
marques ou carct&ères qui ne font connus que d’eux ï
feuls : elles s’écrivent fur de petits bulletins atta-1
chés aux marchandifes, ou'fur leur enveloppe, pour j
fe reflouvenir du prix qu’elles ont coûté. Ces mar- J
ques qu’ils nomment auffi des numéros , te font
fuivant la fantaifie de ceux* qui en ont befoin; mais
ordinairement on fe fert de plufieurs caractères ou
lettres de l’alphabet, qui ont chacune leur rapport
particulier à un chifre.
Marque. S’entend encore d’une monnoie de
compte dont les marchands St banquiers fe fervent
pour tenir leurs livres dans plufieurs villes d’Allemagne.
L a marque vaut 1 6 fols lubs, ce qui revient
à 20 fols tournois ou à la livre de France, le fol
lub pris fur le pied de 15 deniers tournois, & l ’ écu
à 60 fols.
MARQUER. Signifie appliquer ou mettre une
marque artificielle à une chofe pour la reconnoî-
tre. Les marchands marquent leurs ballots de mar-
chandifes, leurs bois , leurs beftiaux. On marque
dans les forêts le bois que l’on doit couper en chaque
coupe. Marquer. Signifie z\xG\ fa ir e une empreinte, une
marque par autorité publique. Ainfi l’on dit, marquer
la monnoie , marquer la vaiffelle d’or ou
d’argent au poinçon de la ville. On marque l’étain
fin par deffous, & l’étain commun par delfus l’ouvrage.
Les commis des aides vont marquer les vins
dans les caves & celliers pour la fureté des droits
du roi. Les manufacturiers St ouvriers doivent faire
marquer leurs étoffes d’or , d’argent, de foie, de
laine , & c ., leurs toiles, leurs bafins , leurs fùtai-
nes , &c, , dans les bureaux , halles & autres lieux
où les maîtres, gardes , jurés ou efgards des corps
& communautés en doivent faire la vifite. Dans ce
dernier fens on dit auffi , ferer ou plomber les
étoffes, ce qui fignifîe la même chofe que marquer.
M ARQ uET ÊR IE . Ouvrage compofé de diverfes
.pièces de rapport, quelquefois feulement de bois ,
& où quelquefois on fait auffi entrer d’autres matières
, comme l’écaille, de tortue, l’ivoire, l’étain
St le cuivre.-
MAROQUIN. C’eft la peau des boucs & des
chèvres , qui a été travaillée & paffée en fumac ou
en galle, & qu’on a mife en quelle couleur on a
voulu.
Plufieurs prétendent que ce terme vient de Maroc
royaume de Barbarie dans l’Afrique, d’on l’on a
tiré la manière de le fabriquer ; auffi quelques-uns
l’appellent-ils cuir de Maroc.
Il y a des maroquins de Levant, de Barbarie,
td’Efpagne, de Flandre, de France, &c. Il y en
a de rouges, de noirs, de jaunes^ de bleus , de
violets, &c.
MARS. On nomme ainfi les petits grains qui fe
ferment au mois .de mars , comme les avoines, pois ,
veffes, & autres femblables.
MARSILLIE. C’eft le nom que les Turcs donnent
à l’écu ou piaftxe d’Efpagne, parce que les
Provençaux, particulièrement les marchands de Mar-
feille , font les".premiers qui ont porté de grandes-
fommes de piaftres à Smyrne & dans les autres échelles
du Levant.
MARSOUIN. Grand poiffon de mer fort gras ,
qu’on appelle auffi pourceau de mer. I L ’huile de marfouin qu’on trouve chez les marchands
épiciers-droguiftes de Paris, eft de deux fortes
; l’une pure & l’autre aromatifée. Leur'différence
ne confifte que dans quelques aromats que 1 ori y
mêle, pour lui ôter une partie de fon odeur forte
St dégoûtante. On attribue à cette graiffe ou huile
la propriété de guérir les humeurs froides.
L ’ordonnance de la marine dont on vient de parler
ci-deflus , veut, que les marfouins qui font trouvés
échoués fur les grèves , foient partagés comme
efpaves ; & que ceux qui font pris en pleine mer ,
appartiennent à ceux qui les ont pêchés.
MARTAVANES. Grands v^aijjeause de terré
vernis dedans & dehors , qui fe font aux Indesmais
feulement dans les royaumes de Pégu & d’Aracan.
' Elles ont la propriété de purifieT l’eau dont on
les remplit, enforte qu’en vingt-quatre heures l’eau
la plus mauvaife & la plus puante y perd fon mauvais
goût 8t fa puanteur. Les Hollandois & les
Anglois s’en fervent utilement fur leurs yaiffeaux.
MARTINET. Gros marteau qui fe meut par la
force d’un moulin à eau. Il fe. dit de diverfes fabriques
, comme du papier , du tan, &c. ; mais proprement
il s’entend du moulin même oiii’on travaille
à la fabrique du cuivre St du fer -, & où l’on bat ces
métaux pour les étfendre en planches, en barres
& en feuilles. Il y a plufieurs de ces martinets en
Champagne, & dans quelques autres provinces de
F rance.
Il eft défendu par arrêt du confeii d’état du 9
août 1723 y d’établir aucuns nouveaux martinets
qu’en vertu de lettres r- patentes bien & duement,
vérifiées, à peine de trois mille livres d’amende,
de démolition defdits martinets, & de confifeation
des bois , mines, charbons, St uftenfiles fervant à
leur ufage.
MARTRE ou MARTE. Animal qui reffemble
beaucoup pour la forme à une groffe fouine ; toute
la différence qui fe rencontre entre la martre & la
fouine , confifte etr ce que la première a la gorge
jaunâtre St le poil tirant un peu fur le roux , au
lieu que la fécondé a le poil plus noir & la gorge
blanche.
Les peaux de martres communes font une portion
du négoce de la pelleterie. Elles fe tirent de
différens pays ; mais les plus belles viennent de
Canada, de Bifcaye St de Pruffe.
Il y a une autre forte de martre plus eftimée,
que l’on appelle martre fibelline belline , ^ebelline , \y- • ou Jebeline. Celle-ci eft auffi une efpèce. de
fouine très-fauvage, qui ne fe trouve que dans les
vaftes forêts ; mais dont la peau garnie /l’un aflèz
long p o il, doux & luftré, tirant fur le noir, eft
du nombre des pelleteries des plus précieufes.
Les martres \ibeUines tirent pour la plupart
de Mofcovie par la voie d’Archangel, où il s’en ,
trouve des magafins. Elles s’y achètent par caiffes
afforties de dix mafîès ou timbres depuis numéro j
un jufqu’à numéro dix, qui vont toujours en diminuant
de beauté , depuis le premier numéro juf- ‘
qu’au dernier.
La raafïe eft compofée de vingt paires ou couples
de peaux entières, c’eft-à-dire, avec la tête ,
le col & les jambes , à la réferye du ventre, parce
qu’il eft peu eftimé ; enforte que chaque caiffe
contient quatre cent peaux.
MARUM. P lan te dont les feuilles font de quelque
ufage dans la médecine.
Il faut choifîr lé marum nouveau, d’une odeur
forte , garni de fès fleurs , & le plus verd qu’il eft
poffible.
MAS^ou MASE. Efpèce de petit poids dont on
fe fert à la Chine, particulièrement du côté de Canton,
pour pefer St diftribuer l’argent dans le négoce.
Le mas fe divife en dix condorins. Dix mas
Font un tael.
Le mas eft auffi en ufage dans plufieurs endroits
des Indes Orientales, mais fur différens pieds. Il
fert à pefer l’or & l’argent. P~oye% la table des
poids et mesures.
MASSE.. Amas St ajjemblage de plufieurs cho-
fes , foit qu’elles foient de différente nature , foit
qu’elles foient de même efpèce. Masse , ( en termes de commerce ). Se dit d’une
quantité de marchandifes femblables , que l’ufage
a fixées à un certain poids ou à un certain nombre
pour en faciliter le débit ; telles que font entr’au-
tres les foies grèges, les belles plumes d’autruche ,
les pelleteries , &c.
Masse. Soie en maße. C’eft de la foie grège St
non ouvrée , mais telle qu’elle vient de defïus les
cocons. On la tire du Levant, & particulièrement
de la Perfè. L a manière dont elle eft pliée lui donne
fon nom. Ce pliage eft de plufieurs fortes, & les
mafies de différens poids.
La maße des fourbaftis eft de demi-aune ; celle
des legis d’une aune , St du poids de deux à trois
livres ; celle des ardaffines de deux pieds de longueur,
& de près d’une livre pefànt ; & enfin la
maße des.ardaffes eft de la même pefanteur que la
précédente, St prefque de double de la longueur.
Masse. Plumes en maße. Ce font des paquets
de plumes d’autruche compofés d’un demi cent de
plumes. Ce ne font que les plumes blanches, St
encore les plus fines & les plus belles , qui fe mettent
en maße s ; les autres fe vendent ou au cent
ou à la livre.
Masse. Pelleteries en maßes. Se dit particulièrement
des martres Zibellines St des hermines ,
dont on fait des paquets en lés attachant deux à deux
par la tête. Les commis des douanes & les marchands
pelletiers les appellent auffi timbres. Chaque
maße de zibellines eft compofée de vingt paires
de peaux. A Conftantinople elles fe yendenî à la
caiffe J la caiffe compofée de quatorze majjes depuis
numéro un qui font les plus belles, jufqu’à numéro
dix qui font les moindres.
L a majje d’hermines eft pareillement de quarante
peaux : il en faut trois majjes St demie pour faire
une vefte. Masse , qu’on appelle auffi poire & contre-
poids. C’eft un morceau de métal ordinairement
rond , attaché par un effe auffi de fer au bec de
corbin mobile que l’on fait courir le long de la
verge du pefon ou balance romaine ', pour trouver
l’équilibre de la marchandife dont on veut connoître
le poids. Masse. On compte par majjes les veroteries de
diverfes couleurs que l’on porte en Guinée ; auffi-
bien que les rafàdes qui font pareillement une partie
du commerce qui fe fait fur cette côte d’Afrique.
L a majje dés veroteries eft de vingt mille grains ,
& pèfe de trois livres St demie à quatre livres. L a
majje de la rafade n’eft que de quatre mille grains,
& ne pèfe qu’ une livre.
Masse. Se dit auffi en fait de gabelles, d’une
quantité de fel provenant d’une même voiture qu’on
met en un feul tas dans les greniers 'à fel ou les
dépôts , pour y être vendue & diftribuée au public.
Les réglemens portent que lorfqu’il y a plu-'
fieurs majfis dans un même grenier, elles fer oient
raifonnablement féparées les unes des autres.
Les commis des greniers font obligés de tenir
reo'iftre des jours que les nouvelles majjes font
entamées, & du nom de celui auquel on en a fait
la première diftribution. Ils y marquent auffi la
fin des majjes, & il leur eft défendu de ne laifîer
aucun blanc fur les regiftres , entre la fin d’une majje
St le commencement de la diftribution de l’autre.
Enfin ils y doivent faire mention du déchet ou du
bon de majje.
Lorfqu’il y a des fels confifqués , on entait des
majjes iéparées dans les greniers, & les regiftres
de vente en doivent être nommément charges.
MASSICOT. C’eft de la cérufe qui a été calcinée
par un feu modéré.
Il y .en a de trois fortes, du blanc , du jaune &
du doré. Leur différence ne provient que des divers
degrés de feu qui leur ont donné des couleurs différentes..
L e majficot blanc eft d’un blanc jaunâtre; c’eft
celui qui* a reçu le moins de chaleur; le majficot
jaune en a reçu davantage , St le majficot doré
encore plus.
Les uns St les autres doivent être en poudre très-
fine , pefàns, hauts en couleur. Les plus beaux
majficots font envoyés de Hollande : Us n’ont
d’autre ufage que pour la peinture.
MASSON. Terme dont on fe fert à Smyrne dans
le commerce des foies. Il fignifie la meme choje que
majje , c’eft-à-dire , un paquet de foie ; dans l’achat
des foies legis, il faut obferver que le majfion foit
bien gros , & que la ligature foit petite.
M AST. Grand $rbre 8t haute pièce de bois rond,
K ij,