ser fur le pré , & de les faire pafïêr par diverfes
le fii ves. Voye-^ b l a n c h ir .
T o ile s de m én a g e . Se dit des toiles que les
bourgeois font faire pour leur ufage , & dont le
chanvre ou le lin qui les coropofent a été file en
leurs -maifons.
T oiles a m a t e l a s . Voy. ci-après aux endroits
où i l e jlp a r lé des toiles d'Allemagne, de Flandres
& de Normandie.
T o ile s a ch a p ea u x ou t r e il l i s . Voyez ci-
après a u x endroits où Von a p a r lé des toiles de
SuiJJe & de Normandie.
T o iles d’o r t ie . Voy. ci-après à Vendroit où
i l e jl f a i t mention des toiles de Pica rdie .
T oiles, b i s e s . Voy. ci-après, d la f in de Ven-
droit où i l e jl f a i t mention de celles qui f e
manufacturent dans la province du Perche.
T o iles d e ' S en l is . Voy. ci-après à Vendroit
où i l ejl p a r lé de celles qui f e fo n t dans le p a y s
du Maine.
T o iles N a n to is e s . Voyez ci-après à Vendroit
©ù i l ejl p a r lé de celles qui f e fabriquent en
Bretagne.
T o ile s de ha l le a s so r t ie s , autrement gr and s
ou hau ts b r in s . Voy. ci-après vers la ' f in de
Vendroit où Von p a rle des toiles qui j e manufacturent
en Bretagne , particulièrement à
D in an . —
T oiles d e co f f r e s . V o y . ci-après vers le
milieu de Vendroit où i l éjl mention des toiles
qui f e fo n t en Normandie , fingulièremeut à
Bouviers & à Ev reux.
Voy. ci-après vers la f in de
T o iles b ru n e s . I Vendroit où i l ejl p a r lé des
T o iles l é g è r e s . / toiles qui f e fabriquent en
T oiles a d o u b le r . I Normandie , particulière- J ment à Orvillé.
T o iles o u v r é e s , que l’on appelle plus ordi-
»airement linge ouvré. Eft une forte de toile de
chanvre ou de lin , fur laquelle il paroît divers
ouvrages , façons & figures. Voy. l in g e .
T o ile en coupons. Ce font certains morceaux
de batifte claire , ordinairement de deux aunes ,
qui font envoyés de Picardie en petits paquets
quarrés , couverts de papiers bruns. Vo y . b a t is t e .
On nomme aufli coupons de toile ces morceaux
d’une ou deux aunes , plus ou moins, qui ne font
que les reftes des pièces qui ont été vendues.
T o ile s a v o il e s . Ce font certaines grofles toiles
de chanvre écrue , qui ne fervent uniquement qu’à
foire des voiles de vaiffeaux , navires. & autres bâti—
mens de mer. Voye-[ n o y a l l e , p e r t e , po ld a v y ,
p e t it e olone & c a n e v a s , tous divers noms que
l ?on donne à ces fortes de toiles. Voy. aujji ci-
après Vendroit où, i l efl p a r lé des toiles de coton
des Indes orientales ; i l y e jl f a i t mention d’une
efpèçe de toile à voile. Voy. encore v o il e .
T o ile a t am is ou to il e a sa s . Sorte de toile
très-claire faite de fil de lin , dont on fe fert à
lamifer ou à fàfler les chofes que l’on veut mettre
en poudre fine. C’eft encore une autre efpèce de
toile faite de crin , que l’on appelle rapatel.
Voy. r a p a t e l , 6* auffï Vendroit ci-après où il
ejl p a r lé des toiles de Bretagne.
T o ile d’ em b a l l a g e . Voy. ci-après à Vendroit
où i l ejl f a i t mention des toiles de Picardie &
d’Anjou*
T oile a sacs . Voy. ci-après a Vendroit où il
ejl p a r lé des toiles de P ica rdie.
On dit qu’une toile a tant de laife , pour faire
entendre qu’elle a tant de large.
Un lé de toile , c’eft toute la largeur de la toile
d’un bord de lizière à l’autre. Ainfi l’on dit qu’il faut
tant de lez de toile pour faire un rideau de fenêtre,
pour faire concevoir qu’il y faut employer tant de
fois la largeur de la to ile , pour le rendre complet»
On dit auffi un demi de toile , pour dire la moitié
de la largeur de la toile.
Les principales chofes qu’il faut obferver pour
qu’une toile de chanvre ou de. lui fcit bien fabriquée
& de bonne qualité , font ;
i° . Qu’elle foit bien tifiiie ; c’eft-à-dire , bien
travaillée & également frappée fur ie métier.
i ° . Qu’elle foit faite ou toute de fil de lin .,' ou
toute de fil de chanvre, fans aucun mélange de l ’un
ou de l ’autre , ni dans la chaîne , ni dans la trème.
3°. Que le fil qu’on y emploie, ou de lin , ou de
chanvre , ne foit point gâté , qu’il foit d’une égale
filure, tant .celui qui doit entrer dans le corps de
la pièce, que celui dont les lifières doivent être
faites.
4°. Que la chaîne foit compofée du nombre des
fils que la toile doit avoir par rapport à fa largeur,
finefie & qualité , conformément aux réglemens
généraux des manufaélures, & ftatuts des lieux.
f ° r Que la toile ne fo-iK point tirée ni fur fa
largeur , ni fur fa longueur. _
6°. Qu’elle .foit de même force , bonté & finefie
au milieu qu’aux deux bouts de la pièce.
7°. Enfin, qu’elle ait le moins d’apprêt qu’il eft
poflible , c’eft-à-dire, ni gomme , ni amidon . ni
chaux, ni autres femblables drogues qui puiflenç
couvrir 8c ôter la connoiiïànce des défauts de la
toile.
Jettons un coup-d’oeil furie commerce des toiles
en Europe. Nous paflerons rapidement fur celui
des pays étrangers , pour nous arrêter davantage
fur celui de la F rance.
On cultive très-peu de lin .& de chanvre , en
Italie , en Efpagne , & au midi de la France ,
comme au midi de l’Allemagne j on y fabrique peu
de toiles. C’eft la Silefie , la Ruffie ? le nord' de
l’Allemagne, la Hollande, la Flandre & le nord
de la France , qui, à l ’exception de l’Angleterre ,
de l’Ecofle & de l’Irlande , en fourniiïcnt prefque le
refte de l ’Europe & une grande partie de l’Amérique.
-Les provinces d’Angleterre , où il fe fabrique le
plus de toiles de chanvre & de lin , font Glocefter,
Wilt & Sômmerfet j ces toiles font communes
quoique
T o 1
quoique allez fortes. Les plus fines fe font à Winch
elle r en Soutamptou» Il fe fait depuis peu d’années
, dans la province de Lencaftré, des toiles de
lin ainfi qu’à Kendal j mais avec peu de fuccès.
Les Anglois , par jaloufie contre les Irlandois qui
fabriquent beaucoup de toiles , ont excité les
EcofTbis à la culture des lins & à la fabrique des
toiles ; déjà ils réuffiflent très-bien, ainfi qu’à celles
des toileries.
Quoiqu’il en foit -, les fabriques de toiles des
îles Britanniques ne fuffifent point à la confommation
de l’Angleterre. Toutes les toiles à, voile qu’elle
emploie fe tirent de Ruffie- Les Anglois ont vainement
tenté de les fabriquer : obligés de tirer ces
chanvres de la Ruffie, ils n’ont jamais pu.établir ces
toiles à .aufli bas prix que celui qu’ils les paient aux
Ruffes. L a baffe Allemagne , particulièrement la
HelTe & Hanovre fournirent à l’Angleterre , par ,
la voie, d’Hambourg, toutes les toiles d’emballage
dont elle fe fert. Les Anglois , très-fupérieurs aux
François dans la fabrication des toiles de coton ,
leur cèdent manifeftement dans celle des batiftes.
Celles de Saint Quentin & de Valenciennes jouiffent
d une préférence très-décidée fur les batiftes An-
gloifes. Les petites toiles tout f i l , à carreaux ,
dites gingas & autres de diverfes couleurs, & fur-tout
les bleues, faites à l’imitation de celles de France
St de Flandres , ont après bien des difficultés , fi
bien ré.iiffî en Angleterre , que l’année avant la
dernière guerre les Anglois en expédièrent pour les
Indes Efpagnoles , par la vpie de Cadix , 30000
pièces. La fabrique de ces gingas , eft aujourd’hui
très-répandue dans—les campagnes de Manchefter.
On fabrique 1 de la toile- prefque par toute
î’Ecofle. A l ’exception de celle qui eft néceifaire à I
la confommation du pays , elle entre toute en Angleterre
, où il s’en confomme beaucoup, & d’où
le furplus fe tranfporte en Amérique. En Irlande
les toiles., généralement deftinées au blanc , font
un des principaux objets de fes manufactures. L ’ ufage
commun de ces toiles eft en linge de table, de
corps , draps , &c. On fait aufli en Irlande des
linons & des batiftes. L e grand blanc & le bas
prix des toiles d’Irlande leur donriôienc un grand
débit y mais depuis que par l’invention de certains
moulins à eau , les Ecoftois font parvenus à tifter
pîufieurs pièces ' de toiles à la fois , fur le même
mener, & qu’ils les donnent à meilleur compte ,
la préférence qu’on accordoit à celles d’Irlande
commence à tomber.
En Hollande les manufactures de toiles , dans
les provinces de Groningue , de Frife , d’Qw-e-
riflel, font, depuis long-temps très brillantes. Les
manufactures de France, de Flandre & d’Allemagne
n ont pu faire mieux que les approcher.
Ces toiles généralement connues fous le nom de
toiles d’Hollande , diftinguées par la blancheur ,
la finefie , le grain , l’uni , la beauté, par l’aunage
& la manière dont elles font pliées, tiennent le
premier rang dans le commerce des toiles. Commère. Tome III. Part9 II.
T O I y SI1
La Flandre, le Brabant, le Comté de Juliers,
la Weftphalie , fabriquent & débitent beaucoup
de to ile s , affez belles, pour paflêr fouvent dans
le commerce pour toiles d’Hollande. Cepenlant
les connoiiïeurs ne s’y trompent pas. Les fils n’en
font jamais aufli unis ; elles n’en font point aufli
remplies ; elles n’ont ni la fermeté , ni le blanc
éclatant des vraies toiles. d’Hollande ; aufli fomr-
elles moins cheres j la- confommation en eft très
grande en Europe & en Amérique.
Les manufactures de Courtray, l’emportent fur
toutes celles qui font connues, pour le linge de
table damaffé : le commerce en eft très étendu*
Anvers & fes environs fabriquent une grande quantité
de très beaux coutils.
Ce que la Ruffie vend de toiles- à vdiles & de
linge de table à l’étranger eft étonnant. S’il fout
s’en rappbrter à ce que; dit là-deffus un livre,,
intitulé : E Jfa i fu r le Commerce de R u ffie , &c.
Amfierdam 17 7 7 , il fort annuellement de la
Ruffie ,- plus de 3,000,000 de pièces de ces toiles y
ce qui nous paroît bien exagéré.
La Luface eft renommée par la beauté du lino-c
de table qur s’y fait. 0
Les environs du lac de Confiance, & particulièrement
la rille de St.. G a i, fabriquent & débitent
beaucoup de petites toiles de fil , teintes
blanchies, ou écrues & radoucies pour doublures!
. e a imite toutes celles que les différentes nations
envoyent à Cadix pour être envoyées aux
Indes occidentales. Ses toiles font très blanches
bien apprêtées, plus légères ; mais à plus bas prix
que ©elles de la même efpeee fabriquées dans- d’autres
pays. On afiure qu’elle envoyé feule plus de
toiles en Efpagne que le refte d e 'l’Europe, &
qu elle en fournit une grande partie de l’Allemagne
, de ritalie & de la Sicile. Toutes les Provinces
de la France fabriquent des toiles : mais
les plus renommées par les fabriques de ce genre
font la Normandie, la Bretagne , la Picardie le
Hainault, le Cambrefis , le Maine ,1a Champagne
le Baujolois. r ü 3
L a Normandie & particulièrement la généralité
de Rouen, doit tenir le premier rang entre tontes
les. antres pour la quantité & la variété des toiles
qu elle fabnque & qu elle vend dans le royaume
& .a 1 etranger. Rouen eft depuis long-temps cé
lèbre par fes.inatuifaàutés de toiles Fortes & d"
blancards qui ont toujours été recherchés. L e relie
de la généralité & de la province fabrique auffi
beaucoup de toiles de différentes fortes, telles que
les toiles d’étoupe & d’emfeUage , de lin & J
chanvre, des toiles dites d’Ourv ille, des Mor-
tagne, des Vimontier, des. Cretonnes, &c. &
plus des coutils de toutes fortes , des mentbeüiatds*
des toiles rayées, à carreaux „ tout fil , des gin’
gas, 'des toiles defline’ es à la traite de Guing, dj “
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