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diminue peu - à -peu la mèche du félon, & lorf-
; qu’on l’ôte enfin tout - à - fait, il fuffirj, pour l’ordinaire,
d’exercer, pendant quelques jours, un
léger degré de compreffion fur la partie bleffée,
pour achever la guérifon. Quelques Auteurs ont
prétendu qu’on pouvoit, par la compreffion
feule, guérir toutes les playes de ce genre ,* mais
quoique cette pratique puifle réuffir quelquefois
dans d’autres parties du corps, & principalement
fur les extrémités où l’on peut plus facilement
comprimer un finus dans toute fa longueur, auffi-
long-tems qu’ on le juge néceflaire, il n’en eft
pas de même fur la Poitrine où une preffion
un peu forte, lorfqu’il faut la continuer un certain
tems, devient toujours extrêmement incommode.
Pour guérir une playe en cette partie, par ce
feul moyen , il faut raire plufiears tours de bande,
affez ferrés autour dû thorax, & les foutenir
par un fcapulaire -, au lieu qu’après l’ufage du
féton, il fuffit de contenir par des emplâtres ag-
glutinatifs, les pelottes & autres moyens qu’on
emploie pour former la compreffion.
Cette méthode du féton ou de l ’incifton longitudinale
des playes finueufes à l’extérieur du
thorax, eft infiniment préférable, quoique plus
. cruelle en apparence, à celle qu’on fui voit ci- *
devant, & qui confiftoit à entretenir l’ouverture
extérieure de ces fortes de playes ,* en la tenant
dilatée avec des tentes, jufqu’à ce quelles fuffenr
remplies par le fond. On peut fe fervir avanta-
geufement de tentes dans le traitement des playes
qui ont pénétré dans la cavité du thorax , ainfi
que nous l’avons dit ailleurs ( Voye% Plaie Y;
mais, dans le traitement de celles dont il eft ici
queftion , le grand objet quoi* doit avoir en vue
étant d’empêcher que le pus pénètre dans la'
Poitrine , il faut éviter avec foin tout ce qui peut
tendre à l'accumuler dans la playe. Cette mé-,
thode d’ailleurs eft plus longue , plus incertaine
& plus douloureufe que celle que nous^ venons
de décrire.
Il eft très - effenfiel de faire attention au régime
des blelfés, dans tous les cas de playes d’une
certaine importance y mais il eft particulièrement
néceflaire lorfque c’eft la Poitrine qui eft affeétée
parce quelle contient des organes' extrêmement
efféntieis à la vie * & parcs que ces organes font
•très - fujets à s’enflammer, même en conféquence.
de playes peu profondes. C’ eft pourquoi, dans
les cas même qui paroiffent le moins menaçans
il faut tenir le malade à un régime fëvère - il
faut lui entretenir la liberté du ventre par des
• lavemens ou par des laxatifs très - douxy & , Torl-
: que le pouls paroit l’indiquer, il faut lui tirer
du fang.. On doit infifier fur ce que le hleffé
demeure dans un parfait repos ; car toute éfpèce
•de mouvement nuit à la guérifon de ces playes y
ainfi, il évitera, autant qu’il fera pôffible, de touf-
fe r , fie rire & même de parler./
Des Playes pénétrantes de ta Poitrine.
Les playes pénétrantes de la Poitrine font toujours
dangereufes, & méritent par conféquent
toute l’attention du Praticien. Nous nous occuperons
d’abord de celles qui pénètrent dans la
cavité fans oftènfer aucun vifeère.
Dans ’’état de fanté, les poumons rempliflent,
dans la cavité du thorax, l’efpace que leur laiffent
. les autres organes qu’elle renferme avec une
telle exaélitudè qu41s font par - tout en contai
avec la pleure, pendant l’infpiration comme pendant
l’expiration -, & , dès qu’il s’infinue quelque
portion d’air , de fang ou d’autres fnbftanees
entre leurs furfaces, il en réfulte à l’inftant plus
ou moins d’angoiffe & de difficulté à refpirer.
Or dans toutes les playes où la pleure fe trouve
divifée, fi cette membrane n’eft pas en cet endroit
adhérente au poumon, en conféquence de quel,
que maladie antérieure, il eft difficile que l ’air
extérieur , ou quelque peu de fang, ou l’ un &
l’autre ne s’épanchent dans la cavité. Si l’artère
intercoftale eft ouvèrte , & fi en même-tems
la playe extérieure eft très- étroite, le fang fourni
par ce vaiffeau eft très-fuj,et à tomber dans l’intérieur,
ce qui occafioftne auffi-tôt une grande
gêne dans la refpirarion, & les autres fymptômes
qui font l’effet de la compreffiqn du poumon
dont nous avons parié à l’article Paracentèse.
Nous ne répéterons-pas ce que nous avons dit à.
ce fujety nous nous contenterons de faire ici quel*
ques remarques fur les précautions à prendre pour
prévenir de pareils épanchemens.
Dans les cas de playes qui n’offenfent aucun
vifeère de la Poitrine, il n’y a que l’artère intercoftale
qui puifle fournir une certaine quantité
de fang *, & comme elle peut en donner
beaucoup, il ne faut point perdre de tems pour
y porter remède,iorfqu’elie eft bleffée. D'un autre
côté , fa fituation dans une rainure à la partie
inférieure de la côte, en rend la ligature affez
difficile-, avec un peu d’attention cependant-on
peut en venir à, bout.
• Lorfqùe la petiteffe de l’orifice extérieur de
la playe ne permet pas d’appercevoir celui , du
vaiffeau , il faut le mettre à découvert par une
incifion fuffifante, faite avec le biftouri. On a
propofé différens moyens pour le comprimer?/ou
pour en faire la ligature , & comme on a 'vu que
ceux qui irritoient la pleure étoient fujêfs à
occafionner des : accidêns graves, on a. imaginé
des inftrumens deftinés à comprimer l’artère fans
affeéler eette membrane y mais q u i, en général,
rempliflent affez mal leur objet*, nous, les-avons
indiqués- à l'article Ligature. Hèureufement
tous ces moyens recherchés >nç font pas nécef-
faires. Lorfgu’otua fuffifamment dilaté la. playe
des téguruens, fi l’on ne peut pas faifir le. vaifleau
avec fa’ ptRcette , on pourra - prefque toujours
le faire avec un crochet un peu plus recourbé
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que celai dont quelques Praticiens fe fervent,
préférablement à cet infiniment, pour, la ligature
des vaiffeaux , & dont nons avons fait men -
tion à l’article Hémorrhagie. Un embonpoint
confidérable peut cependant être un obftacle au
fuccès de cette méthode, & alors il ne faut pas
héfiter à paffer tout autour de la côte une forte
ligature qui comprimera l’artère au moyen d’ un
petit bourdonnet de charpie. On aura grand foin,
en faifant cette opération, de prendre garde à ne
pas bleffer le poumon, ce qui n’eft pas difficile
quand il n’y a pas d'adhérence dans l’endroit
affeétéy & lorfqu’il y en a , i l faut .commencer
par détacher doucement avec le doigt, le poumon
de la pleure , avant de paffer la ligature.
L’hémorrhagie une fois arrêtée, il faut tâcher de
débarraffer la Poitrine de l’air qui aura néeef-
fairement pénétré dans fa cavité par l’orifice extérieur
de la playe , afin de-diminuer l’angoiffe
de l’opprefijon , & afin de mettre le malade en
état de fupporter l’appareil qu’exige la Playe.
Pour cet^effet, ainfi que nous l’avons déjà indiqué
ailleurs, le malade fera lentement uneinf-
piration auffi profonde qu’il lui fera pôffible,
ce qui fera fortir par la playe une certaine quantité
de l’air épanché. Le Chirurgien alors, ramenant
la peau fur la ble-ffure, la tiendra exaéte -
ment bouchée pendantvle tems de l’expiration,
& en répétant quelquefois le même procédé , il
débarraffera bien - tôt la Poitrine de la totalité
de cet air, ou à - peu- près. Il rapprochera enfuite
exactement les bords de la playe, les contiendra
par quelques morceaux d’emplâtre agglutinatif,
& Soutiendra le tout par le bandage du corps,
convenablement appliqué.
Des Playes delà Poitrine qui affectent te poumon.
Nous avons déjà fait, ci-deffus , l’énumération
des Symptômes qui indiquent raffeèiion.de .quelque
vifcàre dans les playes de P.oitrine, & nous
ne répéterons pas ici ce que nous en ayons dit.
Le danger des playes du . poumon dépend , en
premier lieu, dé la perte du fang qui peut aller
au-delà' de celle que le bleffé eft en état de
fupporter, &. en fécond lie u , de l’inflammation
& des abcès qui en font les. conféquences.
Le meilleur moyen d’arrêter l ’hémorrhagie
eft de faigner abondamment le malade y on recommande
même , en pareil cas, de pouffer furie
champ la faignée jufqu’à la défaillance. On
place je bleffé dans un appartement frais, on
lui enjoint le plus parfait repos, on le tient à
un régime févère , & l’on entretient la liberté du
ventre par des lavemens ou par quelques laxatifs
très- doux. Indépendamment du repos du
Corps, il faut auffi que les poumons demeurent
dans la plus grande tranquillité y il importe par
conféquent que le bleffé évite de tou (Ter , de rire ,
de parler & défaire de profondes infpirations ,*
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car , lorfque ces orgnes font bleffés, il eft im-
pofflble que l’air lés diftende à un certain point
fans tirailler proportionnément- les vaiffeaux fan-
guiiis qui ont été divifés. Malgré ces précautions,
il n’eft pas rare de voir la bleffure devenir mortelle,
en conféquence de l’hémorrhagie y d’autres
fo is , un épanchement confidérable de fang entre
la pleure & le poumon , caufe la mort, en empêchant
la rèfpiration y d’autres fois enfin , il fe
forme des abcès dans la fubftance même du poumon
qui tuent le malade d’une manière plu*
lente.
Nous avons déjà parlé , à l’article Paracentèse,
du traitement à fuivre dans les cas d’épanchement
de fang dans la cavité du thorax, nous
nous contenterons ici de préfenter quelques remarques
fur les abcès du poumon.
Un abcès formé dans la fubftance du poumon,
à la fuite d’une playe , peut fe vuider de trois
manières. Le pus peut fortir par l'expeCtoration
ou par l’orifice, extérieur de la playe,-ou bien
il peut s’épancher entre le poumon & la pleure^
Lorfque l’ abcès s’ouvre dans les bronches , il
n’eft pas impoffible , qu’au premier inftant, il
fuffoque le malade*, mais lorfqu’une abondante
expectoration dé pus a écarté ce danger ,• s’il
n’y a dans la Poitrine aucun vice de conftitution,
ni aucune difpofition héréditaire à la phthifie,
il n’eft pas rare de voir le malade fe guérir au
moyen d’un régime très • doux , d’un exercice
confiant & modéré, tel que celui du cheval, &c.
La Chirurgie,, en pareil cas, ne peut êtred’au-
cun fecours.
Mais, lorfque l’abcès s’eft vuidé dans la cavité
du thorax , ou qu’il tend à fe faire jour par la
playe, on peut fouvent, au moyen d’une opération,
conferver la vie au malade- qui périroit
fans ce fecours*
• Nous avons -vu à l’article Paracentèse ce
qu’on doit faire dans les cas d’épanchement de
pus dans la cavité delà Poûriue. Mais, lorfque
la playe qui a donné lieu à .la fuppuration fe
trouve encore ouverte . de manière que le pu^
tende à fortir .par cette ouverture, il fautfe conduire
de la même manière que pour un abcès
iîtué en tout autre partie du corps, .c ’eft - à -
d ire, en donnant iffue au pus par une ouverture
fuffifant ç(.Voye{ Abcès)', car il n’eft pas difficile
de comprendre que le danger de cette opération
ne fauroit être comparé à celui qui; réfulreroit
de la rupture de .l’abcès dans la cavité de la
Poitrine , ou dans les bronches. Souvent un léger
fuinremérit de matière purulente par la playe
extérieure , annonce la formation d’un pareil
abcès y. quelquefois on le découvre au toucher,
én introduifant le doigt par l’orifice de la playe,
& , en pareil cas, on ne,doit pas héfiter à fuivre
cette méthode, & ,. lorfqu’ à la fuite d’une playe
de la nature de; celles dont, nous parlons, on a
vu, : pendant quelque tem s co u le r du pus au*-