qui s’élève fur les vaifleaux pour en porter les vergues
, voiles, manoeuvres, & qui font arrêtés fur
les haubans. Il y a plufieurs mâts fur les grands
navires , & fouvent un feul fur les petits bâtimens.
L ’ordonnance de marine diftingue les pêcheurs
qui vont dans des bateaux à mâts-, voiles & gouvernail
pour la pêche du poiffon frais , d’avec les
pêcheurs qui vont aux grandes pêches , comme
baleines , morues , harengs, &c. Ceux-ci font obligés
de prendre des congés à chaque voyage } ceux-
là feulement une fois'l’an.
Il y a quatre mâts dans les grands vailfeaux , &
quelquefois cinq. Les petits en ont moins fuivant
leur grandeur ou leur gabari.
Ces mâts font le grand mât , le mât de mizène ,
le mât d’artimon & le mât de beaupré.
Il y a encore des mâts plus petits qui s’élèvent fur
ceux-ci> & qui en font comme partie ; entre autres
le mât du grand hunier, le mât du petit hunier , le
mât de grand perroquet, le mât de petit perroquet,
& le mât du perroquet de beaupré;
Ces mâts font élevés & foutenus par des haubans
& par divers cordages , & félon leur qualité ils ont
des vergues , des voiles , des pendoux, des rouets ,
des étays , des cercles , des boute-hors , des poulies
, &c. pour manoeuvrer le vaifleau. Voye^ tous
ces articlësT Mast. Les bateaux-coches, les foncets , les cha-
lants & autres grandes voitures de rivière , portent
aufli un m â t, au haut duquel pafTe le cordeau ou
corde qu’on appelle cincenelle , "ou font attachées
les. courbes de chevaux , pour les tirer tant en montant
qu’en defeendant. Mast. Les pêcheurs fur rivières appellent pareillement
le mât de leur bachot, une perche d’orme
de fept ou huit pieds , un peu courbée , qu’ils mettent
à l’avant , lorfqu’ils remontent contre le fil de
l’eau. Ils y attachent leur cordeau , qu’ils tirent en-
fuite de deflus le bord de la rivière. Mast de rechange. C’ eft un mât qui n’eft
pas dreffé, & que l ’on conferve dans le vaifleau
pour remplacer ceux qui pourroient être endom-
magés par quelque fortune de mer. Mastreau ou masterel. C’eft un petit mât ou
le bout d’un mât. On nomme aufli quelquefois de là
forte le bâton du p a v illo n .
MASTIC. Efpèce de gomme ou larme qui fort
de l’arbre appellé lentifque, d’où vient qu’on l’appelle
chez les droguiftes & épiciers maftic en larmes
, pour le diftinguer du maftic ou ciment, que
l ’on fait avec de la réfine & de la brique pulvérifée.
Le meilleur maftic vient de l’ifle de Chio ; & il
eû beaucoup plus gros & d’un goût plus balfamique
que celui du Levant que l’on a par la voie de Marseille
; cependant ce dernier eft pfefque le feul que
l’on apporte en France aufli par la voie de Mar-
feille. tj ■ } .
Il faut choifir lé maftic en grofles larmes, d’un
blanc doré, & qui étant un peu mâché , devienne
comme de h cire blanche. Il eft de quelque ufage
en médecine , oii l’on l’emploie particulièrement
pour appaifer les maux de dents. On s’en fert aufli
dans la compofition du vernis ; & les orfévrçs en
mêlent avec de la térébenthine 8c du noir d’y voire ,
qu’ils mettent fous les diamans pour leur donner de
l’éclat.
Il y a un maftic noir qu’on apporte dwEgypte,
dont on prétend qu’on peut fe fervir pour fophifti-
quer le camphre.
M A ST IL L Y . Mefure dont on fe fert à Ferrare
ville d’Italie pour les liquides. Le m a jlilly contient
huit fechys. Voye% la table des mesures. a, ■
MAT. Ce qui n’eft" pas p o li, ce qui ne réfléchit
guères la lumière. On le dit ordinairement de l’or
& de l’argent par oppofition à celui qui eft bruni.
MAT ARA. Mefure pour les liquides dont on fe
fert en quelques lieux de Barbarie. L e matara de
Tripoli*eft de 14 rotolis. Voye-[ la table des
mesures. - ^ MATASSE. Il fe dit des foies qui font fans apprêt.
Il s’écrit plus ordinairement par deux tt.
MATÉ. Nom que les François donnent à l’herbe
du Pérou , que l’on connoît mieux fous celui de
P a ra g u a y ou P a ra g o u e , que les Amériquains lui
donnent, à caufe du Paraguay , province de l’Amérique
Méridionale, oû. il croît quantité de cette
herbe. '
MATE LAS. Il fe dit d’une des pièces de la garniture
des lits à coucher , qui eft compofée de deux
toiles ou futaines remplies de laine cardée en dedans
& piquées à grands points en dehors.
M ATELASSIER. Ouvrier qui fait des matelas.
M A T E LO T . Homme de mer qui fert à la conduite
& manoeuvre d’un vaifleau.
L ’expérience & la fidélité font également nécef-
faires au x matelot s qui montent les yaiffeaux , foit
qu’ils foient armés en guerre , foit qu’ils ne foient
chargés que de marchandifes. On a pourvu en France
au premier, par établiflement de claflesoii les mû-
telots font enregiftrés dès leur première jeuneflè ,
pour fervir alternativement fur les vailfeaux du roi &
fur ceux des marchands , & où ils font inftruits du
pilotage & des autres chôfes concernant la marine ,
que tout homme de mer ne doit point ignorer. On
peut voir l’article des clafjes.
A l’égard de la fidélité & de leur foumiflion aux
ordres des officiers qui les commandent , les régle-
mens & ordonnances de marine contiennent divers
titres qui leur enjoignent l’obéiflànce , & qui décernent
différentes peines, fuivant l’exigence dés cas ,
contre ceux qui fe révoltent eux-mêmes , ou qui
excitent les autres à la révolte.
Un des principaux de ces réglemens eft contenu
dans une déclaration du roi d u n feptembre
Sa majefté ayant reçu des plaintes des marchands
des villes maritimes du royaume , & des propriétaires
& capitaines des vailfeaux François, que les, officiers
mariniers & matelots qui compofoient les équipages
de ces vailfeaux en avoient abandonné plufieurs
à la mer, malgré les capitaines & maîtres qui les
éommandoient, fous prétexte quelquefois du mauvais
état de ces-bâtimens , & d autres de crainte
d’être pris par des forbans &.corfaires ennemis a la
vue du premier vailfeau qu’ils voyoient venir a eux ;
& jugeant qu’il étoit important de remedier à un fi
graneï abus qui pouvoit entraîner là perte du commerce
maritime s’il n’y étoit pourvu , 8c qui em-
pêcheroit les marchands de confier leurs biens a
des gens capables, de les abandonner aufli lege-^
remenç. t.
Sa majefté , après s’être fait reprefenter les ordonnances
& réglemens faits de temps en.tçmps fur
le faiç de la navigation & commerce maritime, 8c
avoir ordonné qu’ils feroient exécutés fuivant leur
forme & teneur ; fait en outre de 'tres-expîéfles inhibitions
& défenfes à tous officiers mariniers & matelots, d’abandonner en mer les vailfeaux fur ief-
quels ils feront employés fans le confentement ^des
capitaines & maîtres qui les conduiront',, & meme
d?es propriétaires 8c marchands chargeurs , ^ lorfqu’ils
y feront embarqués , à peine de trois ans
de galères 8c de plus grande peine s’il y écheoit.
Lette déclaration donnée a Fontainebleau , eft
enregiftrée au parlement en vacations , le iz octobre
1699. -
M A TE LO TAG E . Salaire qui eft dû & qui fe
paye par le. marchand ou le maître d’un vaifleau ,
aux matelots qui font la manoeuvre. .
Il y a deux fortes de matelotage ,* l’un qu’on
nomme matelotage à deniers 8c l’autre matéage.
MATIÈRE. Se dit des corps qui font mis en
oeuvre par les manufacturiers , ouvriers & artifans.
La. laine eft la principale matière qui s’emploie dans
les manufactures de lainage, la foie pour les manufactures
de foi ries.
On appelle matière for 8c d'argent, l’or & l’argent
qui font encore en barres & en lingots. Ce marchand
fait un grand négoce de matières d’or & d’argent.
Ce .font les orfèvres & tireurs d’or qui emploient
le plus de matières d’or & d’argent. Il s’en
çonfomme aufli beaucoup dans la fabrication des
mônnoies. L ’acier, le fe r , le cuivre , l’étain, le
plomb, &c. font des matières propres a différens
ufages.
MATRICE. ( Terme de teinture. ) On appelle couleurs matrices , les cinq couleurs Amples, dont
, toutes les autres dérivent ou font' compofées , qui
font le noir, le blanc , le bleu , le rouge , & le fauve
ou couleur de racine.
Quand on dit,trice un échantillon de la couleur ma
, cela doit s’entendre d’un échantillon ou morceau
que l’on a réfervé d’une étoffe dont on '"eft
afluré de la bonté d.c J a teinture. On fe fert de ces
échantillons à mettre dans les débouillis avec les
échantillons d’autres couleurs femblables qu’on foup-
çonne d’être teintés contre les réglemens , afin d’en
pouvoir faire la comparaifon quand le débouilli eft
achevé.
Ces échantillons fe gardent dans les bureaux des
maîtres pour y avoir recours dans 1 occafion , &
doivent être au nombre de feize, douze pour les draps
& quatre pour les ratines, longs chacun environ de
demi-aune. I ‘ - . ,
Les échantillons pour les draps font , noir de
garance , minime ., rouge de garance , couleur de
prince, écarlate rouge , rofe féche, incarnat, co-
lombin , couleur de rofe , verd-gay , bleu turquin
& violet. /• / 1
Les quatre pour les ratines font, ecarlate rouge ,
noire de garance , rouge-cramoifi, 8c couleur de
penfée. ,
j Tous ces échantillons font marqués de marques
de drapiers & teinturiers , 8c font coupés en deux
afin qu’il en demeure un morceau à chaque bureau j
& qu’en cas de conteftation on les puifle comparer
les uns aux autres.
On appelle modèle chez les teinturiers en foie,,
laine 8c f i l , ce que les teinturiers du grand teint appellent
échantillons matrices. Matrice. Se dit encore des étalons ou o rig inaux
des. poids 8c me fur es qui font gardes par des
officiers publics dans des greffes ou bureaux , & qui
fervent de régie pour étalonner les autres.
MATTASSE. Soies en mattajjes. Ce font des
foies fans apprêt, 8c qui font telles qu elles ont ete
levées de defîus les epeons. Elles font ordinairement
en mafles ou en pelotes. Ouïes appelle aufli foies-
grèges.
M A T T E L IN S . Sortes de laines qui viennent du
Levant.
M A TU L Î. Mefure de; liquides dont on fe fert
en quelques villes- de Barbarie. L e matuli de Barbarie
eft de trente-deux rptolis.
MAUBOUGE. Droit d’entrée qui feléve en Normandie
& en d’autres lieux fur les boiffons qui en-
■ trent & qui font braffées dans les villes & dans les
lieux où il y a foires ou marchés. Les boiffons qur
font fujetteS au droit de maubouge font la bière
le cidre & le poiré. Maubouge. C’eft aufli un droit qui eft dû en
quelques endroits fur tous les animaux qui ont 1 ongle
ou corne de pieds fendus, comme, les boeufs ,
les vaches, les moutons ,'&c. A Paris on l’appelle le
p ie d fourché, ■
MAUG-BUND. Sorte de fo ie qui fé fait dans
les états du mogol ; elle eft la moindre des fix ef-
pèces qui s’y recueillent pendant l’année.
MAUNE. P o id s dont on fe fert dans les états du
mogol. Il pèfe 3 5 livres d’Angleterre , ou 50 livres
de Paris
MAURES. Monnàie d’or qui a coursa Surate &
dans les autres états du grand mogol.
MAURIS , qu’on nomme autrement P ERCA LE .
Sorte de toile blanche de coton qui vient des Indes
Orientales.
MAYON , en Siamois SE L IN G . Monnoie d’argent
qui fe fabrique & qui a eburs dans les états du
roi de Siam.
L e mayon eft aufli un poids dont on fe fert à