
4 3 8 P O U
POUCE , eft la douzième partie d‘un pied de
toi , qui contient douze lignes. Chaque ligne Ce
partage en fis points j le pouce quo'rré contient cent
quarante quatre lignes ; & le pouce cubique mille
•lept cent vingt-huit.*
P o u c e évent , e n fa it d’a u n a g e d’éto ffe d e la in e .
S ig n ifie mettre Le pouce de La main devant le bout
de l ’aune en aunant les étoffes, afin d’en augment
e r la mefure.
Le réglement générai des manufactures du mois ■
'd’acuat \66ç y art. 44 , veut que toutes les étoffes
-{oient aunées bois à bois & fans évent ; n’étant pas •
permis aux. auneurs d’en ufer autrement, fous
peine de cent livres d’amende pour chacune contravention..
POUDE ou PO U T E . Poids de Mofcovie qui'
trévièm à quarante livres du pays , e’eft-à-dire , à
trente-deux iivres poids de marc de France. On s’en
rfert fur-tout pour-peferde fel à Aftracam viile famé
ufe de Tartarie fur le Wolga , à douze iieues de
{on embouchure dans, la mer Calpienne. Le feipod
.OU efquipon contient dixpoiides.
■ Les. marchandifes qui fe vendent au feipod & au
poii.de paient à Arcnangel un pour cent pour le
.droit du poids. Tout fe pèfe entre deux fers.
La- livre eft partagée en 96 parties , qui fe nomment
Æoledenies y mais- cette divifion n a lieu que
dans le d étail, :
POUDRE. Petite partie d’un corps qui a été
broyé, eoncafTé & réduit en atomes prefque imperceptibles
, foit naturellement, foit par les opérations
-de la chymie ou dé la méchanique.
Poudre a canon. Compofition qui fe fait avec
du falpêcre, du fouffre & du charbon,
PO Ü L AN GIS. Sorte de groffe tirtaine laine
& f i l , fabriquée en Bourgogne , particulièrement
aux environs d’Auxerre. Il s’en fait aufïi beaucoup
a Beaucamps le vieux en picardie.
POUNDAGE. Droit qui fe leve en Angleterre
fur les vaifiêaux marchands , à raifon de tant par
livre fterling de la valeur des marchandifes dont ils
Çe trouvenr chargés.
Çet impôt eft nommé poundage , parce qu’une
livre1 ftening s appelle pôund en Anglois. Ce droit
de poundage fut-accordé à Charles I I , roi d’Angleterre,
pour fa propre perfonne , par un a&e de
l ’année 16 6 0 ; il en a été de même du droit de
çonnage.
POUPÉE. Se dît eh général de tous les jouets
d’enfans que font les -bimblotiers , lorfque ces
jouets on: une figure humaine ; c’eft de ces jouets
dont il fe fait un fi grand négoce -à Paris. Ce terme,
s entend néanmoins plus ordinairement de ces
figures proprement habillées & eoefées , foit d’homme
, foit de femme , qu’on envoie dans les pays
étrangers pour y apprendre les modes de la Cour
de France , ou qu?on donne aux enfans d’un moyen
âge pour les amufer.
POURCEAU. Animal domeftique qui fournit
^iverfes efpéces de marchandifes qui entrent dans
P R A
le négoce, & dont 011 fe ferc auflî dans quelques
manufactures. . -
Pourceau de m e r . .Grand poiffon que ion
nomme plus communément marfoiiin.
POURPRE. Couleur rouge tirant fur le violet,
doncîl ÿ a plufieurs nuances depuis la plus claire
jufqu’à la plus foncée. Elle fe fait avec la cochenille
ou la graine d’écarlate , & un pied de paftel.
PO U S E t . C’eft le paftel, c eft-à-dire, cette couleur
rouge qui fe trouve dans la graine d ecarlate
& qui fert pour la teinture. U
POUSSE. C’eft la poufllère où le grabeau du
poivre _& de quelques autres drogues & épiceries ,
entr’autres du gingembre , de la mufeade , du macis
& de la graine d’écarlate. -
POUSSÉ. Vin pouffé : c’eft du vin gâté & aigu
pour avoir bouilli & fermenté dans la futaille par
quelque accident. Voy. v in .
POU T ou POU DE SOIE. Étoffe toute de foie
tant en chaîne qu’en trême , forte & pleine de fils ,
dont le grain tient le milieu entre celui du gros de
Naples & du gros.de Tours, moins ferré que celui
ci, mais plus que l’autre , Ton .grain étant d ailleurs
plus gros & plus élevé que celuiffe lune &
l’autre de ces étoffes î c’eft une. efpece de ferandine
mais toute de foie. Le pout de fo ie ,etoit autrefois
très, de mode , & il n’y avoir, que les gens de conséquence
qui s’en habiliaffenr : préfentement il n eft
plus guères d’ufage , & les réglemens de 1667 pour
les manufactures de foie, n’en parlent point parmi
tant d’autres étoffes même affez anciennes dont ils
font mention. POUTE, ou POUDE. Poids de Mofcovie.
P R
PRA LINES, on AMANDES A L A PRALINE.^
Voye\ confitures , à Vendrait ou i l ejl pa rle
des dragées. » » \
PRA TIQUE. ( Terme de commerce de mer. )
Il lignifie traité , commumcatiôn de commerce
qu’un vaiffeau marchand obtient dans les ports^ou il
aborde, ou fur les côtes des terres & îfles quil re-
connoît ou qu’il découvre. Nous n’avons jamais pu
avoir pratique avec les habitans de la nouvelle
Zemble. De même : ces fauvages font des.gens doux
& paifibles , nous avons eu facilement pratique
dans leur Ifle 5 nous avons fait avec eux un allez
bon commerce. ; «j
Obtenir pratique, c’ eft avoir la liberté d hanter
un port, de.defcendre à terre , de commercer avec
les habitans , de vendre & d’acheter. . ■ .
Refiifer pratique , c’eft ne vouloir pas louftrir
qu’un vaiffeau aborde une terre , qu’il y M e négoce
& y ait communication. On refufe ordinairement
pratique aux vaiflèaux qu’on foupçonne qui
viennent des lieux infedés de mal contagieux, ou pu
ne la leur accorde qu après les avoir obligés à fane
quarantaine. , .
L e s m aîtres des v a iffe au s marchand? nç
P R E
pas celer en arrivant dans les ports s’ils ont eü
pratique dans des lieux affligés de pefte ou d’autres
maladies épidémiques. Les ordonnances prononcent
de grandes peines contre ceux qui ne le font
pas. -
P r a t iq u e . Se dit aufïi de la chalandife des marchands
& des artifans : Il eft néanmoins plus en ufage
pour les gens de métier. Ce cordonnier a tant de
pratiques , qu’il faut lui commander des fouliers
lix mois d’avance. Ce marchand meurt de faim , il
n’a pas grande pratique.
P r a t iq u e . Signifie encore celui à qui un marchand
a coutume de vendre, ou pour qui un ouvrier
travaille ordinairement. Ce feigneur eft ma
pratique : je fuis la pratique de ce drapier.
On appelle bonne pratique , celui avec qui il
y a beaucoup à gagner , qui paie libéralement &
régulièrement : mauvaife pratique , celui qui fait
peu travailler , ou qui paie mal. :
PRÉ , ou PERÉ , nom que les Normands donnent
à une forte de boiffon faite de jus de poire, qu’on
appelle plus ordinairement poiré.
PRÉC A IR E . Commerce précaire , c’eft celui
qui fe fait par une nation avec une autre nation fon
ennemie , par l’entremife d’une troifiéme qui eft
neutre. Ainfi l’on dit que les Anglois font un commerce
précaire avec les Efpagnols par le moyen
des Portugais-, lorfque les deux premières naûons
étant en guerre, la troifiéme leur prête fes vaiffeaux,
Ces pavillons & fon nom. pour continuer leur
négoce.
PRÉCOMPTER. Déduire les fommés qu’on a
reçues d’un débiteur fur le total de la .dette lorf-
qu’il en achevé l ’entier paiement. Vous devez p r é compter
fur les mille livres que je vous dois par
mon billet, cent livres que j’ai payées à votre acquit
, & deux cent livres pour les marchandifes que
je vous ai-fournies ; ainfi refte. fept cent livres que
voilà comptant.
Les intérêts ufuraires , quand on les peut prouver,
fe précomptent, c’eft-à-dire , fe déduifent fur
le principal de l’obligation.
PR É F IX , teins certain & déterminé. On appelle
jou r p r é fix dans le commerce de lettres &
billets de change, le jour marqué précifément pour
leur paiement.
PRÉ LEVER. Le\ rer une fornrne fur le total
d’une fociété avant de la partager. Nqs profits montent
à cent mille livres, fur quoi il faut prélever
onze mille livres pour l’obtention de nos lettres pa
tentes & frais de notre établiffement ; ainfi refte
quatre-vingt-neuf mille livres à partager.
PREMfE D’A S SU R AN C E , ( terme de commerce
de mer. ) C’eft ce qu’on nomme communément
prime d’affurance.
PREMIÈRES COULEURS , fortes d’émeraudes
qui fe vendent au marc. C’eft ce qu'on appelle plus
ordinairement negres-cartes.
PRENEUR , celui oui prend. On donne ce nom
dans le commerce a celui qui prend une terre &
P R E 4 3 *
des héritages à ferme , ou une maifon à loyer. L é
copreneùr eft celui qui s’oblige folidairement avec
le preneur : c’eft un fécond preneur.
PRESCRIPTION. Voye\ f in s d e n o n - r e c e v
o i r .
PRESCRIRE. Signifie ordonner précifement à
quelqu’un ce qu’il doit faire, limiter un pouvoir.
Tout commiflionnaire qui paffe fon pouvoir , ôc
les bornes qui lui ont été preferites par fon commettant
pour l’achat de quelques marchandifes , eft
fujet à défaveu , & les marchandifes doivent refter
pour fon compte.
PRÉSENTER U N E L E T T R E DE CH ANG E .
C’eft la porter au marchand, négociant, banquier r
ou telle autre perfonne que ce fo it, fur qui elle eft
tirée , & la lui mettre entre les mains pour l’accepter,
& enfuite la payer au tems de l’échéance»
Cette lettre m’a déjà été préfentée, je ne puis l’accepter.
V o y . l e t t r e d e c h a n g e .
PRESSE. Machine de fer , de bois, ou de quel-
qu’autre matière qui fert à ferrer étroitement quelque
chofe.
P r e s s e . Dans les manufactures de lainages , c’eft
une grande machine de bois qui fert à preffer les
draps, les ratines , les ferges, &c. pour les rendre
plus unies , & le tir donner le cati qui eft cet oeil lui-
fant que Ton remarque à la plupart des étoffes de
laine.
Cette machine eft compofée de plufieurs pièces
dont les principales font les jumelles , Tëcroùé &
la vis accompagnée de fa barre qui fert à la faire
tourner SL defeendre perpendiculairement à force
dç Bras fur le milieu d’un épais plateau ou planche
de bois quarrée , fous laquelle on place les pièces
d’étoffes' que l ’on veut preffer ou catir.
Il y a une_autre forte depie jfe plus petke que la
précédente , à laquelle l’on donne le nom de guinâav
dont on fe fert aufli à preffer les étoffe ; de laine.
L a calandre eft encore une efpece de prejfè
qui fert à preffer ou calandre r certaine?, étoffes &
toiles. : ,
Il y à quantité de marchands qui ont chez eux
de petites prejjcs portatives qui leur fervent à p re ffer
les étoffes qui ont pris de faux plis ou qui fe
font fripées en les dépliant pour les faire voir. Cette
dernière efpèce de prejfe eft la preffe ordinaire dont
on a donné la defeription au commencement de
l’article.
PRESSOIR. C’eft une machine propre à expri-r
mer des liqueurs.
Les vinaigriers Ce ferrent d’un prejfbir pour
preffurer leurs, lies , & en tirer un refte de vira
qu’ils mettent fur les râpés d'ontils font leur vinaigre,,
ou qu’ils font diftiler pour en faire de Teau-de-
vie.
Il eft défendu par Taiticle’ 37 des nouveaux fta-
tuts des maîtres vinaigriers de Paris aux taverniers,
cabaretîers , regratiers & marchands' de vin-, cfavoir
dans leurs caves ou celliers des bacules & / reffoirs à
Elire vinaigre»