
merce , par clés échanges que font enfemble Ces
infulair.es. Ils fe fervent auffi de la demi-refe, c’eft-
a-dire , de l’ouverture de la main depuis l’extré-
raité du pouce jufqu’au bout du petit doigt ; ce
qui fait l’empan r qu’ils nomment dans leur lancue* une main.
REFIN» Terme de manufacture de lainage,
qui fe dit d’une fortc. de laine très-fine. Ainfi on
d it, refin Ségovie, - pour dire laine prime,, ou
première de Ségovie ; c’eft la; plus belle de toutes
les laines qui viennent d’Efpagne-. On dit également
refin Villecajlin 8c autres femblables, fuivant les
lieux d’où elles-fe-tirent. Voyez L a in e .
On fe fert aufll des ternies de refin 8c de refîna,
pour exprimer une étoffe très-fine.- Voye\ S.trÏE
R F IN .
R E F L E U R E T , qu-’on appelle auffi fécondé laine.
C ’eft la meilleure des laines d’Efpagne, après celle
qu’on nomme prime, ce qui n’èft pourtant vrai
que pour les laines de. Caftille 8c. d’À rragon, le
jefieur.et de Rou-ffilion- tenant le premier lieu parmi
les laines qu’on tire de cette province. Voy. L aine
. b ’E ç pa g NER
ÉFORME. ( Terme de commerce en détail).
I l fe dit de la note qu’un' marchand met fur le
billet ou numéro attaché à une pièce d’étoffe enta-
jn é e , de la quantité— d’àunes qui- en- a été levée,
ce qui réforme les premiers aunages-. Voyez
N U M E R O .
R E FO U R N IR . Se fournir de nouveau. Il- faut
que j aille à la foire delà Guibray pour me refournir
de plufieurs marehandifes qui font forties de mon
âmagafin.
R EFR A C T IO N . Term e très-ufïté parmi les
mégocians, für-tout dans les grandes villes de commerce.
Il fignifîe la rëmife que le vendeur fait
à l’acheteur gré à g ré , du par autorité de juftice,
d’une partie du prix convenu, des avaries ou des
défeétuofîtés qui fe trouvent dans la marchandife
emballée ou renfermée dans des tonneaux quelconques
ou dans des fàcs , comme les caftes , le cacao,
l’indigo , le coton , le lucre , le. gingembre , &c;
qui1 viennent de nos colonies' , renfermés ou enveloppés
comme ei-deflùs.
Ce terme s’emploie encore quelquefois- dans le
fcns de faire raifon ou tenir compte d’une erreur
qui fe trouve dans un-mémoire, dans un compte, &c.
R ÉG IE. Admihiftration- ou- direction d’une afïàîre
Aè finance ou de commerce. Voye^ l’article r ég ie
au Diéffonnaire des finances.
RÉGISSEUR. Celui qui a là régie ou la di-
jeébiort d’irne affaire de Commerce ou1 de financé;
Voyeq l’article régisseur au Dictionnaire des finances.
R EG ISTR E. Grand4 livre dé papier blanc, ordinairement
couvert de parchemin , 8c comme difent
les relieurs 8c papetiersr relié à-dbs plat, qui fert
a ébiicSc. enregiftrer fes-a$es> délibération^ arrêts,/
fenfences, édits, déclarations & autres telles chôfës
de conféquence dont on veut conferver la mémoire,.
La relieure des règifires a fait la matière d’un*,
long- procès entre- les maîtres relieurs 6e les marà
clrands papetiers d e là ville de P a ris, ceux-làVoulant
interdire aux autres toute forte de relieure , Toit à
dos quarré', foit à dos rond ,8c ceux-ci voulant au
mohrs^ fe conferver la. relieure des regijlres à dos
q-uarre. On parle ailleurs de l’arrêt qui a terminé
ces conteftations-, 8c qui par une-efpèce de p ar-
tage a laiffe aux: relieurs feuls la relieure à dos rond y
& a rendu commune aux uns & aux autres-la relieure
à dos quatre. Voyez. P a p e t ie r .
Les regijlres foit à dos- quarré, fait a .dos rond-,
font d un grand ufage dans le commerce, n’"y ayant
point de marchands ,. négocions & banquiers, non
plus que de fabriquai« 8c manufacturiers qui n'e *
doivent tenir c!e plufieurs- fortes , pour y écrire
journellement, les affaires de leur négoce. On les-
appelle plus communément des livres que des
regijlres parmi les nég'ocians. On dit pourtant quelquefois
les regijlres d’un banquier- 8c d’un- agent de
banque. VoyezL iv r e .-
Les ivx corps des marchands 8t toutes les com>
munautés des arts & métiers de la ville & faux-
bouegs de Paris-, ont des regijlres paraphés par les
officiers de police ou par le procureur du roi da
châtelet, pour y écrire 8c' enregiftrer non-feulemenr
leurs délibérations,, mais encore les élections dé
leurs, maîtres 8c gardes,, fyndics , jurés, ou autres
officiers 8c adminiftrateurs de leurs confrairies , les
obliges des apprenti fs', les réceptions à la maîtrife;
enfin, tout ce qui regarde 8c. concerne les affaires'
& la police de ces corps 8c communautés.-
Les infpeCteurs des manufactures, les gardes'deir
halles & magafins, les receveurs, contrôleurs,,
vifitèurs 8c autres commis des' douanes & bureaux;
des fermes 8c recettes des deniers royaux, aux
entrées ou forties du royaume , fe fervent auffi:
dé regijlres pour y écrire en détail' 8c -journellement,.
les uns le payement dès droits, les amres-
la réception dès marcKairdifës dans leurs dépôts
ceux-ci le nombre 8c la qualité des étoffes aux-*
quelles ils appofent leurs p-lombs , 8C ceux-là la-
vifite des balles-& ballots qui paflent par les bureaux,
les lettres de voiture , les acquits à cautions
& autres tels aCtes qu-oiv leur pré fente ou qti’ife-
délivrent aux marchands 8t voituriers.-
Tous ces regijlres doivent être auffipa raphé sy
mais diverfement ; ceux des infpeCteurs des • manufactures
par les inténdans dés provinces à la
réferve dès regijlres d;è celui de la douane de
Paris ; qui' doivent l’être par le lieutenant-général
de police ; 8c ceux dès commis des fermes o-éné--
raîes des aides 8c gabelles, ' 8èc. par -les férmierg-
'généraux de ces droits, chacun fuivant le département
qui leur eft donnèpar le contrôleur général ou le
préfident dès finances.
R eg ist r e . On appelle dans les Indes occident
taies 4e fe dQ^featjo» efgagnofe,, navires de r^r
'f if r e , dedfc à qui le foi d’Efpagtïe on le confeil
dés Indes accorde la permiflion d’aller trafiquer
dans les ports de l’Amérique ; ils font ainfi nommés
de ce que cette-, permiflion doit être enfegiftrée
àvant qu’ils mettent à la voile du port de Cadix
où fe font le plus ordinairement les chargemèns
pour Buenos-Ayres & les autres ports pour lefquels
J1 part des navires de regiftre.
' Ces navires ne . doivent être que du port de trois
eent tonneaux, 8c les permiflionsle portent ainfi;
mais Fintelligence des maîtres à qui ils appartiennent,
avec les officiers du-confeil des Indes réfi-
dens en Europe ; & les préfens confîdérables qu’ils
font à ceux de l’Amérique, & aux gouverneurs dés
ports où ils arrivent, 'font caufe que ce réglement
n’eft nullement obfervé, y ayant foavent de cés
navires de cinq cent cinquante , 8c -même jufqu’à
fix Cent-cinquante tonneaux.
Les permimons coûtent jufqu’à trente mille piaffres
chacune,, mais elles en conter oient cent mille que
les marchands qui frettent ces’ vaifïeaux y trouve-
roient encore leur compte , & .que le roi d’Efpagne
n’y auroit jamais le fien.
Le confeil des Indes prend néanmoins des précautions
qui fembleroient devoir empêcher l’abus
que l’on peut faire de ces permiffions, en voulant
que chacune de celles qu’on accorde porte 8c la
qualité & l a quantité des marchandifès , .dont la
cargatfon des vaiffeaux de regijlre doit être com-
pofee' en partant d’E urope, & que les certifications •
des, gouverneurs & officiers du roi qui réfidènt à
l’Amérique , expliquent pareillement en détail la
nature & le nombre de celles qui doivènt faire
leurs retours. Mais cette double précaution qui
devroit affurer le droit du ro i, eft pré'cifément ce
qui fait qu’on le fraude plus hardiment, & què les
gouverneurs 8c officiers royaux y font doublement
leurs affaires» ■■
Les préfens que lès propriétaires 8c, armateurs
des navires leur donnent' en arrivant, : font qu’ils
permettent de débarquer bien au-delà de ce qu’ils
doivent apporter des marehandifes d’Europe fuivant
leur permifïïoa ; 8c ceux qu’on- leur fait au départ,
font -auffi qu’ils en obtiennent aifément des 'certifications
que ces vaiffeaux ne' font chargés pour
le retour que de telles marchandife's de l’Amérique
8c en jelle quantité, mars toujours bien, au deftous
de leur véritable chargement.
O n a des mémoires certains & de bonne main
qu’il y a eu fouvent des navires^ de rëgiflre dont
k certification ne portoit que douze mille cuirs ,
8c feulement cent mille piaftres, & à proportion
des autres marehandifes du retour, qui avoient à
bord des trois ou quatre millions en or 8c eft argent
, viftgt-fix mille cuirs 8c plus , & ainfi du
xefte, enferre <jue le quint du roi d’Efpagne & fes
autres droits^ n allaient prefque à rien en compa-
raifen de ce a quoi ils auroient du monter.
Outre ces gaifts indîreârs du marchand , les pro-
#ts q u il fait fer marehandifes d’Europe font
i înlMëftfes' ; & l’on à vu en 1703 & ryo? ,• tel de
: ces navires de régi f it ë , vendre celles qu’il avoiü
j apportées l’une portant l’autre à plus de crois'cène
pour cent de profit J enforte qu’un chapeau fer
vendoit dix-huit piaftres, l’aune de drap commua
douze piaftres -, le plus fin feize & dix - h u it, la
. foie vingt-cinq piaftres la livfe, vingt piaftres la
• paire de bas de foie pour homme & dix ceux de
femme j le fil de Bretagne fix piaftres, & ainfi
a-peu-près fur le même pied les autres marchan*
diiès.
Il eft vrai qu’elles baiffèrent de plus d’un tiers
les deux années fuivantes , à - caufe de cinq ou fîx
vaifïeaux de France qui y arrivèrent , 8c qui en
apportèrent Une trop grande quantité, mconfîdéi.ation
allez ordinaire dans le commerce, où les négociant
ne font pas autant de réflexion qu’ils- le devroient^
que la rareté , ou plutôt Tfn aflortiment médiocre
de marchandife apporte plus de profit que quand
1 abondance en eft trop grande"; mais indifcrétioii
que les François plus que lès autres devroietfî
éviter 'après l’expérience qu’ils en ont faite pendant
la guerre pour la fucceflion d’E fpagne, où ceux
de leurs premiers vaiffeaux qui payèrent dans la
mer du Sud, en revinrent avec des profits- immenfes
8c prefque incroyables, 8c où au contraire ceu*
ui y allèrent négocier les derniers n’arrivèrent ea
rance qu’à demi-charge & avec très-peu de gain ,
pour ne pas dire avec perce; .
L ’on 'peut mettre au nombre des navires dê
regijlre à qui il eft permis de faire le commerce
des Indes Efpagnoles , un navire de cinq cent to n neaux
que le roi d’Efpagne permet que la compagnie
Angloife de l’Aftiente , ou plutôt la compagnie
du fed de cette nation qui en a pris la
ferm e, 'envoyé' chaque année aux foires qui fe
tiennent à Porto^Bello, àCarchagène 8c autres villes
maritimes de l’Amérique. On parle ailleurs de la
eonceffion de .ce vaiüeau , 8c l’on ajourera feulement
ici que ces nouveaux marchands ont pris’ tous
le genre de ceux d Efpagne, 8c qu’ils (à-vent auflï
bien 8c mieux qu’eux , gagner les gouverneurs 8i
les officiers royaux. Voyez A s s ie n t e .
Depuis Savary, du Dictionnaire duquel on â tiré
cet article, lé gouvernement Efpagnol a retiré la
permiflion qu il avoit donnée à la compagnie An-*
gloife de FAffiente 8c donné la libertéaii Commerce
de l’Amérique.
R EGLE. Bonne conduite; On dit qu’ira marchand
.a une grande régie dans fon commerce .
ou qu’un autre ne tient aucune régie dans fes
affaires ; lorfque l’un eft " exad-, attentif , qu’il,
paye èxaâement | qu’il tient bien fes livres, &
a un grand.ordre, foit au dehors avec fes. corre'f--
pondans , les manufafturiers & ouvriers,- feir ati
dedans en veillant fur fon magafin , fa boutique
8c fes garçons , 8c que l’autre fait le contraire de
toutes ces chofes-.
RÉGLEMENT. Ordre prefcric, régie donné«
par un fupérieux»