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ment soulfre , en latin fu lfu r . Nom d’un minéral
foffile, onftueux & inflammable.
On diftingue deux fortes de fo u fr e n a tu rel,
c’eft-à-dire , qui n’a point été paflë par le feu pour
le purifier. Le foufre v i f , & le foufre minéral.
Le fo u fre v i f , ainfi nommé de ce qu’il eft tel
qu’il fort de la mine , eft uneefpèce de glaife grife,
facile à prendre feu , & qui lorfqu’ on le brûle jette
une odeur fulfureufe. Sa couleur lui fait quelquefois
donner ce nom de fo u fre g ris . Il vient pour l’ordinaire
de Sicile, quoique l’on en tire auffi de quelques
autres endroits: Il fe confomme peu de ce
fo u fré à Paris, fi ce n’eft pour quelques comportions
galéniques , ou pour foufrer^le vin afin de
le conferver après l’avoir fou tiré' ; ce que les ca-
baretiers font en mettant du fo u fre v i f avec de la
fleur de fo u fre , du fucre , de i’anis , de la cannelle,
de la mufeade, du clou de gérofle & c ., & en trempant
un linge dans cette mixtion qu’ils font brûler
dans leurs futailles. '
Le foufre v i f , pour être bon, doit être tendre,
friable, uni, doux & luifanu, d’un gris de fouris &
point chargé de menu.
L e foufre minéral, eft une efpèce de bitume dur
& terreux , d’un jaune allez luifant, d’une odeur
forte & puante , facile à fondre & à brûler. C’eft
fur-tout aux environs des Volcans ou montagnes
qui vomiffent du feu , telles que le mont Vefuve,
l’Ethna,&c., que l’on trouve ct fo u ffe , lia néanmoins
fes mines particulières, & il en vient d’excellent de
quelques lieux d’Italie & de Suiffe j-mais le meilleur
eft celui de Quito & de Nicaragua , dans l ’Amérique
Espagnole. C’eft de ce foufre minéral que,
par le moyen du feu & de l’huile de baleine *.on
tire le foufre commun qui entre dans la compofition
de la poudre à canon, & qui fert à tant de divers
ouvriers.
Ce fo u fre fe vend en bâtons ronds de diverfes
groffeurs , que quelques perfonnes nomment mag-
delons où magdaleons ; mais les marchands épiciers
droguiftes de Paris lui donnent plus communément
le nom de foufre en canon , à caufe de fa‘ forme.
Sa bonne ou mauvaife qualité dépend de l’affinage
dont il vient. L e foufre de Hollande a été longtems
regardé comme le meilleur; on dônnoit le fécond
rang à celui de Venife, & celui de Marfeille étoit
le moins eftimé. Mais foit expérience , foit opinion ,
il femble que les rangs foient préfentement changés,
& l’on préféré le fo u fre de Marfeille aux deux au-
«•es, ou du moins on l’eftime autant. Les Marfeil-
lois s’étant apparemment appliqués à le rendre plus
parfait en le rafinant mieux.
Soit que le foufre en canon vienne de Hollande,
de Venife ou de Marfeille, (endroits principaux
d’où le tirent les marchands de Paris ) , il
faut le choifir en canons gros & longs, d’un jaune
doré, léger , -facile â cafter, & qu’étant cafté il
paroifte brillant & comme cryftalifé ; il eft vrai
que la groffeur des canons ne fait rien pour la
S O U
qualité des foufres ; mais i l fe vend mieux de cette
manière. *
Outre l ’ufage du foufre pour compofer la poudre
à canon dont on vient de parler on fe fert auffi de
ce minéral dans la médecine & plus encore dans la.
ch y mie*
Les ouvriers en .foie & ceux en laine s’en fervent
pour blanchir les,uns leurs foies , & les autres leurs
étoffes de laine; la vapeur du foufre étant très-bonne
pour blanchir la laine & la foie, néanmoins il eft
ordonné aux premiers de mettre “les foies blanches
dans le bain d’alun fans y mêler de fo u fre .
Il fe fait à Marfdiile & dans quelques autres villes
des fo ufre s de diverfes couleurs , & de différentes
grandeurs , mais nous n’en parlerons point i c i , ces
foufre s n’étant tous que le foufre commun ou en
canon diverfement purifié, pouffé au feu & mis dans
des moules differens.
« Entrant dans les cinq greffes fermes , 1 ç foufre
v i f ou commun doit, au tarif de 16 64 , i i fols par
j quintal net ».
« Sortant des cinq greffes fermes, il eft exempt de
droits comme droguerie étrangère ».
«' A la douane de Lyon où il eft compris au tarif
de 1632, , fous le nom de foufre eh canon , il
paye, -de tel endroit qu’il vienne , 5 f. par quintal
net ».
. « A celle de Valence, où il eft dénommé au
fixieme article du tarif, il acquitte auffi du quintal
net, 1 1. 3 f. 8 d. ».
SOUFRE ( fleur de ). C’eft le plus pur du
foufre que l’on a fait évaporer par le moyen de
la fublimation en le brûlant dans des pots faits exprès,
& que, l’on recueille dans le chapiteau de la
cucurbite pif la vapeur s’attache. L a meilleure fleur
de foufrer'Çt tir oit autrefois de Hollande , & celle
,-qûe l’on fait â Marfeille quoique d’affez bonne qualité
n’en approche pas. Celles de Rouen & de Paris,
du moins telles que quelques colporteurs les vendent
dans cette dernière ville, n’étant ordinairement qu’un
mauvais mélange dt foufre pouffé â grand feu, &
d’amidon ou de farine, ou même feulement de la
pouffière de foufre paffée au tamis , doivent être
rejettéescomme mauvaifes.
L a fleu r de fo u fre de Hollande , pour l’avoir
bonne , doit être choifie en pain de la forme de ceux
du ftile de grain, ou du moins en gros morceaux,
légère , douce , friable, & plus blanche que jaune;
& fi on la veut en poudre -, il faut la prendre très-
fine , il’un jaune à la fois blanchâtre & doré , &
d’un goût agréable; plus la fleu r de fo u fre de
Marfeille approchera de ces qualités, plus elle fera
bonne.
Cette drogue eft très-eftimée en médecine & y
eft d’un grand ufage , on la croit fur - tout, très-
favorable pour les maladies qui'attaquent le poumon.
« La fleu r de fo u fre venant de l ’étranger & des
provinces réputées étrangères, dans les cinq groffes
s o u S O U
fermes, doit, au tarif de 1^ 6 4 , f 1. par cent pe-
fant net ». „
« Paffant "des cinq grofîes fermes aux provinces
réputées étrangères ou à l’étranger, elle paye cinq
pour cent de la valeur, a moins qu’elle ne foie x
accompagnée de l’acquit de paiement des droits^
d’entrée».
« A la douane de Lyo n , elle doit , fuivant l’ajoute;
au tarif, de tel endroit qu’elle vienne ,, par quintal
net 1 1. 7 f. 4 d. ».
« A la douane de Valence , elle acquite comme
droguerie , 3 1. 11 f. du quintal net».
« Le foufre pilé eft confîdéré dans les cinq grofîes
fermes, comme fleu r de foufre ».
On tire auffi du fo u fre par des opérations chy-
miques, des huiles , des efprits, des laits & des
baumes dont on peut voir la manière dans les pharmacopées.
Il s’apporte en France quelques huiles
de foufre des pays étrangers, ces huiles font d une
force à ne pouvoir les endurer fur la langue.
« L ’huile de foufre venant de l’étranger ou d’une
province réputée étrangère , dans- les cinq grofîes
fermes, doit, au tarif de 1664 , zo 1. par quintal
net ».
« Paffant des cinq groffes fermes aux provinces
réputées étrangères ou à l’étranger, cinq pour cent
de la valeur , fi elle ne juftifie pas avoir acquitté le
droit, d’entrée ».
« A là douane de Lyon elle paye comme droguerie
non tarifiée , 5 liv. i f. 6 d. par quintal
net ».
« A celle de Valence , auffi comme droguerie,
par quintal net, 3 1. 1 1 f. »•
SO ULEGE . On appelle en quelques endroits’,
desfoulegcs , ce que l’on nomme prefque par-tout
des allégés , & en Bretagne des gabares. Voyez
A L L ÈG E 8t G A B A R E .
SOULIER. Chauffure de cuir ou de quelque
étoffe qui couvre le pied depuis la cheville. Le
foulier eft compofé d’une ou de plufieurs femelles:,
d’un talon de cuir ou de bois ,■ de 1 empeigne, des
quartiers & des oreilles. Tr oy. talons .
« Les foulie rs neufs de cuir , venant de l’étranger
, payent à toutes les entrées du royaume, fuivant
l’arrêt du z'8 mai tÿ68 , comme ouvrages de
cuir, vingt pour cent de la valeur ».
« Sujets aux droits de circulation, ainfi que la
ferme générale l’a marqué à fon directeur a Amiens,
le 17 juillet 1760 , ils acquittent, au tarif de 16,65 ,
par douzaine, de paîte^; favoir,
« Venant des provinces réputées étrangères, dans
les cinq grofîes fermes, t 1. »* - , M
- « Sortant des cinq groffes 'fermes, 8 f. ».
« A la douane de Lyon , ceux de cuir payent
d’après :1e tarif de 1 6 3 1 , 1 5 f. par charge de cent
cinquante paires ».
« Ceux d’enfans, comme mercerie, par quintal
i l . 3 f. 4 d. :».
✓ « A la douane de Valence , ceux en cuir &
peaux, d’homme ou de femme , doiy ent , fuivant
la lettre d’affimiiationdu 6 août 17 7 8 , comme
marchandife de peau , z liv. 6 f. 8 den. lp quintal.
». , v • il' V } .
« Les fouliers garnis de foie, d’or & d’argent,
pour homme 8c pour femme, acquittent , comme
omis au tarif de 1664,, à l’entrée des cinq grofîes
fermes , cinq pour cent de la valeur.
.« -Sortant des cinq grofîes fermes , fix pour
cent ».
« A la douane de L y o n ,-cinq pour cent venant
de l'étranger ».
« Et deux & demi venant de l’intérieur ».
« A celle de Valence ; fuivant la lettre d’affimi-
lation du 6 août 1778 , ils paient fuivant les étoffes
dont ils font composés ».
« Les vieux foulie rs doivent auffi , au tarif de
1.664 , par douzaine- de paires ; fa voir :
. « A l’entrée? des cinq groffes fermes , z f. ».
« Sortant des cinq grofîes fermes 6 d. ».
« Pour la douane de Lyon , fa voir, a Septemes,
lorfqu’ils viennent de Maifeilles, 8 fols par quintal
».
« A Lyon , lorfqu’ils viennent de l’étranger,
cinq pour cent de la valeur ; de l ’interieur , deux &
demi ».
« A la douane de Valence , comme cuir, par quintal,
15 f. 8 d. ».
SO UPE -AU -LA IT. ( Terme de manege <§• de
commerce de chevaux ). Il fe dit du poil qui tire
fur le b la n c . Voy. c h e v a l .
SOUR BA STIS ou SOURBASSIS. Les foies
que l’on appelle fourbaflis font des foies de Perfe,
les plus fines & les meilleures de toutes celles qu’on
tire du levant.
De ces foies , les unes font blanches & les autres ,
jaunes, mais toutes font ordinairement greges & en
mataffe. Leur pliage eft en maffes , & chaque balle
consent cent-vingt mafîes.
Le plus grand commerce de ces foies fe fait a
Smyrne , où elles font apportées de Perfe par ca-
ravannes. On entire auffi d’Alep &de quelques autres
échelles du levant j il. en vient encore une allez
orande quantité par le retour des v aillé aux que les
[nations de l’Europe envoient dans le-golfe Per-
fique.
Gomron , autrement Bender-Abafiÿ , eft le port
de Perfe , où elles fe chargent & où elles font conduites
d’Ifpahan, capitale de cet empire, fur des-cha-
meaux.qui en portent chacun deux balles. Voye^
OÏCS BU LEVANT. /
SOURD. ( Terme de compte ou plutôt S a -
ithmetioue ). Il fe dit d’un nombre qui n’a point
e proportion avec un autre., ceft-a-dire qui n a
,oîhc de méfure commune , & qu’on ne peut divifer
ans fraftion. 51 eft un nombre Jouri.
SOURIS DE MOSCOVIE. C’eft un des noms
.... donne dans, le comroer.ee de la Pelleterie