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toifon ; & il n’eft pas pérmis aux ouvriers en bas au !
mecier d’en employer dans leurs ouvrages, ainfi qu’il '
éft porté par l’arciçle n de leur réglement du 3 0
mars 1700.
Leur ufage le plus ordinaire eft pour faire les
trémes de certaines fortes d’étoffes , celles de toifon
étant plus propres a faire les chaînes.
P E L AINS. Ce font des fa tin s de la Chine, mais
qui pafïènt par les mains des Indiens de qui les commis
de la compagnie les reçoivent & les achètent.
Leur longueur eft de huit aunes fur fept feiziéiiies
de largeur,
( PELARD. Sorte de bois d brûler dont on a
ôté l’écorce pour faire du tan.
P E L IN G . Etoffe de (oie qui fe fabrique à la
Chine. Il y en a de blanche, de couleur, d’unie ,
douvrée, de {impie-* de demi-double & de triple.
Parmi un grand nombre d’étoffes qui fe font dans
Ja Chine , la plupart de celles que les Holland ois
apportent en Europe font des p e lin g s , parce qu’ils
en font plus de débit & qu’ils y trouvenc^un plus
grand profit. Les pe lin gs encrent aulïi dans les af- ■
fortimens pour le négoce du Japon,
P E L L E T E R IE . Signifie toutes fortes de p e au x j
garnies de p o il deftinées à faire des fourrures, !
telles que font les peaux de martres, d’hermines j de
caftors , de loutres, de tigres , de'petits gris , de ,
fouines, d’oürs & ourçons, de loups, de putois, de i
chiens, de chats , de renards , de lièvres, de lapins ,
d’agneaux, & autrçs femblables-qui fe trouvent expliquées
chacune a leur article.
Les plus belles & les plus précieufes pelleteries
viennent des pays froids,, particulièrement de la
Laponie y de Mofcovie, de Suède , de Danemarck
& de Canada ; celles des pays chauds leur font inférieures
; aùflî les appelle-t-on ordinairement p e lleteries
communes.
On nomme pelleteries crues ou non apprêtées, ]
celles, qui n’ont encore reçu aucune façon ni apprêt
, & qui font telles qu’elles ont écé levées de
deffus le corps des animaux.
Ce qu’on appelle fauva gin e n’eft autre chofe que
de la pelleterie criîe ou non apprêtée,_ provenant
de la dépouille de plufîeurs animaux fàuvages, qui
fe trouvent communément en France.
L a pelleterie apprêtée ou ouvrée , eft celle qui a
paflè par la main de l’ouvrier, qui l’a façonnée &
mifé en état d’être employée en fourureS,
Les plus groffes pelleteries fe préparent & s’apprêtent
par les megiflïèrs , & les plus fines par les
marchands pelletiers ; mais, ce font les derniers qui
lesmettent en oeuvre.
L a pelleterie paie les droits d’entrée & de for-
tie de France , ou à la pièce , ou a la douzaine , ou
au cent pefant, fuivant fon efpèce & qualité. Il n’y
» que les martres zibelines , & les hermines ou ro-
fereaux qui paient au timbre , chaque timbré compote
de vingt couples de peaux.
On peut voir aux articles du caftor, de la marine
$ç des autres ajiimaux qui fourpilfept les plus pré-
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' çieu fe s pelleteries, le s droits d’entré e & de fo r t ie ,
qu ’e lle s p a ien t chacune fuivant le u r q u a lité , & l ’on
ne me ttra ibi que c e u x q u i fe pa ient p o u r le s p e l-
\leteries com m u n es . Pe l l e t e r i e . V e u t dire auflï c om m e r c e , n é g o c e ,
tra fic o u marchandife de p e au x p ro p re s au x ro u ru -
res, A in fi l ’on dit : le s H o llan d o is font un g rand
com m e rce de pelleteries de c e lle s qu’ ils tirent de
M o fc o v ie . •
I l eft p e rm is au x marchands m e rc ie r s de P a r i s ,
de fa ir e n é g o c e en g ro s , en b a lle & fous c o r d e , de
toutes fortes de pelleteries & fourrures. L e tra fic
des marchands fou reu rs ne confifte qu ’en pelleterie
8c fourrures, L a marchand ife de pelleterie eft de
diffic ile ga rd e étant fujette à s’ é chauffer & à être
m an g é e des vers.
P e l l e t e r ie . S e dit en co re du co rp s dès pelletiers,
qui eft le quatrième des fîx co rp s des marchands de
P a r is .
Qu e lq u e s -u n s prétendent qu ’anciennement i l étoic
le p rem ie r , & qu ’i l a cédé fon d roit de p rim o g én itu re
à c e lu i de la djraperie , q u i en jo u it encore à p ré—
fent.
P E L O T A G E . L a in e pelotage de v ig o g n e , c’ eft
la troifiéme fo rte des la in es de v ig o g n e . O n l’ a p p e lle
p e lo ta g e , p a rc e qu’ e lle vient d’E fp a g n e en p e lo te s*
P E L O T E . MafTe qu e l ’on fait en fo rm e de b o u le
de d ive r fès ch o ie s . U n e pelote de f i l , de la in e , de
f o i e , de coton.
P elote s , q u e l ’on a p p e lle auffi pelotons. C e
font , en termes de paumiers, lé s b a lle s à jo u e r à la
p aum e avant qu’ e lle s aient été couvertes de d rap.
Suiv ant le s ftatuts des maîtres p a um ie r s , la pelote
o u peloton doit être bien ron de , faite de mo rce aux
de ro gn u re s "de drap , av e c une bande de to ile fe u -
lem e n t , fe rrée bien fe rm e a v e c de bonne „fice lle .
L ’inftrument av e c le q u e l on fa it le s pelotes , eft un
b illo t qu ’on nomme autrement une chèvre.
L e s m a îtres p aum ie rs prennent dans le u r s ftatuts
la qua lité de maîtres paumiers, raque tiers , f a i -
feurs de pelotes.
P elo t e s . L ’ on nomme a in fi dans le com me rce des
fo ie s , le s fo ie s g rè g e s & non ouvré es q u i viennent
o rdinairement de M effine & d’ Ita lie , & qui fo n t
p l ié e s , o u plu tô t rou lé e s en gro ffe s pelotes.
P E L U C H E , q u e l ’on éc rit & qu ’on p ro n o n c e
fouvent P L U C H Ë . E to ffe ve loutée du côté dé l’ en-?
d ro it , com p o fé e d’une trème d’un fim p le fil de la in e
& d’une d ouble c h a în e , dont l ’une eft de la in e de
f il re tors à d eux f i l s , & l ’autre de fil de p o i l de
chè vre .
L a peluche fe fab r iq u e de même que le s v e lo u r s
& le s pannes , fu r un mé tie r à tro is ma rche s. D e u x
des ma rche s fép a rent & fo n t b alffer la cha în e de
la in e , & la troifiéme fa it le v e r la chaîne de p o il ;
a lo r s l ’o u v r ie r lan c e o u jette la trème , & la fa it
p a ffe r a v e c la navette entre le s d eux chaînes de p o il
& de la in e , mettant enfuite une b ro ch e de lé ton
fous c e lle de p o il fu r la q u e lle i l la cou p e a v e c u n
in ftrume a t d e ftiné 4 ce t u f a g e , q u e l ’on a p p e lle
commun émcnÇ
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communément couteau , ce qu’il fait en condui-
fànt ce couteau fur la broche , qui eft un peu
oavée dans toute là longueur , & c’eft ce qui rend
la furface de la peluche veloutée.
P e l u c h e . C’eft auffi une forte d’étoffe toute de
ipie , dont le côté de l’endroit eft couvert d’un poil
un peu long. Cette efpèce de peluche fe manufacture
Tur un métier à trois marches, ainfi que les
autres peluches , les velours & les pannes.
Sa chaîne & fon poil doit être d’orgenfîn filé &
tordu au moulin, fa trème de pure & fine foie cuite,
& fa larg eur d’onze vingt-quatrièmes d’aune.
PENAL . Efpèce de mefure de grains, différente
fuivant les lieux où elle eft ufitée. En Franche-
Comté le p en a l eft femblable au boiffeaù de Paris.
A Gray les huit pen au x ‘font quinze boiffeaux de
Paris } ce qui eft égal à l’afnée de Lyon ; enforte
que le penal eft à peu près le double du boiffeaù
ae Paris. A Bourbonne, le penal de froment pèfe
7 1 liv. poids de marc, deméteilyo, de feigle 68,
& d’avoine 58 livres. On s’y fert auffi du bicliet.
PENIN ou PENN ING . C’eft le denier de
, Hollande. Il vaut un cinquième plus que ne valoit
le denier tournois de France.
L e penin fert de monnoie de compte, quand
on tient les livres par florins & patards. Douze p e -
nins font le patard, & vingt patards le florin de la
valeur de vingt-cinq fous de France.
A Nuremberg 8c à Hambourg le penin de compte
eft jufte de la valeur du denier tournois. Il en faut
huit pour le kreux , foixante pour le florin de ces
deux villes, & quatre-vingt-dix pour l’écu de France
de foixante fols , de neuf au marc.
PENISTO N ou PANISTON. Etoffe de laine
qui fe fabrique en Angleterre. C’eft une efpèce de
molleton.
P EN N E S , P A IN E S , P E SN E S , ou PIENNES.
Ce font les bouts de laine ou dé fil qui reftént attachés
aux enfubles, lorfque l’étoffe ou la toile eft
levée de deffus le métier.
Les pennes de fil fervent a enfiler les chandelles
en livres.
Les pennes de laine fe hachent & paffent au
tamis, pour faire de la tapifferie de tonture.
P ENN Y . C’eft ainfi qu’on appelle en Angleterre
le denier Jlerlin g.
Penny. C’eft auffi une petite monnoie d’argent,
& la plus petite de celles qui fe frappent de ce.
métal en Angleterre : elle vaut fîx pennys ou deniers
fterlings. La pièce de douze pennys s’appelle
fe h illin g ou fchelling.
OÜtre les efpèces d’argent de douze & de fîx
pennys , qui fe fabriquent & qui ont cours en Angleterre
«,' il y a encore dés pièçes de trente pennys
qu on nomme, halft-croojies,, & d’autres de' treize
pennys 8c demi. Il faut quatre fardins ou liards fterlings
pour faire un penny.
PENSÉE. On appelle couleur de penfée, une
efpèce de violet tirant fur le pourpre. Commerce. Tome III. Fart. IL
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P E P IT A S , en François P EPINS. Morceaux d’ot
pur que l’on trouve dans quelques mines du Chili y
& du Pérou ., mais particulièrement dans les lava-
derôs des montagnes de ce premier royaume. Il eft
affèz ordinaire de voir des p e p ita s de 4 , de 6 , de
8 & de 10 marcs pefant ; mais les plus gros don
les Efpagnols confervent la mémoire, & dont no s
François qui'ont navigé dans la mer du Sud depuis
le régne de Philippe V , parlent avec admiration,
font les deux p epitas trouvés dans un lavadero de
la province de Guanum près Lim a; l’un de 64
marcs, l’autre de 4?. Ce dernier avoic cela de fïn-
gulier, qu’il étoit compofé d’or de trois alois , de
1 1 , de 18 & dè z i carats. .
PERCALLES-MAURïS. Toiles de coton blanches
, plus fines que groffes , qui viennent des Indes
orientales , particulièrement de Pondichéry. Les
percalles portent fept aunes & un quart de long fur
une aune & un huit de large.
PERCHE. Morceau ou pièce de bois long est
forme de groffe gaule , ayant un bout beaucoup
plus menu que l’autre.
Les perches font ordinairement de bois de chd«
taignier ou de bois d’aulne. Elles fervent à faire des
efpaliers, des treilles & des perchis ou clôtures de
jardins. On les vend d la botte , chaque botte ccrn»
pofée d’un certain nombre, fuivant qu’elles font plu#
ou moins groffes.
L ’Ordonnance de la ville de Paris , du mois de
décembre 1 6 7 1 , ch. 18 , art. 3 , porte , que les
perches fervant aux treilles auront, fçavoir :
Celles dont les bottes ne font compofées que de
quatre perches , dix pouces de tour depuis le gros
bout, fur la longueur de fix pieds de haut.
Celles dont la botte eft de fix perches , pareille
groffeur de dix pouces jufqu’â trois pieds & demi
de haut.
Celles dont la botte contient douze perches, an
moins huit pouces au gros bout, & deux pouces au
moins par le haut.
Celles dont , il y a vingt-fîx perches à la botte ,
au moins fix pouces au gros bout, & à l’extrémité
au moins un pouce.
Et pour ce qui eft des bottes compofées de cinquante
perçhes, chacune perche doit avoir du moins
quatre pouces par le gros bout, & un pouce à fon
extrémité.. L ’on peut mêler parmi ces dernières juf-
qu’à treize perches de moindre groffeur , pour fer-«
vir de lozanges, dans le# jardins.
P e r c h e . Eft auffi une mefure dont on fe ferf
pour l’arpentage ou mefurage des terres. L a perche
a plus ou moins de longueur , fuivant les diffèren-«.
tes coutumes de« lieux.
En fait de mefurage des bois & forêts la percha
eft uniforme dans tout le royaume. Elle doit contenir
vingt-deux pieds de douze pouces chacun , & le
pouce doit être de douze, lignes. Les cent perches
quarrées font un arpent. |