
couvrir d’abord , même quand l ’os eft à nud. 1
Aucun des Auteurs , fi ce n’eft Faliope , n’a I
encore rien donné de bien certain fur lu diagnof- I
ïic , celui-ci même, après avoir dit que la cou- 1
leur naturelle de l’os eft d’un blanc tirant lur 1
le rouge , comme fi à du lait on en mêle un peu [
de-fang , continue ,Jed fi viderais inesqualitatem
coloris in ipfo ojfe de te cto > ita Ut adjint rvehiti
puncta coloris albi & aridi ojjis , quas arides particules
ahquando majores Junt-, ait qu an do rriino- >
res , &i\ fcictis qubd os Jît contiifum. Mais ces
apparences ne peuvent avoir leur valeur que d^ns
le cas de playe -, dans toute antre circonftance, on
eft réduit à s’en tenir au développement des fymptômes.
Le premier eft une douleur continue qui
fie fait fentir fur le lieu frappé. Cette douleur,
quoique bornée d’abord , s’étend bien-tôtàtoute
la tète , & eft accompagnée d’un grand abattement.
La partie fiappée fe gonfle , s’élève , & •
devient fenfible , quoique peu douloureufe ; fi
l ’on încife defltis, on trouve le pétiofte noirâtre , j
enriérement féparë.du crâne, ou en difpofi- j
lion à’ l’être, & entre le crâne &_lui une petite •
quantité d’une matière ichoreufe & noire , fou-
Vent l’os altéré n’a plus la couleur qu’il avoir, ;
lorfqu’il érou fain. Dès' ce moment les fymp- j
tômes font des progrès plus rapides, la fièvre pa- j
roît, le fomméi! fe trouble, l’anxiété & l ’agita- !
lion continuent *, à ceux-ci fuçcèdent des friffons f
qui ne font accompagnés d’aucune fueur critique:. j
fi alors on découvre l’os , on le trouve évidemment
changé de couleur , & le péricrâne plus
livide. Si la dure-mère eft à nud , on trouvera
qu’elle ne tient plus à la furface interne du cr-âné
& qu’ellè a perdu fa couleur vive & argentine,
& qu’elle eft recouverte de mufcles ou de fanie.
Quand l’os eft à ce point de détérioration , -les
fymptômes augmentent avec la plus grande ad i- L
v ite , le mal de tête & la foif deviennent exdef-
fifs , les forces diminuent, les fiiffons font plus
fréquens, & enfin les mouvemens convulfifs avec
délire, chez les uns, pàralyfie ou coma, chez
les autres , terminent cette tragédie. Si alors on
ouvre le cadavr#, on découvre une férofité putride
épanchée dans les environs, à l’extérieur
de la dure-mère , ou entre celle-ci & la prémère,
& même auïïi fur là furface. & dans la propre
fuhftance du cerveau. La contufion q u i, par
elle-même, eft peu inquiétante ,' lorsqu’elle eft
bornée, & que les fujets jouiflent d’ailleurs d’une
bonne fanté, peut avoir dès cooféquences fâcheu-
fes dans les circonfianees bppofées , fi ce n’eft
momentanément, du moins par la fuite. L ’engorgement
ne fe réfol varie point dans le diplôé,
St la fuppürati'o’n ~ lente s’ établi fiant peu-à-péu
dans l ’o s , & fe portant infenfibltment plus loin,
parvient à détruire une grande portion de celui-
ci. C ’eft ce qui eft prouvé par l'obfervation fui-
vante rapportée par Pott.
« « U n e fem m e d ’u n c e r ta in âg e é ta n t dans u n
cafrofle , fe heurta violemment la tête dans une
fecouffe imprévue contre un crochet de fer qui
étoit placé en haut pour retenir enfemble les deux
parties de l’impériale. Ce coup lui fit éprouver
dans l’inftant une douleur aigue-, mais qui cefîa
promptement, & Comme il n'y eut ni playe, ni
tumeur, cette femme n’y penfa plus. Mais environ
au bout de deux mois, elle fut attaquée d’une
douleur de tête fi aigue , que pendant plu fleurs
nuits On eut recours au laudanum pour en ap-
paifer la violence. Au bout d’une femsine en.i-
ron la douleur, ceffa, & il s’élévà une tumeur
précifément à l’endroit où le'coup avoir porté,
c’eft-à dire exadement au milieu de ia future
fagittale. Port la vit avec M. Brown ; ils oùvri-
-lent la tumeur , & donnèrent ainfi iflùe à une
très-grande quantité de matières décolorées &
tfès-purtnres. Pott paffa fon doigt dans l ’ouverture
, & à (on grand étonn'erneru , il appercut
qu’ il touenoif la dure-mère. Ils enlevèrent une
portion cirai!aire des tégumens, & trouvèrent
les deux pariétaux nucls & cariés dans une très-
grande étendue de chaque cô'é de la future. Il y
avoir au milieu de cette portion cariée, précifè-
ment dans le trajet de la future, un trou affez
large pour admettre ledoigt fans toucher au bord
de l’os. Ils ne découvrirent aucune exfoliation
dans la matière, ni fur la dure-mère qui en cet
endroit étoit très-éloignée du crâne • la matière
qui en for i oit étoit abondante & très-pu an te. Environ
trois femaines après l’ouverture , la malade
mourut fubirement. >3 Le vice de l’os, en pareil
Cas, ne paroit point au-dehors tel qu’il eft réellement
au-dedans, la furface de l’os eft rarement
très-élevée , & quand elle fait faillie , elle offre
fous les tégumens l’apparence d’un no du s. Ceux-
ci fonr-kfotivent rongés par une ulcération fort
étendue, ou par plufieurs qui ont un vilain af-
p ed ; quelquefois on voit l’os à nud dans leur
milieu ; on le fenr en y portant u,ne fonde boutonnée.
Les douleurs de tête furviennent dans le
commencement ; mais elles fe diffipent à mefure
que les membranes fe féparent du crâne, & que
l’os fe corrompt. Si l’on touche le lieu douloureux
pour s’affurer du caradère de la maladie,
Ion excire au malade un vertige , des tremblerons
& même de conyulflons, félon le degré de
preflîon qu’ôn exerce. Mais quelquefois au lieu
d’une carie, c’eft une exfoliation qui fe forme;
celle-ci alors s’opère par le même méchanifme
que nous l’ avons dit à cet article. Quand l'altération
de la fable externe eft plus étendue qp/
celle de la table interne, la pièce s’enlève fort
aifément dès qu’elle eft çomplettement détachée,
& là portion" découverte de la durermère eft
petite comparativement à l’étendue de l’iilcère
extérieur. Mais quelquefois c’eft précifément le
contraire, & alors le cas devient plus embarraf-
fant, il.faut recourir au trépan , ce qui rend la
cure beaucoup plus longue. Quand on a Ôté la
piècé d’os > on trouve immédiatement la dure-
mère qùi eft dans un état de plus ou moins
tonne incarnation ; on fe conduit alors félon
l'exigence des cas.
L’enfoncement eft un genre de dépreflîon fans
fradure apparente, qui anive par l’affaiffement
de la première table fur la fécondé , ou de toutes
les deux en même - teins ; c’eft lè ihlafts ou le
phlafis des Anciens que les Modernes n’ont admis
que chez les jeunes fujets, & que plufieurs
autres ont rejetré. On ne peur, à la (vérité , fe
dillïmuler que l’enfoncement ne puiffe arriver
chez eux, mais aufti peu-à-peu leciânè^fe rétablit
tellement par ia fuite , qu'il n’en refte pas le
moindre vefiige. Cependant M. Simon , ancien
Profeffeur-Royal au Collège de/Chirurgie, dit
avoir vu un homme à qui ii étoit refté un enfoncement
trèi-rernarquable au pariétal droit,
à la fuite d'un coup qu’ il avoit reçu dans fa jeu-
neffe. Cet homme étoit grand , fort , & s’étoir
toujours bien porté. L enfoncement dans le jeune
âge fe guérit quelquefois fpontanément en très-
peu de tems, & c’eft ce qui prouve l’obferva-
tion fuivante. Un enfant de l’Hôtel Royal des
Invalides, âgé de 13 ans environ, fut frappé,
en 1777, à la tête par une boule d’un bois léger
,qui tomba d’un fécond étage fur le coronal,
au-deffus de la racine du nez. Il-fe forma fur le -
champ un enfoncement d’environ cinq lignes de
profondeur fur quinze de diamètre, tant tranf-
verfal que longitudinal, i'excavarion auroir pu
aifément recevoir la moitié d’un oeuf de pigeon.
La peau n’étoit ni contufe, ni tuméfiée les bords
de ia dépreflîon étoient arrondis fans aucune inégalité
qui auroir pu faire foupçonner une fracture;
onfentoit la réfiftance egaie que le coronal offroit
à travers la peau qui étoit fort mince , & nullement
engorgée. L'enfant ne fouffroic aucunement;
il fe promena même plus d’une heure après
avoir reçu le coup , & fe coucha après. A peine
fut-il au lit qu’ il fentit une douleur à chaque côté
de la tête, dont il défignoit le lieu en portant fa
main de la partie fupérieure du pavillon de l’oreille
vers la fontanelle fupérieure, & cette douleur
b prit tour-à-coup en appuyant le côté droit
de là tête fur fon traverfln. L ’enfoncement parut
alprs beaucoup diminué , en partie par le retour
de l’os à fon premier état , & par le gonflement
de la ptau. On fit une fomentation avec
1 eau-de-vie camphrée , & l’enfant fut faigné du
pied , & s’endormit jufqu’au lendemain. Il fe
réveilla fans douleur , excepté à l’endroit où il
en éprouvoit une, quand on le preftoir, & où il
paroilfoit y avoir un petit épanchement. Le lendemain
la contufion & l’cnfjncement étoient
diminués au trois quarts, quand l’enfant s’en alla,
c’eft-à-dire le deuxième aptès le coup reçu. L ’en-
Lmcenienr chez le= eu fa ns caufe quelquefois une
ftnpîdité , une langueur, la perte de ia mémoire,
fouveat le s fymptômes font plus urgens ? & demandent
qu’on avife aux moyens de relever
promptement la portion déprimée. On a confeillé
d’abord d’appliquer une portion arrondie d’emplâtre
agglutinative , & de la retirer fortement
enfuite avec un cordon qu’on a fait pafler dans
fon milieu, quand on la biffé un rems fuffifant
pour qu’elle colle bien. Ce moyen eft infuffifanr ,
il n’agit que fur les tégumens. D ’autres ont préféré
le tire-fond mais, pour l’appliquer & le
faire agir convenablement , on coure le rifque
d’augmenter l’enfoncement ; aufti vaut-il toujours
mieux avoir recours au trépan quand un pareil
cas l’exige.
La fraèlure offre les mêmes phénomènes locaux
que ce genre de léfion dans toute autre partie du
corps. Les Anciens ont donné à chaque diverfe
dénomination prife de leur apparence , ainfi
qu’on le peur voir à chacun de leurs articles.
Mais une divifion beaucoup plus intéreffante,
relativement à la Pratique,, eft celle où l'on distingue
le$ fradures avec ou fans dépreflîon. Les
fradures de ce dernier genre font toujours compliquées
, celles du premier font Amples, à s’ en
tenir du moins au 'défordre local. Celles-ci fe
préfentent toujours fous l’apparence d’une fente
ou fêlure qui eft fimple comme un cheveu , ou
radiée comme une étoile. La fente peut s’étendre
plus loin que l’endroit frappé, & même fi
loin qu’il n’eft pas toujours pofliole d’en découvrir
toute l’éteîHue, quelques prolongées que
foient les incifions qu’on pourroit pratiquer pour
parvenir à cette fin. Elle defeend communément
jufqu’au diploë, & va fouvent plus loin. La fente
a prefque toujours des fuites dangereufes, parce
que ne la. découvrant pas , & perfifiant à être
tranquille du côté de la fradure, on néglige les
moyens qui pourroient obvier à l’inftammation
& à l’épanchement qui lui fuccède fouvent. Ces
fuites fâcheufes ont été obfervécs par Hippocrate,
u Si 1 o s , d it- il, a été fraduré, fendu ou coutu ,
& que, par erreur, on ne, l'ait pas-raclé on coupé,
ne le croyant pas néceffaire , la fièvre vient communément
avant le quatrième jour. Jlffort de l ’os
un ichor en petite quantité , ce qu’il y a d’enflammé
meurt, enfuite l’ulcère devient décoloré
& glutineux , femblable à de la ch.nr falée, d’une
couleur jaunâtre, un peu livide, l'os commence
à fe corrompre, & à noircir, demeurant liffe au
milieu, & aux extrémités uffp u pâle & blanchâtre
; lorfqu’il eft pourri, il vient des. puftules
à la langue du malade, & il meurt dans le délire.
» En général, comme la plupart des Auteurs
ont regardé la fradure du crâne comme une cir-
confiance qui indiquoit l’applicstion du trépan
tous ont été fcrupuleux à établir les Agnes qui
l’annoncent. Les lignes commémoratifs donnent
bien quelques indices, mais non une certitude.
Le diagnoftic eft affez évident dans le cas d’en-
fonçure ou dépreflîon -, mais il n’en eft pas ainfi
dans ceux de fiffure. On a dit qu’en pareil cas