gomme qui fe.tire des pins par
l’incifïon qu’on y fait. Elle a divers noms fuivant
fos préparations , fes couleurs ou fos qualités. Quand
elle coule dè l’arbre, elle fo nomme barras ; mais
enfuite elle - prend double dénomination. Celle qui
eft la plus belle & la plus claire , a le nom de galipot ,• & celle qui eft moins propre & plus
chargée d’ordures & de couleur, s’appelle barras
marbré ou madré. L e galipot fort à faire toutes les
différentes fortes de poix qui font la matière de cet
article..
P o ix g r a s s e , qu’on appelle auflî po ix blanche
de Bourgogne. C’ëft du galipot fondu avec de l’huile
de térébenthine. Quelques-uns prétendent néanmoins
que pette poix coule naturellement de quelques
arbres ré fin eux qui fo trouvent dans les ftiontagnes
de la Franche-Comté.
Poi x-RÉsiNE. C’est , fuivant quelques auteurs
une gomme qui coule du tétébinthe, du meleze _
du lentifque ou du cyprès: mais il y a bien plus
Q apparence, à ce que d’autres affurent, fondés fur
l’expérience, que ce n’eft que du galipot cuit juf-
qu’à certaine confiftance, & réduit en»pain de -cent
ou de cinquante livres.
La meilleure p o ix - ré fine vient de Bayonne & de
Bordeaux. Il faut la choifîr féche , blonde , point
remplie d’eau ni de fable. Les ferblantiers , chaudronniers
, plombiers-, vitriers & autres' ouvriers qui
doivent fouder & écamer avec l’étain, en emploient
beaucoup,
L a poix noire , qui eft proprement celle qui fo-
connoit & fo vend fpus le nom de poix , n’est auflî
que du galipot brûlé & réduit en arcançon , où l’on
met, quand il eft encore-tout chaud, certaine quantité
de goudron pour le noircir. Il y en a de dure
& de molle qui ne différent que par cette foule
qualité.
. lit dans les voyages de Wbeler une autre maniéré
de faire la poix noire, dont l’on fo fort dans
le Levant ,*qui n’eft pas beaucoup différente de celle
queM. Furetiere rapporte dans fon Dictionnaire. La
voici*
On choifit un monceau de terre , que l’on creufe •
cnAY foifont une fofle d’environ deux aunes de dia-
metre par le haut , mais qui va toujours en être- ■
cillant jufqu’au fond : on emplit cette fofle de bran- ;
ches de pin, en choififlant celles qui ont le plus de •
gomme, apres les avoir fendues en petits éclats, \
que 1 on met les uns fur les autres , jufqu’à ce que la
fofle foit remplie : lorfque cela eft fait , on couvre'
le deflus de cette foffe, de feu- qui brûle ce bois
jufquau fond , & qui fait diftiller la p o ix , qui fort
Commerce, Tome I I I . P a r t . I I , f
P O t 42 f
p a r un p e tit trou qu e l ’on a fa it au b a s de cette
fo fle .
L a meilleure poix noire vient de Norwege & de
Suede : celle qu’on fait en France ne lui eft comparable
en aucune manière. L a bonté de la poix
noire dure confifte, à être d’ un noir luifant , bien
caftante & bien féche , formant des efpéces de fo-
leils , quand on la caffè. Quantité d’ouvriers fo for-
vent de poix noire y & il s’en confomme auflî beaucoup
pour calfater les vaiffeaux.
Ce que L’on appelle -p.oix navale en médecine,
devroit fans doute être de lapoix véritablement raclée
des navires qu’elle a forvi à calfater ; mais il eft
certain que la plupart des apothicaires n’y font pas
tant de façon , & que la poix noire commune leur
tient lieu de cette poix navale.
On tire ,de la p o ix “noire une huile à laquelle
pour les grandes vertus qu’on lui attribue, on donne
■ le nom de baume de poix. .
PO LD îN GU E ou D INGU E . Monnoie d’argent
qui fo fabrique & qui a cours en Mofcovie. Il
faut fix dingues ^out faire un altin , vingt-deux dingues pour faire une grive, & deux cent dingues
pour faire un rouble.
POLE. Monnoie de cuivre , qui fo frappe à
Boghar ancienne province de Perfo , qui. eft > présentement
gouvernée par un prince particulier. Il
faut fix vingt pôles pour faire la monnoie d’argent
de la même ville, qui vaut environ iz f. valeur qui
n’eft pourtant pas toujours sûre , le prince la faifant
hauffer & baiffer comme il lui plaît.
POLEMIT. C’eft .un des noms que les Flamans
donnent à une forte de petit camelot qui fe fabrique
ordinairement à Lille.
PO L I. L e luftre , l'éclat, le brillant d’une chofo.
Il fo dit particulièrement des pierres précieufos , des
marbres & des glaces.
On appelle le poli d’une glace, la dernière façon
qu’on lui donne avec l’éméril ou la potée.; & l ’on
nomme dans les manufactures Yattelier du poli y
le lieu.deftiné adonner aux glaces cette dernière
facpnt
POLICE. Se dit en général de toutes les loix ,
ordonnances. & réglemens drefles pour la conduite
d’un peuple , d’une ville ou d’une communauté.
P o l ic e. Plus fpëcifîquement fo prend pour les
ordonnances, ftatuts .& réglemens drefles pour le
gouvernement & difcipliné des corps de marchands
& des communautés-des arts & métiers, & pour la •
fixation des taux & prix des vivres & denrées qui
arrivent, foit dans les halles & marchés , foit fur les
ports des grandes villes., ou qui fo débitent à la
fuite de la cour , & dans les camps & armées.
P ol ice. Se dit encore des conditions dont des
contraétans conviennent enfomble pour certaines
fortes d’affaires ; ce qui pourtant n’a guères lieu
que dans le commerce. En ce fens on dit, unç police d’aflurarice ; & prefque au même fous une police de chargement.
Enfin police fignifîe quelquefois un état , u»
Hhh