
*04 VEN V f.k d r e partie comptant, partie en lettres ou
billets de change , & partie à terme ou à* crédit.
C e f t recevoir une partie en argent comptant, une
autre en lettres ou billets de change, & .donner du
tems pour payer- l’autre partie.
V en dr e partie.comptant, partie en pronieffes.,
& partie en troc. C ’eft recevoir une partie en deniers
comptans dans le moment de la vente, une autre
en promeffes ou bille ts, dont.les paiemens fe doivent
faire en certains tems , & prendre pour l ’autre
partie certaines marchandifes dont on demeure
d’accord de prix.} ce que l ’on nomme marchandife
en troc.
L a meilleure maniéré de vendre , & celle qui apporte
le plus de p rofit, eft celle qui fe fait moyennant
de l’argent comptant ; ce précieux métal étant
le ne'rf & le foutien du négoce.
V en d r e ". Se dit auffi de la manière de débiter
les marchandifes & denrées.
L ’o r , l’ argent, le cuivre , l’étain , le plomb ,
le fer , la foie , le fil de chanvre & de lin , le coton
, la la in e , la plume , les drogueries, les épiceries
, & autres femblables marchandifes fe vendent
au poids.*
L e s étoffes, les toile s, les, futaines, les bafîns,
les rubans, &c. fe vendent à l’aune ou à la canne,
ou à quelqu’ âutre fenjblable meTure étendue.
Le s grains ,"Iêîr~grames , les légumes , les fruits
fecs , le charbon de bois & de terre, &c. fe vendent
au boifleau , au minot, au feptier ou au muid.
L ’ eau de-vie, le vin , le cidre & la bierre fe vendent'
en détail à la pinte & au pot. Ces mêmes liqueurs
fe vendent en gros à la b an q u e, au tonneau, à la
pipe , au bùfïard, au muid , a la queue , &c.
I l y à des marchandifes qui fe vendent.au compte,
c ’ eft-â-dire, au c en t, au quarteron, à la douzaine
& à .la grofle.
L e s marchands de v in , cabaretiérs & taverniers ,
«’ont aucune aétion pour le vin, où autres chofes
par eux vendues en détail par affiette en leurs mai-
(ons. Coutume de P a r is art. 128.
Quafid on dit qu’une marchandife fe vend b ien ,
eela veut dire qu elle eft chère , & qu’on en a un
prompt débit.
V en d r e ( S e ).' Ce terme dans le négoce fe dit.
de plufieùrs fortes de marchandifes ou denrées, &
lignifie avoir d éb it, avoir cours. L e b lé , le vin, les
caux-de-vies fe vendent bien.
V E N D U , V E N D U E . Qui a été ..donné à prix
d’argent. Vin vendu, marchaudife vendue>
V E N T E . Transport de p rop rié té, aliénation,
convention ou contrat par lequel l’un des contractons
s’ engage de livrer une ebofe à l’autre , 8i de l’en
faire jouir moyennant un certain prix.
I l y a de deux fortes de ventes ; l ’une regarde les
jnarchandifes & aütrès effets mobiliers , & l’autre
concerne les chofes immobjliaires, comme maifons,
terres, moulins , &c.
L e s ventes des effets mobiliers fe font ou volontairement
, par une fimple tradition, ou fo r-
V E R
cément à l’encan en place publique par autorité de
juftice.
Les ventes des immeubles font aufli ou forcée«
ou volontaires.
On appelle marchandife de bonne vente, celle qui
eft bien conditionnée , & dont on peut fe défaire
avec facilité & avantage.
On dit que la vente d’une marchandife a monté
haut ; pour faire entendre que le produit en a été
considérable , & qu’il y a eu beaucoup â gagner:
que la vente eft faite , pour dire que tout eft
vendu : que la vente eft bonne, pour dire que les
marchandifes. ou denrées fe débitent fur un bon
pied.
Mettre en vente , expofer en vente une marchandife
, c’eft la faire voir publiquement dans
une foire ou marché , afin de s’en défaire pour un
prix.
V en t e. Se dit encore du tems que l’on doit vendre
certaines marchandifes. L a compagnie des Indes
orientales doit commencer un tel jour la vente des
étoffes, des toiles, des mouffelines, &e. qui-font à
l’Orient dans Tes magafins.
L ’heure de la vente, c’eft le moment où le tems
dans lequel la vente fe fait, foit dans les marchés ,
foit dans les foires ou dans les encans, &cr
L ’ordonnance de la ville de Paris de 1672 , article
2 é du chapitre 4 , porte : que les ventes des
marchandifes feront ouvertes fur les ports, depuis
Pâques jufqu’à la Saint-Remi , à fix heures du matin
jufqu’â midi, & de relevée depuis deux heures juf-
qu’àjfept heures ; & depuis le premier oélobre , à
fept heures du matin jufqu’â midi, Sc de relevée depuis
deux heures jufqu’â cinq ; auxquelles heures les
officiers font tenus de fe rendre ponctuels aux fonctions
de leurs office & charge.
On nomme ■livre de vente un certain livre dont
les marchands & négocians fe fervent pour écrire
i journellement & de fuite toutes les marchandifes
qu’ils vendent. Voy, livres.
V ER A SOIE. Infeéte qui produit la foie.
. Pour l’iiifto.ire naturelle de cet infeéte, fon éducation
, fon emménagement, &c. Vo y . le mot so ie
& fur-tout cet article dans le Dictionnaire des manu-
factures & arts..
« La graine de ver à fo ie paie les droits de 1$
douane de Lyon à raifon de 10 fols la livre pefant ».
VERD-DE-GRIS ou VËR.DET, en latin ærugo.
Drogue propre pour la teinture, qui if eft autre chofe
que la rouille du cuivre.
L e verd-dé-gris fe fait avec des lames dé cuivre
rouge très-minces, & des raffes ou marc de raifin
imbibées de bon vin, mifes enfemble dans des pots
de terre & rangées lit fur lit ; c eft-à-dire, des raffes
de ràifin & en fui te des lames de cuivre., & ainfi alternativement.
Quand, les pots font pleins on .les laifle
â la cave, d’où de tems en tems on les tire pour
recueillir le verd-de-gris, qui eft la rouille verte qui
couvre les plaques de cuivre.
Il n’eft pas vrai qu’ou puiffe faire du verd-dergns
TT
V E R
SVec du vinaigre, le meilleur vin n’y eft pa$ trop
bon, & on y employé ordinairement du vin de Languedoc;
auffi la plus grande partie de cette drogue
qui fe çonfomme en France, ou même dans’les pays
étrangers, vient de Montpellier & des environs.
On r envoyé de Languedoc en poudre ou; en
pains, dans des facs de cuir ou en -tonneaux. Les
pains pèfent ordinairement vingt-cinq livres. L ’on
ne voit guères de verd-de-gris qui foit tout-à-faic
pur; pour être bon il faut qu’iTfoitXec, d’un.verd
foncé, & peu rempli de taches blanches.
Las teinturiers, pelletiers, chapeliers, maréchaux
& peintres, en font une confommation incroyable. '
L e verd-de-gris r^’eft permis-qu’aux teinturiers
du grand teint, qui s’en fervent à-faire de très-belles
couleurs, comme verd céladon & couleur de fouffre :
il eft d’ailleurs utile.au noir, en l ’employant en
petite quantité & à demi chaud avec le bois d’Inde.
« A l’entrée des cinq greffes fermes,il doit au
tarif de 1664 , par quintal net 2 1. 10 f. »
« Sortant des cinq groffes fermes, par quintal
brut, 2 l. io f.>v• !
• « Pour la douane de Lyon il paye fuivant le tarif
de 1632 , par quintal net, favoir, venant de. l’é tranger
, 8 f. 4 d. »
«Venant de l’intérieur, f. j> d. »
« A la douane de Valenée , 3 1. 1 1 f. »
V erd d is t il l é . Verd-de-gris criftallifé, autrement
nommé c r ifla l’ de verd et. Il eft clair, transparent,
& à peu-près commeTe fucre candi ; il vient
de Hollande & on en fait en France, Il a une niain
d’oeuvre déplus que le verdet ou verd-de-gris , en ce
qu’il eft mis en une efpece de criftallifation comme
le vitriol.
« Entrant dans les cinq groffes fermes, il doit par
quintal, net, 10 1. 10 f. » •
« Sortant des cinq groffes fermes , cinq pour cent
•de la valeur, comme omis au tarif. » .
« Il doit â la douane de L yon, fuivant une lettre
delà ferme générale au direéieur de cette ville -du
20 mars 17 52 , de tel endroit qu’il vienne , comme
droguerie omife au tarif, par quintal net, 5 liv.
2 f. 6 d. ».
« A la douane de Valence, comme verdet, 2 1.
p 1 f. »
V e r d de v e s s ie ou d e l i e r r e . Sorte de verd
qui fe fait de la graine du nerprun , que les botanif-,
tes appellent rhamnus, en la pilant dans un mortier.
On en fait auffi. avec une petite graine rouge
qu’on mêle avec de l’alun , & qu’on laiffe fe macérer
& fe corrompre dans une veflie de cochon
qu on pend au plancher. Ces. deux couleurs qu’on
confond aifément, fe nomment vèjrd de veflie-, parce
que c’ eft toujours dans des veffies qu’on les.conferve
& qu’on les vend. Elles fervent â la peinture,
« Le verd de yeffie paye en France les droits d’entrée
à raifon de 3 1. le cent pefant. ». ’
« Sortant des cinq groffes feimes, «cinq pour cent
de la valeur. » • '1
V E R 8oy
« Les droits de la douane de Lyon font de
21 f. 6 den. le quintal net ».
« A la douane de Valence, comme droguerie,
3 1. 1 1 f. »
V er d d’i r i s . Couleur verte qui fe fait avec
les fleurs à’I r i s , & qui fert â la miniature. Voye£
Ir i s , g]
V e r d d e co u r r ô y eu r . Il eft compofé j3e gaude
dont il faut une botte fur fix fceanx d’eau, à quoi
l’on ajoute , après que le tout a bouiili fix heures
à petit feu, quatre livres de verd-de-gris. Voye£
COURROYER.
V ed d e t e r r e , ou c en d r e v e r t e . Voye\
PIERRE ARMENIENNE.
V er d de montagîne,,. qu’om appelle auffi v e r d
de H o n g r ie , C’eft une efpèce de poudre verdâtre
réduite en petits grains comme du fable;,
L e verd ‘de montagne fert aux peintres , tant en
huile qu’en miniature. Il faut le choifir fec , haut
en couleur, & bien grenu. On le contrefait quelquefois
en pulvérifant du verd-de-gris avec un peu
de blanc de cerufe.
« Le verd de montagne paye à l’entrée des cinq
groffes fermes à raifpn de 4 liv. le quintal net:, conformément
au tarif de 1.664. » ’
« Sortant des cinq groffes fermes, y pour cent
de la valeur., s’il ne juftifie de l’acquittement des
droits d’entrée. »
« A la douane de Lyon, il paye, comme verd de
v e f f i e 1 1. 1 f. 6 d. » ..
« A la douane de Valence, par affimilation au
verdet, 3 1. 1 1 f. » .
VERDET. F o y . v e r d -d e - g r i s .
V ERG E . Mefure des longueurs dont on fe fert en
Efpagne & en Angleterre pour mefurer les étoffes.
C’eft une. efpèce d aune.
L a verge d’Efpagne, qui eft particulièrement en
ufage à Seville, fe nomme en quelques, lieux b ara.
Elle contient dix-fept vingt - quatrièmes de l’aune
de Paris ; enforte que les vingt-quatre verges d’Efpagne.
font dix - fept aunes de Paris , ou dix - fept
aunes de Paris font vingt-quatre verges d’Efpagne.
La verge- d’Angleterre que l’on appelle auffi
y a r d , eft de fept neuvièmes d’aunes de Paris;
ainfi neuf verges d’Angleterre font fept aunes de
Paris, ou fept aunes de raris font neuf verges d’Angleterre.
V e r g e . Se dit auffi, de l’étoffe mefurée avec la
verge. Une verge de fergé , une verge de velours.
V e r g e . Eft auffi une efpèce de jauge ou d’inftru-
ment propre à jauger ou mefurer. les liqueurs qui
font dans les tonneaux , pipes, banques, & c. On
donne auffi le nom dt verge â la liqueur mefurée.
Trente verges de vin. Cette pipe contient tant de
verges d’eau-de-vie.
La verge de liqueur, eft eftimée trois pots & demi
quelque peu moins. La^verge a plu fleurs noms, fuivant
les divers lieux & pays où elle eft en ufage
Vo y. jauge .
.VERGEAGE.Mefurage des toiles, rubans, ctof