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pofés de plufieurs pièces de rouleaux, & qui en
contiennent plus ou moins, fuivant leur largeur.
Ces paquets font faits en forme de gros cylindres
fur l ’enveloppe defquels fe met ordinairement la
quantité des pièces & leurs numéros.
« Les rubans de laine étant compris au tarif de
» 1664 , dans la clalTe de la mercerie , font traités
» comme tels pour les droits.
» A la douane de Lyon , également comme mer-
» eerie , fuivant le pays d’où ils viennent.
» A la douane de Valence, z livres 6 fols 1 d.
» du quintal. »
Rubans de f i l .
I l y a deux fortes de rubans de f i l , l*une que
1 on nomme rouleau, & l’antre qui confèrve ion
nom de ruban.
L e rouleau e ft, comme on l’a dit ci - deflus,
roulé' en rond, 8c le ruban , proprement dit, eft
plié en long, en pièce , ou plutôt en demi-pièce ,
dont le pliage eft d’un pied ou environ.
11 y a des rubans de f i l unis , de fergés , de
retors, de blanchis , d’écrus , quelques-uns qu’on
appelle bandes ou bandelettes , d’autres qu’on
nomme rubans à bottes & rubans à border des
tapijferies.
Outre ce qui fe fabrique en France de toutes ces
fortes de rubans, que les marchands de Paris
tirent, ordinairement de Rouen & de la petite ville
cTAmberc en Auvergne , comme on l’a dit, ils en
font venir beaucoup de Hollande , ’de Flandre &
de Cologne. Ceux de Hollande & de Flandres
font blancs , les uns unis, les autres retors , dont
les deux demi-pièces tiennent enfemble par un fil d’or
filé. Ceux de Cologne font cette forte de rubans à
laquelle, on vient de dire qu’on donne le nom de
bandes ou bandelettes. Il vient aufiî de cette ville
des rubans en demi-pièces , femblables à ceux de
Hollande.
« Les rubans de f i l écrus , venant de tout autre
» pays étranger que du duché de Berg , paient à
» toutes les entrées , fuivant l’arrêc du 3 juillet
» 1 épi , zo livres par quintal ; venant directement
» de Berg, & en juftihant par certificat, ils ne
» doivent que la moitié de ce droit.
» Ceux teints venant de l’étranger , même de
» Berg, par arrêt du zz octobre 1 7 8 1 , ,& décifion
» du confeil du z avril 1783 , paient zo livres du
v quintal.
» Ces diverfes efpèces âç rubans paient par
»quintal au tarif de 1664 , venant des provin-
» ces réputées étrangères , dans les cinq groffes
» fermes, g livres ; paiTant des cinq groffes fermes
» aux provinces étrangères , comme mercerie 3 1. »
RUBANERIE. Se dit du commerce de rubans , ;
& de la profeffion de rubanier. Dans le premier fens,
on dit : ce marchand ne fait commerce que de
rubanerie, pour dire qu’il ne vend que du ruban-;
Sc datis la fçconde acception, on dira d’un ouvrier
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qu’il excelle dans la rubanerie , pour faire entend
dre qu’il fabrique très-bien fes rubans.
RUBANIER. Celui qui fait des rubans. Voye|
TISSUTIERS-RUBANIERS.
RUBARBE. Racine médicinale. Vo y . rhub
a r b e .
RU B B E , ou RU B B I, en Italien RUBBIA. Eft
une mefure de liquides dont on fe fert à Rome. I!
faut treize rubbes 8c demie pour faire la brante,
qui eft de quatre-vingt-feize bocals ; enforte que
chaque rubbe eft d’ environ fept bocals & demi.
R u b b e . Poids de vingt - cinq livres , nommé
rubbio en Italie. A Livourne on nomme ainfi une mefure
pour les grains. Dix rubbes trois quarts font
le laft d’Amfterdam.
R u b b e . Eft le nom que les pêcheurs de Hambourg
& de l’Elbe donnent au poiffon , appelle en
France & ailleurs veau-marin. Voy. v e a u -m a r in .
RUBIE. Monnoie d’or qui a «cours à Alger &
dans tout le royaume qui porte ce nom, de même
que dans ceux de Congo & de Labez.
Cette monnoie fe frappe particulièrement a
Tremecen, qui a ce privilège,, aulfi bien que celui
de fabriquer des médians & des zians , autres
efpèces d’or , que faifoient battre les rois de Tré-
mecen , avant que ce petit état fût uni à celui
d’Alger.
L a rubie vaut trente-cinq afpres. Elle porte le
nom du dei d’Alger , & quelques lettres Arabes
pour légendes.
RUBIS. Pierre rouge très-éclatante , & l’une des
plus eftimées entre ces pierres précieufès.
On n’en trouve que dans le royaume de Pégu
& dans l’île de Ceylan. La mine du Pégu, où fe
trouve le plus de rubis , eft dans une montagne qui
s’appelle 1 Cap é lan , environ à douze journées de la
ville de Siren, où le roi de Pégu fait fa réfidence.
Il n’en fort guères pour les pays étrangers , que
pour cent mille éeus par an ; encore les plus belfes
pierres n’excèdent-elles pas trois ou quatre carats ,
le roi fe réfervanr celles qui font d’un plus grand
poids.
Au Pégu, on appelle rubis toutes les pierres de
couleur, & on ne les y difti'ngue que par la couleur
même ; ainfi le faphir eft un rubis bleu , l’amethifte
un rubis violet, la topafe, un rubis jaune , & ainfi
du refte. -
Dans l’île de Ceylan, les rubis fe trouvent dans
une rivière qui vient des hautes montagnes qui font
au milieu de l’île , & quelquefois auffi dans les
terres. Ces rubis & autres pierres de couleur font
ordinairement plus belles & plus nettes que celles
du Pégu , mais il s’en tire très-peu ; le ro i. de
Ceylan ne voulant pas permettre à fes fujets de les
recueillir, ni d’en faire commerce.
On trouve auffi des rubis dans quelques endroits de
I l’Europe, c’eft-à-dire, en Hongrie, 2cparticulièrement
en Bohême, où il y a une mine d’où l’on tire des
cailloux de diverfes groffeurs, dans lefquels, en les
rompant
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rompant , on trouve quelquefois des rubis auffi
Beaux 8c. auffi durs que' ceux du Pegii.;
On ne diftingue , pour l’ordihâire , que deux
fortes de rubis. L e rubis balais 8c le rubis fp in elle. !
C’eft le degré de couleur & ■ la netteté de la pierre !
qui en fait le prix. L e rubis b alais eft d’un rouge j
de rofe brillant & le fp in e lle de couléur de feu. 8
Quelques lapidaires . comptent cependant qu.atie |
fortes de rubis ; fç a v o ir le rubis, lé rubaceïle , 8
le balais 8c le fpineUè ; mai$;én:général on ne les !
diftingue que par cés deux derniers noms.
-On allure que les Peguans ont l’art d’augmen- I
ter le rouge' &. \p- bçillapc, du 'hgbïj, ^ en le mettant I
au feu , & en le lui faifant fouiftrir jufqu’à certain I
degré.
Le rubis n’a pas d’abord toute fa couleur, 8ç ne J
l’acquiert que par fuecCffion de cems. il commence I
par être blanc, en fuite il prend du ronge en, mîîrif- |
fant, 8c parvient ainfi peu à peu à fa perfè&ion. J
Delà vient -qu’il y a des rubis blancs 5 d’autres,
moitié blancs 8c moitié rouges;: il y en a même de
bleux;& ronges que nous nommons faphirs-rubis ,
& les P.éguans nilaçàndi. 1
Quand un, rubis paffe le poids dé. vingt carats,
on peut le nommer ■ èfcarbouçle, du nom de .cette
pierre fabuleufe , qui ivexifta jamais que dans l'ima gination
des,anciens , & d’après eux , dans celle
de quelques modernes qui n’ont fait que les copier
dans cp qu’ils en rapportent de merveilleux.
Le prix du rubis., ainfi que des. autres pierres
préciéufes., eft toujours en raifon de fon poids, de
la.perfection de fon éclat, de fa couleur'& dé. fa
netteté. ;
L ’on contrefait le rubis dé differentes manières,
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. & l’art a porté à un fi haut degré cette imitation ,
J que les yeux des plus, habiles connoiffeuïs y font
« fouvent trompés.
RUCHE. Mefure dont on fe fert dans les fàu-
neriés & dans les falines de Normandie. C’eft une
efpèce de boiffèau qui contient vingt-deux pots
d’Arques, pefanc environ 50 livres mefure rafe.
u L a ;déclaradon du ,roi du % .janvier 16511, défend
» aux {huniers ,'de’iè • fervi.r. .d’&Ùti’ç. m.'efuçe que de
» la ruche y d’en, vendre ufiemoindre quantité qu’une
r>àèmi-ruche, 8c de la vendre à mefure'comble. >>
RU G G I. Mèfure de grains donc on fe fert à
Livourne. Onze ruggi un tiers font le laft d’Amfterdam.
RUPIEDSIE. Efpèce de drogue qui1 fe trouve à
fa Chine .,- ;8c dont on fe fçjrt pour „teindre en noir.
Les Chinois de- Cant'on en. font ;au Tonquin, un allez
grand Commer ce dans lequel ils trouvent un bénéfice
de près de* cent, pour . cent.,
RUSMA. Efpèce de. minéral , femblablc à du
mâche-fer, qui vient du Levant. Ç’çft le meilleur
dépilatoire connu, 8c moins dangereux, que l ’orpiment
,1a chaux & autrps, di-ogues' rqu’emploient
ordinairement les^aigneursfétuvifté.s.. de Paris., ,.
RUSSIE. Pipy. Varticle M o sco v ie • fe'c'elDicr-
tionnaire.
RU INA S. Sorte de racine jpropre à la teinture.
Les Indiëlis appellent foliman - dojlyn. Elle fe
tro.uve dans quelques provinces de Perfe , particulièrement
dans le Servan & aux environs;de Tauris;
Il s’en fait un grand commeixe. aux In d e so ù
l’on en envoie tous- les ans, l’un portant l ’autre ,
trpis cens ballots du poids, de 150 à 160 livras
chacun..
Commefee. Tome I I I . P a rt. I L