
demi-aune de long:, donc la tête eft tirée d’un filet
de j c i e très- fin qui fore en dehors. Les Blanches font
les plus belles. Les- Balles font affortiés en première,
fécondé & troifieme qui font en tout cent vingt maffes.
Onze maffes de fo ies plus gro file nés enveloppent
la balle en dedans. Cesybiej-. s’emploient à Tours en
pannes , en gros de Tours. & autres étoffes qui. fie
vendent à la livre.
Les soies legis -(■ donc la vourine eft la plus fine.
& la première qualité , 8c-., ia boiùrme la féconde ) ,
font les plus groffes fo ie s qu’on tire des Jour b a f i s ;
elles nous viennent ou par Smirne , ou par le golfe
Perfiquc. Ces fo ie s font pliées en malle d’une aune
environ, & ont la tête liée c o m m e fourba/lis,
le poil eftplus gros Ôc moins‘luftré. La maffe pèfe
depuis cleuxjufqu’à trois lmes.Eiles fervent en France
pour la trame, des étoffes & rubans que l’on vend
à l’aune, à S e y d e , Tripoly, & c ;,o n les appelle
legis , bourines& bournio. Il y en a de trois fortes;
favoir, les legis bourines qui font les plus belles;
les, begis. ardajjes qui font les plus-groflières & les
legis ordinaires qui font celles de moyenne qualité.
Les choufs qui nous viennent également par
avoient attiré à l’ifle d’O m w lorfqu’ils en étaient
les maîtres, a été transféré à Gnmc/on -o.u Qoniron,
que les Perfés nofnment Bender-Abbujfi , port à
l’entrée du même golfe , depuis que ces derniers
,l’aide des Anglois fe. furent remis en poffefllon
-d’Ormus. C’cft l«r qu’arrivent les caravanes qui partent
Alep. & par Seyde , font aufli des legis qui font
d'une qualité auili/tiette y & qui prennent une aufir
belle teinture 'queles fo ie s de MeJJine, étant d’ail-
leursd’aufiî fin de vidage 3c moul:nao-e. ’
'^^s^SDïES ardassines font .celles qu’en France
on nomme ablagnes ; elles ont la même couleur
& font prefque aufli fines quelles fourbu f i s ; la
jnafTe efc d’environ deux pieds de long, & ne pefe j
guères moins d’une livre. On s’en fert peu en France,
parce quelles ne fouffrent pas l’eau chaude dans le
devidage. Il n’en vient environ que cent balles à
Smyrne.
Les soies ardassesou adrasses font- les plus
groflières .Aesfoies Perfiennes, dont on dit qu’elles I
font le rebut, fur-tout des ardafines. On nomme
aufli ardaffes les legis de la plus baffe qualité. La
maffe eft d’environ trois quarts d’aune & forme
comme deux têtes ; elle ne pèfe- cependant qu’une
livre.- Pour être belles , ces fo ie s doivent être luf-
tréesj rondelettes 3c peu chargées. On, appelle
quelquefois la fo ie ardajfe , fo ie rondelette Çeft
de cette efpece de fo ie dont il vient la plus grande
quantité à Smyrne , & on n’y en apporte chaque année
pas moins de 246© balles.
L a Perle fournit encore une grande variété dè-
fo ies , dont celles qui nous font le plus connues fe
nomment houjfèt qu’on tire parla voie d'Alep ; fo ie s
qui nous viennent particulièrement pat la même voie*
JÇarvary que produit fur-tout la province^« Ghilan
Scqui arrivent en Europe par Smyrne ; la fr i-^ e j
l-x fin a jlr e >foie de mauvaife qualité qui Ce trouve
fouvent mêlée dans cette dernière ville avec les .
antres fo ies de Perfe; Aggoued-Bitnd, Cheftà-Bimd,
Mang-Bund, Ajfurée-Bund; Sauk-Bimd\ première,5
deuxieme & fixieme fortes de fo ie du Moo-ol, 8cc.
Le commerce des fo ie s de P e r f e f e fai? aufti-par
h golfe Perfique j ce négoce, que les Portugais
d’ifpahan qui tranfportent les fo ies fur des
chameaux ; les diverfe s-nations d’Europe qui font
jee commerce ayant leurs agens. ou commis dans-
cette capitale de la Perfe qui en font les achats. Les
droits de fortie ne font passes mêmes , ils fe paient
fur différens pieds, félon que. ces nations ont fait
leurs capitulations plus ou moins avantageufes.
Les plus fines des foies de Perfe Sc du levant
qui arrivent en France font propres pour les ouvrages-
de Tour^ & de quelques fabrique« de Paris.-Les plus'-
‘ groflières s’apprêtent pour la couture, 8c pour fervic
aux filés d’or 8c d’argent»
La manière de devider la fo ie en Perfe , eft diffé-
{ rente de la notre , Corneille Lebrun., dans la relation
de feSs voyages imprimée .en 17 18 , en a donné la
d-çforiprion, on peut y avoir recours ; notre objet
n’eft de parler que de ce qui concerne le commerce
& ce n’eft que pour donner une légère idée du
filage & tirage de la fo ie que l’on es- a parlé au commencement
de cet article. \
Soles de la Chine,. du- Ja p o n ■ Cf: dés ladès.
Différentes-provinces de. la Chine iont fi abondances
en mûriers , 8c. d’ un climat fi-favorable aux
j vers- à fo ie , qne la quantité de,mûriers qu’on y
cultive & celle, de foie qu’on y recueille font prefque
incroyables.
La feule province de Tche-Kiang pourroit fuffire
à- fournir tout le vafte empire de la- Chine Sc même
une grande partie de l’Europe ; ce font ces Joies
| que nous connoiffons fous le nom de fo ies de Nankin,
elles font e Ai niées les pjuis belles, quoique
Canton en produife d’excellentes, maïs qui font plus
communes»- - '
La di-verfité des fo ies que recueille l’Europe ,
ne l’a pas raifè-en état de fe pafîer de pelles de la
Chine; quoiqu’en général fa qualité foit pefance &
fon brin, inégal, éllè fera toujours recherchée pour
fa blancheur; on croit communément quelle tient
•cet avantage de la nature ; ne fer oit-il pas plus naturel,
demande M. Y abbé R a yn a l de penfer qse
lors de ia filature , les Chinois jettent dans la bafline
quelqu’iiigrédient quia la vertu de chaffer toutes les
parties hétérogènes, dü.moins les plus groflieres? Le
peu de déchet de cette fo ie en cô.mparaifon de -toutes
les autres, lorfqu-’on la fait cuire pour la teinture,,
paroît donner un grand"poids à cette conjecture.
« La blancheur de lafoie.de la 1 hine. a laquelle-
-nulle autre ne peut être comparée , la.rend feule
propre à la fabrique des .blondes & des gazés.
Les efforts quon a flics pour lui fubftituer les
nôtres dans les manufaébares de blondes, bnt tou-
- jours été vains ; on a été un peu-moins malheureux
à l’égard dès gazes.; les foies, lès plus blanches de,
France Sc d’Italie Vont remplacée avec une apparence
de fuccès ; mais'le blanc & l’apprêt n’ont jamais
été fi parfaits ».
Le commerce des fo ies'eft un des plus grands,
qui fe faffe en Chine", & qui y occupé un plus,
grand nombre d’ouvriers ; les-marchands d’Europe
qui le font, 8c fur-tout de celles qui font ouvrées,,
doivent prendre garde à leur filage ; car bien qu’à
la vue & au toucher les fo ies apprêtées de la Chine
paroiffent fouvent plus belles que les organiins de
Sainte-Lucie ou de Bergame, elles font pour 1 ordinaire
d’un très-mauvais devidage.
" Voici un fait rapporté par S a va ry qui femble
contredire ce que dit M. l’abbé R a y n a l, par rapport
au peu de déchet qu’éprouvent les fo ies de la
chine , en comparaifon de toutes les autres.'
« Le déchet ( de ces fo ies ) , dit S a v a r y , eft fi
conjîdérabte que les fabriquons de Frahce , & fur-
tout de Paris, en font entièrement dégoûtés , les-
déchets des Jo ie s ouvrées vendues par la compagnie
de la Chine , oui provenoienc du retour du
vaiffeau 1’/Amphytriée , ayant été jufqu’à trois onces
pa.r livre , quoique ceux des fo ie s d’Italie , de
même qualité , n’ aillent même jamais jufqu’à une
once.
Dans le dernier fiecle les Européens tiroient de
la Chine fort peu de fo ie. L a nôtre étoit fuffilànte
pour les gazes noires ou de couleur, & pour lès
marlis qui.étoient alors en ufàge. L e goût qui vint
enfi/îte pour les gazes blanches 8c pour les blondes
, a étendu peu à peu la confommation de cette
produftion orientale. Elle,s?eft élevée dans les tems
modernes à quatre-vingt milliers p a r an -, dont
la France a toujours employé près des trois quarts.
Cette importation a fi fort augmenté , qu’en T766
l.es Anglois feuls eh tirèrent cent quatre milliers.
Comme les gazes & les blondes né pouvoient pas
la confommer entièrement*les manufactures en employèrent
une partie dans leurs fabriques de moires
8c de bas. Ces bas ont fur lés autres l’avantage d’une
blancheur éclatante & inaltérable, mais ils font infiniment
moins fins.
Outre la fo ie ordinaire qu’on tire de la Chine,
il y en a une autre forte qui ne fe trouve que dans
la province de Canton ; cette forte de fo ie eft commune
, nous l’appelions foie.de canton, du nom
vue q.ne. comme de la toile ronfle affez cpmiv.uhc ,
ou comme des drogUèts forts groflle-rs. Ce qui leur
donne un certain prix , & qui les fait acheter plus
cher que les plus beaux latins; c’cft t°. quelles
durent très-long-tems'; z.°. que quoique fortes &
ferrées elles ne fe coupent jamais ; 30. quon les
lave,comme la toile & que l’huile même ne les
peut tacher. Ces étoffes fe nomment kien-tcheou.
L e picolfte fo ie qui eft de cent vingt-cinq livres^,
poids dé Hollande , fe vend ordinairement à la-
Chine , trois cens p ia jlre s . On les diftingire eil-
trois fortes -, la première, la moyenne, & la dernière
de la province qui la produit ; -comme elle n’eft
propre qu’à quelques trames', & qu’elle eft aufli
chere que les fo ie s d’Europe qui fervent aux mêïnes
mages, on en rire trés-peu ; ce que îçs Anglois &
les Hollandois en exportent ne paffe pas cinq ou
fix milliers ; les étoffes forment un plus grand
objet.
Les vers qui prodnîfcnt les fo ies de canton font
fauvages & ne fout leurs cocons que dans les bois
doit il eft difficile & peut-être même impoflible de
les tranfporter pour les nourrir dans les maifons ou
ilsTéufiiroierir mal.
La fo ie de canton eft grife & fans aucun luffre,
& les étoffes ' qu-o'n en fabrique, ne paroiffent à la \
, qui fur le pied de 120 livres reviennent r
fçavoir, la première forte à 4 livres t 5 fols la livre y
la fécondé, 4 livres 5 fols , & la troifieme 3 livres
[, i o fois; fur ce pied , la fo ie de-Nanquin a fl or rie ,
revient-à 4 livres la livre, & fe vend au moins 7
francs au Japon , ce qui fait près dé cent pour'
- cent de profit.
Il èft important dans l’achat des fo ie s ouvrées ,
aihjfi que des étoffes de fo ie , de tout acheter au;
poids , à raifo.ii de la bonté.' ■
S c ié sina. Soie qu’on, emploie en France dans1
uelques fabriques , & particulièrement à Paris
ans celles des gazes ; ces fo ie s font du nombre des-
fo ies de la Chine ; elles portent même le nom de
cette contrée , ( Sina J) .
L é Ja p o n ne fournir oit guères moins de fo ie s
1 que la Chine, fi les Japonnois, nation fùperbe 8C
défiante jufqu’à la cruauté , n’a voir prefque interdit;
tout commerce dans leurs îles aux étrangers , fur-
: tout à ceux qui font profefflon du Chriftianifme.
I Quelques relations afférent qu’il fe fait dans
toutes les îles du Japon jufqu’à ce.nt mille picots
.de-foie par an , à raifon de cent vingt livres pe-Par.:
le picol , & près de quatre, cens mille picols de
filofelle , qui eft une efpèce de fleuret ou de foie'
moins fine ; mais bien loin que l’Europe profite
d’une fi grande quanrité de f o i e , on dit que les
Hollandois portent au contraire au Japon ia plus-
grande partie de celles qu’ils tirent de la Chine &
1 des Indes.
L es soies des états, du grand M o g o l, fe trient
prefque toutes de JKafemba-^ar , lieu fitué affez-
avant dans les terres d’où elles font apportées à la
mer par un canal de quinze lieues qui tombe dans
le Gange , fur lequel, après en avoir encore fait
quinze autres , elles, arrivent' jufqu’à l’embouchure'
de ce fameux fleuve de TJndoftan.
Ces Joies, font de fix efpèce s , qui font de différentes
qualités , & plus ou moins Bonnes , Avivant
les divêrfes, faifons oû qrr les fa it, ou la diverficé
des vers qui la produifent; .
Ces foies , nous l’avons déjà dit plus liant, font'
Paggoued - biïnd, la chejfa - band , ; la faw aud-
bund, 1 afforce-bund, la fauk-bund & la manr-'
bund ; elles font ici placées foi vaut leurs qualités
Scieur différent dégré de bonté- f^oye?pour chacune'
fon a rtiele pa rt iculie u
L a sq^e de K asem-basar eft. jaunâtre.comme: