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L ’hétérogène q u i, avec le pus, s’étoit fixé vers
la peau, rentre fubitement dans les vaiiïeaux ,
& fe porte à la tête, ou fe jetant fur les larynx
ou les poumons ,i! opprime &fuffoque leur aflion.
Des parotides ou des bubons, qui font prefqu en
pleine fuppuration , difparoiflent ainfi promptement
à la fuite d’une diarrhée ou d'une iniumé-
fàciion au f .• ye.
La Métafiafé a des fuites d’autant plus inquiétantes
qu'elle fe fait fur des vifcères efîefttiels
à la vie -, celle qui fe fait fur le cerveau efl la
plus fàcheufe de toutes, elle arrive fréquemment
dans le traitement des anciens ulcères -qu'on
cherche à dêffécher avant d’avoir penfé à établir
une voie de' dérivation à l’humeur qui s'échappent
par celles qui lui étoient connues. La Métaf-
tafe qui fe fait fur les poumons efl beaucoup
moins à craindre, quoique cet organe foit un
vifeère aufli efientiel à la vie que le cerveau >
le mouvement continuel où il ell 3 la grande fur-
face par laquelle il communique avec l’atmof-
phère, & les fécrétions abondantes que s’y opèrent,
déterminent plus facilement la matière de la
Métafiafe à s’échapper au-dehors fous forme de
crachats plus ou moins purulens. S i , en pareil
c a s ,il y a quelques dangers chez certainsfujets,
c’efl que leurs poumons font naturellement foibles,
fufceptibles d’agacement, & conféquemment très- '
propres à donner foyer à l’inflammation. LaMé-
tafiafe fe fait allez fouvent fur le foye à la fuite de
la réperculîion de l’humeur pforique ou dartreufe.
Quand la matière fe dépofe dans le parenchyme
du fo y e , hors des routes de la circulation , ce
vifeère s'engage, devient péteux, il s’abcède en
différera endroits, & d'autres fois il palTe à une
induration parfaite. Quand la Métafiafe fe fait
for la rate, tes phénomènes font beaucoup plus
lents à fe manïfefler , on ne s en apperçoit qtt à
une pefanteur qui fe fait plus fentir à ih yp o -
ehondrê gauche.
Les moyens préfervatifs de la Métafiafe font
ceux auxquels les Praticiens doivent porter la plus
grande attention. En fuppofant donc qu’on ait à
redouter cette converfion dans le traitement d’une
tumeur apofiémateule , i l faut faire fon poifible
pour fixer l’humeur fur le lieu qu elle occupe
déjà ; on y appliquera les fdpputatifs de nature
irritante & propre pat-là à accélérer la maturation
, & fi l'on fonpçonne quelque malignité dans
les humeurs ftagnantesbn préférera de les ouvrir
avec le cautère plutôt qu’avec-le biftouri, fi pareillement
la fuppuration fe fait lentement dans
la plaie , que les chairs fiaient peu vives , on fe
fort d'un digefiif animé dont on charge les plu-
maceaux, & l’on entoure la partie avec des com-
•prefies trempées dans du vin chaud & même dans
du vin aromatique ; on panfe rarement quand
la fuppuration eft peu abondante. Et dans l’un
comme dans l’autre c a s lo r fq u e les fujets font
anguiflans, mqfgres, on les fiontient avec de bons
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bouillons, du potage, des confommés* & quel*
qnefois un peu de vin quand il n-y a pas* de
fièvre. On évite tout ce qui peut occafionner de
vives paffions ; on veille à ce que l atmosphère
foit tempéré , on le corrige s il eft vicié par
les moyens que l’Hygiène prefern. Pendant
tout ce tems on obferve fi quelques Symptômes
érraugers à la maladie première n annoncent
point une converfion métaflarique au-dedans ou
au-dehors du corps , l’on fe comporte alors cpnié-
queminent à leur nature. Si l’humeur vient former
apoftème au-dehors, on cherche à favorifercelui-cï
par l’application des ventoufes fèches, des
tifs, & autres moyens dérivatifs connus. Si elle
fe porte vers les couloirs, on favorite Ion îilue
en cherchant à augmenter le genre de fécrenon
que le colatoire opère, par les diurétiques , les
expeéforans, les diaphorétiques, & autres qu ou
cônnoît les plus favorables en pareil cas. \ M.
P f. t i t - R a d e l . ) j
MÉTHODE/M*80^05 ,Metkodus. Art de procéder
à la guérifon d’après une fuite de raifonnemens
convenablement déduits des indications que préfente
une maladie chirurgicale quelconque. Cet
art eft fondé fur les mêmes bafes que la Méthode
en Logique, & fuppofe unefprk jufte, qui] fâche
apprécier les caufes & les dérangemens qu elles
peuvent opérer dans l’organifme, afin de leur
réfifter, ou les abandonner à elles, ou les oublier
momentanément lorfque quelques fymptômes plus
| oraves; que la maladie ", demandent un traitement
particulier. La Méthode eft indifpenfable dans la
Pratique de l’Art de guérir, foit qu;on s’-ôccupe du
traitement des maladies internes, ou de celles
qui ont rapport à fa Chirurgie, car il h\mt
pas de bien connokre la nature d’une maladie-,
& fe genre de remèdes- ou d’opérations qu’ elle
néceftïre, fi Ion ignore fa manière de lier en-
femble & de faire fuccéder convenablement les
uns aux autres les moyens de 'guéiifons >^1 on
manque fon b u t , & les -moyens les mieux indiqués
font- fans fuccè*. Un uicère ancien , par
exemple-, d u r , calleux , avec inflanimation* demande
l’emploi des topiques-, emoliiens , des
eathérétiques , des déterfifs ; dès épulotiques &
des cicatrifans j mais l’ufage de ces^ remèdes-quoi-
cptie bien indiqués, peut néanmoins tourner au
détriment du malade, fi dans Lur adminiftra-
rion , on ne met point l’ordr-e ni la Méthode
que le caraéfère de la maladie indique. S i, par
exemple / dans le commencement où les chairs
font fèches dans un ét?.t d’é ré th ifîn e o n recou-*
roit aux cathréi étiques ou aux déterlifs qui peuvent
avoir leur application dans tout- autre tems ou augmenteroit l’ inflammation-, '& peut-être la
| gangrène pourroit - elle être la fuite d un traite-
\ ment fi peu raifonné. La Méthode pour le plus
j grand nombre des Chirurgiens, eft la même choie
i que la routine , la pratique des hôpitaux ou la
| plupart*du tems on- ne raifonné point, fe tranfme
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à l’Elève qui y une fois établi, fait ce quil a
vu .faire, & ne s’en départ point par cette raifon
dont Horace fait mention.
Quo j'erriel efl imbuta , recens
Tefla di'u fiervabit odorem.
Et ainfi l’erreur fe]propage ,‘ & les oblervations
de pratique, qui viennent dépareilles fourcés, ne
fervent qu’à rétendre de plus en plus. Une bonne
inflitution dans laquelle on formeroit les Elèves
d’après les principes raifonnés d’une faine théorie
fondée fur une Pratique éclairée pourroit parer
à tous ess inconvéniens. Mais le tems n eft point
encore venu où l’homme appréciera combien
peut lui être funefte fon indifférence à établir
un enfeignement uniforme & régulier dans l’Art
de guérir , fi utile à fon bonheur. Les An -
ciens, qui ont le plus vivement fenti le prix de
la Méthode, nous ont iaiffé relativement à elle
quelques axiomes dont fa vérité tranfmife de
fiècle en flècle n’en devient par-là même que
plus certaine. Ces axiômes font les fuivans :
l.° Concedendum aliquid & confiuetudini &
regioni & cetati. Cet axiome eft d Hippocrate, il
défigne qu’il faut avoir égard à la coutume, à
la faifon, au climat & à l’âge des fujets dans ie
traitement des maladies, & diriger la nature
des remèdes d’après les indications qu’ils pré-,
fentenr. i.° Quos remedium nonfianàt, ferrurnjanat,
quos fernim nonfianat ignis fianat-, quos ignisnon
fianat, znfianàbile. Cet axiôme du même Aufeur,
marque la fucceffion qu’on doit mettre dans les
moyens de guérifon & en même tems le degré
de confiance qu’on doit avoir en eux ; il feroit
à fouhaiter qu’il fut continuellement médité.
3.0 Medicamcntis uti nifi in vehementibus ^ malis
fupervacaneum. Cet axiôme eft de Celfe; il défigne
qu’il faut dans les maladies, qui ne font pas
graves, lai fier la Nature à elle-même & ne point
la tourmenter par des foins indiferets & peu réfléchis:
Malim enim, dit Stoll à ce fujet, ut nuila
prorfus medicina fiat quam inepta , & morbo non
refpondens atque hoc ipfo perniciofa & Jalutai mm.
moliminum turbatrix. 4 ° Siatius ejl anceps expeurt
auxilium quamnullum. Cëlui-ei eft encore ce Ctlre,
il fignjfie qu’il vaut mieux employer un remède
. domeux qu’aucun. Cét axiôme vrai dans fon
principe' comme le troifième , feroit faux dans
fa eonféqueneè comme fui, car fi les reniè.es
douteux peuvent tourner au détriment de J Art
fans produire un bien manifefte , il vaut mieux
n’y point avoir recours: 5 ° Vehementi uialo nifi
ce que vehemens- auxilium Jitccurrcve non pot-cjl.
Cet axiôsî c pris du même Auteur eft le même
que l’aphorifme d’Hippocrate ad extremes■ mor-
los extrema remédia exqtiijite■ optimaIls defi-
onent l'un &. l’autre quenvain ion s attend au
mieux dans une maladie grave fi fon n emploie
point les grands moyens de guérifon. Par grands moyens, il faut entendre ici non-feulement ceux
qqx opèrent de grands mouvemens tels que les
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héroïques des Anciens*, mais ceux qui font appropriés
au caractère de la maladie & qui fouvent
a giflent d’une manière infenfib’e. 6.° Quos ratio
non refiituit, temeritas adjuvat. Cet axiôme de
Celfe devroit être un objet continuel d’attention
pour le Praticien, car il lui a fouvent attiré le
mépris comme il a valu la gloire aux charlatans ;
mais tout en parlant ainfi , nous fommes loin
de confeiller une témérité évidemment funefte.
7.0 Naturd répugnante ni/ül proficiunt auxilia. Cet
axiôme indique qu’avant de chercher à guérir, il
faut être sûr que la Nature répondra aux efforts
de l’Art ; c a r , comme le point effenriel confifte
dans le ménagement des forces ; fi celles-ci viennent
à manquer,il n’y a plus aucune efpérance
de fuccès. 8.° Médicamenta hero'ica in manu imper
iti fiunt uti giadius in dextrâ fiuriofi. La vérité
de ce,t axiôme n’a pas befoin d’ancune explication
pour être fentie même de ceux qui ne font
point de la profeflion. 9.0 Citb, tutb & jucunde
L ’origine de ces trois mors remonte à Afclépiade
qui s’en eft fervi le premier pour preferire la
conduite qu’on doit tenir en obfervant la Méthode.
Ils fignifient que la guérifon doit être la
plus prompte poftîble, la plus sûre & la pins
agréable, ce dernier point fuit néceffairèmem de
l’obfervation des deux premiers ; il en eft le*
complément. I0.° Fefiina lente & aliquid Natures
committe. Ce dernier défigne qu’il ne faut pas
toujours ptécipiter l’emploi des moyens de gi.é-
rifon; qu'il faut laiffer faire quelque chofe à la?
Nature quand le danger n’eft^point urgent, d’autant
plus qu’el le eft i’inftrumeut premier de lâguérifon.
La Méthode, dans la pratique opératoire,
confifte dans une manière particulière d’em--
ployer tel ou tel inftrument en attaquant de
telle ou telle manière la partie fur laquelle otï'
fe propofe de les faire agir , le procédé différa
de la Méthode eo ce que celle-ei eft plus compliquée
, fuppofe des vues Thérapeutiques dorr
! on peut fe palier,dans l’autre. Ainfi, par exemple^
nous rapporterons à la Méthode les manières différentes
d’extraire la pierre de la velfie en attaquant celui
ci par fon fond, par fon bas-fond, par l ’urètre ou
par fon col, parce que ces différentes manières fup-
pofent plus de notions & qu’il n’y a que-I’homme'
véritablement inftruit qui puiffe en faire l'option.
• Nous appellerons Procédés, les- diflérens moyens
& inflrumens dont on fait ufage pour mettre la»
Méthode en aéfi'on , & dont le fuccès dépend
fouvent d’un four de main projr-e à chaque Opérateur.
(M . P e>t ï t -R A ie l . )
MEURTRISSURE. UiwridCpot. Sugillatio état-
d’une partie qui a éprouvé les effets de Iæ
contufion fur une très-grande furface. Voyeç
peur tour ce que nous pourrions dire ici Partiel©
Contüsion. ( M P e t i t - R adel. y
MIEL - VIERGE. On le recommande pour
déterger & guérir les ulcères*, pour faire mûrir
les tumeurs froides , pour effacer les taches