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^eurs lieux de la généralité de Bourgogne. Il éft
fait de laine fur fil, mais le fil en eft aufli gros que
la laine en eft commune & groflïère. Les rots fur
lefquels fa chaîne doit être montée , font fixés par
le réglement de 1 7 18 , à trois quarts d’aune de largeur
, & le nombre des fils & portées à proportion
du filage, enforte qu’au retour du foulon l'étoffe ait
une demi-aune de large.
T A L C . Pierre luifante & fquameufe qui fe lève
aifément en feuilles déliées & tranfparentes.
Autrefois on ne trouvoit guères de talc qu’en
Efpagne| On en découvrit enfuite quelques carrières
en Chypre, en Cappadoce , & enfuite plus tard
en Arabie & en Afrique. Aujourd’hui les Alpes ,
l’Appenin & plufieurs montagnes d’Allemagne en
fourniffent , ainfi que plufieurs autres endroits de
l ’Europe & de l’Afie.
L e talc qui, vient de Venife eft le plus eftimé.
I l eft en groffes pierres verdâtres & luifantes ; mais
il devient blanc, argenté & tranfparent, quand il
eft en oeuvre. Il femble gras au toucher quoiqu’il
n’y ait point de pierre plus feche. Cependant on
le pulverife difficilement, & il n’eft même pas aifé
de le calciner.
L e talc 11e fert guères préfentement qu’a couvrir
des tableaux en miniature ou en paftel, après avoir
été levé en-Jeuille, & il ne paroît pas effectivement
qu’il pùifîe être propre à autre chofe. Cependant
fi l’on en croît Pline le naturalifte , les Romains
l’employèrent quelquefois a bâtir des temples
& des palais. Il dit même qu’ils en pavèrent le co-
lifée de Rome.
Quelques chimiftes, crédules ou fripons , ont
voulu long-tems faire croire qu’ils fàvoient tirer du
talc y cette merveilleufe poudre de projection qui
opère la tranfmutation des métaux ; mais ils ne font
guères de dupes aujourd’hui que parmi quelques
gens crédules, aufiî cupides qu’ignorans.
Outre le taie blanc de Venife^ on en apporte
un autre de Mdfcovie & de Perfe qu’on appelle talc
rouge, à çaufe de fa couleur rougeâtre tant qu’il eft
en pierre , mais il vient le plus Suivent en feuilles.
Lorsqu’on veut couvrir des tableaux de talc on
préfère ce dernier , étant très-blanc & très-tranf*
parent.
« L e talc paye , de quelque pays qu’il vienne,
à l’entrée des cinq groffes fermes , par quintal net,
5 f i, & eft exempt de droits, fortant defilites cinq
grofles fermes ».
« A la douane de Lyon, celui de Venife i l . 10 f i,
les autres, 2 I. 1 o f. ».
« A celle de Valence , comme droguerie , 3 1.
11 fi ».
T A L L E R , qu’on nomme plus communément
d a l l e r Monnoie d’argent qui a cours en Allemagne
, en Hollande & dans le levant. Voye-z
D A L L ER .
T A L L EV A N N E S . Pots de grès propres â mettre
«u heure & dans lefquels viennent ordinairement
T A L
d’Iffigny & de quelques autres endroits de la baffe
Normandie , les heures falés ou fondus.
TA LO N . Poftérieur du pied.
Il fe dit en termes de. cordonnerie & de fa v e te rie ,
de la partie de la chaufîure qui l’éleve par derrière
& qui eft placée fous le talon du pied. En
terme de bonneterie, c’eft la partie du bas qui
couvre le talon.'
Les cordonniers fe fervent de deux fortes dé ta-
Ions dans leurs ouvrages; les.uns de cuir, les autres
de bois j ceux de cuir, qui font compofés de plufieurs
cuirs mis enfemble & collés , fe taillent par
le maître pour être dreffés & placés par les compagnons
; ceux de bois font un commerce â part,
& les ouvriers qui les font & qui les vendent fe
nomment talonniers.V oy. ci-agrès t a lo n n iër .
L e négoce des talons de bois eft très-confidé-
rable â Paris. En gros ils fe, vendent â la grofle, &
en détail â la douzaine.
Il s’en fait pour hommes & pour femmes , donc
la forme eft différente , mais dont Pufage eft le
meme. Les bois qu’on y employé font le noyer ,
l’orme , le hêtre & l’aulne. Ceux de ce dernier bois
fe couvrent d’un cuir léger ; les autres fe peignent
de diverfes couleurs, plus ordinairement cependant
en noir & en rouge. Les meilleurs font ceux de
noyer. L a plupart de ceux pour Paris fe fabriquent
datfs les forêts de Villers-Coterets & d’Ofoy.
Il s’en fait pourtant par les talonniers de la ville &
des fauxbourgs.
L e prix ordinaire des talons de noyer étoif
autrefois- de 24 f. la douzaine ; celui des talons
d’aulne 18 f . , & à’orme ou de hêtre 14 & 15 f.
Quoique les talons de bois foient â peu près
finis par les talonniers, ils ont fouvent befbin que
les cordonniers, qui les employent, les repaiïent
pour les rendre propres aux ouvrages auxquels ils
les deftinent.
« Les talons de cuir venant de l’étranger, paient
2,0 pour cent de la valeur , par arrêt du 18 mai
1768. Venant des provinces réputées étrangères dans
les cinq groffes fermes, pair quintal , 1 li.vre; â la
fortie des cinq grofles fermes , cinq pour cent de
la valeur ».
« A la douane de Valence, 15 fols 8 den. par
quintal ».
« A celle de L yon, z ± pour cent de la valeur
».
TA LO N NIËR . Celui qui fait ou qui vend des
talons de bois.
Il n’y a point â Paris de communauté particulière
de talonniers ,• ce font les cordonniers qui ont
féuls le droit d’en faire le commerce ; & ce font
ordinairement les pauvres maîtres qui s’y appliquent.
Il y a néanmoins beaucoup d’artifans fans qualité,
qui en font & ceux-là fe nomment formiers. Voy.
ce dernier mot.
Les talonniers forains font obligés de les porter
au bureau des cordonniers pour être lottis. Cela ne
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sfobferve cependant guères; les maîtres s’en fourniffent
chez les cordonniers-talonniers,'
T A M A R IN . Efpèce de fruit médecinal &
purgatif, d’utfgoût aigrelet & affez agréable.,.
L ’arbre qui produit ce fruit croît en plufieurs
endroits des Indes orientales. Il s’élève aufli haut
que les noyers & les frênes , & étend beaucoup
fes branches. Ses feuilles font longues & étroites;
arrangées , comme elles le font le long des deux
côtés , elles repréfentent affez bien un panache. Ses
fleurs font d’abord rouges comme celles du pêcher,
& enfuite blanches comme celles de l’oranger. Elles
ont de grands filamens qui s’allongent au dehors
& produifent le fruit. Au coucher du foleil, les
fleurs fe ferrent autour du fruit , comme pour le
garantir du froid„ & quand le jour paroît elles fe
rouvrent. Les: goufles qui fuccèdem aux fleurs font
d’abord ve rtesenfuite rouges , & bruniffent en
muriffant. Elles contiennent une pulpe noire & un
peu aigre. Sa femenee eft femblable aux lupins ou
pois quarrési
Les Indiens nomment ces arbres tamarindi, &
les Portugais tamarindos ; d’ou leurs fruits ont
pris le nom qu’on leur donne. On les apporte en
grappes ou mondés.
Les tamarins doivent être choifi.s g;ras, nouveaux,
d’un noir de jayet & d’un goutaigrelet & agréable. Il
ne faut pas qu’ils ayent été misa la cave, ni falfifiés
avec des mélafles de fucre & du vinaigre. On monde
les tamarins comme la cafte , & l’on peut en
faire une conficure qui, à ce que l’on prétend , ne
feroit pas fans vertu.
. Plufieu rs cantons de l’Afrique , & entr’autres le
Sénégal, produifent aufli des tamarins Les nègres,
après en avoir ôté les noyaux & l.es rafles, en forment
des pains qui font rougeâtres , & fort rares
en France. On prétend qu’ils font propres à étancher
la foif.
« L e tamarin paye , à l’entrée des cinq groffes
fermes , fuivant le tarif de 1664 , par quintal net,
z 1. 10 f. & acquitte , outre le droit de tarif de la
province par laquelle il entre vingt pour cent de
la valeur, â. l’eftiination de 74 1. le quintal brut ,
fixee par l’état annexé à l’arrêt du zz décembre
I 7 f O , . .0 $
« A la fortie des cinq groffes fermes, il ne paie
rien comme droguerie étrangère ».
« A la douane de Lyon , il doit, au tarif de 1632 ,
de. tel endroit qu’il vienne, par quintal net, 1 1.
5 fols.».
« A celle de Valence, comme droguerie , 3 1.
11 fols.».
TAMARIS ou TAMARISE. Arbre de moyenne
grandeur qui croît en Languedoc. Il a fes feuilles
fort petites & fon fruit en façon de grappes, d’une
couleur tirant fur le noir. Les., teinturiers s’en fervent
au lieu .de noix de Galle , pour teindre en
Bioir.
Le. b
dans la
ois de tamaris eft aufli de quelque ufàge
médecine j & on le croit bon pour défo-
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piler la rate. Il faut le choifir garni de fon écorce ,
> blanc en dedans , d’un goût prefqu’infipide & fans
aucune odeur. On en fait des gobelets & de petits
barillets dans lefquels ceux qui font attaqués de
i mal de rate , mettent du vin pour leur, boifloa
ordinaire.
Le fel de Tamaris eft blanc & par criftaux«,
On le tire du tamaris par le moyen de la chimie.
Il doit être bien fec, & le moins en poudre qu’il fe
peut, y : étant très-fujet.
TAMBAC ou TOMBAQUE. Mélange d’or &
de cuivre , que les Siamois eftiment plus que l’or.
On ne fait fur quel fondement quelques relation®
le donnent comme un métal quia fes propres mines.
L ’abbé de Choify, dans fon journal de Siam-, doute
fi ce n’eft point Yelecîrutn de Salomon. Les ouvrages
que les ambaffadeurs de Siam apportèrent à Paris
fous le régné de Louis X IV , ne parurent pas aufli
beaux qu’on J e l’étoit imaginé.
T am ba c , autrement C a l em b a c , fe dit aufli
d’un bois précieux de la Chine, qui eft une efpèce
de. bois d’Aigle ou d’Aloès. v o y . A lo è s . .
TAMET ÉS. Mouchoirs de toile de coton qui
fe. fabriquent à Botton , dans les Indes orientales.
On les eftime beaucoup aux Moluques & dans les
ifles voifines où ils fe débitent pretqae tous , n’en
venant que fort peu en Europe.
TAMIS , qu’on nomme aufli f a s . Inftrument
qui fert à paner des farines & des drogues pulvéri-
fées , pour féparer la partie la plus fine de celle qui-
eft plus groflïère. On s’en fert aufli pour couler les
liqueurs compofées & en-ôter le mare.
Le tamis eft compofé d’un cercle de bois mince
large à diferétion, fur la circonférence duquel eft
placé un tiflu de toile de foie, de crin , ou de quelque
autre toile claire , fuivant l’ufage auquel on le
deftine , & qui devient la partie inferieure du tamis-
dans, lequel on met la drogue pulvérifee., & où l’oa
verfela liqueur qu’on veut épurer.
Lorfque les drogues qu’on veut tamifer peuvenc
s’évaporer,on adapteau tamis un couvercle, tantôt
de bois & tantôt de cuir.
Divers marchands & ouvriers fe fervent du tamis,.
entr’autres les épiciers, les apothicaires , les droguifi
tes & les gantiers - parfumeurs, fur-tout ceux qui
préparent la poudre pour les cheveux. On s’en fert
aufli pour grainer la poudre à canon..
T a m i s . Les chapeliers fe fervent de tamis de
crin , au lieu de l’inftrument qu’ils appellent arçon 9
pour faire les capades de leurs chapeaux. Voye^
CHAPEAU.
T am is . Les laineurs qui travaillent aux tapifferies
detonture de la in e , ont pareillement plufieu rs tamis:
de grands pour pafler & préparer leurs laines
hachées , & de très petits qui n’ont pas quelquefois
deux pouces de diamètre pour placer ces laines fur
le fond préparé par le peintre. V o y e \ to n tu r e 8c
TAPISSERIE DE TONTURF.
| T A MISER. PafTer par le tamis.
I T ÂM L IN G . C’ eft le nom que les Siamois- do-tp