
7J8 T I R tiens des greffes, aux écritures des avocats 8c procureurs
, 8ç aux a êtes de chancellerie.
T im b r e . Eft le nom qu’on donne dans la ferme
de la marque des dentelles de Flandres , à l’empreinte
du cachet du fermier mifèXur du pain à
chanter entre deux papiers, que l’on attache avec
un double fil aux deux bouts de la dentelle.
TIMMIN , TEMTN , on TIMIN. Monnoie de
France qui a eu cours en Turquie. Voy. louis de cinq fo ls , & temin.
T im m in . Se dit auflî d’une petite monnoie d’argent
qcti a cours dans I’ifle de S cio, fur le pied de cinq
fols de France.
Chaque livre de foie paye les droits de fortie a
la douane du grand - Seigneur , a raifon de quatre timmins, c’eft-à-dirç de 20 f.
TIMPFEN. Monnoie de compte dont on fe fert
à Konigfberg & à Dantzic pour tenir les livres des
marchands. Le timpfen , qu’on nomme zxtTi florin
Polonois , vaut trente gros. Polonois. Il faut trois timpfen pour la richedaïe.
TINT. Voy. t h im .
T IN E T T E . Efpèce de vaifleau, dont le bas eft
plus étroit que le haut. Il eft fait de douves reliées '
de cerceaux, & a , dans la partie la plus large,
deux efpèces d’oreilles dont chacune eft percée d’un
trou pourjyLpafler un bâton au travers , afin d’en
arrêter le couvercle.
Les tinettes, fervent à mettre diverfes fortes de
marchandifes-, fur-tout les heures fa-lés & les heures
| fondus.
Il y en a de diverfe grandeur ; celles qui viennent
de Dixmude font ordinairement du poids depuis
20 jufqu’à 60 livres ;les tinettes qui arrivent de Normandie
& du Boulonuois pèlent depuis 20 jufqu’à
zoo livres.
T in e jt e . Vaifleau dans lequel les chandeliers
mettent leur fùif liquide, au fortir de la poêle'. v o y ,
CHANDELLE.
T IN F -G U LD EN . Monnoie d’argent qui fe fabrique
en Allemagne & qui a cours particulièrement
à Dantziçk, à R ig a , & à Königsberg. Il vaut trente
gros de ces trois villes. C’eft proprement le florin. Voy. FLORIN.
T IN F E . Monnoie d’argent de Pologne & qui a
cours fur les frontières des états du grand-Seigneur
& de quelques autres princes voi-fins. L a tinfe vaut
cinq gros d’Allemagne ou 10 f. de France...
Il y a.une autre monnoie d’argent de même poids
& de même valeur , qu’on appelle t i n f l e s de Hongrie;
elles font marquées d’un côté amc armes de
ce royaume, & portent de l’autre une N&re-Dame
entourée de rayons.
T IN T E N AQUE. Efpèce de cuivre qu’on tire
de la Chine. C’eft le meilleur & le plus beau que
produifent les mines de cet empire. Il n’en vient
guères en Europe. On penfe que c’eft ce cuivre
qui entre dans la compofîtion du tambac. Voye\
T AM B A C .
T IR E . ( Terme en n fig e dans le commerce des
T I R tollés )• S ix coupons de batifte attachés l’un à l’autre ;
enforte qu’ils paroiffent ne faire qu’une pièce en
tierce , s’appellent une tire.
T i r e . Signifie au flî, chez les marchands & dans
les manufactures, foit d’étoffes que ces marchandifes peuvent c, ofnoitte ndier dto’ailuens a, gcee,
T IR E R une , lettre de change. C ’ eft l ’écrire ou
la faire écrire , la figner & la donner à celui qui
en a payé le montant , pour le recevoir dans un
autre lieu que celui d’où la lettre-de-change eft tirée. Voy. LETTRE-DE CHANGE.
fesT liirverers eenn dliéghniet odue ceno mcpréted. itS ;ignifie porter fur dépenfe ou en recette c’eft-à-dire ^ en , un article qu’on a payé
j ou reçu pour quelqu’un avec qui on eft en compte
j ouvert.
T ir e r à la paumelle. ( Terme de courroyeur).
I l fe d:t des cuirs que ces ariifans tirent fur une table
par le moyen de la paumelle-, efpèçe de main ou
d’inftrument de bois plat, dentelé par defîbus ; on
s’en fert pour faire revenir le grain du cuir & le
rendre plus maniable.
T i r e r à la perche. ( Terme de manufacture de lainage ). V o y . p e r c h e .
T ir e r un chapeau à poil. V o y . c a r r e l e t .
de Tceitrtee rm laen cièierreg dee. lVeo fay .b rciqieuregr.e oit il ejl parlé
T i r e r la laine en étaim. C’eft après avoir imprégné
la laine d’h uile , la peigner fur une efpèce
de grande carde ou peigné de £er, dont les pointes
ou dents font grofles , longues & roides , & qu’on
a fait chauffer dans une forte de petit fourneau. fait
exprès.
T i r e r Vor. V o y . o r . On trouve à cet article
les différentes, manières de tirer Vor & Vargent,
tant fin que faux, pour les difpofer à être employés
en tra it, en lame , ou en filé.
T iR e r à Vargue, ou apprêter pour dorer. V oy.
a r g u e .
T i r e r Vémail à la courfe. V o v . em a il .
T i r e r épingle. V o y . é p in g l e ”& é p i n g l i e r .
T ir e r une cuve de teinture. Voy. teinturier.
T ir e r une feuille. ( Terme d'imprimerie). C’eft
imprimer d’un côté. On dit retirer , pour fignifier qu il faut l’imprimer de l’autre coté- On dit auflî tirer pour dire imprimer une feuille entière. On
fe fert auflî de cette exprefflon , pour marquer
le nombre des exemplaires d’une édition. Voye\
IMPRIMERIE.
T I R E T A IN E . Sorte d’étoffe dont la chaîne eft
ordinairement de fil & la trème de laine. Quelquefois
elle eft toute dé la in e , tant en chaîné qu’ en trème.
Cette étoffe a-commun émen t demi-aune de large.
L e s endroits dé France où i l . s ’en fabrique le
p lu s , font Partenay, Brefuis & Niort en Poitou,
Beau c am p s - le -V ie i l en P ica rd ie , & Rheims en
Champagne.
Celles de Poitou font croifées ou liffé e s, de plu-
fleurs couleurs, rayées ou unies ,affez fines, la chaîne
de fil, & la trème de l^ipe*
T O I En Baffe-Normandie, fur-tout à Caen, 611 les
appelle quelquefois berluchés ou breluches.
Les tiretaines de Beaucamps-le-Vieil font très-
grofles, point croifées, la chaîne de fil, & là-trème
de laine. On les fait de plufieurs couleurs. On leur
donne -auflî le nom de bure. En Bourgogne , vers
Auxerre , on les appelle poulangy; & en Picardie,
du côté d’Amiens, elles font nommées bélinge.
Celles de Reims font le plus fouvent toutes de
laine, &. fans croifine, en façon d’étamines foulées,
ou de petits droguets très-légers & très - fins. Voy.
pour les longueurs & largeurs , Vart. 28 du réglement
général des manufactures du mois d'aout
j 66ç) ; l ’arrêt du confeildu 19 fé v rie r i6 y i) le
réglement du 4 novembre i 6ç>8 , tant pour les
tiretaines ci-deffus que pour celles qui f e fo n t à
Breffuire , à Moncoutan , à Ve mon, à S a in t-
Mehuin, à la Meilleraye , A \ a i s , Secondi-
g u é , & le mot R ég l em en t de ce Dictionnaire.
T IREUR. ( Terme de ferandiers , gabiers &
autres ouvriers en étoffes de fo ie s façonnées ou
brochées ). C’eft le compagnon qui tire.les ficelles
du fimblot. Voy.-s im b lo t .
T i r e u r . En fait de commerce & de banque ,
c’eft celui qui tire une lettre - de - change fur fon
correfpondant, fon commiffionnai're ou fon banquier,
portant ordre de payer la fomme qui y eft fpécifiée
à la perfonne qui lui en a fourni la valeur , ou à
celle à laquelle elle en a paffé l’ordre, v o y . les
articles 16 & 17 du tit. 5 de Vordonnance du commerce
de 167 3 , oit l ’on trouve à quoi les p o rteurs
de lettres-de-change font affujettis, en cas
de refus d'acceptation ou de payement, vers le
tireur, & de quoi celui-ci eft tenu dans le même cas
vis-à-vis de celui Jû r qui i l a tiré.
TISCH AU FERA . C’eft la plus petite mefure
de Venife pour les liquides, v o y . bo t t e .
T ISSU . Se dit de toutes fortes d’étoftes, rubans-
& autres femblables ouvrages faits de f il entrelacés -
fur le métier, avec la navette dont les uns en long
fe nomment la chaîne , & les autres en travers,
que l’on appelle la trème.
On fait des tiffus de fils d’or , d’argent, dé foie ,
de fleuret, de laine , de coton , de p o il, de lin , de
chanvre , &c.
Les marchands & ouvriers en draps d’or, d’argent
& de foie, nomment particulièrement tiffu ,
toutes étoffes d’or ou d’argent, pleines & unies ,
fans fleurs, frifures , ni façons. Quelques-uns mettent
les tiffus d’or & d’argent au rang des draps
dor & d’argent. Voy. d r a p .
On appelle auflî tiffu une efpèce de bande com-
pofee de gros fil de chanvre qui fe fabrique par les
cordiers, & dont tés bourreliers font des fangles
pour les bêtes de fomme. Voy. sa n g l e s .
T O
Cette expreflîon défigne communément
Kn n-Vu un* 3 & quelquefois croifé de lin ou de
T O I 719,
chanvre; mais elle s’ emploie auflî par extenfîon,
pour defigner différens tiffus faits'd’autres matières.
On dit de la toile de fo ie , de coton, d’or & d’argent.
Nous employons ici le mot toile dans fon acception
la plus ftriéie , & nous comprenons fous ce mot
| tous les tiffus de lin ou de chanvre deftinés à être
teints , blanchis , ou confommés en écru , depuis
le linon & la batifte , jufqu’à la toile à voile ou à
la toile d’emballage.
Nous n’entrerons pas dans le détail d e là fabrication
ni de la préparation des toiles. L e Dictionnaire
des manufactures & arts de cette E ncyclopédie
ne laine rien à délirer à cet égard ; nous
nous contenterons-de dire que les toiles unies fe
font fur un métier à deux marches , par le moyen
de la navette , de même que les drap s, les étamines
& autres femblables étoffes non croifées, L e s
toiles croifées fe fabriquent comme les ferges.
Ceux qui fabriquent les ~toiles de lin & de
chanvre s’appellent tifferands , & ceux qui font
celles d’o r , d’argent ou de foie , s ’ appellent ordinairement
ouvriers en draps tl’o r , d'argent & de
fo ie .
1 1 feroit difficile de dire à qui l’on doit l’invention
de la toile. E lle a été fans doute comme beaucoup
d’arts le réfultat des e ffais, des combinaifons,
& des expériences de l’induftrie de l ’homme , pendant
une longue fuite de fiècles , pour fe parer
de l’inclémence de l’air & de l’ intempérie des
faifons. 1 1 s’eft d’abord vêtu , félon les pays & les
fa ifo n s,'d e peaux de bêtes , de feuilles d’arbre s,
de nattes, compofées des filamens extraits de différentes
écorces , & il n’a du connoîcre la manière
de faire des tiffus des filamens des plantes que
dans des temps fort poftérieurs à la naiflance des
focîétés. Nous fçavons cependant que l ’invention
de;la toile eft très-ancienne , puifque les peuples
les plus civilifés de l’antiquité en avoient l ’ufage ,
& que les E g yp t ien s, les Sidoniens, les Tyriens
en faifoient un très - grand commerce. A mefure
que les richefles fe font augmentées, que le defir
des commodités & le luxe fe font étendus dans le
monde , l’ufage & la fabrique des toiles s’y font
accrus ; en forte qu’il n’y a maintenant que les
peuples les plus fauvages qui ne s’ en fervent point.
I l n’eft donc pas étonnant que ce foie aujourd’hui
■ un très grand objet de confommation & de commerce.
T o ile é ç r u e . G’eft celle dont le fil n’a point
été blanchi, & , qui eft telle qu’elle eft ^fortie de
deffus le métier. Les toiles de lia écrues font pour
l’ordinaire grisâtres , qui eft la couleur naturelle
du lin; & les toiles de chanvre écrues font jaunâtres,
qui eft auffi la couleur que la nature a donné
au chanvre. Voy. ch an v re & l in .
T oiles m i - blanc ou to il e s b o u l v a r d é e s .
Sont des toiles de chanvre qui n’ont été qu’à
demi- blanchies.
T o il e s blan ches. Sont des toiles écrues que
l’on a fait blanchir entièrement à force de les atro