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ainfi la lame du fien prefque jufqu’àla pointe. L'on a
enfuite imaginé de fixer, la lame du Lithotome
fur un manche & de ne lui donner defaillant que
précisément ce qui lui en falloit pour l’incifion,
teleft l’inftrument de Chéfelden, le couteau de Le
Dran,!e Liihotome ou couteau courbe de Foubert.
On a enfuite cherché à renfermer cette lame dans
une gaine, pour l'introduire Sûrement par une
ouverture préliminaire qui a découvert Turètre, &
la faire couper de dedans en-dehors , & tel eft
le Liihotome caché du Frère Côme ,• quelques-uns
ont adapté cetre lame au côté d’un gorgeret,
& ont ainfi converti deux inftrumens en un
feul dont l'aèlion étoir, félon eux, plus fimple &
plusfûre } de là le gorgeret d’Hawkins, Cruifchank
& autres. A fuivrel'exaéle vérité, ces inftrumens
ont un égal fuccès entre les mains des personnes
expérimentées quife fient moins à eux,
qu'aux lumières qui les guident dans l’ufage
qu’ils en font. Frère Jacques opéroit avec le
premier couteau qui lui tomboit fous la main,
& fouvenr il guériffoit } tel inftrumenr que ce foit
entre les mains d’un homme plus inftruit,
pourra donc réuffir, s’il le dirige convenablement
à fa forme & à la difpofition des parties
fur lefquelles il doit agir. Les Lithotomiftes ref-
femblent aux Oculiftes & aux Dentiftes , tous pré-
conifent leur méthode, vantent leurs moyens •, ils
ont tous un tour.de mains qui leur eft propre, mais
le tout eft pour fixer l’opinion publique, & faire
porter offrande à leur faint. ( M 'P e t i t -Radel )
L ITH O TOM IE , de xfôoç, & de Seâio
lapidis. C’tft la cyftotomie proprement dite ou
l'opération dans- laquelle on incife la vetlie pour
en extraire un calcul. Nous renvoyons à l’article
T a il l e , tout ce qui a rapport à cette importante
matière , tant fur ce qui regarde l'hif-
toire , que les diverfes méthodes imaginées par
les Auteurs pour en..perfeélionner la pratique.
M- P s t i t-Ra d e i ^
LO Ç A T E L L 1, ( baume de) médicament topique
qui a été autrefois en grande recommandation
pour la guérifon & la confolidation des plaies,
& des ulcères} c’eft un mélange de c ir e , d’huile &
de térébenthine, avec une petite proportion de
baume du Pérou & du fang-dragon*, il peut quelquefois
être employé utilement, mais il eft bien
loin 'de mériter tous les éloges qn’on lui a donnés.
Vbyei les Articles Baume & O n g u en t
LOMBES. La région des Lombes,ou des reins
en ftyle vulgaire, eft fujette, ainfi que toute autre
pattie du corp s ,à des inflammations fuivies de
Suppurations. Mais les Praticiens ont obfervé &
décrit une inflammation particulière des Lombes
qui fe fait appercevoir vers la partie fupérieure
de l’os facrum, qui a fon fiège fous lé mufcle
Pfoas, & qui fe termine ordinairement par un
abcès dans cette partie. Voyc\ Psoas.
LOU P , ulcère virulent, & chancreux, qui vient
particulièrement aux jambes, ainü appelle de ce
L O U
qu’il ronge & confume les chairs comme un Loup
affamé. Voyez Ulcère.
LOU PE , Lz/pia.Tumeur humorale, mobile fpm
les tégumens, circonfcrite, pour l’ordinaire indolente,
fans chaleur, fans changement de couleur à
la peau , lente dans fa formation & dans fes progrès
, & contenant une matière d’une eonfiftance
plus ou moins épaiffe. On en diflingue plufieurs
efpèces, comme nous le verrons bientôt. Toute
tumeur de ce genre eft contenue dans une enveloppe
formée par une portion de tiffu cellulaire,
diversement altérée & condenfée, qu’on nomme
Kyfte. Voye^ Enkysté.
L ’on dpnne le nom de tiffu,» ou de membrane
cellulaire, à cette fubftance lâche & fouple qui
unit entre les les parties molles, voifines les unes
des autres} cette fubftance eft tellement répandue
dans tout le fyfteme animal> quelle paroît former
une partie confidérable de chaque fibre
dans l’état de famé} les cellules, dont fes plus
petites parties font parfemées communiquent en»
tr’elles, & leur furrace interne, comme celle des
grandes cavité.s du corps, eft conftamment entretenue
dans un état de foupleffe & d’humidité, par
la fécrétion d’un fluide qui y eft conftamment
verfé par les vaiffeaux exhalans, & repompé à
mefure par les abforbans lymphatiques. Mais ce
fluide n’eft pas par-tout de même nature*, dans
quelques portions du tiffu cellulaire, il eft purement
fçj-eux: dans d’autres, c’eft une fubftance
graffe ou huileufe. Les Anatomiftes ont fait voir
que l’h u ile , ou la graiffe animale n’étoit pas
logée, comme on l ’a cru pendant long-tetns,
dans les mailles du tiffu cellulaire, mais dans,
des.petitsfacs particuliers, qui nVnt pas entr’eux
de communications, ainfi que les cellules proprement
dites.
Tant que i’abforption de ces fluides, hors du
tilTu cellulaire eft proportionnée à la quantité de
ceux qui y font portés, on ne les voit jamais
s;y accumuler} mais différentes caufes peuvent
Contribuer à détruire cet équilibre, & de quelque
manière que cela s’opère , fi la quantité
féparée eft. plus confidérable que celle qui eft
repompée par les abforbans, la portion du tiffu
cellulaire où cette inégalité a lieu,devient plus
pleine & plus tendue , & il s’y forme une tumeur.
Lorfque le fluide furabondant eft de nature
féreufe, il produit un oedème ou une hydropifie;
iorfqu’il eft de nature huileufe, l’embonpoint
& la graiffe en font la conféquence.
11 n eft pas rare de voir tout le fyftême animal
difpofé à des accumulations de cette efpèce }
elles peuvent auffi avoir lieu dans une portion
particulière du tiffu cellulaire, lorfque quelque
caufe locale a détruit la communication qui exifte
naturellement entra les maires de ce tiffu*, en même-
tems qu’elle détermine l’accumulation du fluide
en cet endroit, en changeant le rapport qui exifte
naturellement entre la fécrétion & l’abforption.
C ’eft
L O t l
C ’efl ainfi qu’on peut expliquer la formation
des Loupes, dont on a diflingué plufieurs efpèces,
Suivant la nature &üa eonfiftance de la matière
qu’elles renferment. Â in li, l ’on a donné le nom
$ Athcrome 4 à une tumeur, ou Loupe , dont le
contenu rcflemble à une bouillie plus ou moins
lépaifle ; on apjxdle Milictris , celle qui contient
une matière glaireufe à-peu-près de la eonfiftance
du miel. Sttatome eft une tumeur du même
genre qui contient une matière femblable à *du
Juif. Celle qu’on défigne par Je nom de Mole ,
eft de la même nature, & n’eft diftinguée que
par fa fttuation dans le cuir chevelu. L ’orgelet &
Je ganglion doivent être suffi confidérés comme
des efpèces de Loupes. Voyt\;ccs différens mots.
fl eft bon cependant de faire obferver que la
eonfiftance de la matière qui forme la tumeur,
varie beaucoup dans chaque efpèce de Loupe.
JLe ftéarome, par exemple, eft quelquefois aufiî
*nol & même plus mol que du beurre} d'autres
fo is , & c’eft. le plus ordinaire , il eft aufti ferme
que du fuif. L'athérome & le méliceris ont
quelquefois la eonfiftance de fromage frais}
Fouvenr ils ont la molleffe du miel le plus liquide.
Ces variétés dépendent du tems plus ou moins
long que ces fluides ont demeuré dans leurs
Kyftes, de la proportion plus on moins grande
jde férofité , de lymphe coagulable, &c, qui ont
été féparées ou ab for bées , & peut-être d'autres
circonftances. Quelquefois une Loupe eft com-
: pofée de différens Kyftes, dont chacun contient
une fubftance de nature différente. Ces différentes
.caufes rendent en général le diagnoftic , entre ces
diverfes fortes de tumeurs,affez difficile } heureufe-
tnem la diftinclion n en eft pas absolument nécef-
faire dans la pratique.
Toutes les efpèces de Loupes font très-petites
dans leur commencement, & në groffiftent que
par degrés prefque infenfibies. Elles varient beaucoup
en forme & en grofténr. Celles qui fè forment
fur la tête font, pour l'ordinaire , rondes
& liftes}elles ont fouvent la grollèur d’une noix,
& acquièrent rarement un volume plus "grand
que celui d’un oeuf} mais celles qui ont leur
Jiège en d’autres parties prennent des formes plus
irrégulières, & deviennent quelquefois extrêmement
yoJumitieuftS } on en a vu qui pefoiom juf-
qu à vingt livres & même beaucoup au-delà. Elles :
ne font jamais doulcureufes, au moins dans les
commencemens, & la peau cooferve long-téms fa
I Pèttleiir naturelle }mais lorfqn’ellesfomâevéïmes
Jrès-groiïès, les veines des tégumens s'élargjffent
oc deviennent variqueufes} la peau devient lui-
lante à leur Commet, & contrarie une couleur
rouge, femblable à celle d’une partie enflammée,
mais qui généralement en diffère par l’abCenëe
<fe la douleur, laquelle fe fait rarement a^per--
CeV?ir * ^ moins la tumeur n’ait fouffert en
conléquence de quelque violence extérieure. Car
un coup ou quetqü’ausre caufe de meurtriffiue,
Càirurgicy Tome I I . I jr e Partie.
l o u m
y déterminera facilement une inflammation , Sl
par-là même de la douleur} occafionriera bientôt
la rupture des Kyftes, fi l’on ne la prévient par
une ouverture faite avec l’inftrumem tranchant.
Telle eft la marche la plus ordinaire de ces
fortes de tumeurs. Mais, quoiqu’elles ne cheminent
jamais rapidement, elles fe terminent
dans certaines civconftaitces plus promptement que
dans d’autres, fans acquérir un très-grand vô^-
lume.Sur la tête, par exemple, on voit les tégumens
fe tendre, s'amincir, & s’ouvrir enfin avant
que la Loupe ait acquis une grofieur confidéra*-
ble. Mais en d’autres parties du corps, & particulièrement
fur le d o s , les épaules & les cuiftès, les
tégumens confervent leur apparence naturelle,
lors même que la tumeur a pris un très-grand
accroiffement : ce qui paroît tenir à ce *qnë la
peau eft plus lâche dans ces parties. Sur la tête,
elle eft naturellement'plus tendue, & ne cède
pas facilement à une diftenfion ultérieure,
La fimation de ces tumeurs contribue suffi
beaucoup à déterminer le degré d’adhérence
qu’elles contrarient avec les parties qui leur font
contiguës. Dans quelques endroits elles font fi
détachées & fi mobiles, qu’elles cèdent à la plus
légère preffion, tandis que dans d’autres, & fur-
tout lorfqu’eile font recouvertes de quelques
mufcles, elles fe fixent quelquefois dès le commencement
au point d’être tout-à-fait immobiles}
i’abfence ou la préfence de i’inflammation influe
fingulièremem fur leur adhérence} car elles ne
s'enflamment jam is , même dans le degré le
plus léger, fans s’attacher plus ou moins folidément
aux parties voifines►
Les Loupes font des maux opiniâtres mais
qui ordinairement ne font pas dangereux} el les
peuvent néanmoins incommoder beaucoup par
leur volume, ou par leur fituation. On a beaucoup
parié de les diffiper par la fimple résolution
} & dans ce b u t, on a recommandé dijFere«-
teS applications difcuffives, telles que les fumigations
de vinaigre , l’emplâtré de ciguë, différens
emplâtres gommeux , & par-defias tou t, dés
onguens & des emplâtres mercuriel?. Mai* les
Praticiens n’ont jamais beaucoup compté fur l’effet
de-ces topiques, fi ce n’eft pour les Loupés com mençantes}
& les plus expérimentes font aujour d'hui
tellement convaincus de*leur imiriîiré, qu'ils
ne croient pas que l’on puifTe guérir ces fumeurs
autrement que par une oyératiGn Chirurgicale:
Lorsqu'on eft réfolu de recourir à ce moyen
de guérifon, la première cfaofe à déterminer c’eft
la manière dont on doit y procéder. Lorfque la
tumeur ne contient qu’une (ubfiance aftez fluide
pour qu’on puifte la reConnoître à fa fluefuation}
le mieux èft de là n atter comiiie nn fimple, abcès}
fi elle ëft peu volumif/éufe yôn l’ouvre à fa par rie
là plus déclive, en faifatv avec une lahceft’fe une
incîfion au. travers des’ fé'gèiméns [Si du Kyfttr}
on traite la plaie enfuite par les- procédés crdi