
ne tranfportent dans les pays étrangers, même les
plus éloignés ; ou que les vaiifeaux étrangers ne
viennent eux-mêmes charger dans plufieurs ports du
royaume.
Les lieux où les vaitTeaux François vont le plus
ordinairement porter leurs vins , font entr’autres
les villes de la mer Baltique & du nord, les ifles
Antilles Françoifes & les autres colonies que la
France a dans l’Amérique ; les côtes d’Italie j T unis,
A lg er, quelques autres endroits de la Méditerranée,
& dés côtes d’Afrique. .
L e s négocion s F ran ç o is q u i entreprennent le c om m
e rc e de la m e r B a ltiq u e du nord & de l ’A m ç r i-
q u e , font le p lu s fouvent l’ armement & la c a rg a i-
fo n de leu r s na v ire s à B o rd e au x , à la R o c h e l le , à
N an te s & à R o u en -, le s p ro v en çau x qui font le u r
n é g o c e fu r la M éd ite rran ée cha rgent à M a r fe ille &
à T o u lo n , & dans qu e lq ue s pe tits p o rts de le u r
p ro v in c e .
Les vins qui fe portent aux ifles Françoifes, y font
envoyés pour la plupart par les marchands de. Bordeaux,
delà Rochelle & de N antes; les Normands
& les Flamans s’adonnant plus volontiers au commerce
du nord.
Quoique ces tranfports & ces envois de vins de
France que font les marchands François .par les vaif-
feaux de la nation , foient très - eonfîdérables, il
eft certain qu’ils n’approchent pas de la quantité que
les: étrangers viennent eux-mêmes-en enlever tous
les ans. .
Les Anglois , les Ecoffois, les Irlahdois , les
Hollandois , les Flam ans, les Hambourgeois & les.
Prufliens , font, dans le te ms de paix , les nations
qui envoyent le. plus de vaiffeàux enlever des vins
François; mais quand la guerre eft déclarée entre
la Frahee, l’Angleterre & la Hollande, les Danois
& les Suédois, suis font neutres, ont coutume de
fe joindre aux Hambourgeois pour faire ce négoce,
foit pour eux , foit pour les peuples que l’intef-
ruption du commerce empêche d’être reçus dans les
ports de France.
C ’ eft o rdin airement à B o rd e au x , à la R o c h e lle ,
à N an te s & à R o u en que le s é trangers viennent charg
e r le s vins de F ra n c e .
Les vins de la rivière de Nantes n’étant gu ère s
bons qu’à brûler, la plus grande quantité de ceux
qu’on y charge pour l’Angletérre , l’Ecofle , l’Irlande
, la H o lla n d e la Flandre , la mer Baltique ,
le Nord , les ifles Françoifes de l’Amérique & les
colonies que la France a dans Je refte de ce grand
continent,' fe tire par. la rivière de Loire , de
T ouraine, d’A njou, de Vauvray , du pays Blai-
fois & d’Orléans. On y charge suffi dzsyins de l’ifle
de Rhé.
‘ "Les.vins d’ A n jo u , q u i font la p lu p a r t b lan c s &
d’ a ffe z b onne qua lité , fe mettent en p ip e s de 60
ve ltes , o u en bariq ue s lo n g u e s de tro is p ieds qui
ne contiennent que trente v e l t e s , chaque velte_de
q u a tre p qts. A l ’éga rd des vins N an to is qui font
à p £u p rè s , de la co u leu r d e c eu x d’A n jo u , mais
d’une b ien mo ind re q u a li t é , le p eu qui s ’ en enle ve
fe vend en b ariques courtes qui n’ont que d eux p ied s
d em i, mais q u i font de trente - d eux à trente-
tro is veltes .
L e s vins q u i fe cha rgent à B o rd e au x fe re cu e illent*
partie dans la fénéchauffée de cette v i lle , p a rtie
dans ce lle de Ç ond om & dans l’A g e n o i s , & p a r tie
dans la gén é ra lité de Montaùban & dans le L a n gu
ed o c . A u t r e fo i s , quand le s années étoient bonnes
& qu e le com me rce étoit ouvert av e c le s A n g lo is
& le s H o lla n d o i s , i l s’ en enlevoit fouvent ju lq u ’a
q u a tre -v in gt & cent m ille tonneaux. L a b a riq u e de vin de B o rd e au x doit* contenir n o p o ts com p r is
la l ie , & doit p é fe r 500 l iv r e s , & le tonneau deux
m ille .
L e traité d e 'c om m e r c e q u i vient d’ être co n c lu
entre la F ra n c e & ^ A n g le te r r e , & p a r le q u e l le s
droits , des vins F ra n ç o is font réduits à moins d e
la m oitié de ce qu’ils étoient autrefo is à le u r en tré
e dans l a G r a n d e - B r e t a g n e , augmentera fans -
doute confidérablemënt l ’e xp o rta tion de nos vins.
L e s A n g lo is tirent aufli des vins de la ba ffe -
N a v a r re 8c du B é a rn , p a rticuliè remen t de ceux dé là
fénéchauffée de M o r lao s qu’ils ne trouvent pa s moins
bons qu e le s m e illeu rs qu’ils prennent à B o rd e au x ,
N an te s & la R o c h e lle .
L e s autres vins de F ra n c e p ro p re s au x A n g lo is
& qui fe re cu e illen t dans x le coeur du ro y aum e ,
font c eu x de Mantes , de B o u rg o g n e & de Champ
agn e qu’ils chargent à R o u en , à D u n k e rq u e &
à C a la is . T o u t e s ce s qualités de vins q u i conviennent
au x A n g lo is , conviennent aufli aux H o lla n d o i s ;
mais ces derniers en enlevent in comp a rablement
d avantage.
M id e lb ô ü rg a toujours p a fTépour l ’ étape des vins
qu e le s H o llan d o is viennent cha rge r dans le s p orts
de F ra n c e ; A mfterdam & Ro te rdam en fontneanmoins
p re fq u ’ auflî bien fourn is qu e M id e lb o u rg p o u r ne
pa s dire m ieux .
D e s vins que le s A n g lo is & H o llan d o is vienn
en t ch a rg e r en F ran c e - , il n’ y en a qu’ une p a rtie
qui fe Confomme che z eux ; le re fte fe it à le u r
comme rce du N o rd & de la m e r B a ltiq u e , & a
tranfp o rte r dans leurs co lon ie s & dans le s ifles de
l’Am é r iq u e .
H am b o u rg eft une des v i llé s du N o rd ou il fe
fait un p lu s g rand n é g o c e ’ des vins de F ra n c e ; i l
1 s’ y -en débite p a r an environ fïx à fep t m ille barique
s , p re fqu e toutes de b la n c s , dont le s H am b
o u rg eo is viennent eux - mêmes , comme on 1 a
d i t , eh en le v e r une p a r t ie à N a n t e s , la R o c h e lle 8c
B o rd e au x ,
L u b e c - , ‘K o i i i fb e r g , R i g a , R e v e l & N e r v a , &
, fur-tout P é te r fb o ü rg , en confomment d a v an ta g e ;
le s vins p o u r c e s fix v ille s doivent être çla ire ts &
I d oux .
L e s vins de F r a n c e qu e l ’on p o r te à B r em e ,
doivent être blanc s & v ig o u r e u x , te ls qu e c eu x
d’A n jo u , de C o ig n a c & du haut p a y s de G u y e n n e ;
c eux qu ’on p o rte à D an tz ic ne font qu e p o u r la
P ru fle
Prcifle, les vins de France étant peu eftimés dans le
refte 4e la Pologne , & les Polonais leur préférant les
vins Hongrois.
A A r ch an g e ! on n’aime que les vins de Bordeaux
& .d’Anjou, que leur portent les Anglois &
les Hollandois j particulièrement ces derniers, qui
en ont toujours leurs celliers bien fournis. Il en faut
les trois quarts de rouge, & feulement un quart de
blanc.
L a Norw,ege,& le Danemarck confomment mille
a douze cent tonneaux de vins de France ; il en
faut davantage pour la Suède.
Les droits d’entrée qui fe payent pour le vin dans
toutes ces villes du Nord &. de la mer balcique font
differens fuivant les lieux , dans <quelques - uns peu
çonfiderables, dans d’autres médiocres & dans quelques
endroits exceflifs.
. A Bremen oa paye feulement un & demi pour
cent ; a Hambourg à peu-près de même pour le
fond du dro it; mais outre cela une richedale par
left pour la décharge, & quatre fols.encore par left
à Stade au profit de l’éleéteur de Hanovre.
A Lubec les droits "font encore moins forts, ils
xx€font que de trois quarts pour cent; à Copenha-
gue la^ barique de vin paye fïx richedales deux
tiers ; à Elfeneur trois pour cent de l’eftimation ;
en N orw ege , fïx richedales aufli par barique; à
Stokolra 6p richedales par tonneau ; à Riga & dans
les autres ports d e là domination R ufîe, les droits
qui etoient aflez forts viennent d’être modérés par
le traité de commerce conclu entre la France & la
Ruflie.
Ce qu’on a dîtjufqu’ici du commerce des vins de
France qu’on envoie à l’étranger, ne regarde que
le. commerce qui s’en fait par mer. Celui qui s’en
fait par terre, quoique moins confidérable, ne laiffe
pas cependant de l’être beaucoup. C’eft par cette
voie que la Flandre en tire quantité de Champagne
& du Soiffonnois , & que les Suiffes en tirent
beaucoup de Bourgdgne & du Languedoc : enfin
c eft pareillement par terre que l’on conduit en
Allemagne quantité de ces derniers , comme en
Savoye & en Piémont beaucoup de ceux de Provence.
On peut aufli mettre au nombre des vins François
dont le commerce eft confidérable avec les
etrangers, ceux du Barrois & de la L orraine, def-
quels les Liégois, les Luxembourgeois & les maï>
-chands de w « des pays-bas enlevent année commune.
jufqu’à trente mille pièces.
Les vins deftinés à l’étranger| traverfânt Paris,
& y paflanc, comme on dit, de bout , ne font point
fujets aux droits d’entrée, en juftifiant par le marchand
ou voiturier, de leur lettre de voiture en
bonne form e, & en fourniflant caution aii bureau,
de rapporter certificat des lieux où le vin aura été
embarqué, & du payement des, droits de fortie. A
1 egard du droit de 14 f. par muid , nommé droit
d augmentation , il fe paye même pour le vin qu’on
traniporte hors du royaume , fi c’eft par eau., au
Comment. Tome l l l . Part, IL
port de-la dernière ville où ce droit a cours , 8c
fi çeft par terre, au bureau de la frontière.
D roits perçus fu r les vins.
« Au tarif de r 664. les vins d’Efpagne , des Canaries,
de Madère & autres pays-étrangers, excepté
ceux ci-apres, doivent à l’entrée des cinq groffe«
fermes , par pipe ou botte, 10 1. ».
« L a pipe ou botte contenant un demi-tonneau
& le tonneau trois muids de 144 pots chacun, me-
fure de Paris, le muid de ces fortes de vins paye:
6 liv. 13 fols 4 den. ».
« Les vins de Rancio, Chipre , Capelinto, Alicante
, Barcelone , Xérès, Pakaret, Malaga, Catalogne
, F a y a ï , Lifbohne , Italie , Gênes & autres
lieux, font ftijêîs aux mêmes droits ».
« D’après le même tarif le v in m ü fca t doit feulement
par pipe ou botte, 8 L , ce qui fait par
muid , 5 1. 6 f. 8 d. »
« Celui de Frontignan. eft dans le même cas , en
conféquence de la déeifion du eonfeil à a 26 fu ia
1 7 1 4 . » j
« Le vin de Lorraînë& autres pays étrangers entrant
dans les cinq grofles fermes, doit au tarif de
16 6 4 , par queue, qui contient moitié d’un tonneau,
y liv. »
« Ceux de l’ifle de Rhé ne doivent que le même
droit, pourvu qu’ils foient accompagnés d’une expédition
du bureau des fermes qui affûte l’origine
defldits vins » . .
« Ceux du comté Nantois, entrant par terre dans
lesparoiffes de Torfbn, Montaigu, Rouffaij le Ro-
mage & autres lieux dépend ans du.Poitou ou de
l’Anjou , acquitent, d’après l’arrêt du 2 mai 1 7 5 2
pour droits d’entrée, de fubvention par doublement
& de jauge & courtage , par tonneau contenant trois
muids , 18 1. 13 f. 6 d. »
« Ceux qui y font tran(portés par la riviere de
Lo ire , payent feulement 7 J. iy -fl ^ d. »
« Les vins de Gafcogne, Gaillac & Cognac venant
dans les cinq grofles fermes , doivent fuivant le
tarifée 1664, 5 1. par tonneau, ce qui fait par muid
1 1. 13 f. 4 d. ».
« C e lu i du F o r e z aeq u ite le même d r o i t , ainfi
que c eux de C ah o r s , B o rd e au x ; B a yo n n e , S a in tes
, R o c h e fo r t , M a r fe ille , de la P ro v en c e du
L a n g u e d o c & du R o u f l i l lo n , à l ’ e xception du v ia
riTufcat, d’ ap rè s une déeifion du eo n fe il du 19 n o vembre
17 6 8 » .
« Les vins.. dtv Dauphiné , du Languedoc & de
la Provence deftinés pour Paris , quoique empruntant
le paffage ’de L yo n , y font exempts des droits
de douane & d’entrée , à la charge qu’a leur arrivée
dans cette ville, ils prendront un acquit à caution.
Arrêt du 24 janvier 174T, &c. »
.«Tout vin fartant des cinq greffes fermes pour entrer
dans une province étrangère ou paffer à l’étranger,
doit, fui vaut de tarif de 16 6 4 ,p^r tonneau qui fait
trois muids mefure de Paris 5 favoir en fort an f par
L U . I J