
49® R A S » l'acquittement du droit d'entrée. A la douane de
» L y o n , où elles font aufli appellées raclures
'» (Tyvoire , elles acquicent au tarif de 1632. , venant
» de l'étranger , dix lo is, venant de l'intérieur, dix
» fols neuf deniers , & pour la douane de Valence ,
» comme droguerie, trois livres onze fols. »
R a pu r e s . O n nomme aufli rapines de B te f i l ,
de fa n d a l & des autres bois employés à la teinture ,
ces mêmes bois râpés à la main par des ouvriers ,
od moulus dans des fortes de moulins propres à
cet ufage.
RAS. Mefure de longueur donc on fe fert en
Piémont pour mefurer les étoffes.
L e ras de Piémont eft femblablë à la braflè de
Luques , qui contient un pied neuf pouces dix
lignes ; ce. qui fait une demi-aune de Paris j en
forte que deux ras de Piémont font une aune de
Paris»
R as , fe dit aufli de la chofe mefurée avec le
ras. U n ras de drap, deux ras de tafetas.
R as , fe dit encore de plufîeurs fortes d’étoffes
de laine croifées, qui font des efpèces de ferges
particulières fort u n ie s d o n t le poil ne paroît
point ou très-peu, comme le ras de S. L o , le
* ras de Châlons, ou à la cordelièrè , le ras de
S. M exent, le ras de Lufîgnan , le ras de la
Moche, le ras de caftor & foie. V o y . S e r g é .
U n drap de laine ras dt p o il, eft celui dont le
poil a été tondu & coupé de près. Ges draps font
. plus eftimés que les autres, pourvu qu'ils ne foient
pas trop découverts, c’eft-à-dire, que l’on n’en
apperçoive point le fond ou la tiflure. Voye-^
D r a p .
Les velours ras font ceux dont les poils n'ont
point été coupés fur la petite règle, en les travaillant
fut le métier , au contraire des autres
velours, nommés velours à p o il. . Vo ye\ V e lo
ur s.
R a s d e sa in t Mâ u r . Sorte d’étoffe croifée en
façon de ferge, qui fe fabrique à P aris, à Lyon
& à T ours.
Les ras de S . Maur font noirs , de demi-aune
de large , les uns entièrement de foie , les autres,
dont la chaîne eft de foie & la trème de fleuret.
Il y en a encore d'autres dont la trème eft de
laine finement filée & la chaîne de foie. Ceux de
Paris font les plus eftimés.- ils ont pour l’ordinaire
foixante-quinze aunes a la pièce, quelquefois -même
jufqu’à quatre-vingt-dix. Ceux de T ours & de Lyon
»'en ont que cinquante à cinquante-deux.
Les foies qui s'emploient pour faire les chaînes
des ras de J . Maur qui fe fabriquent à Paris,
font des organcins des Sainte Lucie , qui fe tirent
de Mefline, au lieu qu’à Tours & à L y o n , on
»'emploie pour les chaînes de ces ras que de l’ori-
gancin de Piémont. Quant aux foies qui fervent
aux trème» des uns & dés autres,, èlles viennent
de Boulogne en Italie.
Les ras de S . Maur tout de foie, s’emploient
ordinairem ent à faire des habits d’hommes 8c des
R A S
1,robes de femmes pour le petit deuil. Ceux de foie
& fleuret fervent dans les grands deuils', & ceux
de foie & laine ne font propres que pour les
veuves.
Cette forte d’étoffe a pris fon nom d’un gros
bourg près de Paris, nommé S. Maur des FoJfesi
où le fieur Marcelin Chartier , le plus habile mar
nufa&urier de fon tems, en établit en 16 7 7 , la
première fabrique.
R as de sa in t C y r . Nom que les marchands &
les manufafturiers donnent à uneefpèce d’étoffe toute
femblable au ras de S. Maur, excepté qu’elle eft
grife , & que la trème en eft toujours de fleuret.
Vo y . ci-devant R as d e sa in t M a u r .
R as d e , C h y p r e . Etoffe à gros grain , non croifée
, coûte de fine foie noire tant en chaîne qu’en
trème , qui a beaucoup de rapport pour le travail-
à une forte de taffetas , appellée vulgairement gros
de Tours. Les ras de Chypre ont une demi-aune,
demi-quart de large & quarante à quarante-deux
aunes à la pièce , quelquefois plus , quelquefois
moins. Ils fe 'fabriquent à Paris , à T ours & â
Lyon.
R A SA D E , fe dit de plufîeurs petites étoffés raies
& fans poil. En quelques lieux on les appelle.
rafettes.
R a sa d e , qu’on nomme aufli roca ille, mais plus
exactement rajjade. Petits grains de verre, teints
de diverfes couleurs, dont il fe fait un grand trafic
fur les côtes d’Afrique & fur quelques-unes de celles
de l’Amérique. Voy. R as sad e & V e r r o t e r ie .
RASE. Serge rafe. Voy. R a s .
R a se d e M aroc. Efpèce de petite ferge ou
fergétte qui fe fabrique en divers endroits- de Champagne,
particuliérement à Rheims. Elle-eft faite',
partie de laine de France & partie de laines communes
d’Efpagne. Vo y . S e r g e t t e .
R A S É , ( terme de commerce de chevaux). Il
fe dit des chevaux qui palfent fept ans & qui. ne
marquent plus. Voy. C h e v a l .
R A SE T T E . Petite étoffe fans poil. Voy. R a sa d e .
RA SIERE . Mefure^ de grains dont on fe fert
en Flandres»
Il y a àe\ix £ottts àe rafières, l’une qu’on nomme'
à Dunkerque rafièfe de mer & l’autre rafière de:
terre.' L a première pèfe- deux cens quatre-vingt
livres & quelquefois jufqu’à deux cens quatre-vingt-dix
livres, & la féconde ne péfe que deux cens-,
quarante-cinq livres.
A Bergue , la rafière a fon- poids particulier qui
eft deux cens foixante livres. Tous ces différens
poids doivent s entendre poids de marc, dont la livre
eft de feize onces.
A Oftende , la ra fière eft de deux pour cent plus
grande qu’àDunkerque.
11 y a aufli les rafières de Lille &. d’Aire , dont
41- de Lille font 1-9 fegtiers de Paris, & 3 1 d’Aire
font z i fepciçrs aufli de Paris.
Dans diverfes autres villes de Flandres> & quelques»
une» des provinces qui l’avoifinent, on. fe fert da
R A S
la rafière , mais cette mefure y eft prefque partout
de grandeur différente principalement à
Ypres , S. Orner, Menin , Tournai, Condé, Valenciennes,
Cambrai, Douai, Arras, Maubeuge &
Avennes.
A Ypres , la rafière de froment pèfe 179 liv.
poids de marc, de méreil 173 & de feigie .168 liv.
A S. Orner, la rafière de froment 196 liv ., de
méteil 193 & de feigie 190.
A Menin, la rafière de froment 129 liv., de méteil
l i é , de feigie 133*
A Tournai, la rafière de froment 180 liv ., de
méteil 168 , de feigie 170. ’
A Condé, la rafière de froment 178 l iv ., de
méteil 17 2 , de feigie 164.
A Valenciennes, la rafière de froment 75 liv .,
de méteil 7 4 , de feigie 74.
A Douai, la rafière de froment 129 l iv ., de
niéteil 125:, de feigie 12 5.
A Arras t poids de S. Vaft, la rafière de froment
'128 liv., de méteil 123 , de feigie 124.
A Mons , la rafière de froment, poids de marc ,
76 & demi-liv. , de méteil 75 & demie , de feigie
73 & dhmie.
A Maubeuge, la rafière de froment 106 liv. de
méteil9 4 , de feigie 88.
A Avennes , la rafière de froment 102 liv ., de
méteil 98, de feigie 88.
Vingt-deux rafieres & demie, font le laft de Saint
Orner.
L a rafière de Dixmude & de L i lle , fait deux
fchepels de Rotterdam. Il en faut 30 & demie pour
le laft de bled à Dixmude , & 24 feulement pour
1 avoine. A Lille , il en faut 38 pour le laft de
bled , 30 pour celui d’avoine. Les 18 rafières de
Dunkerque font le hoed de Rotterdam. L a mefure
de mer eft de neuf rafières qui pèfent 280 à 290
liv. poids de marc ; celle de terre ne pèfe que 245 liv.
kes 22 rafières de Gravelines y font un laft de
bled. Il n’en faut que 18 trois quarts pour l’avoine.
RASSADE , que quelques perfonnes prononcent
& écrivent improprement rasade, eft une efpèce
- de verroterie, ou petits grains de verre de diverfes
couleurs , dont les nègres des côtes d’Afrique &
de l Amérique fe parent,, & qu’on leur donne en
échangé de marchandifes plus précieufes.
L a rafinde, de toute couleur n’eft pas propre
pour toutes les côtes d’Afrique. Sur celie d’Angola,
particuliérement à Loango & qwelques autres en^
droits, il n’en faut guères que de noire & de
lanche & noire. Cette dernière s’appelle du ccntre-
■jvV ' La noire, fe vend , /ou pour mieux dire,
sec ange a la mafle, pefant trois livres &. demie,
. ,e c^Ltie-k ° rdé aufli à la mafle, mais non au
de1 colliers^116 ma^e conc*ent un certain -nombre
Dans une c a rg aifonp our' traiter 6 n nègres ,
principalement entre la rivière de Seftre & celle.
fra vn i* ’ ' i s É H eIî™ on 3000 liv. de raffa d eA
Savoir, 1*00 liv. de contre-bordé, 8oo. liy. de. j
R A T 493 i rajfiade noire 8c 10 0 0 1. de toutes les couleurs. Vo y#•
V e r r o t e r ie .
La rajfiade fe vend à Amfterdam depuis quatre
jufqu’à douze fols la livre. On y donne un pour
cent de déduction pour le prompt payement.
RA SUZ E S , ou RASUtlES ÉBORIS. Yv-oire
groftièrement râpé... V o y . Y vo ir e .
RA T E L . Poids dont on fe fert en Perfe , qui:
revient à-peu-près à la livre de France. Le ratel
eft la fixième partie du petit .batman, qu’on appelle-
autrement batman de Tauris. Voy. B a tm a n .
R A T IF IC A T IO N . Aéte qui approuve ce qui
a été fait en notre nom, par un autre. I
R A T IF IE R . Approuver , confirmer ce qu'une
autre a fait. Je ratifie tous les marchés & achats;
que vous avez faits pour moi.
Il y a quantité d’ocçalïons où les correfpondans,,
commiflîonnaires, faéteurs & commis doivent faire
ratifier par leurs commettans , ce qu’ils ont fait
en conféquence de leurs ordres.
RA T IN E S . Sorte d’étoffe de laine croifée , qui
fe fabrique fur un métier à quatre marches , de-
même que les fërges & autres femblables étoffes-
qui ont de la croimre.
La ratine eft un tiflu de fils de laine entrelacés;
les uns dans les autres d’une certaine manière qui
en forme la croifure. Les fils qui vont en longueur'
depuis le chef jufqu’à la queue, fe nomment f i l#
de chaîne , & ceux qui font placés de travers fur
la longueur de l ’étoffe , font appelles jf/ j: de trème ?
enforte qu’une pièce de ratine eft compofëe d’une-'
chaîne & d’une trème.
Il y a des ratines drapées ou apprêtées et*
draps j des ratines poil non drapées , & des-'
ratines' dont le poil eft frifé du côté de l’endroit \
ce qui fait qu’on les appelle ordinairement ratines-
fr ije e s . Les unes font blanches & les autres de;
différentes couleurs , foit que la laine en ait été;
teinte avant que d’être filée, ou que l’étoffe aie?
été mife de blanc -en, teinture après avoir été fa--
briquée
Les lieux de France où il fe fabrique le plus db^
ratines font Sommières eu Languedoc, Rouen, Au—
dély en Normandie, & Beauvais en Beauvoifîs. Il s’eiv
fait aufli à Caen, à Elbeuf & à Dieppe en Nor--
mandie , mais en petite quantité. Celles de Caem
& d’Elbeuf, qui font pour l’ordinaire ou drapées;
ou frifées , tiennent le premier rang. Celles' de-*
Sommieres vont après , enluite celles de Rouen
pi celles de Dieppe, & enfin celles de Beau»-
vî'ls.-
Les ratines^de Sommières, de Rouen, d'Andély
de Dieppe & de Beauvais, fe tirent pour, l’ordinaire^
en blanc & à poil ,.fans être ni drapées ni frifées ,
ce font les marchands qui les achètent , qui les fonte
apprêter & teindre de la manière dont ils le jugent àl
propos, pour les mieux débiter.-
L ’art. 7 du1 réglement général des manu factures;
du mois d’aoùt 1669 , porte que les ratines-'larges;
de Rouen ^ Dieppe ,, Beauvais- &- dlautres- lieu»>