
cher, & d'une confifiance inégale, fuîvant les
parties qu’elle confient, & fuivant le tems qu'elles
y ont féjonrné. Dans le cas d’un abcès , la tumeur
fê forme rapidement, & s’étend promptement
à la difiance de plufieurs pouces le long
de la cuifie; on y apperçoit toujours de la fluctuation,
& la confiftance en paroir très-uniforme.
Dans le cas d’une hernie, lors même .qu’elle n’efl
pas étranglée & que le maladeefl couché, il faut
toujours comprimer plus ou moins la tumeur,
pour la réduire, an ii.su qu’elle devient flafqtie
& difparoît même fou.vent entièrement auSü-tôt
que le malade efl: dans une pofition horizontale,
fans le fecours d’aucune compreflion, lorfqu’elle
efl formée par un fluide. On voit même, quelquefois,
lorfque le pus a beaucoup defeendu,
que la partie iupérieure du kyfte qnj le renferme
efl-vuide, & qu’il n’y a aucune efpèce de gonflement
entre elle & le bord inférieur des muf-
cles abdominaux, ce qui n’a jamaft lieu dans
les cas d'une hernie. *
Dans l’état inflammatoire de cette mal s die, il
faut fuivre le régime amiphlogiflique le plus févè-
re , & les moyens les plus propres à prévenir la
fuppuration. Voyc\ Phlegmon. C ’efl ordinairement
à la fuite d1 un coup violent fur les lombes
ou de quelque mouvement trop brufque de
cette partie, qu’on voit naître cette affeéïion des
mufcles Pfoas, & l’on en préviendroit fouvenr
les conféquences fàcheufes fl l’on prenoit furie
champ les précautions qu’exigent des accidens
de cette nature. On inliflera particulièrement fur
les faignées, foît générales, foit locales’, ces
dernières doivent être faites par de profondes
fearifications aidées de ventoufes. On fera ufoge
de vélicatoires, de purgatifs doux & d’anodins,
fuivant que les fympiômes paroîtront le requérir.
Lorfque l’on a négligé ces premiers foins ,
lorfqti'ifs fe font trouvés infufftfans, & que le
pus paroîf au bord de l'anus ou ailleurs, il ne
faut pas héfiter à lui donner une iflùè; car, fl
l ’on néglige de le faire, le pus peut s’épancher
dans la cavité de-l’abdomen*, ii détruit quelquefois
les parties molles qui font dans le voîlina-
ge des vertèbres, & attaque même les corps de
c e lle s -c i que l’ouverture des.cadavres a fait
vo ir , en pareil cas, détruites en partie par la
carie. Mais, en fcifarat l’ouverture néceflaire, il
efl bon aufli dê. prendre garde à ne pas donner
à l’air un accès trop facile dans un ulcère très-
profond & peu dilpofé par lui—même à fe eica-
trifer; c’efl pourquoi l’on a confeilié d’employer,
pour cette opération , le'trocar préférablement
à tout autre irflrimient. On comprime, pour
cet effet, la tumeur de manière à accumuler le
pus dans fa partie inférieure, & à lui donner
une tenfion fufiifatît© pour qu’on puifie, fans
crainte, y enfoncer le trocar -, on Jaifle ehfuire
une canule dans l’ouverture, pour faciliter
l'écoulement da pus. Dans le cas cependant où
l’on auroit lieu de craindre que la tumeur ne
fut compliquée, il vaut mieux en faire i.ouverture
avec le biftouri, d’une manière lente &
mefurée, afin d’éviter tout danger de blefier des
organes importans.
Lorfque le pus a coulé pendant quelque tems
par la playe, fans que fa quantité paroifle diminuer
d'une manière bien marquée, on peut, au
bour de deux ou trois fe mai nés , faire .quelques
injeélions d’eau de chaux, d’une légère folutien
de plomb ou de quelqu'autre liqueur- môdéîé-
ment aftringeme *, ces moyens réufüront quelquefois
à diminuer l’écoulement & à accélérer
la c.icatrifation de l’uicère. Mais il*y a des cas
où ia guérifon n’efl jamais complet te , & où le
malade conferve tome fa vie une ouverture fif-
rùleufe à l’endroit par où le pus efl forti.
P S O R O P H T A L M I E ; 4 * de
-J-copOf $c c<pQaXfittét , Scabies oculi. Ltppitudo Jca—
bra- Oculi PjoriaJîs. C’efl une maladie des paupières
qui confifie dans l’inflammation & i érosion
de leur membrane interne vers leur bord , avec
écoulement d’une matière âcre, purîgieufeot comme
purulente. Pour fe former une idée exaéle de
ia P for ophtalmie , il faut fe rappellèr que 1 un &
l’autre tarfe font garnis intérieurement de plu—
'1 fleurs rangées perpendiculaires de glandules du
genre des febacécs, dont les. canaux viennent s cu-
1 vrir furie bifeau intérieur de chaque cartilage,
pour y verfer une matière huileufe que l’on côn-
noit communément fous le nom d’humeur de Méi-
hpmius. Ce font ces glandes qui lont fpéciale-
ment affeélées dans la P for ophtalmie, la matière
qu’ elles ont coutume de v e r e r , au lieu dêtre
douce & balfamique, efl âcre & collante, & forme
ce qu’on appelle la.Chaflie, laquelle irrite
i’oeil & les paupières, ulcère les bords inférieurs
de celles-ci, & prolonge ainfl la maladie pendant
un très-longtems. Saint-Yves efl de tous les Auteurs
celui;qui décrit le plus exaélement cette
affeélion, en traitant de l'ophtalmie qui furvient
à la petite vérole. .
L a Pforophralmie fuccède Couvent à fophtalmie
&, quelquefois même elle l'accompagne dans
tous fes tem;, ce qui efl allez ordinaire chez les
écrouelleux, St chez ceux qui font tourmentés
d’une acrimonie dartrenfe. Mais quelquefois aufli
elle efl la fuite de cette afieélion purulente des
paupières à laquelle les Grecs ont donné le nom
de s-«v. Scion. L ’ ulcération, dans la Pfoiophtalmie,
efl ordinairement bornée au bord des paupières
j mais quelquefois aufli elle s’étend beaucoup
plus loin fur leur furface extérieure, & même
jufques fur les joues qui en font excoriées;
la maladie a alors l’apparence d’un éréfypèle.
Quelquefois aufli ell« efl accompagné? d’ une rétraction
de la paupière inférieure ou d’un, véritable
célropium; & alors elle çft fort opiniâtre.
, Les Anciens, & même plufiears des Modernes,
ont détaillé diverfes affeéUons, qui ont bçaii#
coup -de.reflembtance à celles dont nous venons
éc parler ici ; mais ils les ont regardées comme
dépendantes d un vice général ou il Failoit dé-
trm.re, & dont la guérifon amenoit tou joues celle
de ia maladie agnelle qui, félon eux, n’etoit que
fymaromatique. Leur opinion fur ce point peut
être réelle dans les cas où il y a qudqu’àutres
fymptômes qui parlent en faveur de la maladie
première qu’ils foupçonnent; mais elle peut conduire
à de bien grandes erreurs, quand il n’y en
a aucune. L ’ ulcération-des glandes ciliaires dans.
h Pforoplualmie efl fenlibie non Seulement à la
loupe, mais à la vue même quand on retourne
l’une ou l’autre paupière ; la. matière qui s en
écoule en, partie purulente & en partie huileufe,
contrarie par la chaleur de l’inflammation, une
âçreté qui porte fes effets au loin j ce qu’il y a
de plus tenu s'évapore, le relie fe déffèche &
forme des croûtes qui collent l’une à l’autre les
paupières.. Quand ia Pforophralmie efl accompagnée
de fympiômes qui indiquent un vice général,
la première choie à faire efl d’y remédier.,
| }
L’affeéHon fcrophuleufe efl celle où I on ob-
ferve plus,Couvent cet accident; aufli convient-il
en même-tems qu’on tente les topiques, de pref-
crire les remèdes généraux reconnus les plus efficaces
en pareil cas. Le D. Stork vantoit beaucoup
fon extrait de ciguë; il rapporte en confirmation
de fon efficacité, vingt. observations,
où il l’a d’abord donné à la dofe de deux grains
répété deux fois par jour; il augmenta le nombre
jufqu’à trois, à trois différentes fois. Le D.
Fothergill dans les eflais qu’il en a fait .& dont
or» trouve le détail dans le troifièmé volume des
Mcdicals Observations and Inquiries, tout en re-
connoiflant les bons effets de ce remède, dit qu’ il
ne réuflit pas toujours. Ce Praticien avoir déjà
vanté l’ effiçacité du kinkina dans le cas d’oph-
talmioinvétérée ,i l paroît cju’ilpréforoit ce moyen;
car il y revènoit toujours dans fa pratique ordinaire,
en le joignant au calomel dont il fornioit
des pülules. Quand on foupçonne un, levain yé-
rolique ancien, ou qui a dégénéré par un rrvirement
irrégulier,, les mercuda.ux alliés aux purgatifs
de manière à leur donner une qualité fondante,
font les remèdes les plus propres, & fous
ce point de vue, les piilùles deBellofle doivent
palier pour un des meilleurs. Quand on les continue
long-tems de manière qu’ellçs.n’ayent aucun
eflet purgatif, de quinze jours en quinze jours,
on leur rend cet effet en les prenant à la dofe
d’un gros plus on moins. En général, la plupart
«lé-s- Oculifles avant qu’on ait bien connu Je ca-
ra.élère de la maladie dont nous parlons, s’en
t*îRpi'ent aux fubflances «doudflanres; aux mucilages
de graines de coings, à crème, au beurre
■ frais, à l’onguent rofat, de thuîie ou au cérat
^?at iis induifoient le bord des paupières pour
les empêcher de fe coller enfemble. Par césmoyen»
ils parvenoient à ramollir les croûtes, & à les
foire tomber, mais bien-tôt il s’en formoit d’autres,
& ainfl continuellement- Rhafès cependant
fut un des Anciens qui alla plus loin. Dan? le
^dix-neuvième chapitre de fon neuvième Traité
. au Roi Almanafar, il recommande un collyre
compofé avec la pierre hématite, le coicothar
calciné, l’airain bridé, la myrrhe, le fahran
dans du vieux \in; il recommande d'humeéler
avec ce cathérctique les paupières ulcérées. Saint-
Yves a fuivi la même indication que Rhafès,
ainfl qu’on, le voit dans le paffage fuivant, où
l'Auteur ayant indiqué le peu de fuccès des eaux
ophtalmiques, continue ainfl; « j’ai trouvé qu’en
touchant ces ulcères‘avec la pierre infernale, ils
fe cicat. ifcient aifémem. Il faut en ôter i ardeur
anff:-rôt qu’elle les al touchés en fai font baigner
l’oeil plu fleurs fois dans un petit verre d’eau;
& ü faut fur-tour prendre garde que l’endroit
de la paupière fur lequel on a appliqué la pierre,
ne pôle point fur le globe de l’oe il, que la cuiflon
qu’elle a caufée, n’en foir pafl’ée. On les tou-chera
une on deux fois la femaine, jufqu’à ce qu’on
juge que ce foît allez, & on met fur ces endroits
foir & matin, de la tmhie en poudre très-fine
qui ?îchever~a-de les cicamfer.
L ’application de la pierre infernale, telle que
la recommande l’Auteur que nous venons de citer,
n’efl .pas fans inconvéniens, & elle en a eu
entre les mains de ceux qui y ont eu recours in-
confidétément. Un topique moins équivoque ,
& qui peut remplir la même indication, efl
une pommade faite avec vingt-quatre grains de
précipité rouge en poudre très-fine, incorporés
dans deux gros d’onguent rofat pour en oindre
légèrement le bord tuméfié des panpières. M. Tron-
chin employoit fréquemment ce remède, & d’autres
Praticiens s’en font ferv i depuis avec un égal
faccès. M. Ware employa l’onguent ci tri n du
Difpenfaire d’Edimbourg, avec un égal fuccès.
Y oici la manière dont il confeille de s’en fervir:
il faut en remplir une petite, boîte & la faire chauffer
à la chaleur d’une lumière, quand une portion
efl fondue en huile, on trempe dedans le bout du
doigt, ou un petit pinceau, & l’on en frotte lé-'
, gèrement le bord ulcéré des paupières; quand le
malade fe met au li t , on applique àuffi-tôt fur
l’oeil un emplâtre de cérat pour retenir les paupières,
& empêcher qu’elles ne fe collent pendant
la nuit; & fl elles font adhérentes, malgré cette
précaution, on les n.étoye .avec un peu de crème
fraîche qui détache les croûtes beaucoup plus ai-
fément que toute autre matière. Si l'inflammation
s'éfendoir fort au lo in, on.chercheroit à l’artêter
avec, la teinture rhébaïque. comme nous l’avons
recommandé à l ’article Ophtalmie.
En générai; .comme cette maladie efl très-fu-
jette à revenir, il convient, dans un très-grand
, nombre de cas j de recourir aux remèdes généraux,