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8c marchés «le Paris : on les remplit fur les ports de
mer de diverfes efpèces du meilleur & du plus beau
poiffon pour en faire des préïèns. Ils ne font point
iujecs aux droits, ni à la vifite des vendeurs de marée
8c autres officiers créés pour la manutention de
ce commerce.
T O R T IL L A N T . Dans le commerce du bois à
brûler , on appelle bois to r tilla n t, celui qui eft
tortu & qui Ce corde mal. L'arrêt du i f janvier
1 7 1 4 , portant réglement pour la vente du bois à
brûler , défend aux marchands de triquer des bois
1to rtillan s , blancou de menuiferie, pour les mcler
avec les bois de corde & de compte,.
T O R T IN . Sorte de capifferie de Bergame dans
laquelle i l entre de la laine torfe. Voye5 Ber-
game.
T O R T U E . Animal amphibie 8c teftacé.
I l y a deux elpeces de tortues : celles de mer &
celles de terre. Ces deux eipèces fe fubdivifent encore
en plufieurs autres.
L e s tortues de mer font de quatre fortes : la
tortue fra n c h e , le ca re t, la kaoüanne ou ca-
Jio an ne, & une autre , qui refTemble affez a cette
dernière. Ces quatre fortes ne fe mêlent point & ne
frayent jamais enfemble. L a chair de la tortue fr a n che
eft la meilleure à manger. L ’écaille du caret
jcft la .plus précieufe. On fait néanmoins quelque
cas de celle~de la kahouanne ; mais la quatrième
jtfpèce nJeft bonne qu’à fournir de l’huile.
L a tortue franche eft d’un fècours précieux pour
les équipages fatigués d’une longue navigation, fur-
tout pour ceux attaqués du feorbut. Indépendamment
d’ une quantité extraordinaire d’ oeufs fans coq
uille j il y a telle de ces.,tortues qui peut fournir juf-
qu’ à deux cens livres de ch air , fans la grailfe.
<Jette chair, affez nourriffante, eft de très-bon goût.
O n peut les conferver long-tems en v i e , fur les
vaiffeaux, en les arrofànt d’ eau dé me r, ces animaux
«jreftant <su pouvant refter trois femaines fans mange
r. L e s François nomment le demis de cet amphibie
, carapace, & le deffous plaftron. L a chair
qui tient au plaftron eft la plus délicate. On né
fait aucun cas de fon écaille , qui ayant très-peu
d’épaifleur , ne peut fervir qu’à faire des lanternes.
L a tortue qu’on appelle ca re t, ne différé de la
tortue franche , qn’en ce qu’elle eft plus petite ,
q u e l’écaille de fon carapace eft bien plus épaiffe éc que fa chair n’ eft pas auffi bonne. On ne la
'•pêche que pour fon écaille. On tire pourtant de fà
-ch a ir, qu’on mange rarement, une huile qu’on dit
excellente pour les d é b ité s de n e rf , & pour les
■ luxions froides..
Toute la dépouille du caret confïfte en treize
■ feuilles, huit plattes & cinq un peu voûtées. Des
J»uit i l y en a quatre grandes qui doivent porter
jufqu’ à un pied de haut & fept pouces de la rge. L e
beau caret doit être é p a is , c la i r , tranfparent, de
»couleur d’antimoine & jafpé de minime & de blanc.
J l y a des carets qui portent jafqu a fix livres de
jfeuilles*
T O U
C’eft de la dépouille de ce caret ( 8c que dan*
le commerce on ne connoîc gtières que fous le nom
de caret ) que l’on fait des peignes , des étuis, des
tabatières, des manches de couteaux & de rafoirs,
&c. Hors du commerce en gros & des ports maritimes
, cette même dépouille fe nomme écaille de
tortue.
L a tortue appellée kaoüanne eft plus longue &
plus large que lés deux autres, & a la. tête fort
grofïe. On mange rarement fa chair; & fon huile,
très-âcre, n’ eft bonne qu’à brûler. Son écaille, uu
peu plus épaiffe que celle de la tortue fra n c h e ,
mais beaucoup moins que celle du ca re t, eft infiniment
moins eftimée,
i L a quatrième efpèce prefque fèmblable à la
kaoüanne, ne donne au commerce que de l’huile
qu’elle fournit en affez grande abondance.
Outre l’écaille & l’huile que les tortues de mer
donnent au commerce, il fe fait un négoce confi-
dérabie de leur chair, de leurs oeufs & de leurs
tripes falées dont les colonies Françoifes, Angloifes
& Hollandoifes de l’Amérique , font une grande
confemmation.
Quant aux tortues de terre qui font de trois ef-
pèces, comme elles ne font pour ainfi dire d’aucune
utilité au commerce , on ne croit devoir entrer dans
aucun détail à leur égard.
« J J écaille de tortue paye d’entrée , voye $
é c a il l e d e t o r t u e , pour les droits d’entrée &
de fortie ».
« L a chair de tortue paye cinq pour cent de
la valeur à l’entrée & à la fortie des cinq groffes
fermes ».
« A la douane de Lyon elle paye au bureau des
feptèmes , par douzaine, 6 f. ».
« A la douane de Valence, du quintal, 1 liv.
9 den. ».
TO T AL. Affemblage de plufieurs parties regardées
comme compofantun tout. Deux demi, quatre
quarts, trois tiers , &c. font autant de totaux.
T o ta l. Se dit, en fait de comptes , de plufieurs
nombres ou fournies jointes enfemble par l'addition.
L e réfultat d’une addition, eft ce qui forme un total
ou une fomme totale.
TO U AGE. ( Terme de marine & de commerce
de mer ). C’eft , proprement dit , faire avancer un
vaiffeau quelconque , au moyen d’une aufière ( cordage
moins fo r t que le grelin ) attachée à une
ancre mouillée en avant, ou Amplement à un organeau
ou autre chofe folide à terre.
Les affureurs ne font point tenus des frais de
touages , étant de menues avaries qui doivent être
fupportées , un tiers par le navire & deux tiers par
les marchandifes qu’il porte A rt. 50 du titre 6,
& art. 8 du titre 7 du livre 3 de Vordonnance de
la Marine du mois d’août 168u
T o u a g e . S e d it auffi de l ’o p é r a tio n d ’u n e c h a lo
u p e qui t ir e à e lle , à f o r c e d e r am e s , u n vaiff
e a u , o u te lle a u tr e em b a r c a tio n , p o u r le fa ir e ent
r e r d a n s u n p o r t ou l u i f a ir e r em o n te r une riv iè re .
T O U
Dans ces deux cas, les marins fe fervent aujourJ*hui
plus communément du terme de remorquer ou tirer
à la remorque*
TO UANSE . Etoffe de foie qui vient de la. Chine.
G’eft une efpèce de fatin plus fo rt, mais moins
luftré que celui de France. Il y en a d’unis, d’autres
à fleurs, à figures, & d’autres femés d’oifeaux &
d’arbres.
TO UCHE ( pierre de )«. C’eft le nom qu’on
donne à une pierre noire & polie qui £ert à-‘éprouver
les métaux, en les frottant fur elle.
T ouche. Q a appelle en Bretagne une touche-
de cercles, un certain nombre de cerceaux d’ofier,
de châtaignier ou d’autres bois pliés , liés enfemble
pour la commodité du commerce ou du tranlport.
C’eft ce qu’on nomme à Paris moites. \o y e z cet
article.
TOUCHER . Frotter une pièce d’or ou d’argent
fur la pierre de touche pour l’éprouver.
T oucher. Se dit auffi , en terme de commerce
de l’argent qu’on a reçu ou que l’on doit recevoir.
TO U R A N G E T T E S . Efpèce de petites ferges
qui fe fabriquent en quelques lieux de la généralité
d’Orléans , particulièrement au Montoir. Elles font
blanches ou grifes 8c fe font toutes de laines’ du
pays.
TOURBE.. Terre noirâtre.& fulphureufe dont
on fe fert beaucoup en Hollande & en Flandres ,
pour le chauffage , p ar la rareté du bois à
briller.
Les tourbes fe lèvent de deffus la fuperfîcie de
la terre & fe coupent en forme de grofiLs briques-.
Le gramen qüi croît fort épais fur la terre à tourbes
contribue beaucoup , lorfqu’il eft bien fcc ,,à y entretenir
le feu.
Les boisa brûler devenant chaque jour plus rares
& par conséquent plus chers à Paris, le gouvernement
effaye depuis quelques années, d’y fubfti-
tuer I’ufage de la tourbe ; mais fon odeur forte &
très-pénétrante, eft fi défàgréable & fî.incommode
qu’il n’y a guères encore que le petit peuple qui
en confomme. Cependant comme un particulier a
trouvé le moyen de la purifier & de la purger de
fa mauvaife odeur, en la convertiffant en un gros
charbon, qui chauffe encore mieux que le charbon
de terre , & à meilleur marché, fans aucun des
défagrémens de ce dernier; il y a lieu de croire que
cet objet en deviendra à Paris un confidérable d’économie
que perfonne 11e dédaignera par la fuite.
On fait auffi des tourbes avec du vieux tan. Vo y. J.
MOTTES A BRULER.
TO U RC ou TURQ. Ancienne monnoie d’argent
de Lorraine,- qui valoit environ 18 fols de
France.-
TO U RN ESO L ou M AU R E L L E . Plante qui
croit en quelques endroits du Languedoc, fur-tout I
aux environs de Lunel, à Maflïllargues & à Gal-
largues, village du diocèfe de Nîmes. C’eft l’élio-
tropium, autrement le ricionoïdes des botaniftes.
Son ufage n’eft plus aujourd’hui que pour la
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teinture. On tire de fon fuc une couleur, dont avec
quelque préparation on compofe dans les lieux oti
croît cette plante, ce qu’on- appelle le tournefol
en drapeaux ou en chiffres. Dans cet état il fert à
teindre les vins & autres liqueurs qu’il colore agréablement.
L ’Allemagne, l’Angleterre & la Hollande
en font un grand ulage.
L e tournefol de Conjlantinople , que les Turcs-
nomment bi-çerere rubré, eft du crépon ou de la
toile teinte avec de- la cochenille & quelques
acides.
L e tournefol en coton vient du Portugal. C’eftr
du coton applati de la forme & de la grandeur d’ura-
écu, qui a été teint’ avec de la cochenille mefleque.-
Il fert à donner un beau rouge aux gelées de
fruits.-
L e tournefol, autrement orfeille de Holland e,
eft une drogue propre pour la teinture ; mais elle"--'
eft également défendue aux teinturiers du grand 8c'.
du petit teint. Cette drogue s’appelle aufîù.tournefol-
en p â te y en pierre , en p a in . Voy. o r s e il l e .
« Le tournefol paye pour les entrées ». Voye-^
à cet égard o r s e il l e .
TO Ü RNOIS. Monnoie de Franee aujourd’hui-
idéale dont on fe fert pour tenir les livres de commerce
& de finance. Voye-^ monnoie à Varéiclc-
des monnoieS'de compte. W'oye-^ auffi les articles*'
sou & l iv r e .
TO YO R E . Marchandife employée dans le tarif*
de la douane de Lyon.
« Les toyores de f e r payent à. cette douane 4 f»-
du quintal ». T R
TR A C E . Nom que l’on donne à une forte de
papier gris nommé auffi main-brune. Il fert à faire
le corps des- cartes à jouer.
Il y une autre forte de papier que l’on nomme
auffi trace ou maculature , qui approche de la
qualité du premier. On l’employe à envelopper lestâmes
de" papier. Voy. pa p ie r .
TRAQUE.. On nomme ainfi au Croific, en Bretagne,
un certain nombre de cuirs-en p o il, fur le ’
pied duquel fe payent les droits de la prévôté de
Nantes. Il faut dix cuirs pour un traque. « L e
droit de chaque traque eft de deux fous mon--
noyé ».
T R A F IC . Commerce , négoce, vente ou échange
de marchandifes, de billets ou d’argent. Ce terme
vient de l’italien trafico , tiré de la langue arabe,-
Voy. COMMERCE, NÉGOCE «S* PROFESSION MER-
CANTILLF.
TR A F IQ U AN T . Qui trafique, qui négocie. •
TR A FIQU ER. Commercer, négocier, échanger,»-
troquer.
T R A F IQ U É . Qui a pafle par les mains des:
marchands , ou pour mieux dire , des brocanteurs.-
TR A F IQ U EU R . Ce terme eft ancien & n’eft*;
plus ufage que dans le feus de brocanteur, qui.-