
ÎR. A T
auront une aunè & un tiers de large, filières com-
jprifes, & les étroites une aune ae la rg e , & de
Quinze à feize aunes de lon g , les demi-pièces &
le s doubles pièces à proportion.
I l fe tire de Hollande, particulièrement de la
•ville de Leyden^, des ratines de deux tiers, de
tinq quarts & de quatre tiers de large, fur quinze
îufqu’à trente-deux aunes de long, mefure de Paris,
tes unes drapées , ou apprêtées en drap, & les
autres frifées. Quoique ces ratines étrangères
loient fort eftimées , ce n’eft pas paroître partial
que de dire qu'il s’en voit de Caen & d’Elbeuf auffi
b e lle s , auffi bonnes & auffi bien fabriquées que
les Hollandoifes ; ce qui doit faire juger que les
manufacturiers François font capables d’imiter toutes
fortes de manufactures.
Florence etrItalie, fourniffoit autrefois à la France
uelques ratines très-fines & très-eftimees ; mais
epuis que les François fe font avifés d’en fabriquer
& d’en tirer de Hollande , il ne leur en refte gueres
plus que le fouvenir. Les ratines de auelqu’efpèce
qu’ elles puiflent être , font des étoffes d’hiver qui
fervent à faire plufieurs fortes de vêtemcns pour
tommes & pour femmes. On fe fert auffi des larges
oui font à poil pour faire des couvertures de lit.
« L e s ratines de Florence venant de l'étranger,
- fc doivent d’après l’arrêt du 10 décembre 1687, par
t> pièce de 13 à 1 ç attires , 3 « liv. venant des pro-
i* vinces réputées étrangères dans les cinq groflès
» fermes, au tarif de 16 6 4 , par pièce de. même
v aunage, 1 o liv. »
« Les autres ratines venant de l’étranger , ou
des provinces réputées étrangères , dans les cinq
d grortes fermes, doivent les'droits comme draps
* a Hollande & façon d’Angleterre. Ainfi les ra-
* tines d’Hollande venant de l’étranger, acquitent,
* fuivant la déeifion'du confèil, du a i août 17 3 ? ,
* le droit de 30 pour cent fur l’eftiraation de 80 liv.
ii pour 1 ? aunes. »
« Partant des cinq grortes fermes aux provinces
» réputées ^étrangères, toutes acquittent comme
9 draps.»
« A la douane de Lyon , la ratine façon d’Hol-
V lande, par ufage comme drap, 4 liv. 17 f. 6 d.
ib celles communes au-dertus de Lyon & de la Brerte,
v a liv. 8 f. 9 d. celles auffi communes des fabri-
* ques au-deflous de L y o n , 1 liv. 1 1 f. 6 d. celles
* de l’hôpital de Clermont, en vertu d’une décifion
» duConfeil, du premier juillet 17-45, 3 liv. 19 f.
» 2 d. Celles de la manufacture de Neuville en
* Lyonnois , font exemptes de droits , en confé-
Ü quence d’un arrêt du 5 février 17 16 .»
« A la douane de Valence, la ratine étrangère
* comprife au premier article fous le nom de ratine
* de Milan, paye par quintal 6 liv. 4 C 3 d. ; les
$ autres comme draps, 2 liv. 6 f. 8 d. »
R AXIS. Les bouchers appellent ainfi la graillé
qu’ils ôtent des boyaux des animaux qu’ils tuent ,
particulièrement des boyaux dubeeuf. Ils lui donnent
fp nom, parce qu’ils la ratifient aveç^ un cpçteaut
R A T
(Jue, de fon ufage , ils nomment couteau anse
ratis. Us appellent, de la même manière la table
qui fert à cette opération. Ces ratis fondus font
une partie des fuifs qu’ils vendent aux chandeliers
& aux corroyeurs.
R a t is . Poids dont on fe fert pour pefer les
diamans à la mine de Soumelpour, dans le royaume
de Bengale.
L e ratis eft de fept huitièmes de carat , c’eft-
a-dire, trois grains & demi. On fe fert du même
poids dans tout l’empire du JVlogol, & l’on s’en
, fert auffi pour pefer les perles.
R A T IS SE R L E PARCHEMIN. Voye% r a t u r e r ,
le pa r ch em in . Voye\ auÿi Pa r c h em in .
R A T T R A S . Mot Perfan qui fignifie commis des
douanes , & quelquefois gardes établis fur les grands
chemins pour la fureté des voyageurs & des marchands.
Les rattras des douanes de Perfe font rarement
des avanies aux Francs , Sc le plus fouvent n’ouvrent
pas même leurs valifes ou leurs ballots & cairtès
de marchandifes. Ils fe contentent de leur fimple
déclaration , & n’ exigent que les droits d’entrée &
de foitie qui leur font légitimement dus.
Il n’en eft pas de même des rattards ou gardes
des grands chemins qui font ordinairement de plus
grands voleurs que ceux dont ils devroient garantir
les marchands 3 ce qu’il ne faut cependant entendre
que des rattards qui fe rencontrent fur les chemins
de Tauris à Ilpahan. Ceux d’IIpahan à Bènder-Abaffi,
font auffi humains & auffi peu concuffionnaires que
les autres femblent l’être beaucoup.
RA TU R E . Trait de plume qui efface quelque
mot, ligne ou page d’un écrit.
11 faut, autant qu’il eft poffible , que les marchands
, négocians ou banquiers, ne faffent aucune
rature dans les livres qu’ils tiennent pour leur
commerce $ les livres raturés étant fouvent foup-
çonnés de faux & fartant difficilement foi enjuftice.
Comme il eft néanmoins facile de fe tromper dans
le corps des articles , & dans la pofition des fom-
mes, les plus habiles, fans raturer la faute , Ce
contentent de la rectifier ^ en écrivant à côté, «je
veux dire telle chofe , au lieu de telle autre chofe ».
R a t u r e , ou r a t is su r e de pa r ch em in . C’eft
la raclure du parchemin, ou plutôt cette fuperfîcie
que les parcheminiers enlèvent de deffus les peaux
de parchemin en coflè ou en croûte , lorsqu’ils les
raclent à fec avec le fer du fommier, pour ea
diminuer l’épairteur, afin de le mettre en état dé
recevoir l’écriture.
Les parcheminiers lui donnent auffi, mais improprement
, le nom_.de colle de parchemin, parce
qu’elle fert à plufieurs ouvriers pour faire une forte
de colle très-claire qu’ils employent dans leurs ouvrages.
Ceux qui s’en fervent le plus font les manufacturiers
d’étoffes de laine , pour empefer les
chaînes de leurs étoffes. Les papetiers, pour coller
leur papier , & les peintres en détrempe , ou peintres
i la groffe bic fe , pour faire tenir le blaac y
R A Y
l*ocre Sc les autres couleurs dont ils impriment ou
barbouillent les murailles & les planchers. Voyex
C olle.
Il fe fait en France un affez grand négoce de
ratures de parchemin, par rapport à 4a grande
confommation qui s’en fait dans les, manufactures
de lainage. Il s en tire de tous les endroits où l’on
fabrique du parchemin j mais les provinces qui
en fourniflent le plus font le Berry, la Normandie,
la Picardie , le Limoufin & le Poitou , à caufe du
grand nombre de parchemineries qui y font établies.
L a rature de parchemin fe vend en détail à
la livre , & en g ro s , au quintal par fâchée, les
facs étant propres à en faciliter le tranfport.
R a t u r e d'é t a in , qu’on appelle auffi étain
errature. C’eft de l’étain en petites bandes très^-
minces, larges d’envirou deux lignes, dont les
teinturiers fe fervent pour leurs teintures en la
faifant diffoudre dans de l’eau-forte. Voye? É t a in ,
fu r la fin de P article.
RA TU RER . Voye\ R a t u r e .
R a t u r e r , ou r a t is s e r le p a r ch em in . Voye%
41-defius R a t u r e ou r a t is s u r e de pa r ch em in .
RA T R E . Petite monnoie de billon, c’eft-à-dire
de cuivre , allié d’un peu d’argent, qui fe fabrique
en quelques villes des cantons Suiffes , ou de leurs
alliés.
Les ratres tiennent de fin depuis quatre deniers,
feize grains, jufqu’à deux deniers , douze grains.
Celles de Montbelliard font au premier titre, &
celles de Lucerne au fécond. Les autres font les
ratres de Fribourg, de Neufchâtel & de Soleure.
Toutes ont cours environ pour un fol marqué de
France. Les blazes de Berne font à-peu-près fur le
même pied.
RAUCOUR T. Drogue qui fert à la teinture.
Voye\ Rocou.
RAVENSARA. N om que les habitans de l’ifle
de Madagafcar donnent à l ’arbre qui produit la
canelle giroflée. Voy. C an el le g ir o f l é e .
R A Y E . Trait ou ligne qui fépare ou diverfifîe les
choies.
Les livres des marchands ont différentes ra y e s ,
ordinairement de haut en bas pour marquer la
pofition des chiffres, fuivant leur valeur, en livres,
fols & deniers. Voye-^ L iv r e s des marchan ds .
Les velours à deux ou trois poils, &c. fe marquent
& fé diftiag-uent par quelques rayes de foie de
couleur, que l’ouvrier eft obligé de mettre à la
lifiere. Voye% V elo u rs .
On fait des étoffes d’o r , d’argent, de foie, de
laine, de f il, de coton , &c. à grandes, moyennes '
& à petites rayes, de deux ou de plufieurs couleurs.
C e font les diverfes couleurs de la chaîne qui font
cette rayure.
. ^ AY1V Xe |t l a’J ffi de la ligne ou barre que Kon
tire au-deflous de quelque règle d’arithmétique pour
eparer les, chiffres qu on veut calculer, fouftraire
ou multiplier, d’avec ceux que produit l’opération.
V o y e î ARiTHMETiquE.
R Ê A ' 4 9 $
R A YO N S, & en certains endroits PASSETS. Séparations
qui font dans des armoires où l’on met
des marchandifes , tant dans les boutiques que dan#
les magafins. Voye% A r m o ir e s .
RA YU R E . Changement de couleur qu’on fait
par rayes , fur une étoffe. L a rayure d’un drap ,
d’un taffetas, d’un fatin, &c.
R a y u r e , eft auffi un défaut qui fe trouve dans
les étoffes pleines & d’une feule couleur, lorfqu’ij
y paroît des rayes ou plus brunes ou plus claires que
les autres.
Ces rayures proviennent de ce que les foies ou
les laines n’ont pas été filées également, ou qu’elle«
ne font pas de même qualité.
R A Z. Mefure de continence pour les grains Sc
les légumes , qui eft en ufage dans le pays de Brefle.
C’eft proprement le bichet. Voye% B ic h e t .
R A Z E , (la) eft auffi une; mefure de grains donc
on fe fert dans quelques lieux de Bretagne, particulièrement
à Quimper-corentin, à Pont-l’abbé Sc
à Concarneau 5 c’eft*un grand boiffeau.
Trente ra^es de Concarneau font le tonneau de
cette ville, qui eft égal à, celui de Nantes j celui-
ci revient à près de neuf feptiers Sc demi de
Paris.
Les ra^es de Pont-l’abbé & de Quimper-corentin
font un peu plus fortes que celles de.Concarneau;
enforte que les trente ra^es, qui font auffi le tonneau
de ces deux endroits, rendent à Nantes cinq pour
cent de bénéfice»
R É
R É A G A L , minéral ou elpèce d’arfenic rouge,
qu’on appelle auffi reifgar &, rifagal. II ne diftere
gueres de l’arfenic blanc, que par la couleur. L ’un
& l'autre font des poifons violens. On s’en fert
néanmoins en chirurgie, & les maréchaux en font
quelqu’ufage. D’habiles droguiftes prétendent, contre
l’opinion commune, qu’il n’y en a pas de naturel
& que le réagal n’eft qu’une compofition. Vo ye*
A r sen ic .
a L e réagal paye en France les droits d’entrée
» à raifon de trente fols du cent pefant, confor-
» mément au tarif de 1 * 6 4 , & à la fortie des
» cinq grortés fermes cinq pour cent de la valeur » .
« Les droits de la douane de Lyon font, treize
» fois quatre deniers du quintal, & de Valence
» comme droguerie, trois livres onze fols.
R ÉA L E ou R É A L , qu’on prononce au plurier
réaux. Monnoie d’EIpagne, qui vaut la huitième
partie d'une piaftre de piata , ou d’argent, c’eft-à-*
dire , environ fept fols fix deniers , monnoie de
France, en comptant la piaftre fur le pied de foixante
fols le fol de douze deniers auffi de France. Cette
proportion de la réale fimple à la piaftre ou pièce
de huit, fut changée en 16 8 7 , & l’on donna dix
réaux pour la piaftre. Préfentement la réduction le
fait fur l’ancien pied.
Une féale de piata ou d’argent vaut trente-quata#