
S F. R
découverte de l’Amérique les bofanîftes ea ont
Ajouté plu fie u rs , entr’autres la ferpentaire du .Canada,
& celle du Bréfil. On prétend qu’elles font
joutes alexiter.es ou contre- poifous ; aufil entre-
Telle dans la compofitio^i de la thériaque.
L a grande ferpentaire des anciens appellée en
Jlatin arafiunculus major , a la tige droite liffée &
parquée de taches roug.es , comme la peau d’un"
•ferpent ; ce qui peut-être autant que Ces vertus,
jlui a fait donner ce nom. Elle ne .croît guères que.
d e deux coudées de .haut. Ses feuilles femblables
,à la parole , font enveloppées les unes dans les
Autres. Son fruit vient au bout .de la tige. Il eft
,grappu, d’abord cendré , & en mura (Tant jaune &
trouge. Sa racine eft groffe, .rondeblanche & couverte
d’une pelure mince & délicate.
L a petite ferpentaire a fa tige prefque femblable
A la grande ; mais les feuilles reffembienc au lierre
& font marquées de blanc.. Son fruit eft verd au
£ommençement, & jaune quand il e<ftmui> Sa racine
.eft ronde & bulbeufe.
L a ferpentaire de V irg in ie , qu’on nomme auiïî
peperine , dictante , pouliot 6 contrayerva . de
V irg in ie , a les feuilles vertes & larges, 'prefque
,de la forme d’un coeur. Son fruit eft rond, rempli
.de peiites graines; & fa racine, d'une odeur très-
forte & très-aromatique , prefqu autant que l’afpic
(©u la lavande mâle, a par le bas un nombre infini
•■dé filameas longs & déliés qui repréfentent a-ffez»
i>ien une efpece de barbe. Ce font les Anglais qui
d’ont,apportée de Virginie , pu elle eft une antidote
jfouverain contre la morfure du ferpent , .qir’on
nomme ferpent àfon nette s, à çaufe du bruit qu’il
fait en fe mouvant, & qui fourbie avertir de fe tenir
ten garde contre lub
Les relations aflurent que cette ferpentaire., non-
feulement guérit ceux que ce ferpent a. mordus ,
.mais même que fon odeur le fait Juir^Elles ajoutent
que les voyageurs Indiens-&mtrangf<î en portent
toujours au bout d’un bâton pour la lui oppofer,
Apiand ils en rencontrent.
Il faut choifir la ferpentaire de Virginie nouvelle
, fa racine groffe & bien nourrie, d’une odeur
forte & que fes feuilles foienr vertes & bien ne-
Æoÿées, . j
L a ferpentaire du Canada n’a que trois feuilles;!
-.celle du Bréfil n’.eft connue que depuis ié iy . Mais
jcomme on n’en fait pas de commerce,, ceux, qui
voudront voir la defcription, auront recours aux
Mémoires de Facàdémie dés fejehces,
« L a ferpentaire n’eû point compiife dans les
tarifs. Ainlî elle doit payer les droits d’entrée à
fai fon de cinq pour cent de la valeur, fuivant l’ef-
|imàtion ».
SERPENTE . Efpece de papier qui prend fon
AP'm du ferpent dont il eft marqué. Il eft du nombre
/dés petites fortes de papiers, & ne ferr communément
qu’ à faire des éventails. Vôy. p a p ie r .
SER P EN T IN E , Plante médeçinale. Vo y . ser-
' ' ' i ■ ' *
S E R
SERPILLIER E . Très-groffe toile & la plus cona*
mune de toutes , qui ne fert guères qu’à l’emballage
des marchandifes & à faire des torchons.
S e r p i l l ie r e . Se dit .encore ^de certains lès dç
groffe toile que quelques marchands Ja-iffènt pendre
devant leurs boutiques pour ôter une partie dû
joui;. L a probité, ne commît ni de. pareilles rufes,
ni de telles précautions.
SERRURE. Machine de fer à teffo,rts. dont la
clef eft le compléments Tout le monde connoîc
1 utilité de cette belle inyention fi perfectionnée
aujourd’hui , combien d'objets fon ufage "s’étend
, foie pour la fureté de fa per tonne, foie pouy
celle de tout ce qu’on délire conferyer.
Les principales pièces d’une ferrure , font : le
pêne, les crampons ou cramponets , le -reffort double
ou fimple , la broche fi elle eft forée , le fer
à rouet., la çloifon , les vis, les rivets , le canon,
la couye^turé les clojis a vis Je fond fec &la
coque.
L a clef a fon panneton , fon mufeau , fâ tige &
fon anneau. Elle fert à fermer & à ouvrir la ferrure
, & i’écuffon à couvrir en dehors Tentai lie
qu’ on a faite au bois , pour faire paffage à la
clef.
C’eft du mot ferrure que les ouvriers qui .forgent
8c fabriquent le fer , particulièrement celui qui convient
aux bâtimens , ont pris le nom de f e r r u tiers.
Les marchands de ffr & les quineailjers de Paris,
font un très-grand négoce de toutes fortes de f e r rures
; & c’eft d’eux que les ébeniftes, les coffrer
tiers , les autres ouvriers, les bourgeois quj en onj
beîoin & les ferruriers même les achettent le plus
ordinairement; ces derniers ne faifant guères de fe rr
rures que celles de commande, ou de quelque façon
extraordinaire.
L a Picardie & le Forez font les provinces de
France où il s’en fabrique, & d’où les marchands
■de Paris en tirent le plft&
Les meilleures' viennent de Picardie ? fur-tout des
villages 'des environs de la ville d’Eu ., dont* les habitant
exercent prefque tous la ferrure rie. Celles
de Forez font des fortes les plus Communes , 5c
d’un ouvrage .encore plus commun & plus ma«-?
vais,
. Les ferrures que vendent les quincaillèrs font
de trois fortes ; les communes , lès polies & les
pouflees. Celles-ci font des ferrures dont toutes les
pièces fe démontent à vis , & qui font feulement
pouflees , c’eft-à-dire * blanchies à la lime. On db
vife encore chacune de ces trois efpèces en petites
& grandes ferrures. Les petites font celles qui n’ont
que depuis un pouce jufqu?à cinq ou fix & qui ne
fe mefurent que. par demi-pouces , & ’les grandes
cellessque Ton compte par pouces entiers, & qui
vont depuis fix pouces jufqn’â quatorze & quinze.
Toutes ces ferrures ( on ne parle que de l ’ouvrage
ordinaire )• font où forées ou bernardes. On appelle
ferrure fo r é e ., celle dont la clef eft percée , 8$
.qui »e peut s’ouvrir en dedans. On nomme au.
goptrairg
s E R
contraire ferrure bernarde , celle dont la clef
n’eft point .percée , & qui s’ouvre des deux côtés.
Les marchands mettent encore plufieurs autres
diftinélions pour le débit de cette marchandise. Il
y a des ferrures à droite, d’autres à gauche , &
d’autres qui font fans différence de main. Ces
dernières fervent aux tiroirs des tables , des commodes
, des bureaux , &c. qui fe tirent & fe pouffent,
fans changer de fituation. Les autres fe mettent aux
portes, aux volets, &c. qui ne font pas toujours
du même côté.
Il y a encore des ferrures à demi-tours & à
deux tours ; les unes fe ferment en les pouffant ?
& s ouvrent fans clef en dedans , quand il n’y a que
le demi-tour de fermé ; les autres ont toujours
befoin de la clef pour les fermer ou pour les ouvrir.
Ces ferrures At portes , foit qu’elles foienr communes
, polies ou pouflees •, fe font depuis deux
pouces jufqu’à quinze. La plus grande quantité
de ferrures polies & de ferrures pouflees qui fe
confomme -, .eft de celles de fix à fept pouces à
tour & demi bernardes. Ces ferrures font propres
a toute porte de menuiferie à placard.
L a grande confommation -des ferrures communes
eft de celles de fix àfept pouces à tour & demi berna-
des, & de fept à huit pouces à deux tours forés.
Elles font pour les portes communes & à fimple
emboîturét -
Il fe vend peu de ferrures de neuf pouces à
four & demi, & point du tout de dix pouces ; mais
on en confomme confidérablement des unes & des
autres à deux tours.
font pour les portes bâtardes ; celles au-defliis
jufqu’à quinze pour Tes portes cochèrês , & ne font
jamais forées.
A l’égard des ferrures à tiroirs , on en fait de
trois fortes-, c’eft-à-dire, des communes , des polies
& des pouffe-es , foit à tour & demi , foit à deux
tours, mais feulement depuis deux pouces jufqu’à
cinq, en augmentant toujours de demi-pouce.
Outre ces fortes de ferrures , dont les quincail-
lers font un débit prefqu’inconcevable , ils vendent
encore & en grande quantité , des ferrures de
Coffres, des ferrures à moraillon & des ferrures à
bofle.
Les ferrures à coffres font fort différentes de
celles dont on a- parlé jufqu’ici. Les unes qu’on
appelle hoùffettes , fe ferment à la chute du couvercle
, 8c s’ouvrent avec un demi-tour à droite ;
les autres qu’on nomme à pêne .en b o rd , ont un
pene plié en équerre , & celles que l’on dit à une,
deux & trois fermetures , ont un pêne fimple ,
ou fendu en deux bu entrois avec plufieurs refîorts.
On appelle auberon le petit morceau de fer percé
qui fert comme de gâche à ces fortes de ferrures ,
&a travers duquel paffe le pêne. L ’auberonnière eft
ia plaque de fer fur laquelle s’attache l’auberon. Commerce. Tome IlL Part. IL
S E R 'egf
I II y a70Îr autant d'auberons que la fe r ru r e a
de fermetures.
On fait des fe r ru r e s de coffres depuis un pouce
jufqia a fix. On les fait communes, ou polies , ou
pouffees , mais beaucoup moins de ces dernières.
Celles a deux fermetures ont au moins trois pouces,
& celles a trois fermetures en ont quatre & plus.
Il y a de ces fe r ru r e s qui ont jufqu’à dix fermetures
& davantage ; mais ce font des chef d'oeuvres
de maîtres de Paris, qui fervent ordinairement à ce
qu’on appelle des coffres f o r t s , où les marchands,
negocians , banquiers & caifliers ferrent leur argent
comptant, leurs pierreries , s’ils en ont, & leurs
meilleurs effets.
Les fe r ru r e s quarrées , qui fe ferment par le
moyen d un moraillon , ne font guères d’ulàge que
pour les caflèttes & autres ouvrages de Iayeticrs , ou
pour les valifes , les coffres d’ofier & autres fembla-
bles que font les coffretiers. Il s en fait depuis u»
pouce en quarré , jufqu a fix pouces, au/fi en
quarré.
Les fe r ru r e s à bofle forvent aux portes des caves
, aux écuries , laiteries , étables , bergeries &
autres lieux pareils. Ces deux dernières fortes de
fe r ru r e s qui font les moindres de toutes & du plus
bas prix, fe tirent du Forez & de quelques autres
lieux de peu de réputation.
Les cadenats peuvent aufli être regardés comme
une forte de fe r ru re s . On en a parlé ailleurs , ainfi
que de leur ufage & du commerce qui s’en fait.
V o y . CADENAT.
« Les fe r ru r e s de for venant- de l’étranger , font
prohibées par la décifion du confeil du z i octobre
1 ffl J « Les autres paient’ de droits d’entrée, fçavoirx
Celles de cuivre, par une- autre décifion du
confeil du 14 mars 1769, de la pièce, 1 liv. i 0 f. »
« Venant des provinces réputées étrangères, dans
les. cinq groffes formes, comme mercerie , pat
quintal, 4 livres , & font également traitées comme
merceries , en paflant des cinq groffes formes aux
provinces réputées étrangères & à l’étranger. »
« A la douane de Lyon , les fe r ru r e s autres que
du Forez paient par quintal z liv. ; celles du Forez
la pièce , 4 den. »
« Pour la douane de Valence, comme la mercerie,
par quintal, z liv. 1 fol 6 den. »
« Ces fe r ru r e s propres à porte-fouilles, en cuivre
& en acier , doivent les droits d’entrée en Flandres
ceux d’entrée & de fortie des cinq groffes fermes , &
ceux de la douane de Lyon à la valeur, comme
o mi fes dans les tarifs de ces droits , fuivant une
lettre de la fermé.au dire&eur de Lille du 15 juillet
1775 > & par la décifion du confeil du n o&obr*
178? , celles d’acier font prohibées. »
SERRURERIE . Art de forger & de travailler
1 le for, pour en fabriquer toutes les fortes d’ouvra-
; ges réfervês par les ftatuts, aux artifans nommés
fe r ru r ie r s .
L ’on ne fçaur-oit douter qu’entre les arts que I»
p p p p