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T onne d’or. En Hollande & chez quelques
autres nations , eft une fournie de cent mille florins
du pays..
T onne. Se dit encore de certains vaifleaux de
bois extraordinairement grands qui fervent à confer-
ver du vin pendant plufieurs années. On en voit en
Allemagne qui ne fe vuident que rarement, & qui
tiennent cent à cent vingt muids de vin; Ils fe
nomment, dans le pays , foudres ; & c’eft' fous
ce nom qu’ils font plus communément connus en
Europe.
T onne. Eft aufli un gros tonneau vuide & bien,
bouché qu’on fait fiirnager dans des endroits dangereux
de la mer, plus ou moins près des côtes &
i l ’embouchure des rivières, pour indiquer aux pilo-
-te*s des rochers, des. bancs de fables ou autres, &
des bas-fonds fus lefquels leurs vaifleaux pourroiéne
toucher & fe perdre. Cette maniéré d’indiquer les
écueils , n’eft plus guères en ufage aujourd’hui. On
,y. a iubftitué des bouées & des b alifes. Voy.. ces
deux mots.
En quelques ports de France & ailleurs on fait
payer à chaque navire marchand un droit de tonne
deftiné à l’entretien de ces tonnes ou de ce qui
en tient lieu. Le maître du navire'ou le propriétaire
eft feuLtenu de ce droit, n’étant pas compris
au nombre dès avaries-. Art. g du titre y du liv . 5
de Vordonnance de la Marine , du 'mois d’août
j 6S 1.
TO N N EA U , plus correctement TO N EA U .
C’eft le nom que l’on donne à toutes fortes de
vaifleaux ou futailles de bois, ronds & reliés dé
cercles, fer van: à mettre diverfes marchandifes telles
que les vins, les eaux-de-vie, les huiles-, le miel,
dès- pruneaux,. &ç.
1 T onneau. Se dit auflt d’une certaine mefure ou
quantité de liqueurs.
A Bordeaux & à Bayonne le tonneau eft compofé
de quatre barriques qui font trois muids de Paris.
A Orléans & emBerry il eft d’environ-deux muids
de Paris.
L e muid de Paris eft de 36 feptiers ,. chaque
feptier de 8 pintes ; ce qui monte à 288 pintes.}
Ainfi , fur ce pied le tonneau de Bordeaux doit-être
de 86:i pintes ; & celui d’Orléans de 576 pntes.
T onneau. Eft encore une mefiire ou quantité de
grains qui contient ou qui pefe plus ou moins ,, fui-
vant les lieux.
A Nantes le tonneau de grains contient 10 feptiers
de t 6 boifleaux chacun, & pefe 1200 à 22501.
H faut ; tonneaux de Nantes pour faire 28 feptiers
de P^ris.
A Marans & à la Rochelle- , fon poids eft de
: deux pour cent plus foible que celui de Nantes.
ABre ft, il pe(e environ 2 240 lfv.. "Lt. tonneau de
«ette ville fait 10 feptiers de Paris.
Au Port-Loiiis il pefe 2956 1.
A Rennes & a S. Mal© 2.400 L
A S. Brieux 1600 1»-
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A A ir e , Quîmper & Quimperlay, fon poids aeft
que de i2op 1. _
A Beauvais il eft prefqu’égal- au muid de Paris,.
qu’il n’excede que d’une mine.
T onneau. Eft aufli un ternie de commerce de
mer, qu’on cftime pefer 2000 1. ou vingt quintaux
de cent, livres- chaque. Ainfi un vaifleau de" 200 tonneaux
peut porter quatre cent milliers pefent.
Pour régler la jauge d’un vaifleau, fa cale r.èpi
eft le lieu de fa charge , doit être mefuree a ràifon
de quarante-deux pieds cubes pour un tonneau de
mer. Article 5 du titre 10 dit liv . 2 de l ordonnance
de la Marine du mois d’août 16 8 1. Voy.
JAUGE.
Le prix du fret ou port des marchandifes qui fe
chargent dans les vaifleaux , -fe réglé für le pied dû
quintal & plus communément fur le pied du tprr-
neau de mer, q u i, quoique eftimé pefer deux mille
livres , s’évalue cependant de deux maniérés, favoir,
relativement au poids , ou relativement a 1 encombrement
dé la marchandife, dont Je volume occupe
quelquefois la place de plufieurs tonneaux
de leur poids intrinféque; C Nota ). L ’évaluation dé toute forte de marchandifes
? foit au poids , foie' en encombrement,
variant du plus au moins , dans chaque port, cette
énumération très-longue eft à peu-pres inutile ici.
On fe difpenfé donc , d’autant plus volontiers d entrer
ici dans ce détail, que ceux a qui ces corinoif-
fances peuvent être néceffaires, ne manquent ^gueres
de s’en informer directement dans le lieu d’où ils
veulent tirer quelqu’article de leur commerce , ne
s’en rapportant pas entièrement à ce qui-peut avoir
été écrit à cet égard , dans un tems depuis lequel
les ufages peuvent avoir changé. . . | /1.
Te nneau de PERMISSION. Quantité déterminée
de marchândifes que le confeildes Indes en Efpa-
gne trouve a propos d’envoyer dans quelques-unes
de fes pofîeflions d’Amérique , par les galions Sc
par la flotte. . „ . ......
L t nombre de ces tonneaux fe règle ordinairement
fur. tes avis d,es vices-rois du Mexique & du
Péiou, qui indiquent au confeil des Indes le plus
ou le moins de marchandifes don: ces pays peuvent
'avoir befois»-
T onneau. Les fai dînes foréttes & prefleesfe
vendent" en Bretagne au tonneau compofé de quatre
barils de ce poiflon. Voy. sa r d in e . , Te NNF AU.Oh nomme àParis un tonneau de pierre
de Saint Leu ou d’autre pierre tendre , la quantité
de quatorze pieds cubes. L ’autre pierre fé vend a
la voie- Chaque toitneaufe divife emdeux muids-de
fept pieds cubes fe muid: -
Les pierres a bâtir payent Tes droits d entrée & de farcie fur le pied du tonneau pefànt deux milliers^
Voy. pierres à bâtir-. - . .
TONQUIN BLANC. Etoffe dè foie ordinairement
blanche qui vient de la Chine. U y a apparence
que cette étoffé s’eft d’abord fabriquée dans le
Tunquin , d’où elle a pris fon nom , qu’elle acoa~
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fervé" dans les manufactures chinoifes, malgré la
féparation des Tunquinois qui , depuis plufieurs
fie clés, ne font plus fujets des Chinois, auxquels ils
ne paient plus qu’un léger tribut annuel.
TOPASE. Pierre précieufe traïifparente, d’un
jaune couleur d’ or. C’eft la véritable chryfolite des
anciens. Elle eft dure & reçoit un très - beau poli.
On en trouve en plufieurs endroits des Indes : en
Ethiopie , en Arabie & au Bréfil. Il y en a aufli en
Bohême.
Les topafes orientales font les plus eftimées.
Leur couleur eft un peu citrine, fatinée & fort
agréable. Celles du Bréfil ont moins de dureté &
font d’un jaune tirant fur l’orangé. L e jaune de
eelles de Bohême eft noirâtre & leur poli fort gras,
étant les .moins dures de toutes. Les topafes qui
fe trouvent près du Fort-Dauphin , dans l’ifle de
Madagafcar, après avoir été fort" eftimées d’abord,
ont eu depuis- peu de valeur , par leur infériorité
reconnue.
L a topafe fe contrefait aifément, & Ton en voit
de faCtices qui à l’oeil ne cèdent en rien- aux naturelles.
TOQUE. Se dit à la Chine de la manière d’y
évaluer le titre ou la finefie de l’argent yquc l ’on y
divife en toques, comme on le fait en France en
deniers.
L ’argent le plus; fin eft de cent toques ; le plus
bas eft de quacre-vingt. Au-deffous il lie fe reçoit
plus dans le commerce.
L ’argent de France n’eft reçu à la Chine que fur
le pied de 9 y toques. Il n’y eft même eftimé quelquefois
que 513.
T oqu e. Sorte de moufle line ou toile de coton
très-fine que l’on" apporte des Indes orientales ,
particulièrement d i Bengale, La pièce eft defeize :
aunes de long, fur fept feize & demi-aune de large.
Voy. MOUSSELINE.
On appelle encore toques de Cambaye ou kora-
ches, de greffes toiles- de cocon qui fervent à faire
des cravates. Voy. kor aches . On s’en fert aux
Indes pour mettre autour des bonnets & des'turbans ;
d’où l’on prétend qu’elles ont pris leur nom de
toques...
T oque Efpece de monnaie de compte dont on
fe fert à luda & en quelques autres endroits de la
. côte d’ Afrique , où certains coquillages nommés
eau,risTopX reçus dans là traite des nègres. Une toque
de cauris ou bouges eft compofé de quarante
de ces coquillages..- Voy. bouge.
TOR A ILLE . F.fpece de corail brut que les
Européens portent air Caire & à Alexandrie. Il eft
peu eftimé & ne vaut /que le quart du corail brut
de Meflure. Il fe vend •- y .piaftres le quintal gér ou in,
qui eft de \ rotols.-.
TORCHE. Bâton rond , plus ou moins gros &
de diverfes longueurs -, de bois léger & combuftible ,
entouré.à i’uades bouts de fix mèches couvertes de
« re -
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Les torches font une partie considérable du commerce
des marchands ciriers de Paris.
Les mèches des torches font faites de fil d’étoupe
de chanvre écru, grofli ère,ment filé , que l ’on nomme lumignon , & qui eft le même dont on fe fert pour
les flambeaux de poing. Voye% f l am b e a u de poing.
T orche. Eft aufli- un nom que l’on donne à une
forte de réfîne qui fe tire des pins , des mélezes &
de quelques autres arbres réfineux , pour en faire
de la poix.
T orche. Les marchands de fer donnent cè nom
aux paquets de fil de fer pliés en rond, en forme
de cerceau. On le dit de même du fii de létont
Voye% FIL DE FER & FIL DE LETON.
T orches. ( Terme de maçonnerie. ),-Ce font des
nattes-- ou Amplement des paquets & bouchons de
paille que les bardeurs mettent fur le bar & fur le
binard pour empêcher que les arrêtes des pierres de
taille, qu’ils portent ou qu’ils traînent, ne s’écorchent
& ne fe gâtent. Voy. b a r , & aufji b in a r d .
T orches. Dans le commerce des oignons , font
des bâtons couverts de paille , longs de deux ou1
trois pieds, autour defquels font liés par la queue-
divers rangs d’oignons. L a torche eft différence de
la glane & de la botte. Voy. oignon.'
TORD , TO RS ou TO R T . Ce qui à, été tordu.-
Vo y. FIL TORD & SOIES TORSES*
T ord fans filer. C’eft un1 faux orgànfîii que le
réglement de 1667 , pour les étoffes d’or, d’argent
& de foie , défend de vendre & d’employer
pour le véritable, orgaufin. Il y a quatre brins:
de foie au tord fans filer , comme à l’organfin ,>
mais ils n’ont été moulinés qu’une fois au lieu que
les quatre de l’organfin l’ont été deux. Cette trom-'
perie 11e fe découvre-guères qu’à la teinture. Voy
SOIE.
TO RM EN T IL L Ë . Plante dont la racine eft employée
dans la médecine, comme antidote & comme '
fudorifîque. On s’en fert aufli & avec fuccès contre’
,1a diifenterie.
Cette plante vient des Alpes & des Pyrénées. Il
faut la choifir nouvelle & la plus Cèdre qu’il fë peur.-
On en élève dans nos jardins, mais elle n’a p.as la
vertu de pelle des1 pays chauds.
TORO U X ou T AU R EO U X . En quélqïies lieux
de B arb a rie Sc particulièrement au baftion de France "
& dans le pays qui en dépend, on appelle toroux
ou taureoux les p.Lus beaux cuirs que les- Maures y :
viennent v eu dre- aux François. Ceux de la moindre:
efpèce fe nomment des efeharts. Il y a encre deux
une efpèce moyenne de cuks qui n’à point de nom •
particulier.*
La différence du prix dé ces trois fortes dé cuirs,
eft de là moyenne à la première , comme quatre eft
à fept; &'de-latroifîeme forte ou efeharts , comme
deux eft à fept.
TORQ JE T T E . Terme de commetce de p o if-
{fon dè mer f r a i s , pris de celui appellé tocquétte. -
j II fe dit d’un panier moins grand que les paniers
| ordinaires apportés par les effafle-maréesaux halles -