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pluheurs fois & par plufieurs matras de verre. Pour
lui ôter toute fa malignité, il faut au moins trois» fois. qu'il (oit dulcifié
Il vient aufiî de Vcnife & de Hollande j il faut
pour être bon qu’il foi; blanc , brillant , plein de
petites éguilles dures 3 que pofé fur la langue il foit
d un goût infipide, & que réduit en poudre il tire fur
le jaune. Il eft bon pour faire mourir les vers
des enfans| & l’on s’eh fert aufli dans ces- maladies,
dont le mercure eft le fouverain remede.
« ^ e fubLimé paie en France les. droits d’entrée
dans les cinq grofles. fermes , conformément au
tnaerti.f» d e 1664., ac raifon de 10 livres p-a r• quintal
«Sortant des cinq grofles fermes, il doit cinq
pour cent de la valeur , à moins qu’il ne foit juftifié
de 1 acquittement du droit d’entrée. »
« A la douane de Lyon , il p aie, fuivant le tarif
de 163 2,, de tel endroit qu’il vienne, 3 livres 1.3
fols 4 den. par qiimtai,» -
« A celle de V alence, comme droguerie , 2 liv.
s i lois. »' 1 , * , 0 5
SU C . Signifie, parmi les physiciens, une fu b (lancé
liquide qui fait une partie de la compofition des
plantés , & qui fert à leur nourriture & à leur
ficcroiflement.
Chez les marchands épiciers - droguiftes , on
entend p arta mot fu c une liqueur épaine que l’on
_ tire des végétaux ou de quelques-unes de leurs
parties, & que par le moyen du-foleil ou du feu on
réduit en confiftanCe d’éleéhiaires liquides ou d’extraits
folides propres à fegarder très-long tem s, tels
que font la f e a m o n é e | Vo p iu m & plufieurs autres.
S u c, ou ju s de r é g l i s s e . V 'o y . r é g l is s e *
SUCADES. Marçhandile provenant du lucre $
qui Ce trouve tarifée dans la nouyelle lifte ou tarif
cie Hollande de’ iy if .
SUCRE. Jus ou fuc extrêmement doux, exprimé -
d une eipece de cannes ou rofeaux que l’on appelle
cannés à fucre | autrement pannamelles. „
Cette plante eft cultivée de' toute ancienneté ,
dans quelques contrçes. de Î’Afie & de l’Afrique,
.V ers le milieu du douzième ’ fiêcle , on en enrichit
1?. Sicile , d’où elle pafla dans les provinces méridionales
de l’Efpagne. Elle,fut depuis naturalifée
4 Mcidere & aux Canaries 5 c’eft de ces ides
qu’on la tira pour la porter dans le nouveau monde
pù e lle 'a aufli bien prolpéré que fi elle en étoit
originaire.
, Malgré l’opinion de quelques là vans , les cannes
a fucre , a ce qu’il paroît , font originaires
d’Orient où leur fuc fut appellé du norn du miel
çhaga 3 les Arabes l’àppellerent fapeara , & les
O rées, puis les Latins le nommèrent les uns
faccaron , lès Autres faccarum , d’où eft venu
notre mot fucre 3 il y a même tout lieu de croire,
d'aprèsles obfervàtionç du pere L a b a t , religieux
D om inicain, que les Efpagnols 8c les Portugais
'*?nt appris des Indiens orientaux à exprimer le fuc
S U c 1 4es cannes , à le faire cuire , & à le réduire ea
fucre,
La.plante qui donne le fucre , eft une efpèce
de rofeau , qui s’élève â neuf pieds” & quelquefois
plu s, félon la nature du fol. Son diamètre le
plus ordinaire eft d’un pouce. Elle eft couverte
d une écorce peu dure, qui renferme une moelle
plus ou moins compacte , remplie d’un fuc doux
& vifqueux 3 des noeuds la coupent par intervalles
& donnent nalliance aux feuilles qui 'font longues,
étroites^, coupantes fur les bords 8c engainées à
leur bafe, Celles du bas tombent à mefure que,la
tige s’élève. Elle eft terminée par Une pannicule
foyeufe, allez confîdérable , dont chaque fleur a
trois étamines -& une feule graine , recouverte
d’un calice a deux feuillets, entouré de poils.
Toutes les terres ne conviennent pas ■ également
à h canne .ci fucre , celles qui font grafles &
fortes , baflès & marécageufes , environnées de
bois , ou nouvellement défrichées, ne produifent,
malgré la groflèur & la longueur des cannes ( qui
•quelquefois, niais rarement pourtant montent juf-
qu’à 24 pieds, au rapport du,pere L a b a t) qu’ùn
lue aqueux , peu fueré, de mauvaife qualité-, difficile
à cuire , à purifier & à conferver. Les cannes
plantées dans un terrein où elles trouvent bientôt
le tuf ou le ro c , n’ont qu’une durée fort courte
& ne donnent que peu de fucre. Ün fol léger ,
poreux èc profond, eft celui que la nature a destiné
à cette produ&ion 3 il faut aufli qu’il foit
en pente pour que la pluye ne s’y arrête pas., &
qu’il foit expofé au fotail depuis qu’il fe lève juf-
qii’à ce qu’il foit prêt de fe coucher.
L a méthode générale pour obtenir la canne à
fucre , eft de préparer, un grand champ, de faire
à trois pieds de diftaiice l’un de l’autre, des tranchées
qui ayent dix-huit pouces de long , douze
de large , & fix de profondeur, d’y Coucher deux
& quelquefois trois boutures d’environ uii pied
chacune , tirées de la partie fupérieure de la canne
& de les couvrir légèrement de terre. Il „ fort de
chacun des noeuds qui fe trouvent dans les boutures
, une tige q u i, avec le tems, devient canne ci
fucre.
On doit avoir l’attention de la débarraffer çontir
nuellement des mauvaises herbes qui ne manquent
jamais de naître autour d’elle ,,c e travail ne dure
que fix mois. Les cannes font alors allez touffues
& alfez voifînes les unes dés autres pour faire
périr tout ce qui pourroit nuire à leur fécondité.
On les laiflè crpîcre ordinairement dix-huit mois ,
quoiqu’elles foient quelquefois mures au bout de
quinze 8c même de neuf & de dix ; ce n’eft cependant
gueres avant l’âge d’un an & demi qu’on
les-coupe 3 on peut pourtant les conferver fur terre
pendant deux ou trois ans fans qu’elles éprouvent
aucun dépérilfernent.
Il fort des fouches des cannes , des rejettons
qui font coupés à léur tour quinze mois après,
Cette ' fécondé coupe ne donne gueres que: la
pioitjg
s u c
moitié du produit de la première. On en fait
quelquefois une troifième & même une quatrième
qui font toujours moindres progreflivement, quelque
foit la bonté du fol. Aufli n’y a-t’-il que le
défont de bras pour replanter fon champ qui
puifle obliger un cultivateur a&if à demander à fa
canne plus de deux récoltes.
Ges récoltes ne fe font pas dans toutes les colonies
à la même époque. Dans les établiflèmens
François, Danois, Efpagnols, Hollandois , elles
commencent en janvier & continuent jufqu en
octobre. Cette méthode ne fuppofe pas une faifon
fixe pour la maturité de la canne ; cependant
cette plante doit avoir comme toutes les autres
Ces progrès 3 & on remarque très-bien qu’elle eft
en fleur dans les mois de novembre & de décembre.
Il doit réfulter de l’ufage de ces nations qui ne
ceflent de récolter, pendant dix mois , qu’elles
coupent des cannes , tantôt prématurées , & tantôt
trop nulres. Dèflors le fruit n’a pas les qualités re-
quifés, Cette récolte doit avoir une faifon fixe , & !
c eft vraifemblablement dans les mois de mars & :
d’avril, où tous les fruits doux font mûrs , tandis j
que les fruits aigres ne mûrilfeut qu’aux mois de j
juillet & d’août.
Les Anglois coupent leurs cannes en mars & :
en avril. Ce n’eft pas cependant la raifon de ma- ;
turité qui les détermine. L a fécherefle qui règne j
dans leurs ifles , leur rend les pluyes qui tombent
en fèptembre néceftàires pour les planter 3 &
comme la-canne eft dix-huit mois à croître , cette
époque ràmene toujours leur récolte au point de
maturité.
Lorfque les cannes à fucre font coupées on les
émonde de leurs feuilles & on les porte en
bottés aux moulins pour en extraire le fuc , ce
qui doit fe faire dans vingt-quatre heures , fans
quoi il s'aigrirait. Comme ce n’eft point ici le
lieu de parler de la manière dont on travaille le
fucre , & que l’on peut avoir recours pour s’en
inftrüire au Dictionnaire arts & manufactures,
article fu c rerie, ( nouvelle Encyclopédie méthodique
) nous nous contenterons de donner une idée
du travail des nègres.
On met les cannes à fuc re lorfqu’elles font coupées
entre deux cilindres de fer ou. de cuivre ,
pofés perpendiculairement fur une table immobile.
L e mouvement de ces cylindres eft déterminé par
«ne roue horizontale, que des boeufs ou des chevaux
ou même les bras des nègres font tourner 3
mais dans les moulins à eau, ç^tte roue horizontale
tire fon mouvement d’une Voue perpendiculaire
dont la circonférence préfentée au courant de l’eau,
reçoit une impreflion qui la foit mouvoir fur
fon axe , de la droite à la gauche , fi le courant de
l ’eau frappe la partie fupérieure de la roue 3 de la
gauche à la droite, fi le courant frappe la partie inférieure..
Du réfervoir , où le fuc de la canne eft reçu,
i l tombe dans une chaudière où l ’on fait évaporsi Commerce. Tome UL Paru IL
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les parties d’eau les plus faciles à fe détacher. Cette
liqueur eft verfée dans une autre chaudière où un
feu modéré lui fait jetter fa première écume.
Lorfqu’elle a perdu fa glütinofite on la fait pafler
dans une troifième chaudière , où elle jette beaucoup
plus d’écume à un dégré plus fort de chaleur.
Enfuite on lui donne le dernier dégré de cuifloa
dans une quatrième chaudière , dont le feu eft à
celui de la première comme trois à un.
C’eft en paflant fucceflivement par un fi grand
nombre de chaudières que le fuc des cannes fe
purifie , fe réduit en fyrop & devient propre â être
converti dans les différentes forces de fuc re donc on
parlera dans la fuite.
Le dernier feu décide du fort de l ’opération.
S ’il a été bien conduit, le fucre forme les cryf-
taux plus ou moins gros, plus ou moins brillansù
raifon de la plus grande ou de là moindre quantité
d’huile qui les falit. Si le fea a été trop pouflè,
la matière fe réduit à un extrait noir & charbonneux
, qui ne peut plus fournir de fel effentiel. Si
' le feu a été trop modéré , il refte une quantité
’ confidérable d’huiles étrangères qui marquent le
fu c r e , le rendent gras & noirâtre j de forte que
quand on veut le deffécher , il devient toujours poreux,
parce que les intervalles qu’occupoient les
huiles, reftent vuides.
Aufli-tÔt que le fucre eft réfroidi_on le verfo
dans des vafes de terre faits en cône. L a bafo.
du cône eft découverte , fon fommet eft percé d’un
trou , & on fait écouler par ce trou l’eau qui 'n’a
pu fournir de cryftaux. Après l’écoulement on a
du fucre brut. Il eft gras , il eft brun , il eft
mou.
L a plupart des ifles laiftent â l’Europe le foia
de donner au fucre les autres préparations né^
cefiàires pour en faire ufoge. Cécte pratique leur
épargne des bâcimens coûteux 3 elle lame plus
de noirs à employer aux travaux des terres 5 elle
permet de récolter fons interruption deux ou trois
mois de fuite 3 elle employé un plus grand nombre
de navires pour l’exportation.
Les feuls colons François ont cru de leur intérêt
de donner â leurs fucres uqe autre-façon. Quelque
puifle être la perfe&ion de la cuite du fuc de la
canne , il refte toujours une infinité de parties
étrangères mêlées aux fels du fucre , auquel elles
paroiflent être ce que la lie eft au vin 3 elles lui
donnent une couleur terne & un goûr de tartre, donc
on cherche â le dépouiller par une opération ap-
pellée terrage. Cette opération confifte â remettre
le fucre bmt dans un nouveau vafo de terre , en
tout femblable à celui dont aous^&vons parlé. On
couvre la furface du fucre dans toute l’étendue de
la bafe du cône , d’une marne blanche que l ’on ar-
rofe d’eau. En fe filtrant à travers cette marne ,
l’eau entraîne une portion de terre calcaire qu’elle
promène fur les différentes molécules falines, où
cette terre rencontre des matières graffes auxquelles
elle s’unit. On fait enfuite écouler cette eau par l’on«
X lM