
de la peau d’un v e a u mort-né, ou de celle 'd’ un
Çetic v e a u de laie. C’eft le raégiffier qui commence
a le préparer, & le parcheminier qui l’achève. Fo y.
pAjichemin à , l a f i n d e l \ a r t i c l e »
L e poil des v e a u x fe niêle avee celui des btpufs
& des vachers pour faire la bourre qui fert à rem-'
bourer les Celles des chevaux , les bacs de mulets , 8c
les meubles de peu rie valeur.
On parle ailleurs des droits d’entrée & de for rie'
que paient eivFrançe toutes fortes de peaux d e v e a u x
foit par les tarifs de 1664 , de .1667, & de la douane
de Lyon , foit fuivant divers arrêts duconfeil donnés
, depuis. Voy» f e a u .
« Les veaux doivent uniformément a toutes les
entrées & à toutes les forties du royaume, 1 f. 6 d.
de la pièce, fuivant l’ arrêt du 17 avril 1763 , qui
les exempte de droits à la circulation ».
V eau m a r in , que les Anglois norament_/èrz/é,
& les Hambourgeois f a i ou r u b - b e , animal amphibie
qui eft du nombre des poifïbns à lard.
Le v e a u .m a r i n fe trouve en quantité dans divers
endroits de la mer glaciale?^
L a tête du v e a u ' m a r i n eft affez femblable a
celle d’un chien qui auroit les oreilles très-courtes, j
Au deffoùs du fnufeau ils ont une barbe , quelques
poils aux nafeaux , & trois ou quatre au-defïus dès
yeux , qui leur fervent comme de fourcils. Leurs
yeux .font grands , creux 8c fore clairs , 5c leurs
dents fprtes & affilées. Le poil qui cotivre leur'peau
eft très - Court 5c diverfifié de différentes couleurs,
. parmi lefquelles on remarque le plus ordinairem'ent
Je noir, le blanc , lë jaune, le gris 6c le rouge :
leur queue eft courte J auffi. bien que leurs jambes
, & leurs pieds font armés de cinq griffes qui
font unies par une membrane noire, femblablp à
celle des oifeaux aquatiques. Ils rampent plutôt
qu’ifs ne marchent, 5c pâtoiffent avoir le train de
derrière eftropié ; cependant leur courfe eft vive,
8c celle d’un homme ne l ’eft guère davantage. Eufin
'ils ont un cri qui approche de l’aboi d’un chien,
mais plus obfcur 5c plus rauque; celui de leurs pètits
reffemble plus au. miaulement d’un chat.
On va à la chafie ou â la pêche'de cet animal, fuivant
qu’ il fe trouv e fur terré ou fur mer ; fur terre on
l ’aftolTime en lui donnant des coups fur le mufeaU,8c fur
mer^on le harponne. Les plus grands ont.environ huit
pieds de long ; ordinairement ils n’en ont que Cinq,
a fîx. On les prend pour leur peau1 5c pouf leur
graiffe ; de la pea,u après qu’èlle eft pafîee , les,
Toureurs en font des manchons de chaffe & des
houfles de chevaux ; 8c les bahutiers des coffres de
campagne , feau ne pénétrant point cette-. forte dé
-peau , fur laquelle .elle ne fait que couler.
De la graiffe que l ’on fond, on fait; de l’huile ,
chaque veau en pouvant fobjnir environ un demi-
, ;baril, lorfqu’ils font peu en lard, 5c près d’un baril
quand ils font gras.
On en trouve fur les glaces de l’oueft un fï grand
noipbre qui. y vont dormir au.foleil, ou qui na-t
& jouent en troupe le long du rivage, que.
faute de baleines, on "en pourroit charger un vàif.
feau , 8c il eft arrivé plufteurs fois que de petits bâ-
timens l’ont fait avec affez de profit.'
Leur graiffe placée entre cuir 8c chair, a trois
ou quatre pouces d’épaifIVur. On la fépare- de la
même manière qu’on lève une pëaii, 8c Ton en fait
la meilleure forte de toutes lès huiles qu’on appelle
huiles .de poiffon.
Cet amphibie a la vie extrêmement dure ; 8c l’on
en a vu , qui, percés d’un nombre infini de coups 5c
prefque dépouillés de leur graiffe , levoient encore
la tête 8c mordoient les bâtons qu’on leur préfentoiç
| prefque avec autant de force que s’ils n’avoienc pas
V ED A S SE , comme on la nonime en français,
ou gu ed a s se , comme on l'appelle à Amfterdam,
Efpèce de cendre gravelée dont le fervent les’ teinturiers,
il en vient de JVlafcovie, de Pologne 8c de
Dantzick. On lui donne aufli le nom de potajje-,
Voy. GRAVELÉE & POTASSE.
VF.LAN1 , que- les François appellent dvelane.de,
G’eft le fruit d’une efpece, dé chêne qui erpît dans
quelques ifies de l’Archipél, 8c dans quelques autres
endroits du levant.
Cette forte d.e‘ chêne., que les Grec? modernes
appellent vtlamdd , a les racines, le bois, le porç
8c la hauteur du chêne commun. Ses branches font
fort touffues , étendues fur les .côtés , tortues,, blanchâtres
en dedans, couvertes d’une écorce grisâtre
ou. brune. Les feuilles, y'icioiftèot par bouquets ,
longues de trois pouces fur deuxp buées xiè large,
arrondies à i ’extîjêmité & crénelées,aux bouts ; elles
font couvertes d’un duvet prefqu’impercêptiblei ce
qui les rend cottoneufes.
Les chatons de cet arbre font femblablës.à ceux
de notre chêne, mais les glatis en font fort différëns.
Chaque gland commence par un bouton prelque
fphérique , qui groffit jufqu’â environ un pouce
ou quinze'lignes de diamètre , applati fur lé devant,
8c cteufé en manière de nombril, âtraversduquei
on découvre la pointe du fruit. L ’envèlope du
gland eft une efpèce de bogie relevée de plufieuxs
écailles, d’un ^èrd pâle, longue de trois ou quatre
lignes ; large d’environ une ligne 8c demie, émouffée
à la pointe. Voy. avelanede.,
V E L IN ou V E SL IN . Efpèce de parchemin plus
fin 8c plus blanc que le parchemin ordinaire. Voy»
'par chemin à la f in dè Varticle*
V elin. C’eft auffi le.nom que l’ on donne en
Normandie aux points de France qui fe fabriquent'
à Alençon 8c aux environs; à caufe que c’eft fur
du velin que font deffinés les patrons fur lefquels on
travaille à ces dentelles faites 8c brodées à l’aiguille.
* V o y - , P oints d e F r an c e .
V E L LO N , qu’on prononce en Efpagnol vcitlon.
Signifie, en f a i t de monnaie, ce qii’on àppçlle en
France billion ; il fe dit particulièrement dés efpèces
de cuivre.-
On fe fert auffi de ce terme pour diftingner quelques
morinoies de compte d’Efpagne. Ainfi bn die:
Ufi
V E E mi ducat, un ré a l, un maravedis de vellon, par
oppofyion à ceux que l ’on nomme de p ld t a , ou
d arpent, ceux-ci étant prefque du double des autres,
le réal, par exemple, de vellon , ne valant
que dix-huit maravedis d’argent, 8c le réal d’argent
en valant trente-quatre auffi d’argent. Ifo y. plata.
Tfioy. encore ducat, r e a l e , maravedis.
V E LOU RS ou V E LO U X . Etoffe de foie ou
de coton, velue d’un côté, quelquefois des deux
côtes.^â deux endroits & même de deux couleurs
oppofées , l’une d’un côté, l’autre â l’envers. Le
velouté de cette étoffe fe fait d’une partie' des fils
de la chaîne qu on appelle p o i l 3 que' l ’ouvrier place.
■ une longue 8c étroite règle ou aiguille de cuivre
canne.ieé', 8c qu il coupe enfuite en conduifant un
petit outil d’aejer très-cratichant lé long de ia cannelure
dé l’aiguille.
Quoiqu en dilent les Etymolbgiftes qui aiment à
fau-e .njyftère de tout, le-moc.de velours, vient
certainement, de celui de velu , c’e ft-â-d ire , couvert
de poil, 8c ne lignifie autre chofe a d étoffe
velue. ' .
Il fe fabrique dans les manufodures de France
diverfes fortes de velours ; entr’autres des velours
p le in s , des velours'figurés , des 'velours à ramage
, des velours ra%, des velours ra y é s , des
velours^ cifelés on coupés, 8c enfin des velours à
fo n d d ’or ou d’argent.
velours plein s font ceux qui font unis 8c
qui n’ont ni figures ni rayures.
Les velours fig u r e s , ceux qui ont diverles figures
8c façons, mais qui n’ont point un fond différent
de la façon, c’eft-à-dire, dont toute la fuper-
ficie eft veloutée.
.Les velours, à ramages, ceux qui repréfentent
de grands rainfeaux fur un. fond fatiné , quelquefois
meme couleur, 8c plus fouvent d’une couleur
differente du velouté ; ce font ces mêmes velours
qu on appelle a fo n d d’or 8c d’a rg ent, quand au
lieu de fatin on en fait le fond de fil de l’un, ou
hautre de ces métaux.
On ne peut s’empêcher de parler ici d’un des
plus beaux velours à ramages qui foit forti des
manufactures de France , qui n’a pas été imité, 8c
qui; fuivant toute apparence, ne devant jamais l’être,
reliera unique dans fon efpèce. 1
, •ke fieur Charlier, fi célèbre par les riches 8c belles
étoffés de toutes façons, qu’il faifoit foire dans fa
manufacture de S. Maur près Paris, entreprit ce
velours fous le régne de Louis X IV pour fervir
aux ameublemens du palais de Verfailles. Il étoit
monte fur un rot de plus d’une aune, 8c outre le
velouté ordinaire 8c la foie frifée qu’on employé
quelquefois dans les velours- à ramages, l’or 8c
l’argent frifé y étoient travaillés 8c ménagés avec
tant d’art, qu’on ne pouvoit le voir fans une efpèce
de furprife 8c d’admiration. Chaque aune au fortir
du métier xevenoit a plus de mille livres, auffi
i ouvrier n?en pouvoir-il foire chaque jour qu’un
Commerce» Tome III» Part» I L
I P0J*ce ou - huit lignes. Le deffin avoit été fait
par le fleur Berin , fi connu par ces fortes d’ouvrages.
Le peu qui a été fabriqué de ce velours fert à
quelques portières des appartemens de Verfailles.
On appelle velours ra1 celui dont les fils ou poils
qui'font le velouté ont été rangés fur la règle can-
nelée^ mais n’y ont pas été coupés. '
Velours r a y é , celui qui a dés raies de diverfos
couleurs le' long de la chaîne, foit que ces raies
foienc partie velouté 8c partie fatin, foit quelles
foient toutes veloutées.
Enfin les velours cifêlés ou coupés font ceux
dont la façon eft de velours & le fond d’une efpèce
de taffetas , ou de gros de Tours.
Op dit auffi du velours à quatre p o ils , à trois
p o i l s , à deux p o ils , à p o il S demi , & encore
du petit velours pour. en. diftingner ' les différentes
qualités &, leurs divers degrés de force & de
bonté.
Pour la qualité des foies qui entrent dans Je velours
, fa fabrication . les longueurs 8c largeurs qu’il
doit avoir ; v o y e lle Dictionnaire des maniifac•*
ture & a r t s , art. v e lo u r s .
il s en tire auffi quantité de plufienrs endroits d’Italie"
particulièrement de Venife , Milan , Florence ’
Gêne Sc Laques ; on en a même apporté de là
Chine.
Il s’eft auffi établi en Hollande,7 en Angleterre
en Allemagne, & particulièrement fur le bas Rhin’
quelques fabriques de velours que les réfugiés franà
çois y ont portés.
Il eft vrai V i l s’en fimt bien qu’ils approchent
de la beaute de celle de France; mais ils fo vendent,
moins cher , ce qui eft un grand attrait pour
les étrangers qui cherchent en tout le bon marché
Ces velours font â fleurs tigrées, comme' on les
appelle dans le pays ; ils font, groffiers & d’affez
mauvais delïms loifqu’ils n’imitent pas ceux de
France.
Dro its perçus fu r les velours»
V elours de pure s o i e .
Us ne peuvent entrer dans le royaume que Mr
Marfeille 8c le pont’ de’Beauvoifin pour être conduit
à Lyon: ils' y doivent, favoir, « ceux unis, couleur
crampifi, pourpre & ponceau, venant de Gênes
par livre pefant net, de tous droits, 4 Jiv. l6 r i!
8 den.» ■ ' 5
; Venant de tout autre pays étranger, 4 I. » f
4 den.» . • 5 »
« L e v e loursuni cerife, rofe , incarnat, venant
de Genes, 4 1. 8 f, 4 d. »
« Des autres pays étrangers , 3 1. 1 f r. »
« L e velours uni de couleur ordinaire 5 K-
6 f. 3 d. »
« D e s autres p a y s é tran g e r s , 3 1 . »
l i i I J