
deftination de leurs marchandifes , & pour cela d’y
produire faire voir au commis leurs livres de
bords , connoiffemens charte-partie , &c. . Livre de soübord , ( terme de commerce de
mer. ) C’eft un des livres que tient l’écrivain d’un
navire marchand, dans lequel il enregiftre toutes
les marchandifes qui compofent le chargement du
bâtiment , foit pour le fimple fret ,^foit pour être
vendues ou troquées, à mefure que la venté s’en fait
dans les lieux de leur deftioation , ou qu’elles fe
délivrent à leur adreffe ; le tout fuivant qu’il eft
(pécifié dans le connoiffement du capitaine ou du
maître du navire.
L ’ordre de ce livre eft de mettre à part toutes
les marchandifes , qui doivent être vendues, chacunes
fuivant les endroits où la traitte s’en doit
faire j 8c pareillement à part toutes celles qu’on
ne prend qu’à fret, auffi chacunes fuivant les perlôn.
nés & les lieux à qui elles font adreffées. r
Il y a’ ordinairement à chaque page de ce livre
deux colonnes à gauche & trois à droite ; dans la
première à gauche an met la marque du ballot ou
de la came , èc dans la fécondé fon n°. ; vis-à-vis on
écrit le lieu od fe doit faire' la traitte , aveç 'les marchandifes
qui y font contenues" ; en obfervant la
memcôhofe pour celles qu’on a à fret. Enfuite on
porte dans les trois colonnes qui font à droite les
fommes qui ont été reçues , foit pour la vente, foit
pour le fret.
On obferve pour l’ordinaire de mettre les premières
, celles qui font pour la traitte, & celles pour
le fret les fécondés. Un exemple de quelques articles
d un livre de Jbubord, fuffira pour mieux faire
comprendre la manière de le tenir.
M O D È L E D* *U N L I V R E D E S O U B O R D .
L i v r e DE s o ü b o r d des marchandifes chargées à la Rochelle le 6e de mars 1714 dans
la frégate fHirondelle , capitaine le heur Cozal , pour, Dieu aidant , le mener & délivrer aux
lieux & përfonnes de leur deftination.
M a r c h a n d i s e s a f r e t po u r Ca d i x .
N° i f Pour délivrer au fieur Paul David à Cadix , un ballot N ° & marque
comme en marge , contenant j6 douzaines de chapeaux de caftor
400.
M a r c h a n d i s e s d e t r a i t t e fo u r l e s Ca s a r i e s .
N» j« Un boucault N ° & marque comme en marge , contenant 400 pièces
de toiles de Bretagne, en troc de vin du pays , banques. . . . . . . 60 f : ]
Les livres de Soübord ne font proprement regardés
que comme des écritures particulières , &
ne peuvent avoir la même autorité que les connoiffemens
, les chartes-parties , les faftures & autres
telles écritures pour juftifier du chargement d’un
vaiffeau.
• Cette différence a été jugée par un arrêt du
confeil .d’état du roi da 2 1 janvier 1693 , par lequel
fa majefté déclare de bonne prife diverfes balles
d’étoffes chargées fur le vaiffeau le Rédempteur pris
par un de nos armateurs , qui n’étoient enregistrées
que fur un livre de foubord qui fe trouvoit
feul dans ledit bâtiment : fa majefté déclarant qu’il
n’avoit pu fuppléer au manque de faftute , de chartes
parties & de connoiffement dont il ne s’étoit
trouvé aucun dans le navire.
Auffi , malgré la réclamation d’un marchand
François, ces marchandifes furent vendues au profit
de 1 armateur , a la réferve du dixiéme appartenant
au grand amiral qui lui fut remis.
L IV R E T . Terme d’arithmétique, qui lignifie uh
certain quarre qui en renferme plufieurs autres
qui contiennent les multiplications des nombres fim-
ples 1 un par l’autre jufqu’à dix.
On le nomme auffi la table de P y ta g o r e , la
-er Pyt ^g.o ri que^ ou la table de multiplication.
On dit, par manière de pr.qverbe, que nul ne peut
etre bon chiffreur s’il ne fçait fon Uvret par coeur,
pour faire entendre qu’on ne peut bien fçavoir
1 arithmétique , fans pofféder parfaitement la maniéré
de multiplier les nombres les uns par les
autres.
LIZARDES. Toiles qui fe fabriquent au Caire J
elles f e vendent cent vingt meideins la pièce de
vingt-huit pics.
Il y a auffi de- ces fortes de toiles à Alep j mais
on les y nommes Uvales. Elles font une partie du
commerce des Européens. - . ,
L IZ IE U X , ville de Normandie , de la généralité
d’Alençon. L ’on fabrique dans cette ville différentes
étoffes de laine & des toiles ; & il y a un bureau
établi pour, la marque & la vifite des fabriques
circonvoifines.
L L
LLAMAS. Efpèce de petits chameaux ou moutons
du Pérou. Les Péruviens les nomment llamas,
ceux du Chilly chillehueques , & les Efpagnols car-
neros de la terra.
L o
LO. Les Chinois nomment ainfi une forte de
gaze qui fe fabrique à Canton. Il y en a de trois
fortes qui diminuent par dégrés de longueur & de
largeur, 1 —
Les los de la troifîéme forte ont douze aunes de
long fur vingt-trois pouces de large.
LO CA L . Ce qui appartient à un lieu. Une coutume
locale , c’eft une coutume qui ne s’obferve
qu’en un endroit qui lui eft propre ; un droit locale
c’eft un droit qui fe paye à l’entrée de certaines villes
ou de certains territoires , à un pafïage ou à un
pont. Il y a beaucoup de ces droits locaux fur la
rivière de Loire.
Les voituriers fe chargent ordinairement de payer
les droits, locaux qui fe trouvent fur leurs routes j
les marchands &les propriétaires des marchandifes
ne doivent pas néanmoins négliger d’en faire mention
dans les marchés par écrit qu’ils font avec
eux pour le tranfport & voiture de celles qu’ils leur
confient. » -
LOCMAN. Pilote établi dans les ports & aux
- embouchures des rivières pour conduire les vaiffeaux
en fiîreté, foit en entrant, foit en fortant par les
paflàges difficiles. On le nomme plus ordinairement
lamaneur.
Les fondrions de ces pilotes & la police qui leur
eft réglée par les ordonnances de la marine , tant de
l’anne 1681 que de 168^ , font amplement expliquées
à cet article.
LOCQUETS. Terme dont on fe fert en Normandie
, aux environs de Rouen & dans le pays
de Caux , pour fignifier la laine que l’on coupe
de deflus les eûmes-- des bêtés à. laine. Elle eft la
plus graffe & la moins eftimée de' toutes j elle fert
à faire des •matelats ;. l’on en fait auffi entrer dans
la fabrique des droguets de Rouen où elle fert à
en faire la tréme.En Berry on les appelle écouailles.
LOCRENAN. Nom que l’on donne à une forte
de groffe toile de chanvre écru , qui tire fon nom
du fieu où elle fe fabrique en baffe Bretagne, appelle
locrenan.
Cette efpèce de toile s’achete à la pièce , qui
contient trente aunes de long fur deux tiers de
large mefure de Paris. On s’en fert à faire des
voiles pour les grandes & petites barques ou chaloupes
qui yont à Plaifance pour la peche de la
morue.
Les Anglois en tirent affez confidérablement en
temps de paix.
Il faut remarquer que les Efpagnols & les Bayon-
nois qui en confomment auffi beaucoup , leur donnent
ordinairement le nom de toiles d ’Ulonc , quoi- ^
qu’il ne s’en fabrique point en ce lieu de Poitou,
au moins qui foit de cette qualité.
Il fe manufacture encore en bafïe Bretagne vers
Quimper-Corentin, une efpèce de toile toute pareille
aux locrenans : comme elle eft deftinée au même
ufage , o'n lui donne auffi le nom de locrenan , quoiqu’elle
n’y foit pas fabriquée.
LO DIER , ou LO UD IER . Groffe couverture
piquée , remplie de laine ou de ploc entre deux
étoffes ou deux toiles.
LO G É . On appelle à L y o n , à Marfeille , &c.
loge du change, loge des marchands , un certain
lieu dans les places ou bourfes où les marchands
fe trouvent à certaines heures du jour pour traiter
des affaires de leur négoce.
On ne fouffre point qu’un marchand qui a fait
faillite ou banqueroute, entre dans la loge des
marchands.
L oge , que l’on appelle plus ordinairement
comptoir. Signifie auffi un bureau général du
commerce établi en quelques villes des Indes pour
chaque nation de l’Europe.
On nomme encore loge les boutiques qui font
occupées par les marchands dans les foires.
LÔGER-HU. Nom que les Anglois donnent à
une forte de tortue que les François appellent
haouanne ou cahoanne.
L O M B A R D . Ancien peuple d’Allemagne qui
s’établit en Italie dans la décadence de l’Empire
Romain.
On a long-temps donné 'en France le nom de
lombards -aux marchands Italiens qui venoient y
trafiquer, particulièrement aux Génois & aux Vénitiens.
Il 'y a même à Paris une rue qui porte encore
leur nom, parce que c’étoit le quartier où la plupart
tenoient leurs comptoirs de banque , le négoce
d’argent étant le plus confidérable qu’ils y fifïent.
Le nom, de lombard devint enfuite injurieux, & il
ne fignifîa plus qu’un marchand qui faifoit un commerce
ufuraire.
- L a place du change d’Amfterdam conferve encore
le nom de pla c e lombarde , comme pour perpétuer
le fouvenir du grand commerce que les marchands
lombards y ont long-temps exercé, & qu’ils
ont enfeigné aux habitans de cette ville fameufe, qui
l’ont porté encore plus loin qu’eux , mais avec plus
de bonne foi & de probité.
Lombard. L ’on appelle encore à Amfterdam la
maifon des lombards, une maifon où tous ceux qui
font preffés d’argent en peuvent trouver à emprunter
fur des effets qu’ils y laiffent pour gages. On y
reçoit des joyaux, des bagues, des montres, des
meubles, enfin de tout, jufqu’à des chemifes , &