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cent vingt-cinq livres poids de Paris , d’Amfter-
dam, de Strafbourg & de Befançon.
PICOL. Poids dont on fe fert à la Chine pour
pefer la foie. Il contient foixante & fîx càtîs & trois
quarts de catis 5 enforte que trois picols font autant
que le bahar de Malaca , c’eft-a-dire , deux cent
catis.
P ico l. Eft auffi un p o ids en ufàge dans divers
lieux du continent & des ifles des Indes Occidentales.
P rC O L I . Monnoie de compte dont on fe fert en
Sic ile , particulièrement a Meffine & à Palerme ,
pour les changes & pour tenir les livres foit en
parties doubles foit en parties fîmples. Huit picolis
▼ aient un ponti & fîx p ic o lis font le grain.
On compte par onces , tarins , grains & picolis
qu’on fomme par 30 , par 20 & par 6 3 l ’once valant
30 tarins, le tarin 20 grains & le grain 6 p i -
colis. V oyexi.Es t a b l e s d e s m o n n o ie s .
PICOT. C eft la partie qui forme le bas d’une
dentelle ou palfement, & qui régne d’un bout à
l ’autre. Il y a de l’apparence qu’on lui a donné ce
uom^ a caufe qu elle fe termine en petites pointes
placées les unes contre les autres. On eftime fort
les dentelles dont le p ico t eft bien travaillé & bien
ferré , parce qu’elles durent plus que les autres.
PICOTE, ou GUEUSE.ÉcofFe toute de laine d’un
très-petit p rix , qui eft une efpèce de petit camelot.
Cette forte d’étoffe fe fabrique à Lille en Flandre
oû il s’en fait de plufïeurs longueurs, largeurs &
qualités. Elle eft à peu près femblable aux lampa-
rillas &polimites , mais non pas de fî bonne qualité *
là deftination la plus ordinaire eft pour l’Efpao-ne *
car pour en France il ne s y en confomme prefque
pas. Il y a auffi des picotes qui font mêlées de foie.
PICOT IN. Sorte de petite mefure à avoine qui
contient quatre litrons, c’eft-à-dire, le quart d’ an
boiffeau ae Paris.
I l faut remarquer que chez les petits marchands
détailleurs de grains & de graines, cette mefure eft
appellée tantit_ un quart de boiffeau', & tantôt un
p ic o t in , & qu’ils ne fe fervent du dernier nom que
Xorfqu’il s’agit de mefurer l’avoine,; car lorfqu ils
l ’emploient pour les autres grains & graines, ils lui
donnent absolument le nom de quart de boiffeau.
'Lepicotin de bois qui n’eft autre chofe , ainfî
qu’il vient d’être dit, que le quart du boiffeau de
Paris, doit avoir quatre pouces neuf lignes de
hauteur, fur fix pouces neuf lignes de diamètre ou.
de large entre les deux fufts , ce qui eft conforme â
une fentence du bureau de ladite ville, du 19 décembre
1670 .inférée dans le chapitre 24 de l’ordonnance
de 16 7 1 , ci-devant rapportée.
L e p icotin eft une mefure pour les grains , dont
on fe fert à Londres & dans le relie de l’Angleterre.
Quatre picotins font un galon ou boiffeau ; huit galons
font le quarteau ou banque, & dix quarteaux
«n quart font le laft.
Pic o t in , eft auffi une mefure qui fert a l’arpentage
dans quelques lieux de.la Guyenne, particu-
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lièrement à Aiguillon & a Colleigne. Il faut douze
efcaits pour foire le picotin, chaque efcait de douze
pieds mesfure d’Agen , qui eft environ de trois lignes
plus grande que le pied de roi* Voye-^ l ’a r t
ic l e DE L’ARPENTAGE.
PICQ, ou PIC. Mefure étendue dont on fe fort
en Turq e , ainfî que l’on fait de l’aune en France ,
pour mefurer les corps de longueurs, comme étoffes ,
toiles, &c.
Le picq contient deux pieds deux pouces'deux
lignes qui font trois cinquièmes d’aune de Paris ,
enforte que cinq picqs font trois aunes, ou trois
auhes font cinq pics.
On appelle à Smyrne tapis de picq, la fécondé
forte de tapis de Turquie ou dePerfe qui s’y achètent
par les nations qui font le commerce du Levant.
Ils font ainfî nommés parce qu’ils ne fe vendent pas
à la pièce , mais au picq quarré.
P IÈ C E , ( en terne de commerce & de manufactures.')
Signifie quelquefois un tout, & quelquefois
feulement une partie d’un tout.
Dans la première lignification on dit, une pièce
de drap , une pièce de velours , une pièce de ruban, -
une pièce de toile,pour dire une certaine quantité
d’aunes de toutes ces chofes réglée par les ordonnances
ou par l’ufage , qui n’eft point encore coupée
ni entamée.
Dans l’autre lignification on dit, «ne pièce de
tapifferie, pobr dire un morceau de tapiiïèrie travaillé
féparément, qui avec plufïeurs autres morceaux
compofe une tenture entière. On dit* auffi
dans le même fens, quoique dans une lignification
un peu différente , une pièce de boeuf, une pièce
de pain , une pièce de fromage.
On appelle une pièce de vin, une pièce de cidre,
une pièce de bière, un tonneau plein de l’une de
ces liqueurs.
Couper à la pièce, c’eft ne point prendre le refte
d’une pièce, mais faire couper ce qu’on veut d’étoffe,
de toile, &c. ou d’une pièce entière, ou d’une pièce
où l’on n’ a pas encore fait beaucoup de levées.
Entamer une pièce de drap, d’étoffe d’or ou Je
foie , de ruban, &c. c’eft y faire la .première levée.
Les étoffes qui doivent être marquées au chef du
nom du fabriquant, ou qui doivent y avoir des
plombs ou de fabrique ou des infpeéteurs des, manufactures,
s’entament toujours par la queue afin
de laiffer les- enfeignemens qui font au chef. .
Lever une aune, deux aunes , &c. d’une pièce,
c’eft en couper cette quantité d’aunes. Quand on
dit qu’on n’a encore rien levé d’une pièce , c’eft
faire entendre qu’elle eft encore toute entière, &
qu’on ne l’a point entamée. Pièce , ( en terme de monnoie ) , fignifie quelquefois
la même chofe oyé efpèce. Cette pièce eft bien
frappée, cette pièce ^ft légère , cette pièce eft
faufïè.
Quelquefois on s’en fert en y ajoutant le prix de
l ’efpèce, pour parler de celles qui n’on: point de
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nom particulier. Une pièce de trente fols, une pièce
de vingt-cinq fo ls, une pièce de quinze fols.
Pièce, en Angleterre, fignifie tantôt la guine'e,
& tantôt la livre Jlcrlingt ce qui revient pourtant
au même, la guinée valant vingt fchellings qui font
le pundt ou la livre fterling. Ce diamant m’a coûté
yingt pièces ,« c’eft comme fi on difoit, m’a coûté
vingt guinées ou vingt livres fterlings.
Piè c e de h u it . On appelle ainfî en Efpagnela
p ia ft r e , parce qu’elle vaut huit reaux.
Pièce. Ceft auffi une efpèce de monnoie de i
compte, ou plutôt de manière de compter en ufage
parmi les Nègres de la côte d’Angole en Afrique,
particulièrement à Malimbo & à Cabindo.
L e prix des efclaves, des autres marchandifes &
des rafraîchiffemens qui fe traitent dans ces deux
lieux , auffi-bien que les coutumes qui fe paient aux
petits rois a qui ils appartiennent, s’eftiment de part
& d’autre en pièces , c’eft à-dire, que fi ces barbares
veulent avoir dix pièces pour un efolave tête
d’Inde j les Européens de leur côté évaluent pareillement
en pièces les denrées & les marchan-.
difes qu’ils en veulent donner en échange.
Par exemiple , dix anabaffes valent une pièce , un
fufil une pièce , un baril de poudre de dix livres une
p iè c e , une pièce de falampouris bleue quatre pièces,
dix baffins de cuivre une pièce , une pièce de toile
indienne deux pièces , Sc une pièce nicannéè une
p iè c e , ce qui fait les dix pièces fixées pour le prix
d un efolave, lorfque la convention en a été faite
pour cette valeur. Cela doit s’entendre à proportion
de toutes les autres marchandifes qui fervent au
commerce de la côte d’Angole , & qu’on y échange,
pour des Nègres, ou pour de la poudre d’o r , du
morfîl, de la cire , des cuirs.
P iè c e d in d e . On appelle dans la traite ou corn-
fterce des N ègres, Nègre pièce d ’inde, un homme I
ou une femme depuis quinze jufqu’à vingt-cinq ou
trente ans au plus, qui eft fain , bien fait, point
boiteux & avec toutes fes dents.
Il faut trois enfans au-deffus de dix ans jufqu’à
quinze pour deux piè ces, & deux au deffus de cinq
ans jufqu’à dix pour une pièce. Les vieillards & les
malades fe réduifent aux trois quarts.
PIED DE ROI. Mefure des longueurs dont on
le lert en France.
en douze lignes, & la ligne en fîx points. Six pieds
de roi font une toife longue.
L'étalon ou mefure originale du pied de roi fe
trouve attaché contre la muraille au bas de l’efca-
lier du grand châtelet de Paris en montant â main
gauche.
Ses fubdivifions font la poignée, l’inch ou pouce,
« i e g r am d orge ou ligne; 3 grains font l’inch,
4 mehs tont: une poignée , & 3 poignées un pied;
™ pied St demi &it , cubit ou coudée, 2 cubiâ
font un yard un yard & un quart fait une aune.
f° P' u" ,P,as géométrique; fis pieds une
btaff*, feize & demi la perche , qu’on appelle auffi
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g a u le ou verge. Quarante perches font un furlong,
& huit furlongs le mille d’Angleterre.
L e p ie d Rhénan ou le p ie d de Leiden en Hollande,
fert de mefure à,tout le fèptentrion; fa proportion
avec l e R o m a i n eft comme de 950 à i©oo.
Cafîmir Simieirowics Polonois, dans fa Pyrotechnie,
a fait la rédüétion au p ie d Rhénan de tous les autres
p ie d s des plus confidérâbles villes de l’Europe 5 le
! leéteur curieux peut y avoir recours.
R éd u ction des p ie d s ta n t a nciens que m odernes,
a u pied de roi du c h â telet de P a r is , tirée de
divers mém oires p a r le Jieu r D a v ile r .
P i e d s a n t i q u e s .
L e p ie d d’Alexandrie avoit 12 pouces, 2 lignes,
l 'parties de ligne .
D’Antioches , 14 pouces , 1 1 lignes , 2 parties.
L ’Arabique ; 1 1 pouces , 4 lignes.
L e Babilonien , 1 2 pouces , 1 ligne - , félon
Capellus, 14 pouces, 8 lignes \ , & lelon M. Per-
; rault, n pouces 10 lignes
Le Grec , 1 1 pouces, % lignes f , félon M. Perrault
, 1 1 pouces , 3 lignes.
L ’Hebreu, 13 pouces 3 lignes.
* Enfin le Romain, félon Riccioli & Vilalpande ,
1 1 p. 1 1. 8 part, de lignes, fuivant Lucas Poetus-
au rapport de M. Perrault & félon M. Picard , 1©
p. 10 lignes 6 parties de ligne, qui eft la longueur
de celui qui fe voit au capicole , & apparemment la
meilleure mefure: cependant félon M. Petit, qui
prend le milieu de. toutes ces différentes mefures il
eft de 1 1 pouces.
P i e d s m o d e r n e s .
L e p ie d d’Amfterdam a 10 pouces, 5 lign. 3 parties
de lignes.
D ’Anvers, 10 pouces, 6 lignes;
U’Avignon & d’Aix en Provence , 9 pouces 2 lig.
D’Aufbourg en Allemagne , 1 0 p. 1 1 1. 3 parc.&
De Bavière en Allemagne , 10 p. 8 lignes.
De Bcfançon en Franche-Comté., 1 1 pouces , «
lignes 1 parties.
L e p ie d pu hrajfe de Boulogne en Italie, 14 pouces
félon Scamozzi, & 1 4 pouces i ligne, fuivant
M. Picard.
L e p ie d ou b rafle de BrefTe, 15 p. 7 I. | feIon le
même Scamozzi, & 18 p. 5 1. 4 parties, fuivant
M. Petit.
Le p ie d ou derub du Caire en Egypte, ao po**
ces, 6 lignés.
Celui ae Cologne, lo p. 2 lignes.
Celui de Comté & de Dole, 13 p. 2 1. 3 part.
L e p ie d ou p ic de Conftantinople, 14 p. f fi»
De Coppenhague en Danemarck, 10 p. p 1. -i.
De Cracovie en Pologne', 13 p. 2 lignes.
De Dantzick en Allemagne , 10 pouces 4 ligne«
6 part, félon M. Petit, & 10 p. 7 lignes , fuivant M.
Picard.
De Dijon en Bourgogne , 1 1 p. 7 I. 2 parties.
El» b ij