
1o6 V E R fes, &c. qui fe fait avec la verge d’E (pagne ou d’Angleterre.
V o y , v e r g e .
V e r g e a g e . Se die auflï du jaugeage ou mefurage
que l’on fait des tonneaux & futailles avec un infh-u- -,
ment ou forte de jauge que l’on appelle verge. Voy.
JAUGE. „
V e r g é e . Eft le nom que l’on donne aux étoffes |
qui ont quelques fils d’une foie ou d’une laine un
peu plus grofle que le refte , ou d’une teinture plus 1
forte ou plus foible. C’eft un défaut effentiel à une
étoffe que d’être vergée. Ce défaut s’appelleyerjage,
Voy. ce mot.
V E R G E T T E S . -Voy. b ro s se s .
V ERG IS . Toiles de ver g i s , fortes de toiles qui
fe fabriquent aux environs d’Abbeville; elles font !
de chanvre & ont trois quarts de large ; elles fe
vendent pour la plupart aux marchés qui fe tiennent
dans cette ville les mercredis de chaque femaine.
V E R JA G E .T l fe dit des étoffes de foies unies,
comme font les velours, les fatins & les taffetas non
façonnés, & des draps , ferges ou autres étoffes de
laine dont les fils de la chaîne ou de la trème ne font
pas d’une égale fileure, & d’une même teinture,
ce qui raye & verge la pièce quelquefois dans toute
fa longueur & largeur, & quelquefois feulement en
de certains -endroits.'
Ce défaut eft fi confidérable , que plufieurs régie-
mens, entr’autres celui du 1 1 août 1676 , concernant
le commerce des étoffes de foie & de laine des
marchands -d’Orléans , obligent les marchand^ qui
ont vendu des' draps ou ferges eh gros ou en detail,
auxquelles il fe trouvera des tares ou ver j âge, de les
reprendre toutes coupées, fi elles ne font marquées
■ avec une ou plufieurs ficelles pour en faire connoître
les endroits défectueux.
V e r ju s . Liqueur que l’on tire pair expreffion du
raifin êncore verd.
L e verjus ne fert guères que pour l’affaifonne-
ment des viandes & des ragoûts ; il entre néanmoins
dans la préparation de quelques remèdes, & les
marchands épicie'rs-ciriers s’en fervent pour purifier
leur cire.
L e négoce de verjus qui fe fait a Paris eft confidérable
; ce font les vinaigriers qui le débitent, foit
qu’ils le fafïent eux-mêmes, foit qu’ils l’acbetent tout
fait. Il s’en fait auxfi des envois à l’étranger & quelque
confommation pour les armemens de mer, étant
un excellent anti feorbutique. » \
« L e verjus paie en France ,.de droits de fortie,
I 1.^4 f. par tonneau , & de droits d entree 5 1. » :
« A la douane de Lyon, comme omis au tarif,
cinq pour cent de la valeur, venant de 1 etranger,
Æt-ij venant de l’intérieur».
« A la douane de Valence, par aflimilation au
vin, par année, u f .» '
VERM IC E LLE Efpèce de pâte faite de farine de
ris dont les Italiens font grand cas ; c eft la plus
petite des pâtes qui viennent d Italie. L e nom de
vermicelli lui vient de la reffemblance qu elle a
%yeç de petits vers blanchâtres. V pour la pré-
V E R
paration de cette pâte & de toutes celles de cett®
efpece le Dictionnaire des arts & métiers, à l’article
du vermicellier•
« A l’entrée & à la fortie des cinq groffes fermes,
il paie cinq pour cent de la valeur, comme omis au
tarif de 1664.»
« A la douane de Lyon , il doit par q u in ta la u
tarif de 1 6 3 1 , favoir, venant de .l’étranger, 6 £>
Venant de l’intérieur, 6 f. 6 d. »
a A la douane de Valence, comme viande de pâte,
1 1. 9 f. » •
VERM IL LO N. Couleur rouge très-vive & très-
belle.
Il y en a de deux fortes , de naturel & d artificiel.
Le naturel fe trouve en quelques mines d’argent en
forme de fable rouge, qu’on prépare par plufieurs
lotions & coCtions. f
L ’artificiel fe fait avec le cinabre minéral broyé
avec l’eau-de-vie & l’urine & emluite féche. On en fait
avec du plomb brûlé & lavéy ou de la ceruïe pouffee
au feu. . • , .
On ne peut guère douter que ce ne foit le véritable
minium des anciens. Les, apothicaires & les
peintres lui cônfervent encore ce nom pour en re-
hauffer le prix. #
11 faut choifir le vermillon bien broyé, fec, point
terreux , bien pur & bien net.
Le vermillon fert aux peintres en huile & en miniature
, & l’on en fait le rouge employé parles
dames. V o y . c in a b r e .
« A l’entrée des cinq groffes fermés, il doit au
tarif de 1664 , par quintal 5 1. »
« Sortant des cinq groffes fermes, cinq pour
cent de.la valeur, comme omis au tarif. »
« A la douane de Lyo n , comme droguerie, par
quintal rièt, i 1. 1 1 f. 6 d. » - .. . ,
a A la douane de Valence, par aflimilation a la
terre d’Ombre, 3 1. 1 1 f.
V ERN E. Sorte de bois qu’on nomme plus ordinairement
aune. Voy, aun e.
VERNIS. C’eft une liqueur oléagineufe ,luifante,
& vifquçufe, dont fe fervent les peintres, les doreurs
& quantité d-autreS ouvriers.
Les marchands épiciers - droguiftes en vendent
de fix fortes. • . - " , * .
L e vernis f ic c a t if qui eft de 1 huile dafpic ,
de la térébenthine fine & du fandarac fondus en-
femble.' ' ,
L e vernis b la n c , qu’on nomme auffi vernis de
Venife , compofé de l’huile de térébenthine , de la
térébenthine fine & du maftic.
L e vernis d’efprit de vin , qui eft du fanda-
rac , du katabé blanc, de la gomme élemy, & du
maftiC. / «IM i l * j
L e vernis do ré, fait avec de 1 huile de lin, du
fandarac , de l’aloës , de la gomme gutte & de la
ïitarge d’or. ,
L e vernis à la bronze ou de la Chine , ou entrent
la gomme lacque, la colophane, le niaftic en
laîrmes & l’efprit de vin.
V E R
Enfin le vernis commun, qui n’eft que de la térébenthine
commune fondue avec de l’huile de la
térébenthine.
Outre ces vernis, il y en a de durs & de mois dont
fe fervent les graveurs en eau forte.
« Venant de l ’étranger , il acquite i toutes les
entrées du royaume, fuivant les arrêts & lettres patentes
du 4 novembre 1 7 7 1 , les mêmes droits que
ceux impofés fur les eaux^dc-vie triples & furl’efprit
de vin pur. »
« Venant des provinces réputées étrangères dans
les cinq groffes fermes, il doit au tarif de 16 64 , par
quintal, 4 1.»
« A la fortie des cinq groffes fermes , cinq pour
cent de la valeur, comme omis au même tarif.»
fC( Pour la douane de Lyon , de tel endroit qu’il
vienne , fuivant le tarif de 1 6 3 1 , par quintal net,
1 j fi »
« A la douane de Valence , par aflimilation â
l’eau de-vie compose, 3 1. 1 1 f »
V e r n is . Maftjc des manufactures: de Nantes.*
Il doit être traité dans tous les cas comme brai
gras. Décifion du confeil du 2,8 février 1765. ,
V e r n is de t e r r e . Eft auffi une efpèce d’enduit ,
brillant que l’on met fur les ouvrages de poterie j
& fur ceux de fayance* L e plomb fert à la ver-
niffure de la première, & la potée pour verniflèr
l’autre.
« A l’entrée & à la fortie des cinq groffes fermes,
il doit cinq pour cent de la valeur comme
omis au tarif de 16.64. »
« A la douane de L y o n , de tel endroit qu’il
vienne, du quintal, 5 f. »
VERNISSER , qu’ on dit auffi VERN IR. C’eft
enduire quelque chofe de vernis. Chez le§ potiers de
terre , c eft donner à la poterie avec de l’alquifoux
ou bien du plomb fondu une efpèce de croûte ou
d enduit lifté & brillant. On dit pareillemenAj'emi/-
fe r la fayance , ce qui fignifîe f e fe r v ir de la potée
pour lui donner l’émail.
VERRE. Corps fragile & diaphane qui eft l’ou- I
vrage de l’art & qui imite affez parfaitement le criftal
ou verre naturel.
^ Les chimiftes prétendent qu’il n’eft point de matière
qui ne fe vitrifie ; & l’or même , fi l ’on en croit
les nouveaux artiftes, cede à l’ardeur des rayons du
foleil, concentrés dans un miroir ardent, & devient
verre auffi bien que les autres .corps, malgré le
privilège qu’il s’éfoit toujours confervé en chimie,
d etre le feul qui n’en craignît point les opérations.
Les vitrifications curieufes de la chimie n’entrant
Ipoint dans le commerce , on ne traitera ici que du
verre à vitre ou autres femblables, c’eft-à-dire, des
ouvrages de verrerie fins , criftalins ou communs ,
dont il fe fait quelque négoce.
Les matières qu on employé ordinairement dans
les verreries pour faire le verre, font quelques ef-
peces de cailloux concaftés, du fable de grais, ou
uaême du fable commun , diverfes fortes de foudes,
V E R 807
I des cendres de leflïve & de fougère, enfin, le groifîl
ou verre c’affé.
L a meilleure foude eft celle d’Alicante ; l’on s’en
fert ordinairement dans les verres blancs, & il n’y
a qu’elle qui faffe corps dans la vitrification. Cent
livres de cette foude mifes dans une potée avec le
i, fable augmentent le verre d’environ cinquante livres,
au lieu que les" autres foudes, même celles de Vareck
ne fervent qu’à la fonte , & n’ajoutent rien au poids-
des matières mifes au .fourneau.
Il n’y a en France que des gentilshommes qui
puiflent fouffler & fabriquer le verre ,* bien loin que
Ce travail, attire la dérogeance , c’eft l in e efpèce de
titre de noblefle, & l’on ne peut même y être reçu:
fans en faire preuve. Ce privilège que les Rois ont
bien voulu accorder pour faire fubfifter la pauvre
noblefle , n’a point fouffert jufqu’ici d’altération , &
il feroit à fouhaiter qu’il y eût encore plufieurs autres ,
manufactures qui euffent cette prérogative.
Nous n’entrerons pas ici dans les détails de la fabrication
du verre qui feroient étrangers à l’objet de-
notre travail; d’ailleurs on peut les trouver dans le
Dictionnaire des manufactures & arts , au mot v e r r
e r ie s .
L e verre en p la t , foit le blanc foit le commun qui
fe confomme à Paris , fe tiroit autrefois de Cherbourg
& depuis de Varinpré dans le comté d’Eu ;
enfuite de la forêt de Lyon , où il y a quatre verreries,
favoir, Erontieux, la Haie, la verrerie neuve
& l’Hollandelle.
Il y a encore en Normandie cinq autres verreries;
ou il fe fabrique de ces fortes de verre, dont il y
en a quatre dans le comté d’E u , & Pautre à Beaumont
près Rouen; mais le verre qui s’y fait ne le
débite guère à Paris , & s’employe en Normandie &
dans les autres provinces du royaume.
L e s autres verreries du royaume font pour la plupart
en A lfa c e , en L o rra in e , dans les trois Evêchés
, en Nivernois , en Franche-Comté & dans le-
Lyonnois ; en Champagne , en Hainault, dans le;
Maine , en Au v e rgn e , en Anjou & à S e v e , près de:
Paris.
L e verre en p l a t , foit le blanc, foit le commun ,,
le confomme en grande quantité pour les vitres des:
I bâtimens de Paris; le verre blanc ne s’y emploie néan-
,moins que dans quelques appartemens les plus magnifiques,
fe ‘réfervant pour mettre aux tableaux de’
■ ;paftel& de miniature, ou pour les eftampes & tailles—
"douces qui font mifes en cadre. C’eft. auffi fur le verre'
blanc que l’on fait ces agréables peintures dont ih
fera parlé ci-après.
Ces deux efpècés' de verre le- vendent à la fomme-
ou panier, & dans chaque panier il y a vingt-quatre*
plats ; les paniers font des maniérés des cages faites:
de tringles de bois blanc de quinze ou feize lignes-
d’épaifleur. Cette fragile marchandife s’y voiture-
pourtant affez- fûremenc.
Du verre cafilieux eft du verre qui fe cafte, aifé-
ment quand on le veut couper avec le diamant. C’eft
le verre mal recuit qui a ce défaut * défaut qui caufe-*