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poil de che.vre & du cavicr. Il s'y verni auflï beau-
c-eup. d’efclaves de Tua .& de l ’autre fexe j mais les
François prennent peu de part a ce trafierodieux».
Les m o un oies , les poids' & les mefores y font
les mêmes qu’à Smytne. Le pic feulement y eft un
peu plus court.
La, Bulgarie.
L a B u lg a rie , qui formoit autrefois un grand
royaume , eft aujourd'hui une province de l ’empire-
Ottoman.
Les principales pîkCes. de la Bulgarie: maritime
& danubienne, font Sileftrie , Babadag , Varna,-
Viddin , Nicopoli, Orfova , Roufdjiouk ; &. celles
delà Bulgarie méditerranée,.Sophie, Philippopoli,
Ternova,. Yanibolt , &c.
L e commerce d’entrée-eft immenfe dans la B u lgarie.
Il n'y a point de fortes de marchandifesvdes
j^ays étrangers qu'on ne trouve d'y débiter avec
avantage. Nous n'en donnerons point le détail.
L e commerce de fqrtie coafifle en foie, laines ,
cuirs dé buffles & de boeufs , cire , miel.,,grains ,
beurre , foif, tabac, maroquins , fe r, falpêtre , viande
, chevaùx , ris , vin, caviar, &C. dont il fe fait
une immenfe exportation à Conftantinople, dans la
mer noire & jufqii'en Italie & en Allemagne qui
confomraent for-tout beaucoup de fçs laines. Une
partie de fes vms-paffe en Pologne & en Ruflïe.
Les Ragufais ont joui prefque feuls pendant long-
tems du commerce de la Bulgarie.; mais les établi
ffemens qu'ils y avoient formés font entièrement
tombés. Les François ont donné une grande exten- ,
fion à leur commerce dans ce pays par Andrinople.
Quatre ou cinq maifons Françoifes qui y font établies
, y reçoivent dire élément, de Marfeille les marchandises
d’importation, & y expédient également
celles d’exportation par les ports- d^Enos & de
Rodefto* ; | | .1 '
Toutes les monnoies qui paflent à Conftaminople,
couridàns la B u lg a rie au même taux que dans
la capitale-.
L a Valaquie.
L 'a r Va la quie eftune province chrétienne de {
t'empire Ottoman, gouvernée par un Vaivode,
chrétien, auquel on donne le titre de prince. Elle
eft bornée au midi par le Danube, l'oueft par
la Hbno-né. Les principales places de la V a la q u ie ,
font Bukureft , Fockchian, Bouzew, Zemitche ,.
Goullé , Callafat, Guyor - Ghouw & Laun.
Bukureft' eft la capitale de la Valaquie & la
réfidenCé du Vaivode.,C’eft une grande & belle ville
ou l'on compte plus de rzciooo habitans. Guyor-
G o uw , fitué for le Danube, eftla principale échelle
‘de la Valaquie.,On y embarque toutes les mar-
ehandifes deftinées pour la mer noire & pour TA1-
lemairie , & on-débarque toutes celles qui eu viennent
pour la province. ■
•0 a peut:' débiter en Valaquie toute forte de
marchandifes avec, bénéfice,, mais lès marchands
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Européens ne s’y font jamais établis. Les marchands
de Koufdjiouck fe font prefque emparés, de tour le
commerce de ce pays. Ils vont, d’un côté, fe fournir
à Conitancinople , à Andrinople ,. &c. & de 1 antre
à Leypfik & à Vienne , & ils portent en Valaquie
des draps Londrins féconds , de Leypfik & de Pologne
, beaucoup d’étoffes de Lyo n , des foieries de
Venife & de' Se id , des galons d’or & d'argent de
Pologne & de France , des camelots de France ,
des drogues pour la teinture, des épiceries, de
l'étain, du plomb , du mercure , de l’acier, & quantité
de faulx d*Allemagne.
Les marchandifes de fortie de la Valaquie font
la cire, principal article, d'exportation * d’une excellente
qualité & dont la quantité eft Immenfe } les
cuirs , la laine , le mie l, le beurré , très-abondant
le fuif, objet très important pa'r fon abondance &
par fa qualité, celui .de chèvre en faifant la bafe,
le> lin , le chanvre ,< des pelleteries ; & fur-tout des
grains, du tabac & dû fei dont on tire une prodi-
,gie.ufe quantité qui. paffe à Conftantinople & dans
divers cantons de l’empire Ottoman.
«La monnoie de Turquie eft celle qui a le plus
de cours en Valaquie & même la feule qui ait
cours dans le -même détail. Néanmoins les fequins
Vénitiens,,les Hollandois , les écus de l’Empire SC-
•de Pologne;,, les réaux d’Efpagne, les écris de Ra-
gufe y paffent dans le commerce & font fujets a--
des variations foivant le cours du négoce.:
L a Moldavie.
L a Moldavie eft auflï une-province chrétienne-
fdè l’empire Turc . E lle eft bornée atrnord par le Niefo
te r , au midi par la Valaquie. C’eft un Vaivode
chrétien qui la commande. E lle a moins d’étendue
< que la Valaquie j mais le pays eft plus*beau, plus
fertile , & toutes les productions eirTont meilleures.
Les principales places dé la M o ld a v ie , font,
Jaflÿ , capitale, ville d’environ 50000 habitans,
. Choczim , Ta rgowitz ", O rh é i, Sokzou , Pontehen,
Ib ra ïl, G a la z , &c... Cette derniere ville: fituée for
'le Danube, eft. la principale échelle de la Moldav
ie . L a plupart des . marchandifes ' deftinées pour
cette province abordent à Ga la z , & Ton y em-
• barque également celles qui en* viennent. •
% Le commerce de Moldavie eftTé meme que celiii
de Valaquie'. Les marchandifes y viennent par les
mêmes voies, on y- débite les mêmes articles aux
mêmes prix, mais en beaucoup, moindre quantité.
■ «Nous ne Cautions nous étendre for cette matière ,
Tans entrer dans des répétitions inutilesi-
La cire eft l’article le plus important qu’on tire de là
Moldavie ; tlie eft plus bellè que celle de Valaquie.
Les cuirs de boeufs font plus recherchés & plus
grands que ceux de la Valaquie. Ils pèfenr jufqu’à
40'ocques, ou 140 livres de France: on en tire
auflï de la laine , de beau miel, d’excellent beurre ,
dufoif, .du lin du chanvre & beaucoup de gros & de
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Kienu bétail, qui pafîe en Pplogne, en Prude, en
Allemagne', dans l’état de Venne & en Turquie ,
beaucoup de viandes Calées, de bois de conftruc-
tion „ de goudron , de- grains, du vin , des pelleteries
, &c. .
Les mêmes monnoies qui ont éours en Valaquie,
paflent auflï en Moldavie 1 fans aucune diftinétion.
Tel eft l'état foccint du commerce de la Turquie
que la néceffité ou nous Tommes de nous ,
reiferrér, nous permet de préfenter à nos le&eurs.
Piufieurs parties de ce vafte empire n’y figurent
•point ,• d’autres 11'y paroiffent que tres-fommaire-
menc $ & cependant , tel qu'il eft , cet article fofftt
pour donner l'idée d'un très-important & très-grand
commerce. Qu’on réfléchiffe après cela foc les per-
•nicieux effets du defpotifme qui ravage tant de beaux
pays & for les effets incalculables de fon adminif-
tratidn-, Ton ne pourra s'empêcher de fentir que la
^culture , le commerce & les richefles de cet empiré
s’élever oient au plus haut point & que fes habitans
feroient auflï heureux qu’ils peuvent l'être , fï fa
xônftitution , fes'loix 51 fon gouvernement étoient
plus conformes aux loix de la nature, fï les droits
de chaqüé citoyen y étoient plus refpeélés, fes
propriétés mieux protégées. L ’on repréfente les
'Turcs & tous les peuples fournis au grand-Seigneur,
comme des hommes abrutis par la 'crainte & par
Tignorance , infoucians d’un meilleur fort & fans
aucune émulation. Ils deviendroient bientôt de nouveaux
hommes. L ’activité preadroit la place de la
langueur, les lumières s’y répandroient & feroient
.des progrès rapides , les arts y feroient cultives &
cette 'heureufe révolution prouverdit toujours davantage
que c’eft le gouvernement & non le climat
qui élève les âmes , éclaire les efprîts & rend les-
hommes capables de fervir utilement -leur patrie &
d’être comptés parmi ceux qui font honneur an genre
%umaim
TU RQU IN . On appelle bleu turquin , un
bleu dont la nuance eft très-foncée. Voye\ b l eu .
TURQUOISE. Pierre précieufe de- couleur
bleue , & ordinairement opaque, &. quelquefois un
peu tranfparente. •
Tl y en a d’ orientales & d’occidentales , de la
vieille & de la nouvelle roche. L ’orientale tire
plus fur le bleu que fur le verd , & l’occidentale
plus for cette derniere couleur que for Tàutre.sCelles
de vieille roche font d’un bleu-turquin , celles de
nouvelle font plus blanchâtres & ne confervent pas
leur couleur.
T U R 7S>Ï
L ’orientale vient de Perfe , des Indes & de quelques
endroits de la Turquie , qui foivant piufieurs
auteurs lui a donné fon nom parmi les modernes.
L ’occidentale fe tire de divers cantohs de l’E u rop e ,
entr’autres d’ Allemagne, de la Bohême, d. Efpagne
& de la Siléfie. I l s’-en trouve auflï beaucoup en
L angued oc , & ce font celles-là qu’on nomme communément
de- nouvelle roche ; mais le poli qu’elle
prend eft beaucoup moins beau & moins doux-.
Il eft d’ailleurs chargé de quelques rayes, ou filaments.
Cette pierre pr-écieufe fe contrefait aifément &
fouvent fi parfaitement q n ^ çu de s’y tromper
fi on ne l’Ôte pas du çhatonv '
L es turquoijes perfaunes , c’eft-à-dire celles de
vieille roche fe tirent, foivant Chardin, de deux
mines de Perfe , Nicapour & Carafon , dans une
montagne entre l’Hircanie & la Parthide, a quatre
journées de la mer Cafpienne ; la nouvelle roche eft
peu eftimée des Perfans parce que fa couleur fo con-
ferve mal.
Toute la vieille roche fe réferve pour le roi de
Perfe , qui garde les plus belles & vend ou échange
les autres. Cependant il eft poflïble d’en avoir de
tares & confidérables à affez bon compte, parce que
les ouvriers qui travaillent aux mines & leurs officiers
détournent (privent les plus belles qu’ils ne
vendent qu’ à des marchands étrangers pour ne pas
être découverts.
T U T H I E ou T U T I E . Suie métallique formée
eu écailles voûtées ou en ,goutieres de piufieurs
grandeurs & épaiffeurs, dure , g r ife , chagrinée en
deffus., & relevée de quantité de petits grains gros
comme des têtes d’épingle. E lle fe trouve attachée-
à des rouleaux de terre qu on a fofpendus au haut
des fourneaux des fondeurs eu bronze pour recevoir
la vapeur du métal. L a tuthie vient d’A llemagn e ,
& fà meilleure préparation fe fait à Orléans. L a
bonne tuthie doit 'être en belles écailles‘épaiffes &
bien grainées , d’un beau gris de fouris en deffus,
d’ un blanc jaunâtre en dedans y difficile à caflè r, &
fans ordures ni menu.
.« L a tuthie paye en France , pour les ' droits
d'entrée dans les cinq greffes fermes, par quintal
net 3 1. ro f . , à la fortie cinq pour cent de la
valeur , s’il n’eft juftifié de l’acquittement des droits
d’entrée ».
« Pour la douane de L y o n , par quintal net,
5 L 1 L 6 d. » . ; - - ||
« A celle de Valence, 3 L i l f. ».
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Hhlihh ij