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Pour être re’çu maître de vaijjeau , il faut jufti-
fier avoir navigé pendant cinq ans & fubir un examen
fur le fait de la navigation en préfence des
officiers de l’amirauté.
Les maîtres de vaijjeaux doivent être en per-
Tonnes dans leurs bâtiraens lorfqu’ils- fortent de quelque
port , havre, ou rivière , & ils ne les doivent
point abandonner pendant le voyage pour quelque
danger que ce Toit, fans l'avis des principaux officiers
& matelots qui font dans leur bord.
C’eft le propriétaire du vaifleau qui commet le
maître, c’eft l'e maître qui forme lequîpage , qui
choifit & loue les pilotes , contre-maîtres , matelots
& compagnons : cependant fi le propriétaire et oit
dans le lieu où Ton équipe le vaifleau, en ce cas
c.e choix doit être fait de concert entre le proprié- I
taire & le maître.
Chaque maître de vaijjeau&8& tenu d’avoir un
livre journal coté & paraphé par l’un des principaux
intéreflcs au bâtiment, fur lequel il doit écrire-
le jour qu'il a été 'établi, le nom des officiers x&
matelots- de l'équipage , le prix & les conditions de
leur engagement, le paiement qui leur eft fait, la
recette & dépenfe concernant le navire , & généralement
tout ce qui regarde le fait de fa coramiffion :
cependant lorfqu’il y a un écrivain chargé de tenir
rjl’état de toutes ces chofes, le maître eft difpenfé de
ce foin.
Un maître de vaijjeau convaincu d’avoir livré
aux ennemis, ou d'avoir malicieufement fait échouer
ou périr fon bâtiment , doit être puni du dernier
fupplice. Livre 2 du titre 2 de Vordonnance de la
marine du mois d'août 16 8 1. Voyez navire. On
y explique , comme à un lieu plus convenable ,
quantité de chofes qui concernent les obligations &
les devoirs des maîtres de va ijje a u , & Ton y entre
dans un détail plus circonftancié de plufieurs qu’on
n’a rapportées ici qu?en abrégé.
Les provifions & les uftenfîles d’un maître de
va ijje a u , foit qu’il foit tenu de les fournir lui-même,
foit qu’il doive en être fourni par fes armateurs ou
marchands, font ; fçavoir pour les provifions:
De la roufine , du goudron , du fu if, de l’oing,
des feuilles de fer blanc, des peaux de mouton , des
fils de voile , des peaux de vaches , des feuilles
de corne , de la chandelle , ou de cire , ou
de fuif , de l’huile , du coton filé & du noir en
baril.
A l’égard des uftenfîles , il lui faut des pelles
ferrées , des pelles de bois , des pegoux , des mannes
, des efcoppes , des fcillaux', des haches, des
huilières , des efpiffoirs , des grapins , différons
crocs , une drague , une chaudière à goudron , des
caponières , des elles -, des lanternes , des émeril-
lons, des barres à prifonner, des cadenats & des
lampions.
Maître valet. C’eft un homme de l’équipage
/d’un vaifleau , qui a foin de diftribuer les provifions
de bouche. Son pofte pour cette diftribution eft
l’écoutille, qui eft entre le grand ruât & l ’artimon.
M AL_
On peut voir, à l’article de l'invent dire d’arme«
mené, les uftenfîles qui font néceïïaires au maître
valet. Maître valet d’eau. Celui qui diftribue l'eau.
Dans les moindres vaiflèaux , une feule perfonne fait
lès deux fonctions. Maître de hache. On nomme ainfi fur les vaif-
feâux l’ouvrier qu’on nomme ailleurs charpentier.
On peut voir a 1 article cité cUdeffus , les uftenfîles
que le charpentier doit faire embarquer avec lui
pour travailler de fon métier. Maître de grave. C’eft celui qui ordonne aux
échafaux , & qui a foin de faire féchèr le poiflbn en
Terre-Neuve. Maître. Chez les marchands & manufacturiers ,
fe dit de ceux qui ont droit ou privilège de tenir
boutique ou magafin pour vendre des étoffes & des
marchandifes ou pour travailler à eu fabriquer.
V'oye^ jurandes. Nul ne peut être reçu maître,
ou marchand, s'il n’a fait ton apprentiflàge & le
fervice chez les maîtres.
Maîtres des fonts. Ce font des &Jficie>s établis
fur les rivières pour faciliter le paitage des bateaux
par deffous les arches.,
Maîtres des periuis. Ce font pareillement des
officiers de rivières qui font chargés de paffer les
bateaux par les pertuis & paflages difficiles : on les
appelle affez ordinairement châbleurs. Les uns 8c
les autres ont des aides.
MAITRESSES. Elles font dans les communautés
de marchands & ouvrières ce que font les maîtres
dans celles des marchands & ouvriers.
I MAKELAER. L ’on nomme ainfi en Hollande ,
& particulièrement à Amfterdam, cette efpèce d’entremetteurs
foit pour la banque , foit pour la vente
des marchandifes , qu’on nommoit autrefois à Paris
courtiers , & depuis quelque temps agens de banque
& de change.
MALDÈR, ou MULDER. Mefure de continence
pour les grains , dont on fe fert en quelques lieux
d’Allemagne 3 trois malders font deux feptiers de
Paris; ' ^
Le malder eft auflî en ufage dans plufieurs lieux
d’Alface & des pays voîfins. ■ *
A Landau, le malder de froment pèfe 174 flv.
poids de marc , de méteil 175 & de feigle 17^
liv. L e malder ou maldre de Landau contient 11;
boifleaux §- mefure de Pans.
A Neuftat, le malder .de froment pèfe 18 6 liv.,
de méteil 18 4 , de feigle 170*
A Philifbourg , le malder de froment pèfe 8
l iv ., de méteil 1 61 , de feigle 154 > & d avoine
108. y
A Hambourg & Bitehe, le malder de froment
pèfe 300 liv. de méteil 298 , de feigle 280.^
A Keiferloutre, le malder. de froment pefe 16 $
liv., de métejT 160 , de feigle 158.
A Mont-Royal , le malder de froment £>èfe
Jiy>, de méteij 3 2.4, 4e feigle } 1
- ATrêv es, le malder de froment pèfe 301 liv.
de méteil 300 , de feigle 268, d’avoine 183.
A Thionville , le malder de froment pèfe 302.
liv ., de méteil 207 , de feigle 193 , d’avoine 148.
A Luxembourg, où on le nomme malter; celui
Se froment pèfe 2.95 liv. , de méteil 292 , de feigle
275 & d’avoine 230.
Toutes ces*' évaluations du malder font faites au
poids de marc.
MALLE . Efpèce de coffre de bois rond & long ,
mais plat par deffous & par les deux bouts, couvert
de cuir , dont Ton fe fert pour mettre des hardes
que Ton veut porter en campagne , foit pour la
guerre , foit pour le voyage.
Suivant les ftatuts des maîtres çoffretiers-malletiers,
1 es.malles doivent être de bois de hêtre neuf & fans
ourdiffure , dont les joints foient au moins éloignés
d’un pouce , bien cuirées par-tout d’une bonne toile
trempée' en bonne colle & fuffifante : le cuir qui les
couvre doit être de pourceau ou de veau , pafle en
alun & tout d’une pièce 3 elles doivent être ferrées
de bon fe r , blanc ou noir , avec plus ou moins de
bandes fuivant leur grandeur 5 les couplets & ferrures
doivent être pareillement bien conditionnés & de
force requlfe.
MALLEMOLLE. Mouffel ine ou toile de coton
blanche , claire & très-fine, dont la pièce contient
16 aunes de longueur fur trois quarts a cinq feize,
fept huit 8c quinze feize de largeur , qui eft apportée
des; Indes Orientales , particulièrement, de
Bengale.
Il y a une autre efpèce de mallemolle que' Ton
.appelle tarnatane, qui eft à peu près femblable en
qualité à ^ celle qui vient d’être décrite , dont la
„pièce a feize aunes de long fur fept huit â quinze
feize & une aune de large j elle vient auflî de Renies
dDLoiiams, lont toutes dilîerentes mouiieimes auxquelles
on. donne auffi le nom de mallemolles.
Dans les ventes de toiles d r coton que la compagnie
des^ Indes Orientales de Hollande a coutume
; de faire à l'arrivée de fes vaiffeaux, les mallemolles
font diftinguées en mallemolles à fleurs, en malle-
.molles fines & .en mallemolles ordinaires.
Les lots ou canelins des deux premières efpèces
dont de . 5 5) pièces, & les canelins des mallemolles
„.ordinaires de foixante. M allem olles. Ge font auffi des mouchoirs ou
.fichus de moufleline des Indes , quelques-uns rayés
d or & de foie , d’autres feulement d’or, & quelques
autres Amplement bordés d’or.
M A L I . Les AngloisKappellent ainfi le grain germe
avec lequel ils braffent les différentes fortes de
bières qu’ils font.
i>A^°finie P °U1 ^llPP^er au défaut des vins que 1 Angleterre^ cette ifle d’ailleurs fi abondante, ne
produit point, -on y fait quantité de cette boiffon
qui en tient lieu , l’impôt fur le malt eft toujours
un des fonds des plus affûtés des fhbfîdes; que
le parlement accorde pour les befoins de Tétât.
MALVOISIE. Vin grec qu’on tire de quelques
ifles de l’Archipel. Celui de Candie pafle pour le
meilleur. On appelle auflî' malvoijie t du vin mufeat
de Provence qu’on fait cuire jufqu’â ce qu’il foit réduit
aux deux tiers.
MAMOTBANI. MouJJelines ou toiles de coton
blanches , fines & rayées qui viennent des Indes
Orientales. Les plus belles fe tirent de Bengale. Les
pièces ont huit aunes de long fur trois quarts à cinq
fix de large.
MAMOUDI. Monnaie d?argent, qui a cours en
Perfe, & en plufieurs lieux des Indes Orientales. J7*.
LA TABLE DES MON N OIES.
MAMOUDIS. Toiles peintes qui fe tirent des
états du grand mogol par Surate. Mamoudis. Ce font auflî des toiles blanches
8c fin e s qu’on apporte de la Mecque à Smirue. Elles
font du nombre des càmbafines , à la réferve qu’elles
font plus jaunâtres, mais en récompenfe plus
fines.
MAN ou MEM. Poids dont on fe fert aux Indes
Orientales , particulièrement dans les états du grand
mogol. Il y a de deux fortes de mans 3 l’un qui eft
appellé man de roi ou poids de roi 3 & l’autre que
l’on nomme fimplement mani
Le man de roi fert à pefer les denrées & chofes
néeeffaires à la vie , même les charges des voitures.
Il eft compofé de 40 ferres , chaque .ferre valant
jufte une livre de Paris j de forte que 40 livres de
Paris font égales, à \xr\,man de rai. .
Le fécond man , dont l’ufage eft pour pefer les
marchandifes de négoce , eft auffi compofé de 40
ferres , mais chaque de ces ferres n’eft eftimée que
douze onces ou les trois quarts d’une livre de Paris;
de manière que e& deuxieme man ne pèfe que 3 0
livres de Paris 3 ce qui eft un quart moins que le
man du roi.
On fe fert encore dans les Indes Orientales d’une
troifiéme forte de poids, que Ton appelle auffi man ,
lequel eft fort en ufage à Goa , ville capitale du
royaume de Decan , poffédée par les Portugais.
Cette troifiéme efpèce de man eft de 24 rot olis,
chaque rotoli faifant une livre & demie de Venife,
ou treize onces qn gros de Paris, la livre de Venife
n’étant eftimée que huit onces fix gros de Paris 5 en-
forte que le man de Goa pèfe trente-fîx livres de
Venife & dix-neuf livres onze onces de Paris.
L ém an pèfe à Mocha , ville célébré de l’Arabie,
un peu moins de 3 liv.; 10 mans font un traffel, dont
les 1 5 font un bahart , & le bahart eft de 42e
livres.
Man. C’eft pareillement un p o ids dont on fè
fert à Cambaye dans Tifle de Java , principalement
a Bantam , &. dans quelques ifles veufines.
Man , qu on nomme plus ordinairement batman.
Eft auffi un poids dont on fefert en Perfe. Il y en a
deux , le man de petit poids & le man de grand
poids. On les appelle aufj> man de roi 8c man de
tauris»