
des peignes de 'faillies perles , des -grains de verres
• B e lg o ro d , de Slobode Sc de U^oronefch. La pe-
: tiré R u fjîe , nommée autrement Ukraine , eft très—
( fertile en bled Sc en toutes fortes de légumes, ainfî.
: qu’en tabac, en miel & en cire, dont elle fournit Une
1 grande partie de l’empire Ruffc. Les pâturages y
; font excellens & les beftiaux admirables tant par
8c autres pareils articles, qui s’échangent contre
des peaux de caftors, de renards noirs, zibeline^ ,
•loutres, &c. Ce commerce devient plus important
chaque jour, Sc il eft à croire qu’il le deviendra
encore davantage fi l’on parvient à former quelque
établifTement dans le continent de l’Amérique.
Commerce avec la Perfe.
L a partie de la Mofcovie qui eft fituée en Afie ,
comprend une p.ortion confidérable de la grande
Tartarie , ou Tartarie Afiatique. L a Sibérie , dont
nous venons de parler, en occupe une partie , &
le relie forme les trois gouvernemens immenfes ,
niais deferts & fauvages, X A ftra can , à'Orenbourg
& de C afan, dont nous allons donner une courte
delcription.
A st ra c an , on A jlrakan , capitale du gouver- |
ne-ment de fon nom , efi une ville des mieux peu- j
plées, dé la Ruffie.
Le commerce avec la. P e r fe , comprend les foies
de- Schamachin & du Ghilan, les cotons filés & non
filés du Manzanderan ,. les cocons d’Ifpahan , les
épiceries , les drogues , les riches étoffes de P erfe
& de l’ Inde , les perles , les diamans ‘ & les tapif-
feries j l’or & l’argent, le fable d’or , les peaux
d’agneaux de Buckarie , & plufieurs autres articles.
L a ville Aflracan pofféde quelques pauvres manufactures
de foieries & d’étoffes de coton : Au
refte , les principales productions du gouvernement
d"Aflracan confiftent en fruits délicieux de
toute elpèce ; mais , a l’exception de la régliffe , il
fou rnit peu d’articles qui intéreflènc le commerce; I
O r en bo u r g , capitale du gouvernement de fon
nom , eft une grande place d armes régulièrement
fortifiée. Le commerce s’y fait par les Buckares.
Us y expofem en vente non-feulement les étoffes de
foie & de coton de leurs propres fabriques, mais
au (fi toutes fortes de marchandifes qui viennent des
Indès -, comme étoffes, diamans, or & argent 5 Ils
prennent en échange de toutes fortes de marchandifes
du cru de la Rufjîe & des autres parties de
l’Europe, fur-tout des cuirs de rouffi & des draps
fins.
C asan ou K a f a n , capitale du gouvernement de
fon nom , eft fituée fur la rivière de Kafanka , qui,
à un demi-mille de cette ville, fe jette dans le Woloa.
Outre une fabrique de toiles pour l’ufàge des troupes
nationales , elle a des fabriques de cuir de
rouffi & de maroquin extrêmement eftimées. Le
territoire du gouvernement de Cafan a le précieux
avantage d’être- très-fertile en bled.
Commerce avec l a Turquie.
Les Cofaques , peuple divKe en plufieurs branches
ou tribus , occupent un territoire confidérable
, & l’un- des meilleurs de l’empire de Rufjîe,
Ce territoire comprend fix gouvernemens qui font, ;
celui de Ncfchin Sc celui de Kiovie-dans la petite 1
R ufjîe y celui de la nouvelle R u f j î e & ceur de 1
leur grandeur extraordinaire que par la faveur de la
viande ; auffi s’en exporte-t-il de très-grandes quantités.
L ’agriculture pourroit y être mieux foignée ,
.& le fera infailliblement dès que le débouché du
î bled fera facilité par le commerce. D’un autre côté,
t la culture du tabac eft extrêmement étendue, 8c
:le nombre des plantations en augmente tellement
chaque année, que la Rufjîe fe rendra probâble-
• ment maîtrefle eh peu de temps d’une partie du
: commerce du tabac en Europe. Voici les villes des
fix gouvernemens ci-deftiis nommés , qui font dignes
■ de remarque.
N eschin , capitale du gouvernement.de fon nom
& chef-lieu des Cofaques d’Ukraine, fait un. commerce
confidérable en Turquie , en Pologne & en
Siléfîe, avec les marchandifes dont nous ferons men-i
tion en parlant de Tfcherkask.
K io v ie , jKiow ou. K icw e , capitale du gouj
vernement de ce nom , eft une grande ville qui fait
un commerce fort avantageux en beftiaux avec la
Pologne & la Siléfîe. C’eft de cette ville que les
interlopes exportent clandeftinement beaucoup de
pelleteries â Dantzick & i Konigfberg , où ils
les vendent avec un grand bénéfice.
T scherkask, ou Tzerkask, chef-lieu des Coliques
Doniens , & ville du gouvernement de W o-
ronefeh, v eft regardée comme le centre du commerce
de Turquie. Les marchands Tu rc s, Grecs
& Arméniens y abordent par la mer Noire en paf-
fant par Tangarok, de-là à Temernik où fe perçoivent
les droits de péage enfin, deTemernick
a Tfcherkask. Les marchandifes qu’ils y apportent
font des vins grecs , des fruits fecs, de l’huile d’olive
, du ris & autres objets de commerce. Ils reçoivent
en échange , du caviar, du fuif, des cuirs de
rouffi , du fer & autres articles du cru de la Rufjîe*.
Les Tartares de Kouban & ceux de la Crimée
trafiquent auffi par terre à Tfcherkask : ils y livrent
des marchandifes de Turquie Sc prennent en-,
retour des toiles, des cuirs & des ouvrages de fer.-
-Cependant le commerce de Tfcherkask avec la-
Turquie eft beaucoup diminué depuis que la Mol-
covie eft venue â- bout de s’ouvrir une navigation
fur la mer Noire-j d’établir un commerce dans les;
échelles du Levant , & de fe former dans Conftan—
tinople même une maifon chargée de là direction.
- de ce commerce.
Commerce de M o f c o v i e ou de l'intérieur
de l'empire.
Les gouvernemens de Mofcovie , de Nowogo-
rod , d’ë Nifchnei-Ncywogorod, Sc de Smolenskoy
renferment ‘les établiflemens les plus utiles au com?
merce. Les principaux, font les fabriques de cuirs y.
les manufactures de lune , de fil & de foie. Les fabriques de cuirs de Roiiffi importantes.- Il éft vraifembîable que folenst Tleasr tpalruess cohnet dé’tién daunftcriieen n, e&m enqtu ee nç ’-epfot ffde’fehuoxn qdue e cleetst eR burfafnes
omnotl leofbfète n, uc el el uffetcrree t& d ec ed ognranienr qdu ’loenur nse c upiersu t ciemttie
itle re fnt ucleler tapianr t.q uQeu eiléqsu Re uffoîèies lo’notr iégtién eju fdqeu iccei td ’aurnte. croéfmermvue n&ic àtdi’ou'nne dcei rcleouHrf pperCotcioénd é-f,i qgùrroarnid nes’a fpuur lfeai Sl’uaipfpferso p&ri edr esd aSnisi éafiuecnus n , ajuatlroeu xé tadt.e Ocne ' fae crvuet , des ambitieux de l’acquérir, le iranfplanter dans le6sc fparborviqinuceess dmeé rciduiiorns,a leys ,t rbarvigauilelerr d ep lrifeime.uprlso i adnannés ecse s,J
6nci preévneéntrire rd la’onbs jelte udre ipeauytss rfeacnhse racvhoeisr. pLue nfei ufla firfiuri t,‘ ddee cleeus rcsu eirffso réttso ait eénté pdaer ticeo ncjeocmtuproefré qeu ed ’léac otrecinet urdeé' abbofuolrebaéu ;o uq uree cloeu vmerotr dpaanrt uânuè"?o ertl pyè ceem dpe lcooyloliet détoonitt cuinpea lf o; rStce qdu’heu dil’ea ildleeu pros ilfefso ne auétxo idtu l ’pinagyrsé.advioenietn tp ruinne
&qu aâ lilteéu pra rptricéuplaièrraeti o, na. nLaelosg fuaeb ùri qlau ensa tduer ec udierss cfuoirnst' apulu nso mrebnroem dmeé ceesn ,t fooun te cnevlilreosn d. eL Sese rmpueiklloewur ,e sB &el olews l&es Tdoeu Claa,f avnil,l eSs chdaub g'aokufvaerr, nJemareonflta wde ifkufro /lle’O WM.oClgela
FScr aauntçroeiss ennodmromitse nfot ncto imnfméruineuémreesn. tC es cuirs, que les cuirs de R o u JJî, les Allemands fo u c ht en , & les Ruffes y o u ft ou ymoiuerjsl , fofnotn tl etse mintesi lleenu rrs;o uIgl ey &en ean , naouir f;u rlpeslu sp, rdeé
ndoivuesr fetsr aqiutearloitnéss :d un oucso mlems eferrcoen ds e cSont;n Poîettreer flobrofuqruge. lNitoéus s erffeemnatiréqllueesr qonusi idciif tifneguuleemnte lnet vqéur’iutanbe led ecsu qiru dae
■ ■deR ocuuffii r, berftû lcée, llfei oqnu ’liel af rodtet ej eutenr puenue. odeur forte
Dans tout le pays , il n’exifte qu’une fabrique de
draps fins; c’eft celle d’ ïdjnbourg , petite vi-Ile de .
B a i, fituée dans le gouvernement de Peterfbourg : i
elle appartient à là couronne , qui a fait dés dé- .
penfes très-confidérâbles pour l’établir , & qui eft
obligée de les continuer pour la foutenir. Les principaux
ouvriers de cette manufafture font étrangers ;
on n’y emploie abfolument que des laines d’Efpa-
g n e .: les draps qui en fortent font paffablement
teints y le tiffu en eft allez moelleux , mais ils font
mal rafes & ils reviennent trop cher à la fabrique
pour avoir un débit de quelque importance; auffi
s en fait-il une petite quantité. Les manufaéfures de
draps ordinaires font plus favorables dans un fi vafte
territoire ; elles font au nombre de cinquante &
n occupent en tout que 1700 métiers: on s’y fert
de la laine du pays, principalement de celle d’U kraine
& des environs. Les draps.de ces'fabriques
font employés a 1 habillement des troupes : ils ne
font teints que dans quatre couleurs; leur qualité
eft bonne, ils ‘ d'onnent 'un bénéfice de i $ pour
cent'. -Ces 'manufactures 'font tenues par ^es nobles
Sc des.négbcians qui"en vendent les draps à la couronne
au prix de copecks l’archine. L a R ufjîe
a une quantité d’autres fabriques de draps d’une
troifiéiiie forte , pour habjller les payfans ferfs, Sc
les peuples fauvages , depuis la Chine jufqu’à Aftra-
. caii. Les draps qu’on y. fait ne font qu’une elpèce
de feutre groïfier & épais ; la plus grande partie
éft en gris fale. Ç’eft en Ukrainè principalement que
■ font placées ces manufactures informes. Comme ces
étoffes font de l a ‘confommacion,la plus générale,
la quantité qui s’en fabrique doit être immenfe,
& le profit aés propriétaires des manufactures qui
rançonnent les malheureux efclaves, eft au moins
de 50 pour cent.
.Les manufactures de fil, confiftent en nappages,
toiles‘blanches étroites, tôile;s à voile , cordages &
autres femblables articles. Les fabriques de nappages
de lapremi,ère qualité font au nombre de trois,
dont deux â Jaroflav/ fur le Wolga & une à Mof-
cou. Les deux premières contiennent 800 métiers &
occupent 4000’ ouvriers des deux fexes ; celle de
Mofcou appartient, à des Hollandois nés & natfUra-
lifés dans cette ville. Lés ouvrages qui fortent de cçs
fabriques , fpécialement ceux en delfin , font d’une
grande beauté Sc peuvent le dilputer à ceux de Si-
léfie : la cour & les grands n’en emploient pas d’autres.
On préfume que le bénéfice de ces fabriques
eft de 10 à n pour cent. Il feroit difficile de déterminer
le .nombre des fabriques de nappage ordinaires
; on peut feulement affûter qu’il eft .très-
grand. L a cônfommation .s’en fait en plus grande .
partie dans le pays même. Le nombre des fabriques
de toiles blanches , de - toiles à voiles , & de toiles
! poiir l’habillement des matelots , eft auffi très-grand*
On nomme, ces toiles çalamink , ravendoek Sc
vlaamfdoek : outre celles qui fe débitent dans le
pays , jl s’en exporte des parties confidérabes pour
l’Angleterre & la Hollande ; il en pafïe auffi en
FranCe , en Efpagne & en Portugal , mais en moindre.
quantité.
Il y a quelques manufactures de foie. On fait à
Mofcoù y & daiis les , environs , des velours à miniatures
, des velours unis , des peluches, de petits
droguets , des damas pour des meubles , du taffetas
uni , & fur-tout des mouchoirs -, dont le débit eft.
prodigieux à caufe de leur légèreté & de la teinte
excellente qu’011 leur donne. N eus ne parlons pas
des manufactures de gazes , galons, tapis & autres
ouvrages de luxe qu’on a voulu imiter par pure
oftentatîon, parce que ces objets n’intéreffent pas
le commerce étranger ; mais nous ne devons
pas laiffer ignorer à nos leCteurs , que la ville de
Toula a des fabriques en clincailleries , en uften-
files & en toute forte d’inftrumens de fer & de
cuivre , qui feules fourniffent l’intérieur du pays j,
de ces objets. L ’exportation en eft prohibée*
Comme il n’eft permis i aucun étranger, de faire