
droguiftes & épiciers eroyent qu’il faudroit en
abandonner le commerce , étant de peu de vertu.
Les deux premiers doivent fe choifir nouveaux &
odorans autant qu’il eft poffible.
L ’on trouve quelquefois mêlées parmi' ces deux
nards d’autres plantes étrangères , qu’il faut fça-
doir en démêler, comme \e nard bâtard, ThircuLas
ou bouquain, &c. qui n’ont aucune'des vertus des
véritables nards.
Outre l’épi du fp ic am a rd i, les épiciers-d roguif-
tes en vendent auffi la femence , qui a p.rèfque les
mêmes vertus que 1 *épi , & peut entrer dans les
memes compofidons de médecine.
u Le fpio a -nanü des Indes' eft du nombre des
drogues & marchandées venant du Levant , qui-
outre les diroits ordinaires payent vingt pour cent
de leur valeur, conformément à l’arrêt du 1 5 août
' 1 6 8 5. »
« Les droits qu’ris payent en France, fuivant le
tarif de 1664 , font à raifon de 7 liv. 10 f. le cent,
& ceux dajpicaroeltica de 3 liv. 15 f. auffi du cent
pefant.- » •
« A la- dbuane de Lyon il paye les droits
favoir : »■
« Pour le fp ic a -n a rd i indique , 12 1. 5 f..»
« Pour le fp ic a celtique z 1. 17 1. »,
« Et pour le fp ic a femence, 2 1. p f. 3 -d.
SP IN ELLE.' Sorte de rubis couleur de feu. Voy.
RU BIS.
SPITZBERG.-Fbye^ le dictionnaire de la géographie
commerçante.
SPODE. Efpèce de cendre qui fert dans la mé-'
decine , qu’on eitime un aflez bon cardiaque , & à
laquelle l’on atttribue les mêmes qualités qu’au
corail.
L e fpode des anciens étoit fait de racines de ro
féaux & de cannes brûlées. Ils appelloient auffi fpode
une efpèce dè cendre qu’on trouve au pied des
fourneaux ou l ’on fait l’airain.'
Les modernes font leur fpode d’yvoire brûlé
& calciné en blancheur. Il faut le choifir en
belles écailles , blanc deffus & dedans , pefant,
facile a cafter , & , s’il fe peut, fans menu & fans
ordures.
Uanti-fpode que les anciens fubftit 11 oient quelquefois
à leur fpode , étoit compofé- de feuilles de
myrthe , de pommes de Caïn , de noix de galle , &
de quelques autres drogues calcinées.
« Les J ipodes payent en France les droits d’entrée
à raifon de 3 1.. du cent pefant y conformément
au tarif dé 1664. » .
SPODIER. Terme dont quelques négociàns
fe fervent pour dire ce qu*on entend' dans lé
négoce par expédier y ce dernier mot eft le plus en
nfage.
S PO R C O .L e s négociàns des provinces de France
qui avoifinent l ’ Ita lie , ufent quelquefois de ce terme
en parlant d’une marchandife où il n’ y .a point
de. tare.
SPROTS. On nomme amfi en Hollande les harengs
forets d’Angleterre-
SPU TER . Efpèce de métal blanc & dur», qui
n’eft connu en Europe" que depuis que les-Hollandais
l’y ont apporté. Quelques - uns ne le mettent
qu’au rang des demi-métaux ; parce que quoiqu’il
rougifie avant de fondre, de même que l’argent, le
cuivre & les autres vrais métaux qui foutiennent l’i-
gnition, il eft nullement duétile, ne pouvant fouffrir
le marteau à caufe de fon aigreur qui le rend .caftant;
enforte qu’il ne peut être employé tout.au plus que
dans les- ouvrages de fonte. s Q
SQUÆNANTHE ou ESQUINAUTE.-Plante
aromatique & odoriférante , d’une couleur p a ille
dlorge, d’uu goût chaud & piquant, elle eft remplie
~ d’une moelle fongueüfe , fon odeur tient le milieu
entre celle de la rofe & celle du pouliot-On la nom»
me plus ordinairement J une us oâoratus. V oyez cet
article..
«- Venant de l’étranger ,.ou' d’une province; réputée
étrangère, dans les cinq groftès fermes, il
doit, fuivant lej tarif de 1664 , 10 fols par quintal
: net ».
* a Paftant des cinq groftès fermes à l’étranger, ou
dans une province réputée étrangère, il eft-exempt
de droits, comme droguerie étrangère ».
« A la douane.de Lyon, il acquitte par quintal
net 1 1. $ f. ». .' ^
«-A celle de Valence , comme droguerie, par
quintal 3 1. i î f. »..
S.QUÏLLËS. ou SC IL LE S. Gros oignons qui
, viennent d'Efpagne, qui encrent dans la compofitiôn
de la thériaque. Voy. S c il le s .-
SQ UINAN TF, où L IN D’EGYPTE».Ceft le
meilleur & auffi le plus cher des lins qui fe vendent
au Caire, où il s’en fait un très-grand négoce.Tl coûte
ordinairement juiqu’a dix piaftres le quintal de cent
dix rptols. Voy. l in .
SQUINE ou ESQUINE. Racine médecinale qui
vient dè là Chine & des grandes Indes. • Voy ex
ES QUI N.E.. .
S T
S T A C T E . Elpece de gomme que l’on appelle autrement
mirrhe. Voyez m i r r h e . Voye% mijji
STORAX.
STÆCANANTHE.. C’eft le Juncus odoratus. Voy. J u n c u s o d o r a t u s .
STA FISA G RE on STAPHISAGRE. Graine qui
fert à faire mourir la vermine.
La plante qui là produit-croît en abondance en
divers endroits de la Provence & du Languedoc.-
Ses feuilles font vertes, grandes^, fort découpées
& aflez épaiftes. Ses fleurs font d’un bleu célefte ,
auxquelles fuccedent des goufles remplies d’ane
femence de la grofleur d’un pois. La figure de cette
femence eft triangulaire, fa couleur noirâtre & comme
chagrinée par cîcftus. Au dedans elle eft d un blanc
tirant fur le jaune, d’un goût motdicanr, amer & fort
défagréable.
Outre l’ufage^du fla fifa g rè pour faire mourir la
vermine des enfans, on s’en fert encore pour ap-
paifer la douleur des dents, & pour faire des véfi-
-catoires en le faifant cuire .dans le vinaigre. Il eft
néanmoins quelquefois dangereux de s’en fervir pour
les dents. - »
Il faut choifir le fla fifa g rè bien nourri, le plus
nouveau & le moins rempli d’ordures qu’il fe peut.
« Le flafifagrè paye en France les droits d en-;
trée a raifon de 1 1. 5 f. le cent pefant, conformement
au tarif de \66/\ ».
« A la douane de Lyon il doit % 1. par quintal
net ».
,'STAMATES. Sorte d’étoffes qui fe trouvent
-tarifées dans la lifte ou tarif de Hollande de 17 21*
ST AM E T T E . Etoffe de laine qui fe fabrique
dans divers lieux des Provinces-Unies. On en fait
•de diverfes couleurs, qui pour l'ordinaire font toutes
• teintes en laine, c’eft-à-dire , dontla laine de la chaîne
& de la trëmè a été mife en teinture avant'de monter
le métier. Les pièces portent communément depuis
.31 jufqu’à 33 aunes.- _
Les flamettes apprêtées hors dupaysfont réputées
tmarchandifes de contrebande pour l’entrée.
ST A R , en Italien (laro ou (laio & f ia r a . Mefure
■des liquides dont on fe fert à Florence.
Le f ia r eft de trois barils, & le baril de vingt
fiafques..
On fe fert auffi du f ia r dans la Calabref c dans la
Pouille. Dans ces deux provinces du royaume de
Naples il faut io fia r s pour lafa lm e , 3 z pignatolis
pour le fia r . Voy. s a l m e .
Le fia ro eft. auffi le boijfeau dont on fe fert en
.plufieurs villes d’Italie pour mefurer les grains, particulièrement
à V enife, à Livourne & à Luques.
L e fia ra ou fia ra de Livourne pèfe ordinairement
54 livres. 1 1 2 f i a ri fept huitièmes font le laft d’Amfi
aterdam.
Les grains fe mefurent auffi à Luques au fia ra ,
.dent les 1 ipfbnt un laft d’Amfterdam.
L e fia ro de Venife pèfe 128 livres gros poids;
chaque fia ro contient 4 quartes. 3^ f la r i un cinquième,.
ou I4p_ quartes quatre cinquièmes font le
laft d’Amfterdam.
ST A R IE . Terme de commerce de mer, particulièrement
en ufage dans le levant.
Les Hollandois nomment (taries le tems que
ceux qui commandenti.es efeortes que l’amirauté de
‘Hollande accorde aux convois qui vont au levant,
reftent à Smirne au de-lâ de celui qui leur eft permis
par leur commiflion. Ce mot peut venir du latin
ftare.
Au retour des convois les commandans des efeortes
font tenus de remettre un journal de leur voyage
entre lesjnains du procureur général de l’amirauté;
■ lequel, s’il » ’approuve pas les fia rie s faites extraordînai
rement, en rejette la dépenfè fur le compte des
commandans. Vo y. L e v a n t .
S T A T U T S , en fait de commerce & fuivant Pillage
actuel. Ce font dés réglemens faits par autorité
publique , &_confirmés par lettres-patentesvdes rois ,
pour fervir à la conduite, gouvernement & difcîplinc
des corps des marchands & des communautés des arts
& métiers.
Les fia tu t s en général font auffi anciens que
l’union des particuliers en certains corps & communautés
, n’é tant p as, poffible d’entretenir la paix entre
plufieurs perfonnes , fur-tout fi elles font d’une
condition égale , qu’elles ne conviennent de certaines
loix communes , fuivant lefquelles elles s’engagent
de vivre & de fe conduire par rapport à l’intérêt
commun.
C’eft de là que font venus les premiers fia tu ts
où le magiftrat n’avoit point de part. Mais comme
il eft de la fûreté des Etats qu’il ne s’y tienne point
d’affemblées, ou que celles qui s’y tiennent foient
fagement difciplinées, les officiers des princes &
enfuice les princes eux-mêmes ont trouvé bon d’y
avoir l’céil.
C’eft ce qui eft arrivé en France fur la fin du
douzième fîécle ; car quoiqu’il y ait des communautés
qui produifent des fia tu ts qui leur ont 'été
donnés, à ce qu’elles prétendent, dès le commencement
du onzième fîécle, il eft aifé déjuger par
les lettres-patentes même des rois qui les ont depuis
confirmées, qu’on doutoit dès-lors un peu d’une fi
grande antiquité.
Le premier réglement général qui ait été fait au
fujet des fia tu ts des corp.s & communautés, eft
celui des états-généraux tenus ar Orléans au mois de
décembre i ?60. L ’article 98 ordonnait que tous les
fia tu ts defdits Corps & communautés feroiene revus
& corrigés , réduits en meilleure forme, mis en
-langage plus intelligible, & de nouveau confirmés
& autorifés par lettres patentes du roi.
L ’exécution de cet article donna lieu à cette grande
quantité de lettres patentes de confirmation qui furent
expédiées fous le régne de Charles I X , & il y a
apparence que tous les autres fia tu ts & réglemens
enflent été pareillement renouvelles fans la continuation
des guerres de religion qui avoient commencé
fous Henri II & qui ne finirent que’ fous
Heïiri IV.
Louis X IV donna auffi un édit au mois de mars
16 7 3 , pour le renouvellement général de tous les
fia tu ts des corps & communautés, & il fut même
réglé au conféil un rôle des fommes qu’il leur en
devoir coûter.
Il paroît -par ce rôle que ces communautés n’é-
toient alors dans Paris qu’au -nombre de quatre-
vingt-quatre ; mais par -celui auffi dreffé ait confeii
au mois d’avril 1691 , pour l’exécution de l’édit du
mois de-mars précédent, portant création des maîtres
I & gardes ,& jurés en titre" d’offices , les corps &
communautés de cette grande ville fe trouvèrent augmentés
jufqu’à cent vingt-quatre , y en ayant eu
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