
M M A D
M , Douzième lettre de l’alphabet* Dans les
àbbréviations-des marchands, banquiers & teneurs de
livres, M. C. lignifie mon compte. M. toute feule
ou Mc. veut dire, marc-ou marcs.
MAAYPOOSTEN. Sorte d’étoffe de foie qui eft
apportée en Europe par le retour des vaiffeaux de la
compagnie des indés Orientales de Hollande. Lorsque
la compagnie fait la vente de fes marchandifes,
les cavelins ou lots des ma'aypooften ont coutume
d’être de cinquante pièces.
MACARONI. Pâte faîte avec de la farine de ris.
C’eft une efpèce de vermffelli , dont la différence
confifte feulement dans la groffeur y les macaroni
n’étant guêrès - moins gros que le petit doigt , &
les vernnfëlli'àÿâht à peine une .ligne d’épaiffeur.
• MACER. Arbre qui 'croît da'rlâ les Indes & en
Barbarie , dont Tëcôrcè qui porte'le même nom ,
s’emploie affez heureufement pour la guérifon de la
diffenterie. /
MACREMÔURE. , Bïfcuit de mer réduit en
miettes. Les morceaux àu-deffous de la groffeur
d’une noifette font réputés maçhemoure. ,
MACHO. On appelle en Espagne quintal-macho
, un poids de cent cinquante livres , c’eft-à-dire ,
de cinquante livres plus fort que le quintal commun
qui n’eft que de ceut livres» 11 faut fix arobes pour
le quintal-macho , l’arôbe de vingt-cmq divres , la'
livre de feize onces, & l’once de feize adarmes ou
demi-o’ros ; le'tout néanmoins un peu plus foiblé >-
que le poids de Paris ; eifforte que les cent cinquante
livres du macho ne rendent que cent trente-neuf
livres & demie , un peu plus un pçu moins , de cette
dernière ville. T^oye^ la tablé.
MACIS. Première éeorèe , enveloppe , ou fleur
de la noix mufçade. Cette écorce eft tendre , odorante
, de couleur rougeâtre ou jaunâtre. Elle fe.répare
de la mufcade à mefure qu’elle fe féchè'. Quelques
uns l’appellent, mais, bien improprement, fleu r
de mufcade. - . , ,
L e macis a les mêmes propriétés que la muD
cade y & les Hollandois qui en font un très-grand
commerce , l’eftiment encore plus que la noix. Le
morde macis eft Indien» ^ _
On tire du macis une huile qui a diverfcs propriétés
pour la medecinè» I ^
MAÇON ou MASSON.- Celui qui travaille en
•maçonnerie. -
Il fe' dit également de ^entrepreneur qui fait les
marchés des ouvrages de maçonnerie dans un bâtiment
pour les faire exécuter par d’autres, & de
l’ouvrier qui les conftruit, & qui y travaille de la
main fous les ordres y avec cette différence néanmoins
que l’entrepreneur s’appelle maître maçon * & eft
â Paris membre d’une communauté con-fîdérable ; 8c
que l’ouvrier s’appelle Amplement maçon , & n’eft
qu’un manouvrier quelquefois â la tâche ou à la toife,.
mais le plus fouvent à la journée.
MAÇONNERIE. Ori ledit également & de l’art
de maçonnerie & de l’ouvrage du maçon.
Maçonnerie. C’eft aufli une jurifdiétion établie
à Paris, pour juger en première inftatïce les contel-
tâtions qui furviennent entre les maîtres maçons, pour
raifon de leux art &. métier. Les appels fe portent au
parlement.
MACOUTE. Efpèce de monnoie de compte où
de manière de compter en ufage parmi les Nègres ,,
dans quelques endroits des côtes de l’Afrique , particulièrement
à Loango de Hoirie fur la côte d’An-
gole*
L a macoute vaut dix , & il en finit dix pour faire
le cent, qui eft auflr .parmi ces barbares une autre-
forte .de monnoie. de compte.
Pour‘faire l’évaluation de leurs- achats & de' leurs;
ventes ,. ou plutôt de leurs échanges ils fixent d’un
côté le nombre des macoutes qu’ils veulent par
exemple ,. pour un nègre pièce d’Inde , & de l’autre
pour combien de macoutes ils coiffent ent de recevoir
chaque efpèce de marchandife qu’ils défirent
avoir pour ce nègre.
Suppofé donc qu’ils ayent fixé leur efclave a
■ 3,500, ce qui revient à 305 macoutes ,• pour faire-
ce nombre de macoutes en marchandifes, chaque-
efpèce de ces marchandifes a fon prix aulïi en ma-
coûtes* •
Par exemple , deux couteaux Flamands fe comptent
une macpiltecf une anabaffe trois y un b-affin de
cuivre de deux livres pefant & de douze pouces de
diamètre, aufli trois. Un fufil s’eftime trente macoutes
y un,baril de poudre de dix.livres pefant,,
de même y une pièce de falampouris bleu cent vingt,.
. que les nègres réduifent au cent , & comptent douze
cent y & ainfi du refte des marchandifes ; eiffuite
de quoi ils prennent fur cette évaluation autant de
ces marchandifes qu’il en faut pour 305 macoutes,.
ou 3*500 , à quoi ils ont mis leur efclave.
AMalimbo , & Cabindo, environ.à 30 lieues plus-
loin, fur la même côte d’Angola, on- compte par
.pièces-
MADA-DORO ou MÆDA-DOURO. Monnoie
d’or de Portugal, qui vaut fix:patacas ou pièces de
hait & quinze vincins.
Il y a des àtmx-mcedas & des quarts qui valent à
; proportion. Voye\ la table des monnoies.
IViADOUINE. C’eft la p ifio le de Piémont. Vo y .
LA TABLE DESMONNOIES.
MADRÉ. Nom que l’on donne à quelques fortes
M A G
de marchandifes de di ver fes couleurs, particulièrement
au fàvon & à cette efpèce de poix que l’on
nomme barras. Du bois madré, c’eft ce qu’on nomme autrement
d-i bois veiné, Comme le noyer, le hêtre , les racines
de buis, & autres femblables- bois qui fervent à
la marquetterie & à la tabletterie.
Il y a de l’apparence qu’on difoit autrefois du
bois marbré; c’eft-à-dire,.qui a des veines de diverfes
couleurs comme le marbre, & que par corruption on
a dit madré.
MAGALAISE , qu’on appelle aufli MEGA-
NA ISE , MAGNE ouMAGNE SE . C’eft un minéral
allez femblable â l’antimoine , à la réferve
qu’il eft plus tendre , & qu’au lieu d’aiguilles, on y
-voit de petits brillans. Il y en a de grife & de noire.
'C’eft de cette dernière que fe fervent les émailleuts
& les potiers de terre , l’autre étant très-rare. Les
Verriers en emploient aufli pour purifier leur verre ,
mais en petite quantité, parce qu’autrement ils lui
donneroient un oeil ou trop bleu, ou trop couleur
de pourpre.
La magalaife vient de Piémont , où on la tire
de quelques carrières en morceaux de différentes
grofleurs & figures. Il faut la çhoifir tendre , brillante
, la moins1 remplie de roches & de menu que
l’on pourra. Quelques-uns la confondent avec le
fàfre èc le pèrigueux y mais ces minéraux font bien
différens les uns des autres.
M A G A LEP , qu’on noiiime aufli MAHALEP.
C’eft l’amande d’un petit fruit femblable â un noyau
de cerifes. L ’arbriffeau qui le produit a des feuilles
grandes, pointues & un peu reployées , ce qui fait
croire â plufîeurs que c’eft le phylliarca. i
Son plus grand ufage eft pour les parfumeurs ,
qui , après l’avoir concaffé & mis dans de l’eau
commune ou de l’eau rofe, le diftilent pour en laver
le fàvon dont ils font leurs favonettes.
Il vient du magalep de plufîeurs endroits , particulièrement
d’Angleterre ; il faut l e . choifîr nouveau
, le plus gros , le plus entier & le moins mêlé
de coques qu’il eft poflible y fur-tout qu’il n’ait aucune
mauvaîfé odeur.
MAGASIN. Lieu où l’on ferre des marchânidifes y
fo ff pour les y vendre par pièce , comme on dit
balle fous corde , ce que font les marchands en
gros y foit pour les y réferver & garder jufqu’à ce
qu’il fe préfente occafion de les porter a la boutique
, comme font les marchands en détail.
Magasin. C’eft aufli chez les détailleurs une arrière
boutique où l’on met les meilleures marchandises
, & celles dont on ne veut pas faire de montre.
Magasin. Se dit encore de certains grands paniers
d ofier que Ton met ordinairement au-devant des car-
roffes, & au derrière des coches , earioles, & autres
■ femblables voitures publiques y foit pour y mettre les
bardes , malles , & cafîettes des perfonnes qui vont
par ces voitures y foit pour y ferrer les médiocres
ballots, balles caiflps de marchandifes que l^es
M A I
marchands envoient à leurs correfpondans par cette
voie.
Pour la fureté de ces marchandifes , il faut avoir
foin d’en faire charger les regiftres du commis établi
Hans chaque bureau de ces earroffes ; & pour la
fureté des cochers qui les conduifent , ils doivent
avoir des lettres de voiture aüffi circonftanciees que
celles de tous les autres voituriers par terre.
M a g a s i n d ’ e n t r e p o s t . C’eft un magafin établi
dans certains bureaux des cinq groffes fermes , pou?
i y recevoir les marchandifes deftinées pour les pays
étrangers , & où celles qui ont été entrepofées ne
doivent & ne paient aucun-droit d’entrée ni de for-
tie , pourvu qu’elles foienc tranfportées hors du.
royaume par les mêmes lieux par où "elles y font,
entrées dans les fix mois ; après quoi elles font
fujettes aux droits d’entrée.
. On appelle marchand en magafin. , celui qui
ne tient point de boutique ouverte fur la rue, ôç
qui vend en gros fes étoffes & marchandifes.
Garçon de Magafin s’entend dans le même fens
que garçon de boutique , c’eft-à-dire , un apprentie
marchand , qui après fon apprenriffage fert chez les
marchands en magafin , pour fe fortifier dans le
négoce par une plus longue expérience. L a fortune
des marchands dépend quelquefois- de l’habileté de
ces fortes de garçons. ! ,
G a rde-maga fin eft celui qui a le foin des marchandifes
qui font enfermées dans un magafin , foit pour
les. délivrer fur les ordres du maître , foit pour euf
recevoir de nouvelles quand elles arrivent.
G a rde-magafin fe dit aufli des marchandifes qui
font hors de mode, & qui n’ont plus de débit. C’efb
pour le gros ce qu’eft un garde-boutique dans le
détail.
MAGDALEON. Les épiciers appellent un mag-
daleon de fo u fre , ces pains de loufre en forme
de cylindre qui font partie de leur commerce. Ces
magdaleons ont ordinairement fix pouces de long
fur dix-huit lignes de diamètre. V o y , s o u f r e .
M A G N E T T E S . Toiles qui fe fabriquent en
Hollande & dans quelques provinces vqifines : elles
font pliées ap la t, & quelquefois roulées fuivane
la fantaifie du tiflerand ou du marchand.
M A G R A B I N E S , ou M AU GUER BINE S.
Toiles de lin qui fe fabriquent en plufieurs lieux
d’Egypte , & qui fe vendent au Caire.
MAHOUTS. D ra p s de laine deftinés pour les
Echelles du Levant , qui fe manufacturent en Angleterre*
Il s’en fait prefentement quantité en Fran-
; ce , particulièrement en Languedoc , Dauphiné &
Provence.
M AID AN , ou MAYDAN. On nomme ainfi
prefque dans toute l’Afie , & particulièrement en
Perfe , les places publiques deftinées pour le commerce
où fe tient le marché des denrées & marchandifes.
L e Maidan d’Ifpaham paffe pour le plus magni«
fique de tout l’Orient,
H i j