
Man. C’eft encore un des p o ids de Bandaar-Ga-,
meron dans le fein Perlique ; il eft de fix livres.
Les autres poids font , le man-cha qui pèfe douze
livres & le man-furat qui en pèfe trente.
Il faut remarquer que les proportions qui fe rencontrent
entre les maris des Indes 8c le poids de
Paris', doivent être regardées de même à i ’égard des
poidsd’Amfterdam, deStrafbourg,de Befançon, &ç.
ou la livre eft égale à celle de Paris.
MAN-CHA.jPoi<£f dont on fe fert a Bandaar ou
-Bander-Canieron. Voye\ la table des poids.
MANCHON. Fourrure qu’on porte enhyver pour
garantir les mains du froid. Sa forme eft cylindrique
avec une ouverture qui le traverfe de bout en bout.
Ï 1 s’en fait de toutes les peaux d’animaux qui entrent
dans le commerce de la pelleterie , comme
martres , hermines , renards , chiens, chats , ours ,
loups cerviers, loups communs & plufieurs autres.
On fait aufli des manchons de plumes , de jais,
de chenilles, d’étoffes, &c. qui tous font fourrés .en
dedans. Ces derniers font du métier de mercier
pour les deffus 5 tous les autres appartiennent au
pelletier.
M’ANDIENS ou MANDIANS. On appelle
quatre-mendiens , quatre fortes de fruits fecs qu’on
mange en carême , & que les marchands épiciers
mêlent ordinairement enfemble. Ces fruits font les
figues , les raifins , les amandes & les avelines.
MANDRAGORE. P lan te médicinale , qui fur-
tout entre dans la compofition de l’onguent que les
marchands apothicaires appellentpopuleum.
Mandragore de la Chine. C’eft ce qu’on nomme
autrement g in fen g , cette plante fi eftimée des
Chinois , qu’une livre de fa racine vaut trois livres
pefant d’argent.
MANDRENAQUE. Efpèce de toile dont la
chaîne eft de coton & la tréme de fil de palmier. Il
s’en fabrique quantité dans plufieurs des ifles Philippines
; & c’eft un des meilleurs commerces que
autrement Coulours. Le mangelin de ces deux mines
çes Infulaires , foit ceux qui font fournis aux Etoa-
gnols , foit ceux qui font encore barbares., fanent
entr’eux & avec les étrangers.
MANEAGE. ( Terme de commerce de mer. ) Il
fe dit de la charge & décharge que les matelots
doivent faire dans un navire marchand , foit des
planches ou du mairrain, foit du poiflon verd ou
fe c , ou autjres chofes femblables , fans en demander
de fafaire au marchand. On le nomme ainfi , parce
que ce travail fe fait avec les mains,
* MANEQUE, Nom que les Hollandois donnent à
une efpèce de mufeade une fois aufli longue & un
peu plus groffe que la mufeade ordinaire. En France
on l’appelle mufeade mâle.
M ANGAL IS. Petit poids des Indes Orientales
qui pèfe environ cinq grains. On ne s’en fert que
pour peler lçs diamants ; les émeraudes & les autres
pierreries fe pefant par catis de trois grains chacun.
L e mangalis eft différent du mangelin.
' - MANGE LIN. Poids dont on fe fert pour pefer
|gs diamants au£ mines de Raojçouda §ç de G an i,
pèle un carat & trois quarts de carat, c eft-a-
dire , fept grains. Il y a aufli dans les royaumes de
Golconda& de Vifapour des mangelins qui pelent
un carat & trois huitièmes de carat. Les mangelins
de Goa dont fe fervent les Portugais ne pefent que
cinq grains. On les nomme plus ordinairement
mangalis.
MANGOURS. Petite monnoie qui a cours en
Egypte : fori véritable nom eft fo lle .
MANIABLE. Ce qui eft doux à la main, ce
qui fe manie facilement. Il fe dit des étoffes de lame
bien fabriquées & bien apprêtées , & de celles
d’autres matières où il n’y a point d’appret, 8c qui
ne font point gommées. Un bon drap doit être doux
& maniable. Ce taffetas eft trop gommé , il n eft
pas affez maniable.
On le dit aufli des cuirs bien paffés 8c bien cour-
royés. Un chamois , un buffle maniables.
MANICORDION. Sorte de fil de lé ton ou de
fer très-fin & très-délié , qui fert à faire des cordes
de manïcordions_, clavefins, épinettes , pfalterions
& autres femblables inftrumens de mufique. 1
MANIEMENT. Aftion de toucher. L a qualité
& la bonté de prefqùe toutes les étoffes 8c de quantité
d’autres ouvrages le connoiffent au maniement.
Les marchands en détail ne doivent pas ignorer
que le trop fréquent maniement des étoffes les
gâte. . - I
On appelle le maniement d’un cuir , la laçon
que le courroyeur ou autres ouvriers en cuir lui
donnent, pour le rendre maniable.
Les monnaies fouffrent quelque déchet par le
continuel maniement des personnes qui les expoferit
dans le public. Ce maniement , en termes de mon-
noyeurs, s’appelle f r a i . Maniement. Signifie zs\S\ Vargent que les commis
, les caifliers & autres e m p lo y é s dans les fermes
du roi, dans le commerce , 8c dans les affaires des
particuliers , reçoivent, & dont ils font comptables.
Ce caiflier a un grand maniement, il a toujours un
million en caiffe.
MANIFESTE. Les François , les Anglois & les
Hollandois nomment ainfi , dans les échelles du
Levant, ce qu’on nomme autrement une déclaration.
Les réglemens de la nation Angloife portent,
que les écrivains des vaifleaux feront tenus de remettre
des manifeftes fidèles de leurs chargemens,
à peine d’être punis comme contrebandiers, 8c chai-
fés du fervice. Et par les réglemens pour le commerce
de la nation Hollandoife, il eft ordonné aux
capitaine, pilotes & écrivains de remettre leurs ma-
nïfefles au tréforier , tant d'leur arrivée qu avant
leur départ, & d’affurer par ferment qu’ijs font n*
déles , à peine de mille écus d’amende , 8c d être mis
hors d’emploi. ,
Ces manifefles s’envoient tous les ans par le tre-
forier des échelles aux directeurs du Levant établis a
Amfteidam , pour fervir à l’examen de fon compte.
’ ♦ M A N IG U E T T E ,
M ANIGUE T T E , qu’on nomme aufli MALA-
G U E T T E . C’eft le grand cardamome, qui eft une
forte Ùe poivre qu’on apporte des côtes d’Afrique ,
& que les colporteurs vendent fouvent pour du poivre
•des Indes, du que du moins ils mêlent avec le vrai
poivre.
M ANILLE ,.ou M ENILLE . C’eft une des mar-
■ çhandifes que les Européens, entr’autres les Hollandois
, portent fur les ’.côtes d’Afrique , pour traiter
avec les nègres. Les François s’en fervoient aufli
beaucoup dans leur commerce .avec les habitans de
rifle de Madagafcar , lorfqu’ils y avoient un éta-
blilfe ment.
L a manille eft une efpèce de grand .anneau de
cuivre jaune en forme de carcan ou de bracelet, dont
ces peuples Afriquams fe fervent pour fe parer & !
qu’on leur donne en échange des Efclaves & des
..autres marchandifes qu’on traite avec eux. Cet ornement
affez bizarre fe lïtet au bas de la jambe au-
:deffus de la cheville du pied , 8c au gros du bras au—
deffus du coude.
Il y a deux fortes de manilles j les unes Amples,
plattes -& fans gravure; les autres rondes , plus
jépaiffes 8c chargées de cizelures & de feuillages en
.relief : celles-ci font de bon cuivre, & d’un ouvrage
affez beau ; les autres ne font guères que de mauvalfe
icinrae de ce métal. On les échange les unes 8c les
autres au nombre ou au poids.
Les Madecafles pu habitans de Madagafcar fe
parent aufli volontiers de manilles ; & même les
plus riches & lés premiers d’entre les blancs en ont
qui font d’or ; mais celles-là ils les fabriquent eux-
mêmes ; fondant 8c convertiffant en manilles toute
la monnoie d’or qu’ils reçoivent quelquefois des Européens
en échange de leurs marchandifes. L a plu-
pirt.de leurs manilles de cuivre leur viennent des
François , qui en faifoient un allez bon négoce lorf-
• qu'ils étoient établis daus les bayes d’Atougil 8c de
S. Augufti«.
MANNE. Drogue purgative qui découle des
frênes. . Les Italiens diftinguent trois fortes de mann
e s ,• celle qui fort d’elle-même , ils l’appellent
manna d i corpo ,• celle qui ne fe. recueille que
comme par force, & en failant des nidifions , manna
formata ou fo rça te lla ; 8c enfin cette efpèce de
manne qui fort par la partie nerveufe des feuilles ,
8c qui eft de la groflèur des grains de froment ,
; manna di fronda.
Les marchands droguiftes 8c épiciers vendent de
plufieurs mannes , qui ne font toutefois difféfipntes
que par le nom des lieux d’où elles viennent , ou
pour la figure qu’elles ont.
Il y a encore des mannes d’Afrique , .de Mexique
, de Perfe , mais qui .font peu connues en
France , & dont il ne fe fait aucun commerce.
Manne d’encens. C’eft de l’encens mâle choifi en
petits grains très-nets & très-ronds , ayant à peu près
la couleur de la plus belle manne. On donne aufli
f e nom aux miettes farineufes d’encens qui fe trou-
C0mn1cr.ee. Tome I I I . P a r t , U
vent dans le fond des facs , 8c qui fe fon: faites par
l’agitation catifée par les voitures. Manne , qu’on nomme aufli banne 8c quelquefois
M AN NETTE. Efpèce de grand panier quarré-
long , û’ofîer ou de châtaignier refendu , de longueur
& largeur à volonté , 8c de douze à dix-huit
pondes de profondeur.
Plufieurs marchands fe fervent de mannes pour
l’emballage de certaines fortes de marchandifes. Les
marchands chapeliers entr’autres font les envois de
leurs chapeaux dans des mannes ou mànnettes ; &
les chapeaux de Caudebec en Normandie, ne viennent
que dans ces fortes de paniers.
MANOEUVRE. Celui qui dans les atteliers pour
la conftruétion ou réparation des bâtimens , fert à
porter aux maçons , limôfins & couvreurs , les matériaux
dont ils ont befoin , qui gâche lé- plâtre,
courroye le mortier, & fait tous les autres fervices
pour la maçonnerie , lîmofinerie & couverture. '
Ces fortes d’ ouvriers fubalternes n’ont befoin
d’aucun apprentiflagè pour ce fervice ; quoique
néanmoins en fervant ainfi ils apprennent leur métier
, & deviennent capables de travailler de leur
chef. . _
MANOUF. Sorte de lin qui vient du Levant
par la voie de Marfeille.
MANQUER. Signifie dans le commerce , faire
faillite , faire banqueroute. Ce négociant paffoit
pour riche , il vient pourtant de manquer. Le plus
puiffant & le plus accrédité banquier d’Amfterdam
a manqué, ' on fe fent déjà à Paris de fa faillite
: deux de fes correlpondans ont aufli manqué.
MANS JA . P o id s dont on fe fert en quelques
lieux de la Perfe ,• particulièrement »dans le Servan
&aux environs de Tamis -, il pèfe 12, liv. un peu
légères. •
MAN-SURATS. P o id s dont on le fert à Bandaar
ou Bander-Gameron , ville fituée dans le Golfe
Perfique. Il eft de trente livres.
M ANUFAC TUR E . Lieu où l’on affemble plu- -
fiçurs ouvriers ou artifans pour travailler â une
même efpècé d’ouvrages , ou à fabriquer de la marchand]
fe d’une même forte. Ce lieu fe nomme aufli
lieu de fa brique.
On appelle maître de manufacture, ou entre-
preneur de manufacture , celui qui a fait l’affem-
, blage de çes ouvriers , qui a formé l’établiffemenc
de ce lieu pour .y faire travailler pour fon compte.
Manufacture. On appelle juges des manufactures
, les juges commis par lettres patentes du
roi du mois ' d’août 16 6 9 , pour jiîger & régler les
différends & conteftations entre les marchands & ouvriers
, & les ouvriers entr’eux pour le fait de ma.-
nufallures.
MAO, M A N , ou MEIN. Poids en ulàge dans
quelques lieux de« Indes, qui,n’a fans doute ces
trois dîfférens noms, qu’à caufe de la diverfe prononciation
ou des Orientaux , ou des marchands de
l’Europe que le commerce attire en Orient.
L e mao pèfe dix catis, mais en des endroit*
l