
la partie , les convulfions de tout le corps;
la fièvre alors s’allume , & fi l’Art n’apporte au
malade un prompt fecours, {’inflammation de la
patrie $eut la faire tomber en gangrène. La réunion
des parties divifées, qui eft le but auquel
l ’Art doix tendre dans to.ire foliation de continuité
contre l ’ordre naturel > ne peut être obtenue
primitivement dans les Piquures qui fout accompagnées
de quelqu’accident ; il faut, pour y
fenaédier , faire Ce fier le défordre lo c a l, qpi
çonfifte dans la ténfion & le tiraillement des fibres
blefifées ,-une incifion fuffix dans les cas Amples.
D ’.aqtre fois on pâlie un féton d.aps tout le tra-
jer de la plaie. Les Aneieus brûloiènt avec de
l’huile de térébenthine bouillante toute l’étendue
d’ une plaie où ils jugeoient qu’un nerf avoir
été. piqué ; cette cautérifation falloir ce fier les ac-
cidens , comme on détruit la douleur de dents
en b r illa n ta v e c un fer rouge, le nerf quieft
i découvert par la carie. Lorfque la cautérifation
ne réuflîflbir pa$, on n’héfitoit point à faire,
des incifions iranfverfales, pour couper a.bfoltï'-
ment le? parties dont la tenfion étpix î’origiixe :
de maux formidables Voyez Plaie.
PLATNER Y Jean-Zacharie ) célèbre Profit
fleur de Médecine en l’Uni^prfné de Leipfick, &,
qui floridoit vers l’année 1719. 11 s'eft occupé
fpéeia'lemem à la Chifurgie & au traitement des
maladies des yéiïx. Il eft Auteur de plufièurs
Difterrsiions qqi ont été-foufenues fous fa Préfi-
dence & qui ,fp trouvent- dàfns difPrens recueils.
Mais l'Ouvrage qui lui à le plus fait d'honneur
eft le fuivant *. bijiituiiones • Chirurgies rationalis
liim me die es tum manu alis. Lipf. 1745., in -8.°
C’ eft un précis pu ce Praticien a ràflemblé tout ce
que fes Piédéèefleiirs lui oftrpient de meil leur.
On y trouve des points de doèîrine favam-
meiu difturês & des ci tâtions de chacun relativement
à eux ,, qui annoncent combien éfoit grande
l'érudition de notre Auteur. L ’Ouvrage eft par
^pftorifmé'& pourroit fervir de bafe à un cours
élémentaire de Chirurgie qui difpoferoitlés jeunes
Elèves à des- notions plus étendues. Un cours
en ce genre foroit bien utile 1 Eté où lés jeunes
gens font en quelque façon abandonnés à eux-
mêmes y mais, pour qu’il fur bien Fait,il .faudxoit
qu'un. Grand-maître s’en occupât & éclairât fes
précèptèspâr une pratique jüdicîéufe &précife.
Mais tam.de dégoûts accompagnent en France une
eiiflj befl'e carrière, .ceux qui la plupart s’en
mêlent, aÿiîifiènt tant la profeffion par une incapacité
qu’ils cachent fous les dehors barbares
**dé! la Science, que le tems trop court des Eludes
efi pafTé avant qu’on ait pu s’a p perce voir
de fon mauvais choix. ( M. P e t i t - R a b e i .)
P L A Y E ou RLESSURE. Solution de continuité
dans les parties mol lés, qui inrérefie la fur-*
face du corps, occasionnée par une caufe externe*
Cure définition donnée par M- Bell efi plusexaéle
& plus complette, qu’aucune decr.Jles qu’on trouve
chez les autres Auteurs.
Les Playes font fufceptibles d’une multitude de
variétés, (oit dans leur nature, foit dans leurs apparences
extérieure?. Çes variétés dépendent par-
. ticiilièrernent de la nature des parties affeclées,de
la manière dpnt s’eft faite la bieffure, & de l’é-
tendue de bette dernière.
Les Playes des parties charnues différent extrê.
memenry foit par leur nature & par le danger qui
les accompagne, foit par leurs apparences exté-
• rieures , de celles qui afteélent fuiront des parties
membraosufies ou tendineufe*. 11 y a des difi'é-
" rences eîTémielles entre celles qui font faites par
des infirumens tranchans, & celles qui font produites
par un déchirement, & accompagnées de
contufion. Il y en a atiffi de très-gtandes & très-
importantes entre les Playes occafionnées par fini*
pulfion d’un corps étroit & pointu., & celles qui
préfenten.t une large ouverture. Nous entrerons
ci-après dans les détails nécefiaires fur ces différences.
L’on difiingue encore les Playes fuivant Les par.
tics où elles font foires; les unes fe trouvent aux
| extrémités» les autres au tronc : celles-ci peuvent
arriver à la tête, ou au cou, ou à la poitrine, ou
au bas-ventre; elles peuvent pénétrer jufqu’aux
pairies intérieures, ou fe borner à l’extérieur.
Celles des extrémités ou celles du tronc qui ne
font qu’extérieures, peuvent affeéterles tégumenîy
lesmiufcles, les tendons, les vaift'eaux, les glandes
, les ligamens dès articulations, &c.
Enfin le.s Auteurs infifient beaucoup fur le
différences des Playes, qui fe tirent de leur fini*
plicitéjde.leur compofition&dejeur complication.
a La Playe (impie n’efi qu’une foliation de
continuiré des parties molles faite par une caufe
externe, telle qu’un infirumenr tranchant, & qui
ne demande que la réunion, »
a La Playe cojnppfée, efi celle qui fe trouve
jointe.à quel qu’autre indifppfirion, qui ne demande
pas d!au.tre traitement particulier que la Playe fim*
pie; telle, efi par exemple,une Playe (impie faite
aux parties molles par un infiniment tranchant,
qui en les divilanr, a affeèré les os.»
a La Playe compliquée efi celle qui fe trouve
jpime avec quelqu’antre indifpofition , qui deman*
de un traitement différent de celui de la Playe fim*
pie. Elle peut être compliquée avec Ca caufe, ou,
avec quelque maladie, ou avec quelque fymprôme
011 accident. »
ce Lorfque l’infirament qui a fait la Playe, eft
refté dans la partie blelfée, la Playe efi compliquée
avec fa càufe. S’il fe fofrne un abcès dans la partie
bleifée, ou s’il y a Playe St fraélure en même-
tçins, la Playe eft compliquée avec la maladie. Si
j la douleur, l’hémorrhagie, la convulfion, la pa-
raly.fie, l’inflammation, la fièvre, le dévoyement,
J le reflux de matière piirulenfe fur viennent à une
. Blayè, .elle eft compliquée avec ces accidens. »>
* c rL a doulenr furvient de deux manières aux .
Playes; i.° par la divifion imparfaite de quelques I
parties aponeurotiques, nerveufes ou tendineufes, J
i / par la préfence de quelques corps étrangers, 1
ou par l’épanchement de quelque fluide fous une
partie membraneufe. »
ci L’hémorrhagie efi d’autant plus à craindre,
que l’ouverture efi faite à un vaiffeau fanguin con-
fidérable, & fitué dans un lieu où il eft plus difficile
de porter du fecours. On doit à ce fu/et
fe rappeller la diftribution du vaifieau, >3
ci Quant aux convul fions il y en a de deux
fortes; les unes font produites par l ’irritation des
fibres nerveufes, ou par la feélion des nuifcles an-
tagonifies ; les autres font la fuite de quelque
grande hémorrhagie. 33
11 Deux fortes de paraJyfie furviennent auffi
aux Playes; l’une vient de ce qu’un nerf dont les
branches fe diftribuent dans une partie efi totalement
coupé, & l’autre de ce qu’un mufcle principal
d’une partie, ou fon tendon, eft coupé totalement,
ou imparfaitement. >3
11 L ’irritation des parties bleffées qui efi la
conféquence nécefiaire de toute efpèçe de Playe,
l ’impreflion de l’air fur les furfaces qu’elle a mifes
à découvert, la compreifipn faite par des corps
étrangers, des os déplacés, ou des efearres,,oc-
cafionnent toujours plus ou moins d’inflammation
aux environs des Playes. 33
11 Là fièvre efi une fuite de la douleur vive,
ou un fymptôme de ^inflammation, portée à un
haut degré, ou un indice de la fuppuration qui
fe prépare, fj
ci Le dévoyement efi un accident qui change
la bon état d’une Playe, troubleJa fuppuration & ;
la régénération des chairs. >3
11 Ce qnlon appelle reflux de matière purulente
efi un. accident très-dangereux pour les Playes;
fa caufe prochaine eft un éréthifme des vaiffeaux
de la partie bleffée q ui, fe communiquant à des
parties internes, peut y caufer plus ou moins
promptement un dépôt purulent. L ’expofition
d’une Playe à l’air, le mauvais régime, les^af-
fions de l’ame, la fièvre, l’application des reniè-
qui ne conviennent pas à l’ état de la Playe, un
panfement peirmérhodique, &c. font les caufés
qui peuvent l’occaftonner, la diminution de la
foppuraiion5 l ’affaifiement des bords de la Playe,
fa pâleur, la mauvaife qualité du pus trop liquide
ou trop épais,; jaune & de mauvaife odeur; les
fri fions irréguliers fuivis de fièvre & de fbeur
froide;Ia pentefie du pouls; e'nfin les fymptômes
d un dépôt à la tête, à la poitrine ou au foye en
(ont les indices. 33
c1 Les figues des PJayes fe divifent en commé-
tuoratife & en diagnoftics. 33
11 Lbs fignej commémorstifs font lés dreonf-
tanefcc.qUi aftt accompagné*la. blelfure lorfqu’elle
a cré foire • par exemple la fit bat ion du' bleffé &
celle de Ja perfonne ou de la chofe qui l’a bledée,
îa‘ gro^eur & la figure de l’inftrument qtii a fait la
Playe qu’il faut avoir foin de comparer avec celle
de la Playe. 33
ci Les fignes diagnoftics des Playes s’apperçoi-
vent par les feus, & par la raifon. »
a Par la vue on reconnoît la grandeur extérieure
d’une PJaye, &.fi elle eft avec perte ou
fans perte de fubfianee. Par le toucher, foit avec
le doigt, foit avec la fonde, on en découvre la
direélion & la profondeur. Par l ’odorat on fent
les excrémens qui peuvent fortir par les Playes
de certaines parties. 33
<< La raifon juge qu’une Playe s’étend jufqu’à
certains endroits, par la léfion de l’aélion d’ une
certaine partie, par la fituation de la Playe & de
la douleur, par les excrémens qui fortent de la
Playe, ou qui ne s’évacuent pas comme à l’ordinaire.
En fe rappellant les idées générales de
l’anatomie, on trouvera facilement dans les Playes 1 application de toutes ces chofes. >3 Principes
de Chirurgie dé la Paye.
Des phénomènes des Playes Jimples.
Après avoir expofé ces notions générales, nous
allons décrire les phénomènes qu’on obferve dans
les Playes qu’on peut regarder comme les plus
(impies,, celles qui l'ont formées par incifion ; ce
qui nous conduira à expofer d’une inanjère plus
daire & plus intelligible , ce que nous avons â
dire fur la théorie des Playes, & fur leur traite-
ment en général.
Dès que l’infirument tranchant efi forti des
parties qu’il vient de bleffer, la première chofe
qu’on apperçoit efi une réparation plus ou moins
grande des parties qui ont été divifées. Cette réparation
paroît plus ou moins confidérable fuivanÈ,
la longueur &. la profondeur de la Playe, & fuivant
que la diredion fe trouve tranfverfe ou
parallèle à celle des' fibres mufeulaires qu’elle
affeélf. Une incifion dans une partie charnue qui
fe trouve fuivre la même direéiion que les fibres
mufeulaires, quoique très-profonde , paroîtra
toujours moins grande qu’une Playe de la même
étendue, ou les mufcles font coupés en travers.
Danscedernier cas, la rétraclion des pairies de
part & d’autre, efi quelquefois telle qu’on efi
porté à croire qu’eUe tient à une déperdition de
fubfianee, tandis que, dans le premier, les bords
de.la Playe demeurent à-peu-près'en contaél; cir-
confiance qui fou vent a induit des Praticiens peu
eirconfpecls:, à ’arracher d'abord que peu d’importance
à des Playes qui par la fuite ont traîné
après elles les accidens les plus fâcheux; & qui
montre combien il efi effentiel, d’examiner avec
la plus (crupuleufe attention les Playes qu’on efi
appellé à traiter;
Après la folution de ec>ntinuité,. cê:qui frappe
le plus dans une Playe r^eme, c’efi la perte du
fang, ou l’hémorrhagie, qui eft plu« ou moins abon