
palier la mer ou le conferver j le vin c o llé , celui
où on a mis de la colle de poiflon pour i’éçlaircir :
le vin' de teinte , de gros“ vin avec lequel on ceint
les vins qui pèchent en couleur ; le vifi qui fenc
le feft » celui à qui quelque douve gâtée a donné un
mauvais goût : du vin de jj&peau , eft celui qu on
a fait palier pour î’écllMtyL ou l’adoucir fur des
copeaux de bois de hêtre"’: 8c enfin du vin de
râpé, celui qu’on jette fur un râpé de raifin. Voy.
' R Â P E . L a lie du vin eft le fediment épais qui refte au
fond du tonneau , lorfque le vin après avoir été
quelque temps en repos , eft entièrement tiré. La
bailfière eft le vin un peu au-deffus de la lie, qui
s’aigrit & s’évente, & qui n’eft plus potable. Ce
font les maîtres vinaigriers qui font le négoce des,
baiffières & des 1res de v in , qui les prefïèiît pour
eu faire du vinaigre , & qui Je réduifeat en pains
pour les vendre. Voy• l i e & v i n a i g r i e r .
O n appelle bratv.de-vin, de l’eau-de-vie comm
une; & efprit de vin, de l’eau-de-vie reftifiée.
Voy. E A U -D E -V IE .
V in . Se prend aufïï quelquefois figurément. On
dit.: un pot de vin, pour lignifier une f o m m e qu’on
convient de donner en paftànt un marché , un bail,
pu quelque autre convention de commerce , au
, deïïu's de la fomme principale dont on eft convenu.
Voy. POT DE V IN .
L ’on dit au fit : le vin des gSrçons, pour dire,
.une petite gratification qu’on donne aux compagnons
quand Ton eft content de l’ouvrage que. le
maître a Fourni. Cette forte de gratification s’appelle
vin , parce qu’ordinairement elle "fe dépenfe
ë n "vin au cabaret. Voy. g a r ç o n s .
O n appelle m a r c h a n d de vin , non-fèulement
xeux qui vendent & achètent du vin en g ro s, mais
encore ceux qui le débitent en détail, comme les
cabaretiers & taverniers.
Les courtiers de vin font ceux qui goûtent les
vins arrivans fur l’étape , ou qui adreflent les acheteurs
aux vendeuis.
Les jurés vendeurs de vin font dés officié!s .qui
reçoivent les deniers de la vente des vins , & qui
en répondent, ouïes avancent aux marchands,.
Les jaugeurs de vin, ceux qui jaugent les tonneaux
de vin , arrivant fur les ports pour en fçavoir
la capacité & continence.
Les déchargeurs, de vin font ceux qui font la
décharge des vins achetés par les bourgeois hors
des bateaux,
Les jurés erreurs de vin , ceux qui annoncent les
vins qui font-à vendre.
Enfin Igs gourmets de vin , ceux qui go,tâtent -les
vins pour juger de leur bonté.
Commerce de vin
Toutes fortes de climats 8c de terroirs n’étant
pas également propres à la culture des yigaes ,
& le vin étant devenu comme d’une eïpèce de
nécefiité pour la boifibn dés hommes , fur-tout
parmi quelques nations'd’Europe, l’ on ne doit pas être
furpris que le commerce des vins dans cette partie du
monde foie fi cotïfîdérable. Mais fi en général les vins
font un fi grand objet de négoce, on ne peut disconvenir
que ceux de France ne fôierit pour l’a'oo'ndance,
pour la bonté, ainfi que pour le débit , bien au
defïus de tous les autres. On va doncparler d’abord
du commerce des vins François, & l’on parlera
enfuite de celui des vins étrangers.
L ’on peut confidérer le commerce des vins de
France de deux. maniérés ; l’une par rapport à la
■ confqmmaùon qui s’en fait dans l’intérieur du royaume
; & l’autre par rapport à ceux qui s’envoient,
o.ü qui fe transportent au 'dehors. On fera de lu a
& de l ’autre des fe étions' différentes..
Commerce des vins de France au dedans dtt
■ royaume.. |
L e commerce des vins au dedans du royaume ,
particulièrement de ceux qui .viennent à Paris , eft
un objet d’une telle importance, qu’on le compte
pour une des fources abondantes qui fournifleot
aux befoins de l’ état-, & qui ne font que trop connues
fous le nom d'aides,grojjes fermes• de gabelles & de cinq ■ Pour- régler .ce commerce ., & fixer les droits qui
en doivent revenir au r o i , il y a quantité d’édits, de
déclarations & d’arrêts du c o n f e i lm a i s particulièrement
une ordonnance de Louis X IV donnée i
Fontainebleau au mois de juin 1 6 8o.
Par cette ordonnance, la vente des vins eft de
deux fortes, la vente en gros & la vente en détail.
L a vente e n gros eft celle qui fe fait en muids-,
demi-muids , queues, demi-queues , pipés , banques
& autres tels vaHîeaux luivant les lieux & les
ufages. L a vente en détail eft celle où Ton débite les vin en petites mefures , comme pintes , chopines,
demi-feptiefs.’, &ç.
Dans lé fens de l’ ordotmatice , ces deux ventes ,
: e ü g r o s & e n d é t a i l , n e d o iv e n t s’ e n t e n d r e q u e
r e la t iv em e n t a u x droits- q u i fous d û s a u r o i p o u r
l ’ u n e & p o u r l ’ a u t r e :î d a n s u n a u t r e fe n s o n p e u t
le s p r e n d r e p o u r la p r o fe f iio n d e s m a r c h a n d s d e v in , 'dont le s u n s fo n t l a v e n t e d e s vins e n g ro s ,
fa n s l a p o u v o i r f a i r e e n d é t a il , & le s a u t r e s le s
v e n d e n t e n d é t a il fan s a v o i r p e rm i f l io n d e le s
v e n d r e e n g r o s : m a is o n p a r l e a i l le u r s d e c e s d e u x
e f p é c e s d e m a r c h a n d s d e v i a . Voy. m a r c h a n d d e
V IN , Ç A B A R E T IE R , A U B E R G IS T E & H O T E L IE R .
Tout vin. qui fe vend en gros dans les généralités.,
villes & lieux où les aides font établies ., doit
au roi le droit appelle droit de gros , qui fe paie à
rai fon du vingtième du prix de la vente & tout ryin réputé vendu en gros , non-feulement à
l ’égard de la première vente , mais encore autant de
fois* qu’il eft revendu , donné en paiement ou en
échange, de vin à vin.
L a vendange non encore fo u lé e ni pi-effarée , fi
e lle fe v e n d , p a ie auffi le d roit de g r o s , m ais fur
le p ied de deux muids de vin p o u r trois muids de
vendange.
L e vend eur eft tenu de. dé c lare r le vé r itab le
p n x de la vente de fon yin p ou r en p a y e r f e g ro s
fans deduébon d e ., fu taille s , vo iture , & c . & en
cas de fau fle d é c la ra tion , le commis p eu t p ren d re le vin p o u r le p r ix d é c la ré . . T , ’
H y a des p e rfo n n e s , des g é n é ra lité s , des p r o v
in ce s & des ville s , bourgs & . v illa g e s , q u i ne fom
po in t füjets au d roit de g ro s p o u r la vente de leur vin. O n p eut lire p o u r ces e xcep tions le titre ç>
des d ro its de g ro s fu r le vin , de l’ o rdonnance de 1680'.
L e s droits qui fo n t dûs au ro i p o u r la vente du vin en detail fe nommo ient anciennement droits de
huitième & $ augmentation ■ mais d epuis l’o rd o n nance
ils fe pa ient fous le nom de droit réglé.
Ce droit eft de d eux fortes l’ un de c in q liv re s
huit fo ls p o u r chaque rauid'de vin m e fiire de P a r i s ,
vendu a p o t l ’ autre de fix liv re s quinze fo ls p o u r
ce lui vendu à a filer te. O n e x p liq u e ces te rme s à
le u r a r tic le . I l 'y a néanmoins des géné ralité s y é le c tions
& v ille s o ù ce s droits font moins confidé-
rab le s ; quelques-uns ne p a y an t qu e cent fo ls tant
a^pot qu’ a a ffie t t e , d’ autreS trente-trois fols ; &
a autres feulement ving t-huit fo ls ; fu r q u o i on peut
lire l ’a rtic le 2 du titre 1 des d ro its d.e d étail fu r le
L e s vins de liq u e u r , fo it du c rû du ro y aum e ,
fo it venans des p a y s étranger s , ven d u s ' à p o t ou à
affiette , p a ien t de droit de- détail .quinze liv re s p o u r
muid.
T o u t vendant vin e n -d é ta il, avant de commen ce r
fo n débit , doit d é c la re r au, b ureau non-feulement
t - a ùeffein de vendre , mais encore ce -
lui^qu il a en fa .p o fie ffio n , & de p lu s s’i l eft de fon
c ru o u d a cha t , & fi c ’ eft à p o t du à affiette qu’ il
entend le vendre. Il-e ft pare illemen t tenu ap rè s fâ
déclamation faire , de mettre un bouchon ou enseigne
a la p orte o ù doit fe fa ire le débit d e fon vm.
^Lès- vins m arqués p o u r le d é r a îl ne peuvent être
vendus en g ro s ni e n le v é s , qu ’ils n ’aiént été démarqués
p a r le s c om m i s , non p lu s qu’ au cu n rem -
P -age fe ; fa ire fur l é s : tonneaux m arqué s ou d é-
marqués^; fans le s y a p p e lle r ,, & le faire, e u le u r
p re fence .
L e s râpés de cop e au font abfolument défendus,
au x d etailleurs fous p e ine de confifcation & d’amende
; & c eu x de raifin feulement permis à pro p o r tio n
d u n e certaine quantité de vin a c tu e llem en t dans
leurs c a v e s .' Voy. r a p é . ’
O n ne p a r le p o in t ic i des: autres conditions p o r -
téës p a r l a même o rd o n n an c e , & qui regardent les
hoteliers., taverniers & cabaretiers , en étant traité
a leu r a rtic le où l ’on p eut a vo ir re cour s.
O n ne peut faire, en F ran c e aucun achat de vin,
m ^’ en le v e r d’ un- lie u ou d ’une v i lle en une
. autre , ap rè s l ’ a v o ir acheté ; non p a s même le tranf-
.p o r t d’ une maifen à une autre maifon voifine , quand
c e ne fé ro it que p o u r l ’encav er p lu s com m o d ém en t,
fans a v o ir obtenu, du fe rm ie r des aides ce q u ’on
a p p e lle un conge, c ’ eft-à-dire , une p e rm iffion d ’ en-
faire le tranfpo rt.
L e co n g é qui fe dëiuae p o u r feulement le dé-^.
p la c e r , fans q u ’ il y ait eu de vente , fe n omme congé de remu âge. V oy . c o n g é .
E n fin , il eft défendu, à tous marchands de v in ,.
tant de P a r i s , que fo r a in s , d’ en fa ire & en tenir
magafins dans l ’ étendue de tro is lie u e s de là v i lle ;
ce qui s entend auffi de toutes le s; antre s v i lle s du
.ro yaum e où i l y a des .étapes établies- pour- le s
fvininasn. cVeso.y e i L'art. A id e s au Dictionnaire des'
O u tre l’ordonnance des A id e s de i t f8 o , q u i quoi«-
que g én é ra le p o u r tout le ro y aum e , femb ie p a r ticu
liè re p o u r la v i lle de P a r i s , fu r - to u t 'p o u r ce
qui re g a rd e le s entrées *du vin , les entrep ôts 8c le
com me rce qui s’y fa it erf g ro s & en d é t a i l , cette
cap ita le a enco re P ordon nance de la v i lle de. 16 7 2 ,
q u i en fep t chap itre s , qui font le s 8 , £>, r o , i r ,
ü , iy 8c 1 4 , ré g ie non - feulement la- p o lic e & le
com me rce des vins qui arr ivent fans ce fie dans
cette g ran d e v i lle de toutes le s p ro v in c e s , mais
encore le s fonétions des. juré s -v en d eu rs & contrô leu
rs de vins , des juré s -co u r tie r s v des ja u g e u r s ,.
des maîtres- d é ch a rg eu rs & des juré s - c r ie u r s de* vins'.
• O n p eut v o ir à leu r s p ro p r e s a rtic le s le s fo n c tions
dé tous ces., o ffic ie rs , & la d ifc ip lih e qu ’ ils
doivent ob fe rv e r.
Plu fieu r s v ille s de F ra n c e s ’étoient emparées du>
m o n o p o le des vins ,• c ’ e ft-à -d ire qu e le s hab itans;
de ce s v ille s étoient parv en us à ob tenir des lo ix
q u i afiuro ient le débit- e x c lu f if de leu rs vins, en
écartant- toute con cur ren ce . L e s habitans des e n virons
, q u o iq u e p o fle fleu rs de vins de même q u a i •
lïté,.. ne p o u vo ien t en am ene r dans ces v ille s q u e ’
lo r fq u ’i l n’ en re fto it p îu s à vendre aux citadins ,
o u 'd u moins qu ’à des ép oque s où ils é toien t fu p --
p o fé s le s a vo ir vendus.
C e tyrannique p r iv ilè g e - c o n t ra ire 'a u d ro it natur
e l , àvo it des influencés trop funeftes à la culture '
& a la p ro fp é r ité des p ro v in c e s où i l fubfîftoic, 8c
meme à la rich e fie g én é ra le de l ’état p o u r ne p a s •
•être un jo u r fiijet à la fu p p re fiîo n . A p e in e eu t-iL
été dénoncé au miniftre des finances , cho ifi p a r
L o u is X V L » à fon avènement au trône , qu e c c t
h omme d é ta t , d o n r on a juftement vanté îa paffion
p o u r le bien p u b lic & le s p r in c ip e s p o u r la lib e r t é ,,
fif r e n d r e ,, au m o is d’avr il 1 7 7 6 , un édit d ign e '
d’être rem arq ué . Voye% cet édit au mot b a ^n v in
t. 1 , p . 2 0 7 ;
Commerce des vins de France-avec les étrangers.
I l n’y a guières de v'ns de F r a n c e , fe r - tout
des- m e ille u re s q u a li té s , que le s vaifieaux François»