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chaque ouverture , pour qu’il y fèrve de fpeélacle
au peuple.
Cette punition infamante s’ordonne pour plufîeurs
«rimes ; mais ce font particulièrement les banqueroutiers
frauduleux, & ceux qui les ont aides de
leurs confeils & fecours pour faciliter leur faillite &
détourner leurs effets, qui y font condamnés.
Autrefois ceux qui faifoient ceffion de biens à
leurs créanciers ,. étoient obliges de faire quelques
toûrs au pied du pilori , avec-le bonnet vérd fur la
tetey qui étoic alors, c’eft-â-dire, allez avant dans
le dix-feptiéme lîécle, la marque infamante de ceux
qui étoient réduits à cette extrémité.
P ILO T . On nomme ainfî en Bretagne ce qu’on
nomme ailleurs drilles , c’eft-à-dire, de vieux chiffons
de lin ou de chanvre, qui fervent à la fabrique
du papier.
I l fort chaque année de Bretagne pour environ
dix mille francs de p ilo t, fans ce qui s’en confom-
me dans les papeteries de la province. V . p a p ie r .
\ P ILO T A G E , ouLAMANAGE. Terme de com- Vier ce de mer, qui lignine les droits qui font dus
aux pilotes ou lamaneurs qui aident aux navires à
entrer dans les ports ou à en fortir.
PIMENT , autrement rail de jardin. poivre de Guinée ou coPIN.
Grand arbre qui produit cette efpèce d’amande
qu’on nomme du pignon blanc. Son fruit
vient en forme de groffes pommes longues, écail-
leufes, dures & ligneufes, dont chaque écaille contient
une coque offeufe où eft renfermé le pignon.
On tire aufli du pin une forte de réfine par les
incifions que l’on fait dans fon tronc & dans fes plus
groffes branches.
PINASSE. Etoffe des Indes orientales, qui eft
faite d’écorce d’arbre.
PINCEAU. Inftrument dont fe fervent les peintres
pour appliquer leurs couleurs.
Ce font les marchands Epiciers qui font le négoce
des pinceaux. Les maîtres broflîers-vergetiers
çn font & vendent aufli , mais feulement de foie
$u poil de fànglier.
PINCHINA. Sorte d’étoffe de laine non croifée,
qui eft une efpèce de gros & fort drap qui fe fabri-
ue à Toulon & aux environs , dont la largeur eft
. ’une aune , & la longueur des pièces de vingt-une
à vingt-deux aunes , mefure de Paris.
Il le fait des pinchinas tout de laine d’Efpagne,
d’autres entièrement de laine de pays. Les premiers
fe confomment pour l’ordinaire en France,
& les antres s’envoyent pour la plupart en Italie ,
en Barbarie & dans l ’Archipel. Cette efpèce d’étoffe-
9 une odeur de violette, qu’on lui fait prendre par
Je moyen de l’iris.
Châlons en Champagne fournit une étoffe de laine
très-forte d’une aune de large, à laquelle on donne
aufli le nom de pinchina, parce que fa qualité ap-
proche affez de celle des véritables pinchinas de;
^Toulon.
Q a appelle encore p in c h in a % une forte d’étoffe
p i p
croifée foute de laine, d’une aune de large fur vingt-
une à vingt-deux aunes de long, qui fe tire de Berry
j laquelle n’a d’autre rapport aux pinchinas de
Toulon que par fa largeur, ne devant être regardée
tout au plus..que comme un corda ou grofle ferge
drapée , qui n’eft propre qu’à vêtir des gens de balle
condition. Les pinchinas de Berry font faits pour
l’ordinaire de groffes laines de pays naturelles, c’eft-
à-dire , telles qu’elles ont été tirées des moutons ,
n’ayant point paffé par la teinture.
Depuis quelque temps les fabriquans & les marchands
de France fe font avifés de donner le nom de
pinchina à quantité d’étoffes de demi-aune, de demi-
aune demi-quart, &.de deux tiers, qui né font proprement
que des droguets.
PINÉE. Nom que 1; on donne à une forte de morue
féehe , qui eft la plus eftimée de toutes#
P IN T E . Efpèce de moyen vaiffeau ou mefure
dont on fe fert pour nsefurervle vin, l’eau-de-vie ,
1 huile & autres femblables marchandifes que l’on débite
en détail, même les olives.
L a pinte de Paris, q u i, à ce qu*eftiment les fça-
vans, eft à peu près la fixiéme partie du conge
Romain, fe divifè en deux chôpines que quelques-
uns feptiers ; la chopine eft dedeuxdemifeptiers,
& le demi-feptier contient deux poiffons ,
chaque poiffon étant de fix pouces cubiques. Les
deux pintes font une quarte ou quarteâu que l’on
nomme en plufîeurs endroits pot.
L a pinte de S. Denis en France eft prefque le
double de celle de Paris , ne s’en manquant guères
que la valeur d’un verre, ce qui fait qu’on lui donne
en divers lieux le nom de pot.
L a pinte d’Angleterre eft la plus petite des me-
fures dont on fe fert pour les liquides dans ce royaume
: elle pèle environ une livre d’avoir du poids,
c’eft-à-dire 1 6 onces^ Deux pintes font une quarte
; deux quartes un pot $ deux pots un gallon o\^
broc.
P in t e . Se dit auflî des chofes que l’on a mefurées
avec la pinte. Une pinte d’olives , une pinte d’eau-
de-vie j une pinte de vin, &c.
3 PIPE. C’eft une des neuf efpèces de futailles ou
raiffeaux réguliers propres à mettre du vin & d’autres
liqueurs.
L a pipe qui eft particulièrement en ufàge en Anjou
& en Poitou, eft compofée de deux buflards ou
buffes, ce qui eft égal à deux demi-queues d’Orléans,
de Blois , de Dijon , de Nuys & de Mâcon, qui font,
un muid & demi de P aris, le muid compofé de ® |
feptiers , chaque feptier faifànt 8 pintes, de manière
que la pipe contient 54 feptiers qui font 4 3 1 pintes
de Paris.
On dit aufli une pipe de bled, comme l’on dit ert
d’autres endroits un muid.
En Bretagne la pipe eft une mefure des chofes;
féches, particulièrement pour les grains , les légumes
& autres femblables denrées.
L a pipe enteudue de cette forte contient dix charges
, chaque charge compofée de quatre boiffeaux ,
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ce qui fait quarante boiffeaux par pipe ,* elle doit
pefer fix cent livres lorfqu’elle eft pleine de bled.
Pi p e . Efpèce dé long tuyau délié , fait ordinairement
de terre cuite très-fine , qui fert à fumer le tabac.
A l’un des bouts du tuyau qui'eft recourbé,
eft une façon de petit vafe que Fon appelle le fourneau
o\x la tête de la pipe ,, dans lequel on met le
tabac pour l ’allumer & le fumer , ce qui fe fait avec
la bouche en afpirant la fumée par le bout du tuyau
oppofé à celui du fourneau.
Il fe fabrique des pipes de diverfes façons, de
courtes , de longues, de façonnées, d’unies, de
blanches fans être verniffées, & de verniffées de dif-
« férentes couleurs. On les tire ordinairement ou de
Hollande, ou de Rouen.
Celles de Hollande font les plus eftimées, étant
droites , d’une belle forme & d’une terre très-fine :
il y en a d’une longueur extraordinaire : elles font
envoyées dans des caiffes de fapin avec' de la paille
ou c°ffue bled farazin, pour empêcher qu’elles ne
fe caftent j les caiffes ont coutume de Contenir depuis
quatre jufqùbs à vingt-quatre groffes de douze douzaines
chacune. L ’on prétend que celles qui viennent
en petites caiffes de quatre groffes font moins fujet-
tes à fe brifer.
L a plupart des pipes de Hollande fe font à Gouda
, qu’on nomme autrement Tergoùw. Il s’y en débite
une quantité incroyable.
Les pipes qui fe manufatturent à Rouen, quoi-
■qu’à l’imitation de celles de Hollande , font cependant
beaucoup moins eftimées, la terre en étant plus
groflïère , d’une vilaine couleur , la plupart tortues
& mal formées j elles font apportées dans de petits
caillons de bois de hêtre qui ne contiennent pour
l’ordinaire qu’une groffe jo a y met du foin pour les
mieux confèrver.
Ceux qui font commerce de pipes en gros , les
vendent aux détailleurs fur des échantillons, fans faire
l ’ouverture des caiffes , enforte que celles qui fe trouvent
rompues & caffées relient pour le compte de
l ’acheteur. C’eft un ufage établi parmi les marchands
qui font ce négoce.
Les Turcs fe fervent de pipes de trois ou quatre
pieds de long , plus ou moins grandes , de rofeaux
ou de bois troué comme des’ chalumeaux, au bout
desquelles ris attachent une efpèce de noix de terre
cuite qui fert de fourneau & qu’ils détachent après
avoir Fumé.
Ce qu on appelle un brûle-gueule , n’eft autre
chofe qu’une pipe dont le tuyau a été cafte à cinq
ou fix doigts du fourneau.
Pipe graffe eft celle qui à force d’avoir fervi à
fumer eft devenue d’un brun obfcur prefque noir ;
quelques-uns prétendent que la pipe-graffe pulvé-
xifee & prife dans du vin blanc eft très - fpécifîque
pour le flux de fang. *
PIPOT. On nomme ainfi à Bordeaux certaines
futailles ou barils dans leûjuels on met les miels ;
c / cc 1uon nomme ailleurs u» tier{on. L e toa-
P I T neau de miel eft compofé de quatre banques, ou dp
fix - p ip o ts.
P IQ U É , PIQUÉE. Ce r quoi un ouvrier a
fait de la piqueure. Un fatin p iq u é -, un taffetas
p iq u é , une couverture p iq u é e , un baudrier p iq u é
d’or. quePliqquueféo. isS ef udri td aeusf léît odfefsé sta dche efso iqeu ,e c lo’hmummei dditeé jcaauunfeè
feuftr lteo ubt lanc, de blanc fur le jaune. Ce gros de tours piqué.
fe Ptrioquuvéen. tS d'eanntse nleds ednrcaoprse & d easu tprieqsu éetuofrfeess ddee v elrasi nqeu.i
Un.drap p iq u é , une ferge piquée.
PIQUET. Mefure des grains dont on fe fert en
quelques endroits de Picardie , particulièrement à
Amiens : quatre piquets font le feptier qui pèfe $0
liv. poids de Paris, ce qui fait 12, liv.-f pour chaque
piquet. Sur ce pied il faut dix-neuf piquets j ou
quatre feptiers £ d’Amiens ,pour faire un feptier me-
fuie de Paris.
PIQ U ET TE . Méchant vin , ou qui eftfoible 9 dont on ne fait nul cas.
PIQUEUR E. Ornement que l’on fait fur une
étoffe par compartiment & avec eimétrie en la piquant
& coupant avec un emporte-pièce de fer tranchant.
C’eft auflî un corps de femme piqué par le tailleur
avant'qu’il fojt couvert d’étoffe.
P IQ U O T . E fp è c e de petites dents qu e l ’on mec
aux dentelles & a u x points à l ’o p p o fîte de l ’e n g r e -
lu re .
P IR E TH R E ,P IR E T T E , ou P IR E STR E . R a cine
médicinale qui vient du royaume de Tunis par
la voie de Marfeille , dont on fe fert pour appaifér
la douleur des dents, & que. les vinaigriers emploient
auflî dans la compofition de leurs vinaigres.
hzpitethre eft. une racine de moyenne longueur ,
delà groffeur du petit doigt , grisâtre au dehors ,
blanchâtre en dedans, garnie de quelques fibres 8c
d’un goût âcre & brûlant. L a plante qu elle produit:
a fes feuilles vertes & très-petites & fes fleurs incarnat
femblables à nos marguerites.
' PIS-ASPHALTUM. Afphaltum fofiftîqué êc
mêlé avec de la poix noire.
PISTACHE. Fruit que l’on apporte de plufîeurs
endroits de l’Afie, & particulièrement d’Alep & de
Perfe.
P ISTOLE . C’eft une monnaie de compte qui vaut
10 liv. tournois ; nous navons plus dé pièces de
monnoie de cette valeur y mais il en exifte en divers-
pays étrangers. Voye-ipLA T A B L E DES MOWNOrES.
PITE. Monnoie imaginaire qui eft le quart d’un
denier tournois ou la moitié d’une maille ou obole. La:p ite fe divifè en deux femipites.
Pite. Efpèce de chanvre ou de lin qui fè trouve
en plufîeurs endroits de l’Amérique équinoxiale ,
particulièrement le long de la rivière d’Orenoe. Ce
chanvre eft beaucoup plus long & plus blanc que
celui qui croît en Europe, & ne fe pourrit pas fi fatalement
3 l’ea%