
Q U I dans le même cas, en conféquence de l'an-ét du i j
août L77 i .
; Indépendamment des droits de traites exigibles
a 1 entrée du royaume , fur la quincaillerie de
ter & d acier, elle doit 18 f. par quintal pour le
droit particulier de marque des fers , conformément
a 1 article 1 " . du titre de ce droit qui n'eft
pas perceptible fur la quincaillerie venant des provinces
réputées étrangères , d’après l’article X III
eu meme droit.
y u ü N U U L L E R , Q U IN C A I L L È R E m a r c
h a n d o u m a r c h a n d e d o n t le p r in c ip a l n é g o c e co n -
Ilite e n quincaille o u quincaillerie. L ’o n a p p e lle
a u lii quincaillers le s d u v r ie r s o u a rtifa n s q u i fa b
r i q u e n t l a quincaille.
Les maîtres vanniers de la ville & fàuxbourgs
de Paris , ont auffi la qualité de quinç'aillers dans
Içs lettres-patentes de leur éreérion en corps de
jurande. -
QU INiiQ U E. Sorte d’étoffe j elle le trouve tarifée
dans la lijle ou ta r if de Hollande de 17 15 ,
& paie les droits comme manufacture,
Q U JN E T T Ê ou Q U IG N E T T E . Efpèce de
çameloj ordinairement tout de laine , & quelque-
J°.1S mele de poil de çhevrç , qui fe fabrique à
Xulle en Flandres & aijx environs , dont la largeur
eft de dçux tiers, & la longueur des pièces
de vingt à vingt - unc -aunes, meffire de Paris; la
deffination la plus ordinaire de çes fortes de camelots
eft pour l’Efpagne.
IJ fe f a b r iq u e à A m i e n s , e n P i ç a r d i e , c e rta in s
p e t i t s c am e lo ts d e d em i- a u n e d e l a r g e , a u x q u e ls
iDp d o n n e auffi l e n om de quinçtte. Vo y. c a m e l o t ,
à l endroit où i l ejl p a r lé de ceux qui f e fa b r i quent
à simiens.
QUINQ UINA , ou K IN K IN N A , que queL-
ques perfonnes appellent auffi Q U IN A G u IN A ou
CH IN A CH IN A , en latin peruvianus cortex ,
lecorçe' du Pérou. Cinchona e ffic in a lis , Linnée.
C eft l’écorce d’un arbre qui croît dans les Indes
occidentales , & qui dans le commerce fe trouve
çn morceaux de différentes groffeurs , roulés ©u
pl^ts, brune à ^extérieur & couverte d’une moufle
planchatre , mais intérieurement d’une couleur
fouffe , ou de rouille de fer j fou odeur eftiégère-
.fîient aromatique & fent un peu le moifi , fans
cependant être défâgréabie 5 elle a une faveur un
peu amère & aftringente , qui réfte long-temps
dans la bouche , & excite une certaine chaleur
aromatique 5 les petits morceaux minces & plats font
ireputés les meilleurs j quelques perfonnes préfèrent
Cependant ceux qui font roulés & dont la furface
C& rude , fur-tout s*ils ont intérieurement la couleur
de canelle : quoiqu’il en (oit, les grands-morceaux
plats , fojt qu’ils foient lifïes pu raboteux ,
P u^ e couleur foncée ou légère , fe trouvent fouvent
auffi bons que les premiers. L a meilleure écorce eft
3 UÎ £ | odéuf & la faveur la plus forte t elle
|e cafte net fous la dent.
? E^agnols appellent l ’arbre qui produit ççjte
QUI
écorce palo de caffenturas , ou bois de fièvre ; 5
caufe des qualités furprenantes & fpécifiques qu’elle
a pour arrêter tontes fortes de fièvres intermittentes.
L ’arbre qui donne ce précieux remède pouffe une
tige droite , & s’élève beaucoup lorfqu-on l’abandonne
à lui-même. Son tronc & fes branches font
proportionnés à fa hauteur. Les feuilles oppofées ,
réunies à leur bafe par une membrane ou ftipuleIntermédiaire
, font ovales, élargies par le bas, aigues
à leur Commet, très-liffes & d’un beau vert. De l’aif-
felle des feuilles fupérieures , plus petites, fortent
des bouquets de fleurs fèmblables , au premier aC-
peéb, à celle de la lavande. Leur court calice a
cinq divifions. L a corolle forme un tube , alongé ,
bleuâtre en dehors, rouge à l’intérieur , rempli de
cinq étamines, évafé par le haut & divifé en cinq
lobes finement dentelés. Elle eft portée fur le piftiî
qui , furrnonté d’un feul ftyle , occupe le fond du
calice , et devient avec lui un fruit fe c ', tronqué
fupérieurement , partagé dans fa longeur en deux
demi-coques remplies de femences & bordées d’un
filet membre ux.
Çet arbre croît au Pérou fur la pente des montagnes
dans la province de Quito ou de San Fran-
cefeo & dans celle du P o to jî. Sa feule partie
précieufe eft fon écorce , fi connue dans la médecine
par fa vertu fébrifuge & à laquelle on ne
donne d’autre préparation que de la faire fécher j
les Indiens appellent l’arbre qui la produit, arbre
à çnyvrer j ce nom , qui eft le plus commun au
Pérou , lui vient , dit-on , de la propriété qu’il a
d’ enyvrer lespoijfonslorfqu’après avoir battu fou
bois ou fon écorce , on le met enfermé dans un
lac dans les étangs & autres eaux dormantes.
Le quinquina eft diftingué par les habitans en
trois efpèces différentes , ou plutôt en trois varié-«
tés , le jaune & le rouge, qui font également efti-
ûiés & ne diffèrent que par l’intenfite de leur couleur
, & le quinquina blanc , qui eft peu recherché
à caufe de fa vertu très-inférieure. On reconnoît
ce dernier à la feuille moins lifte & plus ronde, à
fa- fleur plus blanche , à fa graine plus groffe-, & à
fon écorce blanche à l’extérieur. On a déjà indiqué
plus haut les qualités du bon quinquina.
Sur les bords du Maragnori , le pays de Jaëa
fournit beaucoup de quinquina, blanc j mais oa
crut long-temps que le jaune & le rouge ne le
-trouvoient que dans, le territoire de Lo xa , ville
fondée en 15 :4 6 , par le capitaine Alonzo de Mer«?
cadillo. Le plus éftimé étojt celui qui eroiffoit à
deux lieues de cette place fur la montagne de Ça-
januma , & il n’y a guères plus de foixante ans
que les nçgocians cherchoient à prouver par des
certificats que l’écorce qivils yendoient venoit de
ce * lieu renommé. En voulant multiplier les récoltes
, on détruifit le^ arbres anciens & on ne laiftâ
pas aux nouveaux le temps de prendre toute leur
croiflànce j de forte que les plus forts ont maintenant
à peu près trois toifes de hauteur. Cette di-
fette fit multiplier les ççcherçhes, & l’on Retrouva
QU 1
fe même arbre à Riobambe , â Cuença , dans le
Voifinage de Lo-^a & plus récemment dans le nouveau
royaume de Bogota. Ce fut vers l’an i?oo
que les Indiens découvrirent la vertu fébrifuge du
quinquina, qui n’a été employé eu Europe généralement
dans la pratique que plus d’un fié; de après ,
à caufe de quelques accidens qui ne venoient que
du mauvais ufage qu’on en fit. dans le commencement.
Les Jéfuites l’apportèrent à Rome en 163 9.
Ils le diftribuoient gratuitement aux pauvres & le
vendoient très-cher aux riches. L ’année fuivante,
Jean de Véga , médecin d'une vice-reine du Pé-.
:rou , l’établit en Efpagne à cent écus la livre :
le cardinal de Lugo l’apporta en France en i£$o ,
où on l’appella d’abord du nom de ce Prélat &
enfuite poudre des Jéfuites , parce qu’ils le diftribuoient
, ce cardinal qui avoit été de leur fociété
leur en ayant beaucoup laiffé. On dit que la prife
s’en vendoit alors un écu d’or.
Ce remède eut bientôt acquis une très - grande
réputation ; mais les habitans de L o xa , ne pouvant
fournir aux demandes qu’on leur faifoit , s’avisèrent
de mêler d’autres écorces à celle qui étoit fi
recherchée.. Cette infidélité diminua la confiance
qu’on avoit au quinquina. Les mefures que prit
alors, la cour de Madrid pour remédier à un défordre
fi dangereux , n’eurent pas^n fuccès complet. Les
nouvelles découvertes ont été plus efficaces que
l’autorité pour empêcher la falsification ; auffi l’ufage .
du remède eft-il devenu de plus en plus général ,
fur -tout en Angleterre.
En 1680 ,. le chevalier Talbot Anglois, remit
en France le quinquina en vogue par le grand
nombre de guérifons qu’il opéra à la cour Sc à
la ville, avec cette poudre préparée à fa maniéré
5 Son fecret devint bientôt public , grâces a
la magnificence de Louis X IV , qui récompenla en
g»and r o i, l’auteur d’une découverte auffi intéref-
lànte pour l’humanité j afin de l’engager à communiquer
fa préparation , à laquelle depuis nos plus
fçavans médecins ont changé , augmentée diminué
chacun fuivant leurs découvertes & leurs expériences.
Le quinquina , comme on l’a déjà dit, eft con-
fideré en médecine comme le meilleur fébrifuge j
on peut le donner en fureté aux perfonnes de tout
% e 5 quelque foit leur tempérament, pourvu qu’on
faififfe le moment convenable pour l’adminiftrer j
pour l’ordinaire le quinquina relâche le ventre
au commencement dé fon ufage f & opère même
quelquefois comme un purgatif : on üa auffi em-
pfeye/avec; fuccès dans la guérifon des maux de
tête périodiques , des affrétions hyftériques & hypocondriaques
, & d’autres maladies qui avoient des
intermittences réglées ; par fa qualité aromatique
J" a/tnngente il fortifie tout le fyftême nerveux &
devient d une grande utilité dans les foibleftes de
1 eltomach.
Les Indiens , pour fe fervir de cette précieufe
ecorce , la faifoient fimplement infufer dans l’eau ,
onnoient la liqueur à boire aux malades * fans
Commerce. Tome III. P tut. U.
Q 'U I 4 f?r
' le marc ; le célèbre & infortuné M. Jofeph de
Juffieu, leur enféignaâ en tirer l’extrait dont i’utfage
eft bien préférable à celui de l’écorce en nature.
Quoique l’opinion commune fut que le quinquina
ne fe trouvoit qu’au Pérou , dans la province
de Quito , cependant le père Labat dans la relation
qu’il donna des ifies Antilles en I 7 z i , revendiqupif,
pour ainfi dire , cette écorce , & faifoit honneur
de ce tréfor à rifle de la Guadeloupe. L ’arbre que
cet hiftorien difoit produire le quinquina , s’appelle
aux Indes p a ltu v ie r , & eft une efpèce de
mangle noir j il eft vrai qu’il s’y élève beaucoup
plus haut & qu’il y devient plus gros qu’au Pérou ,
mais à cette feule diverfité près , qu’on peut attribuer
à la différence du terroir, cet habile nam-
ralifte n’y en trouvoit aucune autre.
M. Mallet, doéfeur-régent de la faculté de me»
decine de Paris , vient de faire un mémoire fur le
quinquina de la Martinique , autrement appelle
quinquina P iton , dont l’écorce eft épaifTe , chagrinée
en deffiis & d’un rouge allez v if en défions 3
fes propriétés font infiniment fupérieures à celles
du quinquina du Pérou , comme le prouve cet habile
médecin.
L e quinquina fe vend chez les marchands épiciers
- droguiftes & apothicaires, foit en écorce,
foit en poudre. L e quinquina en poudre doit être
bien parle au tamis j il eft très-facile aux marchands
de le fofiftiquer , & très - difficile de s’en apper-
cevoir^
Quelques perfonnes appellent quinquina d’E u-
ro pe , la racine de ^gentiane qui eft auffi un fébrifuge.
Vo y. GENTIANE.
N’étant pas apporté de l’Inde , le quinquina.
ne doit être affujetti en venant de l’étranger ni au
paiement du droit d’induit , ni à la formalité d«
certificat pour juftifier qu’il eft d’une autre origine
que celle de l’Inde 5 ç’eft le rçfultat d’une décifîon
du confeil du 3 août 1785 : ainfi à l’entrée & a
la fqrtie des cinq greffes fermes, il doit feulement
cinq pour cent de la valeur, comme omis au tarif
de 1^64.
A la douane de L y o n , il paie , fuivant l ’ajouté
au tarif, iy 1. par quintal net.
j L e quinquina eft véritablement une droguerie ,
cependant il n’eft pas compris dans cette claffe
au tarif de 1 6 6 4 , ni dans celui de 16 3 1 , dont
l’ajouté comprend indiftin&ement les marchandi-
fes & les drogueries. On ne peut en conféquçnce
lui faire fupporter la totalité des droits d’entrée du
tarif de 1 6 6 4 , indépendamment de la douane de
Lyon , ainfi qu’il en eft ufé pour les drogueries
comprifes dans l’un & dans l’autre tarif, il ne doit
que le quart des droits d’entrée & la douane de
Lyon.
A la Douane de Valence , il acquitte 3 1. 1 1 fi
du quintal net,.comme droguerie.
L e quinqtana fa u x , ou quinquina femelle eft
prohibé à toutes les entrées du royaume 3 d’après
l’anêc du 1 1 mars 17 35 > qui défend à tous mar«
Ppp