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X X V . Les ferges qui fe fabriquent clans la généralité
de Bourgog-ne feront fabriquées en conformité
des règlement généraux de 16 67 ,. & des articles
précédens, &. n auront que 2 1 à 22 aunes de Ion-,
gupur au plus , a peine de*20 1. pour chaque contravention
, & en cas qu’il y eût de l ’excédent,
outre l’âmenrfe , il fera coupé- par les maîtres- &
gardes-jurés, & 'donné aThôpital dix lieu»
Serges" fa ç o n de- Londres;
L a France a l’obligation-de l’établiffemenf de'là
manufacture dès ferges-iaçon de Londres, aux nommés
Louis Bezuel & Nicolas dé la Coudre, aifo-
ciés. Ce furent ces habiles manufacturiers qui commencèrent
a, en faire fabriquer à* Aumale , petite
ville de Normandie , en' conféquence d'mn privilège
exclufif qui- leur fut accordé pour quinze années,
par lettres patentes de fà majèfté-, dm 12 foptembre
3 66$ , fur le rapport de M. Colbert, alors fiirin-
tendant des manufactures de Frauce ; & à ce privilège
fut enfuite fubrogé François Legendre, par
arrêt du confeil du 28 ©Ctbfare ié'66'. Cette manufacture
a- dèpui's été tranfportée à Seignelay & à
Gournay,, & enfüjte. à Auxerre, Sedan, Abbeville,
Beauvais , Bauâêrs , &ç; Celle dè Seignelay. a toujours
eonfervé la préférence, foie que les ouvriers
y employant de meilleures laines, foit qu’ils s’appliquent
avec plus d’attention a ies bien fabriquer ,
foit enfin, que. la; terre &. l'eau y conviennent
mieux.
Les ferges de-ces efpeee & qualité qui'fe font
en France fe fabriquent prefque toutes-en blanc,
& ce font pour l’ordinaire les marchands qui les
achètent des fabriquans , qui les font teindre ,
tondre , apprêter & catir de la maniéré qu’ils
le jugent à propos pour les rendre plus parfaites. &
plus approchantes des fe rg e s vraiment de Londres.
On nomme ferges mfes dedeux étaims, les fèrg es \
fâns p o if dont la «haine & la trame font entièrement
compofées d’une forte de fil très-tord & très-
fin , qu’on appelle f i l d’étaim. L ’on nomme auffi
ferg es à. un ëtaim où fu r étaïm , ou fèrges- de deux
laines y celles dont il n’y a que la chaîne qui foit
dé fil d’étaim... L e fil d’éCaiin eft fait d’une longue
làine peignée que l’on nomme communément e'iaim,.
d’où ce ni a pris le nom de f i l d ’étaim. Voyez
3ÉTAIM.
Les ferges couleur de BrebTs. que l’on- appelle
fèrges. naturelles , & en Poitou beiges; ^ . font celles
dont la chaîne & la tr-ème font faites de laine noire,
brune ou. tannée , telle qu’elle a été levée de défiais
3e mouton ou là brebis fans avoir gaffé à aucune
teinture.
On appelle fe rg e s à.-deux envers-, des- ferges
îrès-groffièresfortes & épaifles, d’une , aune de
large , qui;n’ont point d’endroit. C’eft à Beauvais
qu’il, s’ en fabrique le pins. Elles font quelquefois
n om m é e s ferges. fo rtes, fa ç o n d e j S . - L o ? p a r c e ’ )
S E K
qu elles ont quelque rapport avec les fe rg e s forfej.
qui fe fabriquent dans cette ville.
Serges archi - impériales. Sorte de ferge qui;
refait en quelques lieux d’Italie, particulièrement-
a Livourne & aux environs. Elles ehtrent dans de-
chargement- des vaifleaux que les- négoclans de cette-
ville envoyait à T unis*
Quoique la ferge proprement dite ,-foit , fuivant.
la définition qu’on en a donnée au commencement,
de cet article5, une étoffe de laine croifée,.il fe fabrique
cependant en plufieurs provinces de France,.
& principalement dans celle de Berry, certaines-
étoffes de laine non- croifées, d’une aune de large,,
un peu groffières, auxquelles on-donne improprement
le nom de ferges drapées , n’étant véritablement
m ferges-, ni draps , mais tenant quelque chofe
des deux : des draps, en ce qu’elles ne fe font que-
fur un métier à deux marches comme les draps ,
8c des ferges, parce que le refie dé" leur fabrique
approche en quelque forte de celle dés ferges.
La différence entre les ferges drapées & les
draps véritableseonfifte en ce que les vrais draps
.font beaucoup plus forts , & que leurs lifîères ne
font pas les mêmes-j celle des draps ayant ordinairement
cinq raies bleuçs & fept raies blanches
& celle des ferges drapées, feulement trois ou quatre
raies bleues & autant, de blanches.-
On emploie quantité de ferges drapées pour rhabillé
ment des troupes de fa majefté,. & en habits-
'de livrée. Les payfans i f les gens du peuple en
portent auflî. Ges- fortes de ferges prennent ordinairement
le nom- des provinces & des villes ocelles
fe fabriquent, & Bon dit : ferge de Berry,
ferge de Romorantin, dè.Chateauroux , 8cc. ,
« Les ferges venant de l’étranger ne peuvent
entrer, dans le royaume que par Calais 'ou Saint
Valéry,. fuivant larrêt du 23 décembre 16 8 7 , &
doivent , fçavoir ; »
« Celles drapées-, façon de Florence, d’Angleterre
& autres pays, blanches ou teintes, par pièce de
13 ou 1 f aunes, 30 livres.».
« Celle d’Ecoife,' demi-étroite, blanche ou teinte s
neuve ou vieille, appellèeplàidum3 par pièce de
25 aunes-, 8 livres..»
« Celles façon de feigneur, d’Arfcot, Arras, Lille,
1 Cypre , Angleterre & autres pays étrangers, la-
pièce de 20 aunes , 24 livres. »
« Les ferges venant des provinces réputées étrangères
dans les .cinq groffes fermes , paient, fui variole
/tarif dè 1 £'64 , fçavoir j»
« Cellès drapées , contrefaites, par pièce de 13 a
15 aunes, ro livres. »
« Celles façon d’E c o f ie , demi-étroite , par pi è c é d
é ..2 5-aunes , 2-liv. » •
« Celles façon de feigneur d’Arras & Lille'; pa»
pièce de 20 aunes ,„ 6 livres..»
« Celle de L i l le , quoique comprife dans le
tarif de 1 667 f ne doit à l’entrée des - cinq groffes»
fermes, que les droits du tarif de 16 6 4 , luivani;
fa qualité. Arrêt du 14 .octobre-17,67.-»/
s E K.
« Celles des fabriques d’Artois étant omifes dans
te tarif, Acquittent à l’entrée des cinq groffes fermes,
d’après une décifion du confeil du 21 avril 1 7 69 ,
cinq pour G’ent de la valeur. »
« CeMes du Languedoc , comme draps de Gar-
saffonaie. »
« Celles du Gevaudàtï, comme étamine d’Auvergne,
en conféquence de la déeifion du confeil,
du j 8 oCtobre 1=772', qui porte que les petites
étoffes de cette province , circuleront dans tout le
royaume , fous la dénomination de ferg es d’A u vergne
f fans-pouvoir être afftijetties à d’autre droit
que celui de 3 livres par quintal. »
« A la fortie des cinq, groffes fermes-, pour les
provinces réputées- étrangères , toute ferg e de
laine acquitte , fuivant le tarif de 16 64 , 4 liv. par
quintal j- celle d’Aumale eft feule exceptée.- La
ferme générale, par fa lettre au directeur de Rouen,
du 18 oCïob-re 17 7 3 ;, a eonfenti qu’elle n'acquittât
par quintal que 3. liv. »
« Celles propres pour doublures, également par
quintal , 3 livres« »
« A la douane dé Lyon ,, celles^ de Seigneur
d’Abbeville , Amiens, Rheims & Châlons, façon
de Rome, acquittent, Clivant la convention du 27
oCtobre 1684 , f liv. 19 fols 3 den, ; celles drapéës--
contrefaites, comme draps d’Elbosuf& ratines , façon-
d’Hollande, 4 livres 17 fols 6 deniers j, les ferges
d’Aumale, Beauvais & Saint Maixant, 2 liv. 8, fols
9 den. j celles é carlatespar affimilation à celles
d Abbeville , fuivant un ordre du directeur, du-18
janvier 17 4 9 ,5 liv.-19 fols 3. den. j celles d’Orange,
comme draperie d’en bas, 1 liv.. 12 fols 6 d’en, j &
celles fil & lame commune , 1 liv. 1 fol 9 den. »
« A la douane de Valence, les ferges doivent par
qpintal, fçavoir j »-
« Celles : étrangères r nommément comprHès au
premier article du tarif, fous la dénomination de
ferges de Rome , 6 liv.- 4 fols 3 den. »
« Les autres-, comme draps, 2 liv. 6 fols 8 den. w
Serges p o u r la teinture & Vapprêt,*
«■ Les ferges d’A uxy-le-Ch ât e au , d’Arras , 8c de
la manufacture du fieur Dugafin de Rougefay, peuvent
être-envoyées à Amiens pour-être teintes#&
apprêtées , en prenant un acquit à caution ,. par
lequel les foumllîionnaires-s’obligent à repréfencer
f l retour, également fur le plomb ,. le nombre de
pièces expédiées , 8c en payant pour tout droit 5 f.
par piece j. décifion du. confeil du 28 novembre
1*763.»
«• Les ferges appareillées -, tariffées cumulativement
avec les eftamets, font traitées de là même
manière. »•
^ « L es ferges peintes ou imprimées -, font prohibées
»■ toutes les entrees du royaume , quand même elles
groyiendroient d’Alface. Décifion du confeil du 13
mars 173:9. »
A la.douane de L y o n le s nsitionnales de même
S E Ë Xét
! efpèce, doivent par quintal, fçavoir , venant d’en hautoî
comme molleton, 3 livres 5 fols j venant d’en b a s ;
1 liv. 12 fols. 6 den. »
«• A la douane de Valence,* comme draps , 2 L
6 fols 8 den.-»
« Les ferges d e fo ie font traitées comme étoffes-
* de foie. »
S erge de soie.-Etoffe croifée toute de foie. I t
s’en fait en France beaucoup moins qu’autrefois. Le'
ras de Saint Maur en eft cependant une efpèce ,,
étant toute de foie- , & y ayant de la croifure«*
Vo y. ikKS de Sa in t Maur.
SERGER. Quelques perfonnës écrivent & proo*
noncemfergie-r.^ Celui qui-fabrique ou qui-vend des-
ferges-.
Il n y a pas de provinces en France où il-y aic-
plus de fergers qu’en Picardie. Cependant â Beauvais
ils- ne forment avec les drapiers qu’une feule
8c meme communauté, 8c font tous réputés 8c
appellés drapiers ,• ce qui a été ainfi réglé par les-
ftatuts 8c réglemens faits pour les manufaétures de
draperie & fergetteries de ladite ville, du 18 août
1670 , dont le premier arti-cle porte expreffément
« qu’à l-’avenir , les drapiers ,-tant de cette ville que-
»• des fauxbourgs & .d’une lieue à- la ronde , & les*
w firg e r s qui ont: é t é réunis avec eux par arrêt-'
»• du parlement de P a r i s - , du 30 août 16 6 1', feront--
» enfemble une feule & même communauté fans
» aucune différence entr’eux j enforte que ci*-après^
» il ne foit plus-fait mention des fergers réunis^
»-mais-que tous feront réputés & appellés dra-
»• piers. »>’
On nomme apprenti f fe rg e r", celui qui apprend'
à fabriquer de la ferge , fous un maître f e r ger y.
auquel il s’eft-engagé poür un certain tems ; &
' coiTipagnon ferge r , celui qui ayant fait fon appren--
tiffage ^travaille à la journée chez les maîtres , à la-
manufaéltire des fergers.
-■ SERGERIE. Se dit tant' de la mànufaélurê des:
ferges que du commerce qui s’èn fait.-La province
de Picardie, eft . une de celles de France où il fe-
fait lè plus de fergeries. A Beauvais & dans les'--
réglemens pour les manufactures de laine de cette'
ville , on dit fergenerie-■ mais il s’entend plutôt du-
corps des drapiers & fergers , que du- commerce'
des ferges. Voy.- s e r g e t t f r i -f.
S E R G E T T Ê ou SA R G E T T E . Petite fergg-
étroite, mince & légère. On met an nombre des*
fergettes , les ca-dis qui n’ont qu’une demi - aune
moins un douze de large , & les forges de Creve--
coeur, Policour-, Chartres & autres femblables
dont la largeur n’eft que de demi-aune.-
' Le réglement de 1667 , pont la draperie 8c f e r - -
gâterie de Beauvais ordonne ,. article 46 , que*
les fergettes drapées , . blanches & grifes , façon dè-
Mouy, auront quarante - fix-portées au moins, 8c'
vingt-Huit fils chaque portée , & au retour du m o u lin
, demi-amie , demi-quart de largeur', & vinge-
aunes & demi de longueur au moins;
Se-rgette. Eft aufii une efpèce de droguet-croif^-