
?aS SAU ifles F rançoifes Je l’Amérique , en le mettant en
entrepôt à Ton arrivée dans le port rembarquement
; il eft également difpenfe des droits de
fortie a la meme aeftination & aux mêmes conditions,
en vertu de la décifion du confeil du 3 r 0CH0-
. bre 1740*
Saumon. Se dit auffi d’une elpece de bloc ou mafle
de métal qui n’a reçu d’autre façon q u e celle qui
liii a^ été donnée par fonte dans 1a mine ; il. n’y a que
î étain, le plomb & le cuivre qui viennent en
faumons.
Ces pefiuvs morceaux de métal, qui fervent fou-
vent de left aux navires , ont été appellés faumons■,
parce que , felon Savary , la plupart ont quelque
. refTembiance pour la forme au poiffon. qui porte ce
nom.
Les faumons- de plomb font auffi appellés
navettes. Voyez Les articles etain , plomb & CUIVRE.
On y trouvera les différens poids de ces majfes
de métal & les noms des divers lieux d'où elles
f s tirent.
SAU NA G E . Marchandife de fel. .
Il n’appartient en France qu’à l’adjudicataire-des gabelles de faire le commerce de fel gabellé, &
les particuliers dans les provinces & électionsoù
font établis, les greniers à fel, foie d’impofiticn, fort
de vente volontaire, ne peuvent s’ènpourvoir ailleurs,
fous les peines portées par l’ordonnance fur le fait des gabelles de 1 680...
On appelle* fa u ffàu n a g e , ( pour fa u x /a u nage
) le trafic du fel qui n’eft pas gabellé.
A L'égard du fel qui fe. vend fur les marais falans,
ce font les propriétaires des marais qui en font le
négoce & qui' le débitent, feit à l’adjudicataire de la
ferme du fel pour en fournir fes greniers, foit aux
étrangers , Anglois, Hollandois , Suédois , Danois ,
Hambourgeois &c ;, qui en viennent enlever pour
faire leurs falaifbns, foit même aux habitans des-
provinces- & lieux où la gabelle n’ett pas établie;
dans ces endroits exempts dè gabelle Je /a u nage
ou les fel-s qui y paffent, doivent cinq pour
cent de Ta valeur ; la ferme générale s’en eft expliquée
par une lettre écrite au directeur cf Amiens,
le i6 février 17 7 8 , à l’égard des fels blancs' venant
de l ’Artois dans le Boulonnois & le Calaifis. vo y e^
SEL & GABELLE.
SA V O N , efpèce de* pâte, quelquefois dure &
sèche, & d’autrefois molle & liquide-, propre à
Blanchir le linge & à plufieurs autres u fa g e s fo it
pour les teinturiersles- bonnetiers , les foulons, !
les couverturiers & les p a r fu m e u r s ; elle a a u f f i quelques
qualités médicinales, le célèbre BoerKaave étoit
grand pamfarr du fav.on ; c’eft- un p u i {fiant difïol-
vant du calcul de la veffie-, & en- général- des coir-
erétions pierreufes qui fe trouvent dàns le corps
de L’homme.
Il entre dans là compofîribn des /a vo n s, fuivanrl
Leurs différentes efpèces 8c ’qualités , diverfes fortes i
de drogués. & ingrédiens f entr’aucres des huiles 1
S A V
I d’o liv e , de n o ix , de chenevi , de lin' , de navette * 1 ^ colzat & de poifTon ; les failles ou lies de toutes
ces huiles, du flambard qui fe trouvé fur les /Chain
dieres des ch a k cuit fe rs, du fu if & plufieurs autres
graines.
On fait cuire- toutes ces matières grafies & onctueuses,
& on les prépare avec des leffives tirées
1 ■ corps nitreux ow; falés , tels que peuvent
etre les foudes d’Alicante, de Carthagène &
de Cherbourg ; la- bourde , qui- eft'une autre efpèce
de fonde , la potaffie , la vedàffe , la barille & les
cendres de differens bois ;• à quoi l’on, ajoute de
la. chaux vive , de la couperofe , de l’eau-forte
j ,7.an. 011 1 m^me Tu cinabre, de l’ocre rouge ^
de 1 indigo & antres femblables drogues colorantes ,
loit pour faire la jafpure des /a vons fées’ * foit
aufii pour colorer les /avons, liquides.
En général,, les /avons fec s ou fé lid é s font
f PT®Tu^ Te la. combiuaifon de l’huile dfolive avec
1 alkali minéral, rendu cauftique par la chaux j;
&. les/avons mous ou liquides font formés par
la combinaifen d’une huile ou d’une graiffe queL
conque avec l’alkali végétal.
IL y a de■ deux fortes de fa von ^ le favon fez
o^x dur , & le fa von mol ou liquide qui fe fub--
divifent encore en plufieurs autres efpèces-
Les/avons fe c s viennent d’Alicante,, de Cartha*
.gêne, de Gayecte, de Marfeille , de Toulon &. de*
quelques autres lieux. Celui d’Alicante eft eftimé
. Uf; P faut le choifir bien dur & bien jafpé &
qu il foit véritablement d’Alicante.
Les teinturiers en foie , laine & f il, fuivant l’article
71 de leurs ftatuts du mois d’août 1669 , ne
peuvent- employer que cette force de fa v o n ' &
celui de Genes ; mais i l faut remarquer qu’ils ne
font point différens de ceux dé Marfeille & de-
I oulon, & que ce n’eft qu’un nom qu’ôn leur
donne pour les faire mieux valoir..
Les /avons de Marfeille & de Toulon font de
deux efpèces,, le blanc. 8t le jtzfpé ] niais ce dernier^
eft abfolument le-même que le /a vo ir blànc y
il n en différé que par. la variété des- couleurs..
Pour fabriquerlefa von blanc ^ ou commencera
par faire une leflive cauftiqueconnue fous le nom-
de leffive dès favonniers ou d5eau-forte- dès f a -
vonniers-, qui fe préparé de la manière fuivante :
on prend cinquante livres de fou de d’Alicante 8c
cent livres dè chau x fr a i fé e r c’eft-à^-dire , de chaux-
qu’on a humeétée d?ëau peu à peu, jiifqu’au point
d èn pouvoir former dès peiottes dans la main fans
quelles s’y attachent": on met le tout dans une-
chaudière dè fer : on verfe environ 400 pintes-
deau & lôn fait bouillir le tout"pendant quelques-
inftans , en ayant foin- d’agiter le mélange,. On-
filtre cette-,leffive & on la remet-fur le feu pour
la, faire concehtrer.au point"qu’un oeuf frais puiffe
fe foutemr a fa place, ou pour le mieux encore,,
jufqu a ce que cette liqueur-pèfe ouze gros dans une'
bouteille qui contient une once d’eau ; on prend
enfuite telle quantité que l’on jfige à propos dé
S A V
dette leffive', & après l’avoir affoiblie avec partie
égale d’eau, on la mêle avec fon poids égal d’huile
tfôlive : on expofe ce mélange fur un feu modéré ,
& on l’agite avec un bâton pour facilicèr la com-
binaifoà de l'huile avec les matières. fallu es Quand
on juge qu’elle commence à fe bien faire , on y
verfe autant de leffive pure qu’on a mis d’huile-
ic on continue à donner une chaleur très-douce,
én ayant foin d’en retirer de | teriis en tems des
citais pour voir fi le fa von eft à fa perfection.
Ces enais Confiftent à mettre quelques gouttes du
mélange fur un morceau dé verre ou fur une tuile
bien cuite quand on voit que cës gouttes biffent
échapper l’eau' qui fe fépare aifément du favon
coagulé , on ceffe le feu , & pendant que le fa von
eft encore chaud on le verfe dans des moules de
bois ou de fer blanc pour en former des pams ou
labiés qui ont environ, trois pouces d’épaiffeuiv
L e fa von blanc, bien fabriqué , doit fe diffoudre
dans l’eau bien pure , il la rend cependantN lai-
teufe, mais'fans laiffier furnager aucune partie d’huile
à fa furface ; il ne doit point être fafeeptible de
fe ramollir à l’air, il doit être blanc, très-ferme
& n’avoir aucune odeur défagréable. On réuffit
plus aifément à lui procurer toutes ces qualités
en hiver qu’en été ; car ,. dans les fortes chaleurs,
fur-tout Lorfque l’on fait de très-grandes quantités ;
de fa von à la fois, il ne prend pas facilement
une confiftance ferme, & il arrive quelquefois que
l’huile fe réunit avant de fe combiner avec les
fels. Ce fa von eft employé par les teinturiers ,
par les dégraiffeurs , par les blanebiffeufes & par
plufieurs autres ouvriers ; c’eft auffi du fa von blanc
de Marfeille de Toulon dont les parfumeurs
fe fervent pour fabriquer leurs favonnettes. T^oye-^
S a von n et t e. "
Les /avons de Carthagène & de Gayette doivent
être choifîs comme ceux d’Alicante, de Marfeille
& de Toulon.
Les /avons blancs viennent ou par tables , ou
par morceaux prefque quarrés-longs , que l’on
appelle petits-pains. Les table s, comme nous
l’avons dit , ont environ trois pouces d’épaiffeur
fur un pied & demi de long & quinze pouces de
large , du poids de vingt à vingt-cinq livres , que
les marchands épiciers coupent en plufieurs morceaux
longs & étroits pour en faciliter le débit.
Les petits pains pèfent depuis une livre & demie ,
jufqu es à deux livres. Les tables & les petits pains
ne font qu’une efpèce de fa vo n fous différentes
formes.
Les favons en tables s’envoyent dans des califes
de fapin du poids de trois" à quatre cens livres ,
& les favons en petits p a in s viennent auffi par
caifles de bois de fapin , appellées Tierçons, &
par demi-coiffe s du meme bois ; les tierçons pèfent
environ 300 livres & les demi-coiffes près de ï 8o.
Les favoris j a f p e s , que quelques perfonnes
appellent auffi favons madrés, marbrés ou de
Marfeille font en morceaux- quarrés-longs, de
S A V 629
plufîcuts groffieurs , que l’on nomme des p a in s oiï
des briques-, & ordinairement du poids d’une livre
& demie à trois livres. Ils viennent par tierçons
& par demi cailles , ainfi que les fa von s blancs
en petits pains , & des mêmes poids.
Il fe fait à Rouen une efpèce de fa vo risé e avec
' du flambard pris ; comme nous 1 avons dit, fur
les chaudières des chaircuitiers ; mais ce fa v o n eft-
tout à-fait mauvais & l ’on en devroic interdire la
compofition & le débit. Il y en a de blanc &
de jafpé.
Les /avons liquides fotir noirs oit verds , quelques
uns tirant un peu fur le jaune. Les noirs C&
fabriquent en plufieurs endroits de la France , p ar ticulièrement
dans la Picardie',, à Amiens & à Abbeville,
Les verds qui font les plus eftimés, viennent
partie de Hollande & d’Angleterre en tems de-
paix, & partie de Calais ou de quelques autres-
villes du royaume où l’on en a établi des manu-
faélures.
Les fa von s liquidés , tant noir? que verds , xei
vendent en gros par petits barils, que l’on nomme
quart aux , du poids de cinquante livres , net,
c’éft-à-dire , fans y comprendre la pefanteur du:
; baril. Ce font de ces fortes de favon s qu’employenC
ordinairement les foulons, les bonnetiers & les cou-
verturiers.
Il s’étoit établi à Paris au commencement de ce
1 fiècle quelques manufactures de ƒ avons tant durs
que liquides , dont la fabrication ne paroiffioit pas
mauvaife ; mais comme il étoit difficile de le
perfuader aux marchands q u i, d’ailleurs, ne pou-
voient les y avoir à auffi bon compte que ceux:
qu’ils tiroient des autres villes du royaume ou despays
étrangers, ces manufactures tve fubfiftèrent
pas long-tems.
Il y a encore une autre efpèce d i fa vo n liquide!
qui vient de Naples , dont la compofition eft toute
particulière & étoit encore ignorée en France au?
commencement de ce fiècle. Sa bonté confifte à être
nouveau , d’une bonne confiftance , c’eft-à-dire ,
. ni trop liquide , ni trop durede la couleur d’un beau;
feuille-morte fo n c é , & fon odeur douce & aro--
matique. Les parfumeurs, qui en font prefque
toute la confommation & le débit, le font venir-'
ordinairement dans des pots de favance bien b'ou-
.chés, qui- contiennent depuis- d e u x , jufqu’à fe p t
livres de favon* Il fert à laver les mains, à faire:
la barbe, & entre auffi dans la compofition de
quelques favonnettes les plus fines.*
Les favon s fecs & liquides font , comme nous
l’avons déjà dit plus haut, de quelque ufage- en>
médecine, foit pour l’ufage interne ,. c’eft à-dire ,-
pour entrer dans la compofition des remèdes qui
entrent dans Te- corps , foit pour l’ufage externe,-
y -ou pour être appliqué en-qualité de topique, d’emplâtre
, &c. Il exifte même une forte d’onguent que:
l’on nomme vulgairement onguent de favon.
Le fa von blanc & pur eft la feule efpèce db-
fa vo n qu’on employé pour 1 ufage interne,-Ce fa v 6m