3k au (H qu’il n’y a au marché que ce qu’on y fneï ;
pour faire entendre, qu’il faut fuivre les conditions
du marché.
On appelle marché en hloç & en tâche , celui
qui fe fait d’une marcliandife dont l'on prend le '
fort & le foiblc , le bon &c le mauvais çnfemble ,
lu ns le diftingüer ni Je féparer.
Marché. Se dit aulfi du prix des choies vendues
ou achetées. Dans ce Cens on dit, fai eu bon mur- ■
ché de ce vin, de cç bled , de ces étoffes ; pour
dire , que le prix n*en a pas été confîdérable : c’eft
un marché donné ; pour lignifier, que le p r ix en
e jl três-medjacre : enfin , c’eft un marché fa i t | '
pour fair.e eutendre, qu’on n’en peut diminuer le
p.rixj & que c’eft un prix réglé.
Il v a aulli diverfes expreftions proverbiales dont '
l’on le fèrt dans j.e commerce, ou l’on fait éncrer j
le mot de marché. Les plus ufîtées font, boire le
vin du marché, mettre lé marché à la main , faire
un marché d’ enfant ou. un marché de paille. On
dit aulfi , on n’a jamais bon marché de mauvaife ■
marchandife : donner à bon marché vuide le panier.
& n’emplit pas la bourfe ; & quelques autres.
C’eft une obfexvation dans le commerce , qui a
fouvent été juftiiiée par l ’événement, qu’il faut le
défier d’un/rnarchaij.d .qui donne fes marchandifes
à trop botirmarché) ne le faifant ordinairement que
pour fe préparer à la fuite ou à la banqueroute,
en fe failant un fonds d’argent comptant pour le
détourner.
Marché. Signifie aulfi la h a lle , le lieu ou l’on
étale, où l’on vend des marchandifes. L e marché
au bled ; le marché aux chevaux*
L e marché eft différent de la foire, en ce que Je
marché n eft ordinairement que pour une ville ou
un lieu particulier , & la foire regarde toute une
province, meme plufieürs. Les marchés ne peuvent
s’établir dans aucun lieu fans la permiflïon
du fouverain.
Marché. Se dit encore du temps que l’on fait
la vente. Il y a ordinairement dans les villes deux
jours de marché chaque femaine.
Marché. Se dit pareillement de la vente & du
débit qui fe fait à beaucoup ou à peu d’avantage. Il
faut voir le cours du marché. L e marché n’a pas
été bon aujourd’hui. Chaque jour de marché on doit
enregiftrer au greffe le prix courant du marché des
grains.
MARCO. Poids dont on fe fer t a Goa capitale
des états que les Portugais poffédeut encore aux
Indes Orientales. L e marco eft de huit onces Por-
tugaifes, c’eft-à-dire , d’un demi-rotolis. On y pèfe
l’ambre , le corail, l’argent, l’or , le mufc, l’am-
bracane , la civette , & autres précieufes marchandifes.
MAREAGE. Convention que le maître d’un vaif-
lèau , ou le marchand qui le charge, font avec les
matelots qui doivent fervir à lè conduire...
Par cette convention les matelots font tenus au
Service' du navire pendant tout fon yoyage > quoiqu’il
aille plus loin qu’on n’avoit projette, & ne
peuvent exiger un plus grand falaire que celui convenu
par l’ acte de mareuge\ obligation que n’ont
pas les matelots loués à deniers, qui à la vérité
font tenus de continuer le fervjee fur ,1e vaifléau ,
mais qui peuvent faire augmenter leurs loyers vue par
vue, & cours par cours, comme on dit en termes
de marine , c’eft-à-dire, à proportion du chemin &
du temps.
MARÉE. Poiflbn qui fe pêche dans la mer. Il
ne fe dit ordinairement que du poiflbn frais, comme
foies , rayes , barbues , turbotsvives, maquereaux,
harengs, merlans , limandes , éperlans & autres
femblables qui s’apportent à Paris par les marchands
, forains nommés autrement chajfes-marée.
Le commerce de ce poiflbn eft très-eonfidéra-
ble à Paris , où il s’en fait une confommation extraordinaire
, particulièrement durant le carême &
pour les vendredis & famedis de chaque femaine,
n’y ayant guères pendant le relie de l ’année que
quelques communautés religieufes qui en mangent.
Toutes les .côtes de France font abondantes en
poiflon excellent ; mais il n’y a ordinairement que
celles de Picardie &jdë Normandie qui fourniffent à
Paris fa provifion d& marée , à caufe de leur proximité
,de cette' capitale , le poiflbn frais de mer
ne pouvant fouffrir le transport au-delà de trente
ou quarante lieues fans fe corrompre.
Les chajfes-marée Normands en apportent néanmoins
davantage que les Picards , les pêcheurs de
Picardie ayant pris l’habitude de vendre leur pêche
dans le pays , ou d’en envoyer le poiflbn en Flandres
& en Artois,.
On diftingue comme deux fortes de pêcheurs ,
parmi ceux qui vont à la pêche pour Ja marée fraîche
, les dreigeurs & les pêcheurs à hameçon : ceux-
ci peuvent pêcher pendant toute l’année , les autres
doivent attendre les faifons..
Les vaifléaux dreigeurs ainfi nommés de la dreige,
elpèce de filet dont les pêcheurs fe fervent, font du
port de cinq à fîx tonneaux, parce que cette pêche
fe fait en pleine mer. Les autres font plus petits,
& s’appellent barques çojlières, parce qu’eües ne
s’éloignent pas des côtes.
Les dreigeurs Picards obfervent quatre faifons ;
la première , depuis la Chandeleur jufqu’à Pâques
pour les foies, les rayes, les turbots , le§ barbues ,
&c.^ la fécondé, des maquereaux depuis mai jufqu’en
juillet ; la troifîéme, quf eft peu de chofe , depuis
juillet jufqu’en oftobre pour les limandes, les petites
foies & les petites rayes; & la quatrième,
depuis o&obre jufqu’à Noël pour le hareng.
Les pêcheurs, Normands ne comptent que deux
principales faifons ; la dr.eige pour les vives dont la
pêche fe fait en carême, & la pêche des maquereaux
â la fin d’avril ; continuant dans les autres
faifons celles des folles, limandes, merlans, & c .,
dont ils deftinént la plus grande partie pour Paris ;
le refte (è confommànt à Rouen & dans le-xeftè dç
la province» -
La pêche des éperlans fe fait à l’embouchure de
la Seine vers Rouen & proche Caudebec. Ils ont
.deux faifons , celle d'été & celle d’automne.
Les marchands forains- de marée , c’eft-a-dire , -
ceux qui voiturent & vendent en gros le poiflbn
•de mer frais , fe nomment chajfes-marée.
On appelle marchande- de marée , les femmes
qui en font le détail â Paris fous la halle à la marée
, ou dans les autres marchés de la ville.
MARGE. Se dit, parmi les marchands &xnégo-
cians, des bords des pages des livres ou des comptes,
entre lefquelles ils écrivent les articles les uns après
les autres.
Lès marges à gauche fervent à mettre les folio ,
les années & les dates eh chiffres ; & c’eft fur les
marges à droite que l’on tire les fommes auffi en
chiffres. Ils fe fervent quelquefois du terme margini,
pour dire, • marge.
MARGRIETE. C’eft la plus groflé des verroteries
qui entré dans le commerce , que les Européens
font avec divers peuples de la cote d’Afrique,
•elles font ordinairement bleu foncé tirant fur le noir,
avec des rayes ou jaunes ou blanches.
MARGRITIN. Efpèce de raflade ou rocaille
très-fine. Il s’en fait de plufieurs couleurs & de divers
degrés de finefle. Les plus gros s’envoyent aux Ifles
& fur les côtes de Guinée. Les plus fins de ceux qui
font colorés s’emploient en broderies ; & c’eft avec
lâ cendré , c’eft-à-dire, avec ce qu’il y a de plus
délicat parmi les blancs, que l’on fait en France ces
fortes de glands que l’on porte & que l’on attache à
l’extrémité des cravates.
Le margritin fe vend ordinairement à la livre
depuis cinquante fols jufqu’à foixahte. Lë plus beau
fe tire de Venife. Il s’en fait auffi à Rouen & en
Allemagne. Celui de Venife eft de pur émail: il
entre du plomb dans ceux d’Allemagne & de Rouen.
Le margritin de quelque, grofleur qu’il foit, fe
vend tout enfilé & en paquets , qu’ori appelle des
majfes compofécs de plufieurs cordons.
M ARGUERITE. Petite étoffe mêlée de foie ,
de laine & fil, qui fe fait par les hautelifleurs'de
la fayetterie d’Amiens.
MARIENGROS. Monnoie de compte dont les
négocians de Brunfwic fe fervent pour tenir leurs
livres & écritures. Le mariengros fe divife en huit
penins. Trente-fix mariengros font la richedalle.
MARIN. Ce qui vient de la mer , ce qui appar-
’ tient à la mer,
On appelle f e l marin , le fel qui fe fait avec de
l’eau de mer , foit qu’il fe cuife par l’ardeur du
fôleil, fort qu’on fe ferve du feu pour le fabriquer
& le réduire en grains.
Ma r in é , m a r in é e , en fait de commerce
de mer. Se dit des marchandifes qui ont été imbibées
ou mouillées d’eau de mer par quelque accident
arrive au vaifleau , comme naufrage , tempête1 ,
échouemènt, Scc. Du tabac mariné, de la mufeade
marinée.
Du poiflon mariné eft du poiflon de mer rôti fur
Commerce. Tome I I I . P a r t . I.
le g r i l , & frit dans l’huile d’olive, qu’on a mis ea
faute dans des barils, pour le mieux conferver &
tranfporter. '
Il vient d’Angleterre des huîtres marinées ea
petits barils, qui font apprêtées d’une manière particulière
qui les rend très-excellentes.
MARINER le poiflbn de mer. C’eft l’apprêter
d’une certaine manière , pour le pouvoir garder
quelque temps fans fe corrompre.
M A R JO LA IN E . Herbe odorante, qui fleurit
deux fois l’année ; fes feuilles font blanchâtres &
velues , fes fleurs qui viennent au bout des branches
qu’elle pouffé en quantité, font comme écaillées &
renferment une graine fort- menue. Cette plante eft
toujours verte , elle fe dépouille néanmoins quelquefois
de' fes feuilles qui repouffent au printems.
On çn tire une huile d’une odeur agréable qu’on
vend ordinairement à la foire de Beaucaire, & qu’on
peut faire venir en tout temps de Provence & de
Languedoc.
MA RIONET TE . Monnoie d’or qui fe fabriquoit
autrefois en Lorraine & en quelques lieux d’Allemagne
; elle pefoit deux deniers treize grains. Les
mariohettes d’Allemagne tenoient de fin feize karats
& un huitième de karat ; celles de Lorraine n’en
tenoient feulement que neuf karats.
MARMELADE. Sorte de conjiture demi-liquide.
On en fait principalement de pêche & d’abricot.
MAROC, Rafes de maroc-: ce font des efpèces
, de petites fergettes qui fe fabriquent à Reims.
MAROUCHIN. Sorte de' p a ft e l de mauvaife
qualité, que l’on fait de la fixiéme récolte des feuilles
de la plante qui produit cette drogue fi utile
pour les teintures en bleu.
MARQUADISSE. On nomme aisfi au Levant,
particulièrement à Smyrne, lés veines & points couleur
d’or qui fe trouvent dans'le lapis azuli.
MARQUE , en terme de négoce & de manufacture
, fe dit de certains câraéteres qui s’appliquent
& .s’impriment fur plufieurs fortes de marchandifes ,
foit pour côrinoître le lieu de leur fabrique, foit
pour rendre garants de leur bonté les ouvriers qui
les ont fabriquées ou apprêtées, foit pour faire
connoître qu’elles ont été vues & vifîtées par Iss
prépofés à la police de leur manufa&ure, foit encore
pour fervir de preuves comme les droits impo-1
fés fur icelles ont été bien & dùement acquittés.
Marque. Eft encore Un certain cara&ère particulier
ou un figne que chacun fait fuivant fon caprice
pour diftinguer une chofe d’avec une autre.
Les marchands mettent des marques & numéros
fur les balles , ballots, paquets & caifles de marchandifes
qu’ils envoyent à leurs correfpondaas , afin -
qu’ils puiflent -lés reconnoître plus facilement. Les
mêmes marques -8c numéros fe mettent aulfi fur les
lettres de voitures & fur les factures , car il eft
néceflaire que la marque des balles, & c ., celle des
lettres de voiture & celle des faârures aient de la
conformité.
Les marchands fe fervent encore de certàine's
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