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L EG À T U R E . Petite étoffe qu’on nomme autrement
liga tu re , brocatelle & me^eline.
L EG E . ( Terme de commerce de mer.) Il fe dit
des navires qui reviennent à vuide Ce vaifleau a fait
un mauvais voyage, il retourne lege , c’eft-à-dire ,
qu’il revient fans avoir chargé de marchandifes.
L ÉG EN D E . Ce qui fe lit fur les monnoies , les
médailles & les jettons , & qui y eft gravé par le
moyen des coins ou poinçons. On dit, un poinçon
de légende, pour dire * celui avec lequel le tailleur
grave fes légendes. Il y en a, autant que de
lettres. On y comprend aufli ceux des points & des
virgules»
L EG IS . Les foies legis viennent de Perfe , ou
par les retours des vaideaux qu’on envoie d’Europe
à Bender-Abafli dans le golfe Perfique , ou par
ceux qui trafiquent dans les échelles du levant, &
particulièrement a Smyrne.
Ces foies font les plus belles de Perfe après les
fourbafly ou cherbafiÿ,. & font de la même qualité.
L a feule différence qu’il, y a ne confiftant que dans
triage qu’on en fait j en forte que les legis font
proprement les moins fines des fourbafly.
Ces foies viennent en balles de vingt battemens
chacune, le battement de fîx occos qui font dix-
huit livres douze onces du poids de MarfeUle,&
poids de marc, quinze livres.
Il y en a de trois fortes ; les legis vourines qui
font les plus belles; les legis hoàrtnes ou bour-
mio qui fuivent ; & les legis ardaffes qui font les
plus greffes ; & c’eft de cette dernière forte dont
les François chargent le plus à Smyrne. '
LÉGUM E S . S’entendent, dans l’ufage ordinàirë , :
des plantes potagères , comme des artichaux'p'des ■
laitues , du fellery , &c. & des femences qurffe
mangent en verd, comme des poids , des fèves , des
haricots , &c. Dans le commerce il ne fe dit que dé
ces derniers quand ils fontfecs..
Les principaux de ces légumes font des pois nains
jaunes & verds , des lentilles, de girofles fèves , des
féveroiles , des haricots , de la veffe, ,&c. Les pois
viennent ordinairement de Normandie & de Gallar-
<lori, les fèves d’haricot de Picardie.'A Paris, ce font
les épiciers , les chandeliers & les grainiers qui
font le commerce des légumes fecs. Pour \ts légumes
en verd , ce font les jardiniers & les maraîchers.
L E I P Z I S. Sorte de ferge qui fe fabrique à
Amiens.
L ’article 79 des ftatuts de la fayetterie de cette
ville ordonne., que les l.eipfls feront faites de feize
buhots trente^eux portées, ayant -de largeur entre
deux gardes demi-aune de ' roi moins un douzième ,
.& de longueur hors l’eftille ou métier ; -fçavoir , les
blanches vingt-deux aunes & demie , .& les mêlées
vingt-trois aunes, pour revenir à vingt aunes & un
quart, ou vingt aunes & demie de ro i, tout appointées
& apprêtées. '
L EN P E . Sorte de perle qui fe pêche dans quelques
ifles du Bréfil.
LENTILLE. Sorte de légume en forme de petit
L E O
pois àpplati, qui fert à la nourriture des homme®
& des beftiaux. Les lentilles font partie du négoce
des grainiers , des chandelliers & de quelques marchands
merciers. L entille , ( en termes d'optique.. ) Eft un verre
taillé en forme de lentille , épais dans le milieu ,
tranchant fur les bords. •
L EN T ISQ U E , ou L IN T ISQ U E . Ahre d’oft
coule le maftic. Cet arbre croît aux Indes orient
taies, en Egypte , & dans l’ifle de Chro. Les Italiens
en cultivent aufli beaucoup. Il eft fi précieux dans .
Fille de Chio, qu’il n’y va pas moins que d’avoir le
poing coupé , fi l’on étoit furpris en abattant une
lentifque , ou qu’on fût convaincu de l’avoir fait ,
fût-ce de fes propres arbres. #
L e lentifque eft petit, fon tronc peu gros, mais
qui jette quantité de branches qui s’abaiffent vers la
terre. Il elt toujours verd, & a fon écorce rougeâtre,
pliante & gluante. Ses feuilles font épaiffes, graftes,
frêles , d’un verd obfcur avec un peu de rouge -au:
bout , & d’une odeur forte. Son fruit eft dans une
efpèce de goufle ou baye recourbée , qui vient en
forme de grappe ; & qui après avoir ete quelque
temps verte, noircit en meuriflant. Outre les gonfles
qui renferment le fruit, il y a aufli comme de
médiocres veflies remplies d’une liqueur claire qui
fe convertit en de petits infeétes volans.
On doit chôifir le lentifque nouveau, pefant ,
difficile à rompre, gris au-deflus & blanc au ij dedans
, d’un goût aftrihgent, & garni de fes feuilles
s’il eft poflible ; & fur-tout prendre garde que ce ne -
foit de la coudre mentianne; ce qui peut fe recon- ■
noître en ce que le lentifque eft beaucoup plus
lourd que la coudre» f -p
Lés Italiens tirent de la bayé ou fruit du lentifque
, une huile dont on fe fert, aufli-bien que dit
bois & des feuilles , à guérir la diflenterie. Le bois
fert encore à faire des curedents qui font fort en
ufage en France, en Angleterre & en Hollande.-
LEON DA LE . Monnoie qui a cours dans plu- ;
fieurs endroits des états du grand feigneur. Ces •
efpèces prennent leur nom 'd’un lion qui fert d empreinte
à un des côtés de la pièce ; elles ne font
guères différentes des richedales où ecus de Hollande
pour la forme, mais le prix n’en eft pas fi fort,
l’écü valant depuis 48 jufqu’à 5 o afpres -, & la leon-
dale feulement 40.'
Pour les diftinguer on appelle 1 ecu de Hollande
caragroch , & les leondales Amplement groch. On
voit beaucoup de ces derniers fur les frontières de
Ruflie , parce que tout le commerce de-Valachie
8c de Conftantinople qui paffe par les provinces
d’entre le Dnieftre & le Danube , ne fe fait gueres
qu’en leondales.
LEONESES. On appelle à Bayonne Ségovies■-
lecmefes , les plus belles laines d Efpagne qui fe
tirent du royame de Leon.
LEOPOLD. Monnoie fabriquée en Lorraine depuis
le rétabliffement du duc Léopold-Jofeph dans
fes états, en conféquence du traité de Rifwick*
L E T
Les leopolds, ainfi nommés du nom de ce prince,
font de deux fortes , les uns d’or & les-autres
d’argent. Ceux d’or font au titre & du poids des
.anciens louis d’or de France , & ceux d’argent fem-
blables aux écus ou louis blancs.
L E S T . Eft une certaine quantité de cailloux ou
de fable que l’on met dans le fond de cale des navires
, pourTes faire entrer dans l’eau, & les tenir
en eftire -ou afliette , en leur donnant leur jufte pesanteur
: c’eft ce que l’on nomme en Flandre balaft
ou quint elage.
L t le f l eft quelquefois le tiers ou le quart ou la
moitié de la charge du bâtiment ; ce qui fe régie
par rapport au poids ou au volume des marchandifes
dont il eft chargé. Plus un vaifleau eft bas de
varengue , & plus il a befoin de le f l .
L ’ordonnance de la marine du mois d’août 16 8 1,
art. 1 & 6 du titre 4 du livre 4 , veut, que les capitaines
ou maîtres des navires , en arrivant de la
mer, fàflènt leur déclaration â l’amirauté de la quantité
de le f l qu’ils ont dans leur bord ; leur étant
défendu de le jetter dans les ports , canaux, baflïns
Sc rades ; ne pouvant être porté par les délefteurs
• pilleurs que dans les lieux .deftinés pour cela.
L E S T E R U N V A ISSEAU. C’eft lui donner fon
:left. .
L E T H , qu’on écrit & qu’on prononce aufli
L E C TH , L E o T ou L A S T , fuivant les différens
idiomes des peuples qui fe fervent de ce terme.
L e leth fignifie différentes chofes. Tantôt il
exprime la charge entière d'un navire , c’eft-à-
dire, la quantité de tonneaux de mer qu’il peut
porter ; ^quelquefois il veut dire une certaine pe-
fanteur de telle ou telle efpèce de marchandife ;
& d’autres fois il fignifie une forte de mefure ou j
quantité de grains , plus ou moins forte fuivant i
les divers pays où elle eft en ufage.
En Hollande -, Angleterre , Flandres , Allemagne
, Danemarck, Suède , Pologne & dans tout le
nord, les navires fe mefurentou s’eftiment pour leur
port ou charge fur le pied de tant de leths , le leth
pelant quatre mille livres , ou deux tonneaux de
France de deux mille livres chacun : ainfi lorfque
l ’on dit qu’un vaifleau eft de trois cent lethj , cela
doit s’entendre qu’il peut porter fix cent tonneaux ,
ou douze cent mille livres pefant.
Pour connaître précifément le port d’un bâtiment,
fon fond de calle qui eft'le lieu de fa charge ,
; doit être mefuré ou jaugé, à raifon de quarante-
deux pieds cubes pour chaque tonneau de mer.
Lorfqu’il s’agit du fret d’un vailfeau, voici par
eftimation ce qui. paffe ordinairement pour un leth,
foit par rapport au poids , foit par rapport au volume
de la marchandife ; fçavoir : •
Cinq pièces d’eau-de-vie.
Deux tonneaux de vin.
Cinq pièces de prunes*
Douze barils de pois.
Treize barils de goudron*
-Quatre mille livres de ris > de fçr. ou de cuivre*
L E T
T rois mille fix cens livres d’amandes.
Sept quartaux ou bariques d’huile de poiflon.
Quatre pipes ou bottes d’huile d’olive»
Deux mille livres de laine.
En Hollande, le leth qui eft une certaine mefiire
ou quantité de grains , eft femblable à trente-huit
boifleaux mefure de Bordeaux, qui reviennent â
dix-neuf feptiers de Paris , chaque boifleau de Bor *
deaux pefant environ 12,0 livres poids de marc :
ainfi le leth de grains en Hollande doit approcher
du poids -de quatre mille cinq cent foixante livres.
Ä Conilberg, fix leths font cent trente-trois feptiers
de Paris.
En Pologne , le leth fait quarante boifleaux de
Bordeaux , ou vingt feptiers de Paris , chaque
boifleau de Bordeaux eftimé pefer cent vingt livres ;
enforte que fur ce pied 1 e leih de grains en Pologne
peut pefer quatre mille huit cent livres.
En Suède & en Mofcovie , on parle par grand 8c
petit leth ; le grand leth eft de douze barils ou.
petits tonneaux , & le petit leth eft fix de ces
barils.:
A Dantzick , le leth ou charge de lin eft de deux
mille quarante livres ; le leth de houblon de trois
mille huit cent trente livres. Le leth de farine ou
de miel comprend douze petits tonneaux ou barils j
celui de fel en contient dix-huit.
L e leth de hareng £alé , foit blanc ou fe r , eft
compôfé de. douze barils ou caques , que l’on appelle
en Hollande tonnes : chaque baril contient
plus ou moins de harëng, fuivant qu’il eft plus ou
moins gros, bien ou mal paqué ou arrangé dans les
barils, ou que les barils font grands ou petits.
L ’ordonnance des gabelles de France régie le fel
néceiïàire pour la falaifon de chaque leth de hareng
blanc ou fer.
| Quand on d it , un leth de maquereau ,. un leth
de gabillaud ou morue verte , cela doit1 s’entendre ,
douze barils remplis de ces fortes de poiffons falés.
É V A L U A T IO N S D U L E T H ou L A S T .
A m s t e r d a m .
L e la f l S Amflerdam eft de 17 muddes, le
mudde de 4 fchepels , le fehepel de 4 vierdevats ,
& le vierdevat de 8 kojps. II n’y a que les détailleurs
qui fe fervent de ces deux dernières divifions»
On divife aufli le la f l en facs & en fchepels,
3 6 facs font le la f l , & il faut 3 fchepels pour un
fac.L
e la f l de froment pèfe ordinairement -4,600 à
4,800 livres poids de marc, le la f l de feigle 4,00c»
à 4,zoo ; & le la f l d’orge 3,100 à 3,400 1.
L e la fl eft aufli la mefure des grains dans prefc
que toutes les autres villes & principaux lieux de
commerce des Provinces-Unies , mais avec quelque
diverfité , feit de commence , foit de dirais
nution*
C i)