
tout avoir foin qu’il n*y ait aucun mélange d’ autres
pierres, & que les pierres defoude ne foient point
couvertes d’une croûte verdâtre ; outre que le premier
de ces défaits augmente inutilement le poids
de la marchandife , il concourt avec l’autre â gâter
& d'eterriorer le linge. La foude trop grofîe ou
trop menue , peut plus facilement fe charger dautres
drogues & de parties hétérogènes j la moyenne,
de la groffèuE des cailloux ( appellée pour cela
cailloci ) doit leur être préférée.
L a foude de Carthagene , quoique moins bonne
que celle d Alicante , «mit j>roportionnement avoir
les mêmes qualités, car elle n’eft jamais lî bleue,
elle a de plus petits trous , & eft couverte de cette
croûte verdâtre, que nous avons dit être un défaut.
Elle fe tranfporte en balles plus greffes que l’autre.
Outre ces quatre fortes' de foude , on en compte
une cinquième qui eft moins commune , & que
Ion appelle fonde blanche. C’eft une efpèce de
fel ou fàlpêtne, que les droguiftes nomment communément
natron, S a l natrum. Il fe forme de
Tèau^ du Nil r ménagée â peu près de la même
maniéré que l’ eau de la mer dans les marais falans ,
& aidée de l ’ardeur du foleil.
Par le moyen de l ’eau commune, on tire d’e
la foude un' fei blanc , qui eft le véritable fel
a l k a l i & qui doit feul en porter le nom, de préférence
a., tout- autre , St fans autre dénomination j
ce qui doit le diftinguer des autres fels alkalis,
qui tous ont befoin que l’on les défigne par la
plante ou autre matière dont ils font tirés , comme
f e l a lk a ly d'abfynthe , de centaurée y ôte.
S oude de b a r il l e . G ’ eft le nom de la véritable
foude d Alicante , ainfi nommée de l’herbe de
barille qui fe feme , fe cultive , fe recueille & fe
brûle, pour faire la foude , aux environs de cette
ville d’Efpagne. Rarement- elle nous vient toute
pure d-’Efpagne y les Efpagnols ,.pour gagner davan- j
tage ,.en augmentant le volume , en la mêlant fo-uvent i
avec la fo u d e de bourdine , autre herbe qui refiem-
ble à la barille mais qui-n’a point les mêmes,
bonnes qualités..
C’eft k véritable foude de barille qu’il faut
employer pour la fabrication des glaces à miroirs ,.
la bourdine n’y étant pas propre. Elle s’envoie en.
raaffe dans de grands cabats de jonc.
S oude d e bo u rd in e . Soude faite avec une
herbe qui a beaucoup de reflemblance avec la
b a r ille , mais qui n’eft point auffi bonne, v o y e r
l ’article precedente
« Les fondes venant d’Alicante & des autres
lieux d’Efpagne , peuvent entrer dans le rovaume
sn payant les droits ; la. prohibition relative aux
cendres de Varech ne les concerne pas d’après
îa décifîon. du z-6 juin 1-75;6. »
« Servant a la teinture , elles font- également
admifïïbles venant d’Angleterre , d’après 1 arrêt dü
z février 17-dy , & celui du 17 juillet 178?. % _
«-Elles, doiventy foivant le tarif de 16 6 4 , par
quintal, fçavoir , en entrant dans les cinq greffes
fermes, 8 fols. »
! cl Pafïant des cinq grofies fermes aux provinces
réputées étrangères , 10 fols. »••
tt Elles font prohibées â toutes les forties du
royaume, comme falins propres aux verriers y
c’eft le réfultat de l’arrêt du z6 avril 17 8 1, confirmé
par celui du 9 juillet 17 8 5.»
« A la douane dé Lyon , elles acquittent , fuivanc
le tarif de 16 3 1 , où elles font dans la claffe des
drogues, par quintal net, fçavoir, venant de l ’étrang
e r, 3 fols.»
« Venant de l ’intérieur , avec l'augmentation a f.
6 den,» & 5
<« A la douane de Valence , où elles font comprîtes
au feptième article du tarif, elles paient atitïï
du quintal net, 17 fols 6 den. »>
SOUDE DE COMPTE p o u r solde de c o m p t e .-
F~ôy. COMPTE.
SOUDER U N COMPTE, on dit plus communément
SOLDER UN com pte. C’ eft le calculer,
le régler , l’arrêter , en faire la balance, voye^
co m p t e .
SOUDIS. Petite monnoie qui a cours â Ormus p,
dans le-golphe Perfique.
'Un fondis vaut quatre payes,. St la p a y e d ix
beforchs qui font â peu près comme les liards de
France, v o y . b e so r c k te .-
SOU DURE.. Compoftcion ou mélange dé divérs
métaux & minéraux , qui fert à fouder & joindre
enfemble d’autres métaux. On fait dés foudures d’or,
d?argent’, de cuivre,, d’étain commun, d’étain de
glace & de plomb j obfervant de mettre toujours
dans la compofîrion quelque partie du métal que
l ’on veut fouder. avec une' partie d’un métal lu-
périeur- ^
Les orfèvres font de quatre fortes de foudures,
que pour diftinguer, ils nomment foudures à huit,,
a fisc , au quart St au tie rs ,.. cette dernière eft
la plus foibfe ; ils entendent par foudure à huit celle
qui na qu un huitième de cuivre ou de leçon fur
fepe-parties d’argent, & ainfi des- antres. C’eft çe:
mêiange de cuivre dans la foudure d’argent qui fait
que la vaiffelie montée eft toujours moins chère que
la vaiffelie plate.
La foudure des plombiers fe fait avec deux livres
dé plomb St une livre d’étain. On éprouve fa bonté
dans la fonte , lorfque verfant la largeur d’un écu.
de cette foudure en fufion fur une table , il s’y
forme ce qu’on appelle des y eux de p e rdrix ; c’eft“
à-dire, de petites étoiles claires.& brillantes.
L a foudure du- cuivre fe fait comme celle des-
plombiers, mais avec le cuivre St l’étain ; quelquefois
G-ce font des ouvrages délicats que l’on veut fonder,
on met quelque portion d’argent-à la place de
l’étain..
Enfin là foudure• de l’étain fe fairavec les deux
tie*rs d’étain Si le tiers de plomb j mais quand on
veut que- l ’ouvrage foie délicat, comme aux tuyaux
d orgues j, où la foudure eft -difficile à agpercevoir y '
o n l a fa it a v e c u n e p a r tie d ’é ta in d e g la c e & tro is
p a rtie s d ’é ta in fin . Voye^ à l'article é t a i n l'endroit
oà i l efl p a r lé dé la claire foudure.
Les potiers-d’étain vendent aux chaudronniers , ferblantiers, vitriers, plombiers, faifeurs d’orgues,
&c. une forte de bas étain, moitié plomb St moitié
étain neuf, qu’ils appellent claire-foudure, baffe-
étoffe petite-étoffe , &c. C’eft la moindre de toutes
les forées d’étain qu’il eft défendu aux potiers-d’étain d’employer à leurs ouvrages, fi ce 11'effc pour des
moules â chandelle. Voy. comme ci-deffus.
Quoiqu’ il ne foit point fait mention de la fôu~
dure dans le nouveau recueil de droits d’aides &c.
qui a paru en 1786 , elle payoit, félon Savary, les
droits dé la douane de. L y o n , à raifon de 9 fols du
quintal, tant pour l’ancienne que pour la nouvelle
taxation.
SO UF FLE T. Inftrument qui fert à attirer l’air
& à le repouffer, dont on fe fert dans les cheminées
des chambres St des cuifînes , & aux forges,
fourneaux & fonderies pour y aviver St.exciter le
feu j on s’en fert auffi 'aux orgues & autres,
inftrumens St machines pneumatiques pour leur
donner le degré de vent dont elles ont befoin. Le
foufflet tire fon nom du bruit même qu’il fait lorf-
qu’on le met en mouvement , c’eft ce que l’on nomme
en -figure de rhétorique, onomatopée.
foufflet eft compofé de deux ais plats, ordinairement
de forme prefque triangulaire , dont
quelquefois les deux angles d’en haut font arrondis
& qui ont chacun une /queue ou poignée taillée
du même bois. Deux ou plufîeurs cerceaux pliés
de la figure des ais font placés entre deux : un
cuir large par le milieu & étroit par les deux
extrémités où il finit prefqu’en pointe eft cloué fur
le bord des ais qu’il unit enfemble, St fur les cerceaux
qui féparent les ais, afin que le cuir fe plie
ou. s’ouvre plus aifément. Un tuyau de fer ou de
cuivre, quelquefois même d’argent, fur-tout aux
foufflets de chambre, termine le foufflet & eft attaché
à Fais de défions : cet ais a quelques trous pratiqués
à l’effet d’afpirer l’air y enfin, un cuir qui
eft au-dedans , & qui couvre ces trous fert comme
de foupape pour donner entrée à l’a ir , ou pour le
retenir 5 on l’appelle, par cette raifon, Yame du
foufflet.
Les foufflets n’étant point tous deftinés aux cheminées
de chambre & de cuifine, font proportionnés
aux foyers auxquels on les deftine, c’eft pourquoi
il y en a de différentes grandeurs, des doubles St
des fîmpjes.
Les foufflets qui'fervent aux forges des orfèvres,
des ferrurîers, des maréchaux , des taillandiers, des
fondeurs & c ., foit qu’ils foient doubles, foit qu’ils
foient (impies , s’élèvent & fe baiflent par le moyen
de la branloire St d’une chaîne qui y eft attachée
& que tire l’ouvrier.
Les foufflets des fonderies & des fourneaux où
fe cuifent & fe liquéfient les métaux , ainfi que
ceux des forges o ù fe travaillent les gros ouvrages,
comme font les ancres des vaiffeaux St la plus grofle
taillanderie , reçoivent leur mouvement par les roués
de quelaue moulin à eau.
D’autres foufflets, entr’autres ceux des émailleurs,
reçoivent leur mouvement par une ou plufîeurs
marches que l’ouvrier a fous fes pieds. Voye3:
EMAIL.
Enfin, les foufflets d’orgues fe lèvent par u*
homme qui a pris de-là le nom de fouffleiir. Les
foufflets ordinaires de cuifine ou de chambre font
les plus petits de tous , & s’ouvrent & fe ferment
avec l’une & l’autre main.
Les foufflets d’orgues , qui communiquent lé :
-vent-aux divers tuyaux qui forment, les tons & les
jeux de l’orgue, font d’une fabrique St d’une forme
différentes des autres j on peut même dire qu’ils
font une efpèce de foufflets particuliers. Voye%
O R G U E .
Les bouchers fé fervent auffi de foufflets d’une
ftru&ure extraordinaire pour fouffler & enfler leurs
viandes lorfque les bêces ont été affommées, afin de
les habiller & dépecer plus facilement.
Divers ouvriers travaillent à la fabrication de
ces différens foufflets , mais ils font tous d’une
même communauté, qui eft celle des boiffeliers.
Vo y. B O IS S E L IE R .
« Les foufflets venant de l’étranger acquittent
comme ouvrages de cuir, en vertu de l’arrêt du.
z8 mai 17 6 8 , vingt pour cent de la valeur».
« Venant des provinces réputées étrangères, dans
les cinq grofies fermes , ils paient, fuivant le tarif
de 1664 , favoir,
« Les foufflets de maréchal 1 liv. 5 fols de la
pièce ». ..
> « Les petits, par douzaine , 4 fols.
« Sortant des cinq grofies fermes , ils paient ,
d apres.le même tarif, fa/oir , les gros par paire ,
6 fols «.
« Les petits, par douzaine., 3 fols».
« Pour la douane de Lyon, les foufflets de maréchal
& de forge, acquittent à raifon de- deux Sc
demi pour cent de la valeur ».
« Les petits, comme mercerie ».
« A la douane de Valence , les premiers, paient,
: fuivant le chapitre X IX de l’article V III du tarif
où ils font compris, par douzaine, 3 f. 8 d.
« Les autres , d’après l’article IV du même tarif,
où ils font également dénommés, acquittent z 1. 1 f.
6 d. par quintal.
SOUFFRANCE. ( Te rme de compte ). Il fe dit
des articles de la dépenfe d’un compte , qui n’étant
pas aflez juftifiés pour être alloués , ni afîèz peu
pour être rayés , reftent comme en fufpens pendant
un tems, afin que durant ce délai le comptable puifle
chercher & rapporter des quittances ou autres pièces
pour fa décharge.
Les ^articles en fouffrance fe raient après le délai
fini, s’ ils ne font pas juftifiés , ou s’allouent s’ils le
font. Voy. compte.
SO U F R E ., qu’on écrit quelquefois, mais rare-
Rrrr ij