
594 R O S faire la barbe. L a médecine même le fait entrer dans,
les remèdes , mais plus pour (on odeur que pour
les vertus.
Les Hollandois en tirent par la diftillation , une
huile blanche & fort odorante que les marchands
épiciers droguiftes vendent fous le nom _d’oleuni
rhodium , & dont les parfumeurs fe fervent; Cette
huile , quand elle eft nouvelle, reffèmble parfaitement
à. l ’huile d’olive ; avec le tems elle s’ épaiflît
& devient d’un rouge obfcur, comme de l ’huile de
Cade. On tire aufli de ce bois par la cornue , un
eïprit rouge & une huile puante , bonne pour la
guérifon des dartres.
Il faut choifir le bois de rofe nouveau , fec, de
couleur de feuille morte , d’une odeur de ro fe , le
plus gros & le moins tortu qu’il fe peut. Voye-^
A S PA L A TH E .
« Le bois de rofe paie à l’entrée & à la fortie
» des cinq greffes fermes", à raifon de cinq pour.
»' cent de ia valeur j & il eft d’ufage à Rouen de.
» l’eftimer 15 fols1 la livre.
» A la douane de L y o n , il acquitte , fuivant le
»• tarif de 1632,, de tel endroit qu’il vienne , 7 fols
» par quintal net.
» A la douane de Valence , par affimilation au
» bois d’inde, aufli par quintal net, 3 liv. 1 1 fols. »
RO SE ou R O SE T T E . ( Terme de teinture ) C’eft
une marque ronde de la grandeur d’un écu, d’une
couleur quelconque, queles teinturiers font obligés
de laiffer au bout de chaque pièce d’étoffe qu’ils
teignent, pour faire connoître les couleurs qui ont
fervi de pied ou de fond, & faire voir que l’on
y a employé les drogues & ingrédiens néceffaices„
fuivant les réglemens. Dans le cas de fraudé prouvée
, la pièce teinte eft confifquée , & le teinturier
condamné à l’amende avec interdiélion perpétuelle
de fa maîtrife, comme trompeur public. ’Réglement
des teinturiers de 16 6 g , art. 34. Voye.^ p ied &
d é bo u ix l i .
Rose. On appelle noble à la rofei une ancienne
monnoie d’or d’Angleterre. Voye-ç, noble a la
rose.
Rose. Couleur rouge pâle , tirant fur celle des
rofes naturelles. Vo y. ro u g e .
ROSE-CRAN. Sorte de linge ouvré qui fe fabrique
en Picardie. Voy. l in g e .
ROSÉE. Eft une des efpèces de mouffelines ou
de toile de coton qui viennent des Indes orientales.
On la nomme plus communément chabnani. V o y * .
.CHA BN AM .
ROSE-NOBLE. Monnoie d’or qui fe fabrique
en Hollande, & qui a cours pour onze florins.
Il y a aufli des rofes-nobles dé Danemarck. qui
valent 24 marcs danfeheou Danois. Il y a ordinairement
un bénéfice depuis 1 6 jufqu’â 24 fehelings
Danois , fur les rofes-nobles, lorfqu’on les change
en reichftales.
ROSEREAUX. Fourrures qu’on tire de Mof-
covie par la voie d’A r ch an gel. Ces peaux font
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bonnes pour ; la Suifle , où elles fervent à fourrer
des bonnets. Vo y . h e rm in e s , pour les droits.
ROSES. Petites étoffes de foie , de laine & de
f i l , dont les façons repréfentënt des efpèces de
rofes. Elles ont vingt aunes un quart, à vingt aunes
& demie de longueur , fur un pied & demi & un
pouce de largeur , au pied du roi. Elles font du
nombre des étoffés'de haute-liffe qui fe fabriquent
dans la fayeterie d’Amiens. Voy. ha u t e -l is s e u r .
RO SE TT E . O11 appelle ainfi une forte de Craie
rougeâtre , comme celle d’aramante , qui n’eft
autre chofe que du blanc de Rouen, auquel on a
donné cette couleur par le moyen d’une teinture
de bois de Bréfil, plufieurs fois réitérée.
L a rofette eft une efpèce de ftil de grain dont on
fe fert dans la peinture.
Il y a une efpèce de rofette femblable pour la
compofition à celle ci-deffus , mais dont la couleur
eft d’un plus beau rouge. Elle fêrt à faire cette
encre dont les imprimeurs fe fervent pour marquer-
en rouge certains mots ou certaines lettres dans les
livres. On s’en fert aufli quelquefois pour peindre.-
R o s e t t e . Marque des teinturiers. Voye£
rose. ^
R ose tte. Efpèce de toile ou linge ouvré qui fe
fait , en Flandres & en baffe Normandie. On les-
appelle aufli rofette s-perlées , mais plus communément
pe tite venife. Voy. linge.-
R ose t t e. On nomme ainfi dans le commerce
de cuivre 8c parmi les fondeurs, le cuivre lé plus-
pur & de la meilleure qualité , & qui vient ordinairement
en plaques de divers poids & grandeurs-
Voy. c u iv r e , pour les droits.
R o se t t es . Petites rofes ou fleurons d’argent ou
de cuivre dont les couteliers fe fervent pour monter'
les rafoirs , les lancettes & autres inftrumens de-
chirurgie. Ils font celles de cuivre, .& .prennent'
celles d’argent chez les orfèvres.
R o s e t t e s» Petits poinçons ou cifélets d’âcier , à
un des bouts defquels , font gravés en creux des.
rofes ou autres fleurs, pour les frapper, ou pour
en imprimer le relief, fur les métaux.où .l’on fait:
des- cifelures.
ROSSE. Vieux mot qu’on ne retrouve plus que
chez quelques marchands de province , pour dire ,,
marchandise ancienne , garde, boutique., vieille,
drogue qui. n’eft plus de vente.
ROSSOLI. Liqueur agréable,- compofée d’eau-
de-vie brûlée , de fucre & de canelle, où l’oit-
ajoute quelquefois du parfum. Il y a aufli du rojfoli.
qui fe fait avec de l ’eau.
Le rojfoli dé Montpellier eft très-bon.; mais on.
eftime davantage celui de Turin.
Pour les droits. Voy. liqueur»
RO TIN. Sorte de rofeau qu’on apporte dès lit des"
orientales. On en fait, en les fendant par morceaux
ces meubles de carme, dont l’ufage & le commerce'
font fi considérables.,, en Angleterre & en Hollande ,
ainfi qu’en France. On en fait aufli des cannes pour
R O T
s’appuyer en, marchant, ou qu’on tient à la main
par contenance.
R otin , lignifie aux îles Françoifes de l'Amérique,
les\cannes a fucre qui ne s’élèvent guères , foit. que
la mauvaife terre où elles font plantées en foit la
caufe , foit que cela provienne de là trop grande
féchereffe , foit enfin qu’elles aient été mal cultivées,
ou qu’elles foiènt trop vieilles.
R O T O L O , ou R O T O L I. Poids doiW on fe
fert en Sicile , en quelques lieux d’Italie , à G o a ,
en Portugal & dans plufieurs échelles du Levant ,
particulièrement au Caire & dans les villes maritimes
de l’Egypte.
Quoique le rotolo ait le même nom dans tous ces
endroits, il eft néanmoins bien différent par fa pe-
fanteur. • _ '
A G ènes, & dans le refte de l’Italie , où le rotolo
eft èn ufage , il y en a de deux fortes ; l’un qu on
appelle rotolo-gros-poids , & qui pefe dix - fept
onces fix gros & quelque chofe de plus , poids de
marc j l’autre qui eft le rotolo commun , eft de
feize onces aufli poids de m arc, c’eft-à-dite , une
livre de Paris , d’Amfterdam & des autres villes-ou
la livre eft égale à celle de Paris j ce qui eft une
différence d’une once & un peu plus de fix gros,,
entre ces deux rotolo ou rotoli..
En Sicile , le rotolo pefe quelque chofe de plus
qu’une livre & demie de Paris ; enforte que cent
rotolis font cent foixante - deux livres de cette dernière
ville. La réduction des rotolis de Sicile en
livres de France, fe fait par la règle de trois, de
même que celle des livres de France en rotolis de
Sicile. '
En Portugal & â Goa , le rotolo pefe une livre
& demie de Venife, chaque livre dé Venife revenant
a huit onces fix gros de Paris, de maniéré que le
rotolo Portugais eft égal.à treize onces un gros de
Paris.
Au Caire & dans les autres villes maritimes de
l’Egypte qui fervent comme de portes a cette
fameufe ville, la plus célébré de l’empire Turc
par fon commerce, le rotolo eft de cent quarante-
quatre dragmes, ce qui revient à un peu moins qu a
la livre de Marfeille , cent huit livrés de cette dernière
ville , faifant cent dix rotolis du Caire.
R otolo ou R oto li. Eft aufli une mefure dont
on fe fert dans quelques états & dans.quelques villes
des côtes de Barbarie , pour mefurer les liquides.
Trente-deux rotolis de Trip.oly , font le matuli ,
autre mefure en ufage dans cette même ville, &
quarante-deux rotolis aufli de T ripoly , font le j
m ataro, ou matare de Tunis. Voy. m a t u l i &
m a ta RE.
R O T T E ou R O T T O N . Poids en ufage dans le
Levaftt, qui eft plus ou moins fo rt, fuivant les
lieux où l’on s’en fert. *
Les cent rottes de Conftantinoplc & de Smyrne,
font cent quatorze livres de Paris , d’Amfterdam ,
de Stra (bourg & de Befançon , les poids de ces
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quatre villes & de la majeure partie de celles de
France étant égaux.
A Seyde, la rotte eft de fix cent dragmes, ou
de quatre livres onze onces de Marfeille ; elle
s’appelle damajquin, & fert à pefer les foies & les
cocons. L ’acre eft aufli une.autre rotte de cette échelle,
qui rend environ fix livres , poids de Marfeille.
Elle fert à pefer les cendres, les galles & les cotons
en laines., /
Les cent rottes ou dàmafquins de Seyde , font
trois cent quatre-vingt livres de Paris.
Les cent rottes ou acres du même endroit, font
quatre cent quatre-vingt-fix livres de Paris.
A A lep , il y a trois fortes' de rottes ; l’une de
fept cent vingt dragmes qui rend cinq livres dix
onces j elle fert à pefer les cotons , les galles &
autres groffes marchandifes ; la fécondé eft de fix
cent quatre-vinge-dragmes , qui font cinq livres cinq
onces. On pefe a cette rotte toutes les foies qui viennent
de Perfe, pour être tranfportées en Europe, à la
réferre des foies blanches ou paya*, qui fe pefenc
à la troifième rotte, qui eft de fept cent dragmes ,
c’eft-à-dire, de cinq livres fept onces & demie.
Les cent rottes d’Alep pour les groffes marchandifes
, font quatre cent cinquante-cinq livres de
Paris. ' ' ’ . : ■ ■ ■ ’■ \ ■
Les cent rottes de la même ville pour les foies
de Perfe , font quatre cent trente livres de Paris.
Les cent rottes de la même ville, pour les foies
blanches , font quatre cent quarante livres de
Paris..' * ” ••
R O U A G E . Tous les bois , fur-tout les bois
d’orme que les charrons emploient à faire les
roues des caroffes, charriots , charrettes & autres
voitures roulantes , fe nomment bois de rouage.
Voy.. ORME, & BOIS DE ROUAGE , pour les
droits.
R o u a ge. Se dit aufli d’un droit feignéurial qui
fe prend fur le vin vendu en gros.
R O U A N . [ Terme de haras & de commerce de
chevaux. ) Il indique qu’un cheval a le poil mêlé
de gris, de bay , d’alezan & de noir.
Il y a plufieurs fortes de rouan , entr’aurres
rouan vineux , rouan cavejfe , &c. Voy. ch e v a l .
ROUANCHE-BRANTS. Sorte de harengs provenant
de la pêche Hollandoife. Voye\ b r a n d i-
h a r in g .
R O U B LE. Monnoie de compte dont on fe (ert
dans toute la Ruffie pour tenir les livres , & y faire
l’évaluation des paiemens dans le commerce. Il y
a cependant une monnoie effective d’argent, qui
vaut cent copecs , le demi rouble cinquante copecs,
& le quart de rouble vingt-cinq copecs.
R O U C O U . Vo y. rocou. :
F O U E N . On donne ce. nom à des toiles qui fe
fabriquent dans cette capitale de la Normandie.
Elles font propres pour le commerce des Canaries.
R O U E T T E . Ce terme qui eft particulièrement
en- ufage parmi ceux qui font négoce de bois,
fio-nîfie une longue & menue branche u-e bois p liant
0 . 3 Ffffÿ