
matières*, après quoi nous avons enlevé la graiffe
qui furnageoit& qui étoit fixée. Ayant vuidé l’eau
dans un autre vale, nous avons trouvé au fond
du pot une‘matière dure & pefante comme le
mercure. Nous avons enfuite pefé féparément
cette matière , ainfi que la graifle qui avoir fur-
nagé, & chacune demi - livre. Enfuiten noouuss aav odnosn nééte nled up odied ls' udn’eu n&e
de l’autre matière fur une carte, & en les examinant
au microfcope , nous avons obfervé des globules
mercuriels très - gros & très - reflerrés dans
le magma & aucuns dans la graifle. Nous avons
verfé de l’eau de chaux dans l’eau où l’onguent
avoit bouilli, & elle a pjis une légère teinte
jaune, preuve qu'elle tenoit un peu de mercure
en diflolutionj nous avons frotté plufieurs métoanutx
d oanvnecé dlae pgrreauivflees dfeu rl’neaxgifeteannctee , d&u mtoeur csu rneo. us
C’eft cette graifle qu’il paroît que M. Bru préfcèlareir
àf ul’ro ncgeut eonbt jmet.e rc«u Lrioerls q*, uc'aurn iml nal’eafdle pfaes tprroép
fente , dit - il, je lui fais laver tout le corps avec
de l’tau tiède par le moyen d’une éponge, &
enfuite, fans autre préliminaire, je lui prefcris
une friélion de deux onces fur toute l'étendue
d'une jambe avec l’onguent lavé que je lui fais
continuer de deux joutas l’un, jufqu'à ce qu’il
foit parfaitement guéri. Pendant ce tems, je lui
preferit pour boiflon ordinaire une légère tifane
de fquine •, mais point d’autre régime que la
fobriété dans le boire & dans le manger, & autant
de diflipation & d’exercice qu’il peut s'en procmuer
revre. illLepesf emVeénrot leàs celess mpolyues nsa nAcimenpnleess, ccèodnetnit
nue* il, les malades n’éprouvent aucune efpèce
d'accident, & ne s'àpperçoivent jamais qu’ils
font ufage du mercure que par les effets falu-
taires qu'il produit. La plupart forteni du traitement
avec de l'embonpoint & de la fraîcheur
dans la figure qui, malgré ce qu’on peut dire,
eft un figne plus certain de la guérifon & de la
bonne Cmté que la maigreur & la foiblefle
extrême de ceux qui ont paffé aux fric tions
ordinaires.V oilà fans contredit une métrhieondcee
,q oufif,r ef i elle eft fanèfionnée par l’expéY
utile dulci qu’on trouve fi rarement
joints enfemble dans la Pratique. Nous ne
dirons rien fur elle, n’ayant point encore eu
lieu d’éprouver fi ce qu\n dit l'Auteur, eft vrai.
La méthode fumigatoire eft celle où l’on préfleen
ptelu sa ugxr apnodr eés tadte d lea dpiveaifuio lne qmu’eirl cpuereu t macisq udéarnisr
par le moyen d’un feu ouvert. Voyr^ , à ce fujer,
les détails où l'on efteniréauxarticltsCiNNABRE,
& Mercu re*, cette méthode employée comme
nniverftlle, eft longue , ennuyeufe, & d'ailleurs
fu jette à occafionner beaucoup d’accidens.
Quelques précautions qu’on prenne, l’acide
du foufre , qui fe décompofe , pénètre les
poumons , les agace & les irritp, 4e manière
à donner lieu à des crachemens de fang, mje};
quefois confidérables, à des maux de tête, $
quelquefois à des convulfions. La cha'eur rron
grande qu’elles occafionnent, en defféchant h
peau , empêche le mercure de pénétrer, & celui,
c i , fe dépofant fur l’épiderme fous forme (fe
pouffière plus ou moins vifible , il ne s’en détache
que par la tranfpiration, qui furvient aprè , $
entre avec elle par les pores abforbans d’une
manière fi peu régulière qu’on ne peut nullement
compter far fes effets. M. Lalloneue, Médecin
de la Faculté de Paris, a voulu corriger pluliems
inconvéniens de cette méthode ; mais les embarras
& les incertitudes dont elle eft accompagnée,
l’ont totalement fait rejetter, comme
applicable fur tout le corps. Les fumigations lo,
cales fonr plus utiles*, elles confiftent à conduire,
au moyen de tuyaux de différentes formes, évafés
fur le bout qui doit couvrir le réchaux , plus
étroits par celui qui doit porter fur la partie,
la fumée de cinnabre feule ou mélangée. Leur
efficacité eft fenfible dans le cas de fymptômes
locaux, rebelles aux méthodes générales, comme
les exoftofes, les nodus, les ulcères. Voye[ , pom
de plus grands détails, l’Ouvrage d’Aftruc.
Du traitement intérieur de la Vérole.
Nous rangerons fous ce titre toutes les prépara* I
tions qu'on prend par la bouche, & qui font
enfuite abforbées, après avoir fubi une-forte de
folution dans les humeurs des premières voies,
Nous fuivrons , dans ce que nous en dirons,
l'ordre félon lequel nous les avons rapportées
dans le tableau général que nous en avons donné
ci-defîus.
Le Mercure gommeux , Hydrargyrum gum-1
mofum, eft une préparation dans laquelle le mercure
eft tenu dans un état d’extrême divifion, par
le moyen de la gomme arabique, qu’on a trituré
long—tems avec lui. Plenck, qui en eft l’inventeilr,
ayant obfervé l’affinité qu'a ce minéral avec la
falive, & généralement les humeurs de nature
muqueufe, jugea, par analogie, qu’il pourroit
également fe combiner avec la gomme, jufqu'àI
parfaite extinction. Il fournit donc ces deux fubf-
tances à une longue trituration , & il en réfuira up
mucilage giis qui, délayé dans l’eau, la coloroit
uniformément. Il prefcrivic d'abord ce mélange,
•puis il lui fubflitua des pillules qu’il failoit,enI
triturant deux gros de mercure avec trois de|
gomme arabique en poudre, & fuffifanre quantité
de firop de ronces, jufqu'à ce que le mercure
ait difparu \ il mêloit enfuite à la mafle uDe demi
once de pain blanc , pour former des piiluleJ
de trois grains chacune, & il *en faifoit prendre
fix, matin & foir. Si ces pillules ne laiflenr point
dépofer le mercure comme la foluûon, elles ont
atifti l’inconvéni n t , lorfqu’elles font trop . èches,
de paffer daus l ’eftomac de les intdtins ? fans sT
î jjjfloudre, & de forrir, par les Telles » telles qu’on
[les avoir prifes. Mais on peut reprocher, en outre ,
| i c^tfe préparation, en fuppofant qu’on la fafle I chaque jour qu’on la prend , de ne point tenir le I mercure dans une combinaifon aflez exaéte ; en
Iforte que» peu retenu dans fon excipient, il fe
■ dépofe fur les tuniques des inreftins, & eft entraîné
| au-dehors avec les matières de la digeftion. Cetre I préparation , quoiqu’infidèle, eft néanmoins une
| des plus douces qu'on connoifle; on peur y avoir
|recours, dans les cas qui ne font- point urgens , Ichez ceux qui font menacés de phthifie, ou fujets
|à des crachemens de fang. I VHydrargyrum terebintkinatum fe fait en mê-
|lant une once de mercure avec une once & de- I piie de térébenthine , jufqu'à extinélion. Le
| mélange eft long-tems à fe faire, à moins qu’on I n’y ajoute quelques gouttes d’huile de térébenthine,
Cette préparation a l'inconvénient, prife en
[pillules, comme on la preferit ordinairement, de
[porter fur les entrailles , comme les préparations
I falines *, d’exciter des tranchées, & même le dé-
Ivoyement. On peut unir le Mercure avec le baume
I de Copahu, conjointement avec la crème de tar-
| tre, & diverfes poudres & fucs réfineux , comme
I dans les pillules mercurielles du Codex. On en
I donne une , tous les foirs, du poids de fix à fept
I grains \ mais, en général, il faut peu compter fur
[cette prépararion.
L 'Hydrargyrum calcinatum, ou le mercure pré-
I cipité per f e , fe donne communément à la dofe
[d’un demi-grain, uni à de la mie .de pain. Mais
[ceremède, tel limple qu'il foit, a l’inconvénient
d’exciter des tranchées, qu’on peut cependant
I diminuer, en mêlant à cette dofe un grain d’O -
I pium.
UHydrargyrumJaccharatum s'obtient en triturant
le Mercure avec deux ou trois fois fon poids
[de fucre candi, autant exactement qu’il eft pof-
[fible. On donne cette préparation fous forme
sèche, à la dofe de quatre à huit.grains par jour,
[ou fous forme pilulaire ou de trochifques *, onia
fait difloudre aufli, pour faire des lotions à l’ex-
jt.rieur,
VHydrargyrummuriatum, ou le Sublimé corro-
| fif s’obtient par fublimation, en combinant le
mercure, réduit en vapeurs, avec l’acide muria-
[fique, fous la même forme. Voye^ à ce fujet,
[les Ouvrages de Chimie. On fe fervoit, depuis
long-teins, de ce remède chrz les Ruffes, lorfqu’il
apporté en Angleterre, d’où il paffa en Hollande,
où Boëihaave l’annonça comme le vrai
I m :rcure foluble fi long-tems déliré. Van-Swiéten
[le mit en vogue à Vienne & dans les Hôpitaux
militaires ^ puisPringle, dans les guerres d’ Hau-
Bovre. Voyei, à ce fu e t , tout ce qui en a été dit
dans le« Tranfaétions Médicales , & dans les Me-
■ dicaF Observations and Inquiries. La formule ,
plelon Van-Swiét .n, confifte k diffoudié huit’grains
fublimé corrofif dans deux livres d’efprit de i
froment, & à en prendre deux cuillerées dans la
journée, une le matin, & l’autre le foir, & buvant
immédiatement après une demi - livre de décoction
chaude d’orge ou de guimauve. Le remède ,
pris feul, ou vers la fin du traitement, par extinction
, a eu des fuccès avérés, & tels que nous ne
craignons point de la regarder coqirpe un des
meilleurs dans la Pharmacie fyphillirique. Mais
il faut l'employer avec la plus grande prudence :
at prudenter h prudente Medico , comme dit Boër-
haave, à ce fujet : abfline, fimethodum nefeis. Nous
renvoyons aux Ouvrages qui en ont parlé amplement,
& notamment à celui de M. Dehorne. La
lotion fyphillitique jaune eft un mélange d eau de
chaux & de folution de fublimé, les meilleures
proportions font un gros de fublimé fur une livre
d’eau de chaux.
L ’Hydrargyrum muriatum milius eft ce qu on
nomme communément le Mercure doux, Y A qui la
alba, ou le Calomel, félon le nombre de fublimation
qu’on fait fubir au fel qu'on prépare. Les
deux premiers ne font guères ufités que pour certains
gonflemèris de glandes qu’on préfume tenir
de la nature vérolique, fans pouvoir cependant
l’aflùrer. Quanr au dernier, il a eu quelque célébrité
dernièrement en Angleterre, où l’on a dé-
figné fon ufage fous le nom de Méthode d abforp-
tion. M. Clare , Chirurgien de Londres, lui
donna le jo u r , & il l'aüroit fans doute vu
périr à fa naiflance, fans les foins paternels du
D. Humer, qui la foutint tant qu'il vécut ; mais,
après fa mort, elle retomba dans l’oubli. Cette méthode
confifte à frotter l’ intérieur des joues vers
le lieu où s'ouvre le canal de la parotide , avec le
calomel à la dofe d’un demi-grain, ou d’un grain,
& à répéter cette opération trois ou quatre fois
dans la journée. Son Auteur croit que le mercure
n'agit qu’à lintérieur de la bouche,. & il donne,
à ce Fujet, des règles pour que la chofe fe pafîe
ainfi. Mais , qu’on les fuive ou non, le remède ,
délayé par la falive, n'en pafle pas moins dans
l’eftomac -, & alors fa méthode eft la même que
celle où l’on prend le Mercure intérieurement ;
c’eft ce qu’il a penfé lui-même , en s en tenanr au
paflage qui fuit : On dira peut-être que la poudre mercurielle pafle également dans 1 eftomac,
& qu’ainfi , fans qu’il foit befoin d’âbforption uar
fes furfaces de la bouche , elle guérit à la manière
ordinaire. Quand cela feroit, il n'en feroit pas
moins vrai que le malade fero.t guéri plus sûrement
que s'il eût pris le remède en pi ule. Le
calomel, préparé à la manière de Scheele , eft
utile dans les cas ordinares, à léger comme altérant
& comme purgatif’, m-iis fur-tout pour I ufage
extérieur, foit en poudre , foit fufpenhi dans
l'eau, au moyen d’un mucilage. O i en peur f dre
une lotion qu’on nomme iyohiliinqne noire, en
en mêlant une drachme avec quatre onces d'eau
de chaux. Le Calomel, quand il eft bien préparé,
P p p ij