
L e (Une entre dans la compofition du mïtridaîé.
« Le f i inc marin paie en France les droits d’entré
e, à raifon de 6 livres le cent pefanc, conformément
au tarif de T664. »
# STINK ERQUE ou S T E 1NKERQUE. Sorte
d’ornement dont les femmes fe fervoient pour cou-
-vrir leur gorge. C’eft une efpèce de mouchoir de
gaze ou de toile légère. Il s?en faifôit de très-riches
en broderie d’or, d’argent & de foie , dont les plus
rbeaux .venoient du Levant. Les plus communs étoient
..de toile -rayée ou à carreaux de différentes couleurs.
L a plus grande quantité de ces derniers fe fabri-
quoient en Normandie, particulièrement dans la
généralité de Rouen , dans Rouen même & fes
jfauxbourgs , & dans le bourg de Darnetal.
L e trop grand nombre de ces manufactures ,
occupant prefque toujours' les ouvriers , qui auparavant
s’employoient à la culture des terres & à la
^récolte des grains , a donné lieu à l’arrêt du 28
juin 1723 , qui fufpend le travail de toutes ces
manufactures, hors celles de Rouen & de Darnetal,
.dépuis le premier juillet de chaque année jufqu’au
15 feptembre.
L e nom. de Stinkerquç .que. l’on a donné à ces ■
•fortes de voiles ou de mouchoirs , immortalifera
la fameufe .journée -de S t i n k e r q u e , ou l’infanterie
Françoife donna eu 1692 , des marques d’ une intrépidité
& d’une valeur peu commune. Ce fut en;
effet aùfli-tôt après que la nouvelle de cette frgnalée
^victoire fut arrivée à la cour j que les dames fem-
îblèrent, en vouloir -immortalifer la mémoire , en lui
•confacrant, pour ainfî dire, un ornement ( appelle
depuis fichu ) dont elles n’ont point ceffé de fe parer,
& qui a été long temps un objet confidérable de commerce
pour la Normandie.
ST IV E S . Drogue employée dans le tarif de
;î 664.
■ ,« Les f i i v e s paient en France les droits d’entrée à
raifon de y 1. le cent pefant. y> ..
•STO C K F ISCH ^ ou S T O K F IS S E . Poiffon de
mçr falé & defTeché, couleur de gris cendré, ayant
néanmoins le ventre un peu blanc j fa longueur
ordinaire cft d’un pied ou deux. La morue feche
ou parée , que l’on appelle autrement merlu ou
merluche , eft une efpèce de ftockjifch.
Il y a troisL fortes de fio ck fifch , le ron d , le
l o n g , 8c le court. Ce dernier s’appelle aufli rootf-
.chaar : il fe vend à Amfterdam au quintal de cent
livres ; fes déduirions font d’un pour cent pour le
bon poids , & autant pour le prompt paiement.
Les Hollandois font un négoce allez confîdérable
du fiockfifch ; car outre qu’ils en mangent beaucoup
dans leur pays , ils en fournifTent aufli leurs
vaiffeaux pour la nourriture des équipages , ils le
nomment ftockvïfch , ce qui fignifîe poiffon battu.
L ’on prétend qu’ils le nomment ainfî, parce que
l ’on eft obligé de le battre avec un bâton pour le
. .mettre en état d’être mangée
Le Jlockfifch eft facile à diftingger de la morue
^eche par la forme longue & étroite.
« Il doit à toutes lès entrées du royaume, fuivant
l ’arrêt du 6 juin 1763 , 4 livres par quintal. »
« A la fortie des cinq greffes fermes, il paie
comme la morue feche , c’eft-à-dire, 4 livres .io.fi
de la balle , contenant un millier en nombre, le
tarif de 1-664 > l’ayant impofé cumulativement aux
mêmes droits que la morue feche. »
STOCKHOLM. Capitale de la Suède. V o y . ci-
après Varticle Su è d e .
STONE. Poids dont les bouchers Anglois fe
fervent pour pefer la viande qu’ils débitent. L e (lotie
eft de huit livres d’avoir, du poids , c’eft-à-dire ,
de la livre la plus pefante des deux dont on fe fert
en Angleterre. Voy. l iv r e .
STORA X. Gomme réfineufe & odorante qui
vient d’Arabie & de Syrie pâr la voie de Mar-
feille.
Il y a de trois fortes de fio ra x j le fio ra x rouge,
1 z.c a l a m i t e & le liquide.
L e (lorax rouge -, que l’on nomme aufli encens
des Ju i f s , eft une gomme ou ré fine qui coule par
incifion du tronc & des groffes branches d’un arbre
de moyenne auteur, affez approchant du coignafîier ,
par la forme & la couleur de fes feuilles , qui font
pourtant plus petites5 fon fruit qui eft de la grof-
feur d’une aveline , renferme une amande blanche
& huiieufe, d’une odeur tout a fait femblabie au
fio ra x ; fes fleurs font blanches , comme celles de
l ’oranger.
. Cette gomme doit être choifie en maffe d’unç
couleur rougeâtre , molaffe & graffe, d’une odeur
agréable , & qui ne reffemble point à celle du
f io ra x liquide. '
On vend quelquefois pour du véritable fio ra x
rouge, du f io ra x en p a in , en boule 8c en marons ;
mais tous ces fio ra x font confifqués , & ne font
qu’une mauvaife compofition de fiorax liquide , de
fariiles ou ordures du véritable fio ra x\ 8c de quantité
d autres drogues de peu de valeur. L ’on vend
aufli du fio ra x en pouffière, qui eft encore plus
méchant, n’étant que de la fciure de bois. Le fiorax
rouge eft de quelque ufage dans la médecine ; les
parfumeurs s’en fervent, & on l’emploie aufli au
j lieu d’éheens.
Le fio ra x -calamite , ainfî nommé des roféaux
ou des tuyaux de plumes, appellés en latin calami,
dans lefquels il étoit autrefois apporté', n’eft propre*
ment qu’une compofition de différentes drogues
excellentes, & entr’autres du fio ra x rouge , quoique
plufieurs auteurs l’aient pris jufqu’ici pour une
.gomme naturelle, différente du vrai fio ra x .
lut fio ra x calamite vient aux épiciers de Paris,
de Marfeille & de Hollande, d’où il eft apporté en
maffes rougeâtres , rempli de larmes blanches , qui'
quelquefois font mêlées avec cette fubftance rouge,
& qui quelquefois n’en font que Amplement couvertes
, d’une confîftance moyenne , & d’une odeur
douce , qui approche affez de celle du baume noir
du Pérou : il faut le choifir en belles larmes, fep &
point amer,.
L e fio ra x liq u id é e ft une efpèce de réfine factice
, de couleur, giife , compofée de vrai jlo r a x ,
de galipot, d’huile & de vin , battus avec de l’eau ,
pour leur donner la confîftance de • l’onguent ;
les marchands apothicaires l’appellent quelquefois
fia e îé , pour le' déguifer'.
Il faut le choifir de gris de fou ris , d’une odeur
de fio ra x , d’une bonne-confîftance , fans ordures
ni humidité ,. venant véritablement d’Hollande ;
on le conferve-aifëment à la cave, en y mettant de
tems en tems de l’eau deffus ; il entre dans'la compofition
d’un onguent que l’expérience a fait recon-
noître pour fouverain contre le feorhut 8c la gan-
grene«-
Les échelles' du Levant & de Stnyrne , particulièrement
, foumiffent à l ’Europe une affez grande
quantité de fio ra x liquide. On en tire , année commune
, de cette dernière ville, jufqu’à deux mille
oçcosr
Du fio ra x & du benjoin, aux quels 011 ajoute du
mufe , de la civette où de l’ambre, fuivant qu’bn-
aime ces odeurs, on fait d’excellentes paftilles que
l’on brûle au lieu d’encens ordinaire dans Jes principales
églifes catholiques.
On compofe aufli du lait virginal avec ces deux
gommes que l’on fait diffoudre dans, de l’efprit de
vin ; cette drogue doit être d’un beau rouge , claire,-
©dorante, & qui ne fente point Fefprit-de-vin.
« Les f io ra x doivent- l’ entréé des cinq grofles
fermes , au tarif de 1664, par quintal net, fçavoir j
« Le calamite , 5 livres. »-
« Ee rouge & lé liquide, 3 livres 15 fols. »
« Venant indire&ement du Levant , ils paient,
indépendamment du droit du tarif de la province j
par laquelle ils entrent, vingt p'oifr' cent de la
valeur , fur l’eftimation fixée- par l'état annexé à
. l ’arrêt du 22 décembre 1750 , qui eft-, par quintal
brut,de 300 livres pour le premier, & de 123 livres
pour les autres. »•
« Les différèhtéy efpèces de fio ra x , fortant des
cinq groffes fermes , font exemptes de droits ,
comme droguerie, étrangère. »
« A la douane de Lyom, ils paient, fuivant le
tarif de 16 3 2 , par quintal net, de tel endroit qu’ils
viennent , (bavoir j
« Le- calamite, 2 livres. »
« Le rouge , 2 livres 10 fols. »
« L e liquide , 1 îiv. 9 fols 3 den. »
« A la douane de Valence , tous acquittent comme
droguerie, 3 livres 1 1 fols du- quintal. »
STRASSE. Bourre .dè 'fbîe ou le rebut de là
foie j ce qui en eft le moins propre à être filé
ou employé en- foies plâtres. V o y . boü-r r e &
-SCIE.
STROEKS. Petits vaiffe aux plats dont on fe fert
far le Volga pour le négoce d’Aftracan & de la mer
Cafpienne.
Lesfiroeks contiennent environ trois cents balots
de foie , qui ft?nt quinze lefts. Ils vont à .voile
& a rame,.& ont pour cela feize rames, un feul
mat & une feule voile. Le gouvernail eft une longue
perche , platte par l’endroit qui cft dans 1 eau. Le
Patron la guide par le moyen, d’une corde attachée
entre deux ailes qui le tiennent en état ils peuvent
porter, outre les marchandifes, z? matelots & 60
paflagers.-.
S T U Y, VER. C’eft le fou communie Hollande j-
il vaut huit duites ou deux gros. Voy. sou à l a
fin de Varticle.-
- S T YG E R - SCH U IT EN . Bateau de médiocre-'
grandeur , dont on fe fert à Amft-brdam pour charger
.ou décharger les marchandifes, & les porter des*
caves 8c magafins au port, ou les amener du port
dans les c’aves ou magafins. Ils font des efpèces de
vlot-fchuiten, mais plus petits & moins plats. Ils-
peuvent porter dix à douze tonneaux de vin , c’eft--
à dire , la moitié des autres. V o y , V lot-schuiten..
S U
SU AGE. Terme de marine. II fendît du coût des*
fuifs & graiffes , dont de tems en tems on enduit les-
vaiffeaux pour les faire couler fur l’eau avec plus'
de facilité.
Dans la mer du Levant, particulièrement à Marfeille
on l’appelle fp e rm e , d’où eft venu efpalmer
ou efp armer, c’eft-à-dire, enduire un vaijfcau de
fperme.
L e fu a g e . d e s v a i f f e a u x m a r c h a n d s f e m e t a u
-n o m b r e d e s m e n u e s a v a r i e s . Voyez a v a r i e -..
SUBLIME . Préparation chimique dont la bafe'
eft le mercure ou "vif argent ; il y en a de deux
j fortes i de corrofij 8c de doux.
L e fublimé- çdrr&fif eft un des plus violens-
poifons qu’on puifle imaginer , & comme tel le s :
marchands épiciers^droguiftes-qui en font négoce ,,
ne peuvent trop avoir foin de "ne le donner qu’à ■
des perfonnes connues., '
Ce fublimé eft compofê de mercure ordinaire,*
ou cfe mercure revivifié , du cinabre , d’efprk de-
nître, de vitriol leilîvé en blancheur , & de f L
marin décrépité ; le tout réduit en une maffe blanche
& brillante, par le moyen des vaiffeaux fublima*-
-toires. -
Il faut le choifir bien blanc , bien brillant, peu
pefant & peu compaéV.
Outre le fublimé, que l’on fait en France , il en'
vient beaucoup de Hollande , de Venife & de
Smyrne ; ce dernier, eft le moins bon , & l’on foup-
çonne qu-’il eft fait avec de l’arfenic ; aufli eft-il
plus pefant que les autres & plein de miroirs, ce-
qui peut fervir à le^ faire reconnoître ; pour plus:
de sûreté, il faut y jettér quelques goûtes d’huile '
de jartre faite par défaillance, ou le frotter de fel’
dé tartre ; s’il jaunit il eft bon, s’il noircit il ne '
J’eft pas. '
* Le fub limé doux eft le même que le corrofif }J
mais adouci par le moyen du mercure doux , 8c
réduit en maflé blanche , pleine de petites éguilles
dures & brillantes à forco-de le paffer fur-le feu à»