k'en-tôt remplacés par l’afloupiAetnent. La fubf-
Jance contalë du, cerveau fe mêlant au pus qui
*e forme en pareil cas, lui donne un très-mau-
vais caraèlère. Mais les fuites de la contufion ne
font pas toujours fi promptement fâchetifes ; fou-
vent même fes effets ne fe manififient que lofig-
tems après le coup reçu , par une dégénérefcence
chronique du cerveau , qui préfente tous hs ca-
raèlères des tumeurs carcinomateufes. On trouve,
dans un des Mémoires de Quefnay , un exemple
que nous rapporterons ici. Un hommu for tourmenté
d’une douleur de tête à la fuite d’un coup
auquel il n’a voit porté aucune attention. Cette
douleur petfifla, malgré tous les remèdes , ju f-
qu à la mort, après laquelle ou trouva à l’ouverture
du crâne une humeur carcinomateufe de
la groffeur d’un oeuf de poule, & formée par la
propre fuhfiance du cerveau. Les Ephémérides
d’Alkmagne , Fabrice de Hilden & Bonner, offrent
plufieurs faits de ce genre. La fini dure du
cerveau connue & les pertes de fubftance que
çe vifeère peut fubir fans danger pour la vie,
portent à croire que ce; cas ne fort pas toujours
au-défi us des r^ffources de l'A r t , & qu’on pour-
roit, quand elles, font peu velumineufes & à la
furface du cerveau, en tenter l’extirpation.
Le cerveau efi comme le crâne , fufceptible
d’éprouver Ifs effets d’un coup ailleurs qu’à l’en-
dreiroù i! a été frappé. Ain fi, l’on a obier-é des
abcès vers la bafe du crâne , lorfque des coups
avoient été portés à la partie fupérkure du crâne -,
on en trouve des exemples dans Pigray. Il fur-
vient alors des a c iikn s qui peuvent faire foup-
çonner le mal, notamment une douleur fixe à
lin des points de la tête oppofë à celui qui a été
frappé; douleur qui le p'us fouvent efi: accompagnée
de fr/Tom irréguliers , de la fièvre & autres
fymptômts dont nous avons fait mention
précédemment. Am?.tus Lufitanus dit qu’on appliqua
le trépan à la partie oppofée â celle qui
avoir u çu le coup , & qu’on ne le détermina à ce
parti que parce qu’ une première opération fur- le
lieu frappé ayant été ir fruèlueufe , le malade-
éprouvoit à l’oppofite une douleur que rien n’a-
voit pa calmer- Le fuccès fut heureux, on trouva
fous la dure;mère un abcès dont la dérerfion fut
fuivie de la guérilon. L’hémiphlégie, qui affez
fouvent arrive alors du côté du eorps, r é pondant
à celui de la tête qui a été frappé, efi
un des plus certains. En pareil cas,il ne faut point
héfit^r à eri venir à l’opération du trépan fur l’endroit
qui éprouve de la douleur, fuppofé toutefois
que lé jisu foit favorable. La fureté de cette,
conduite efi établie fur une foule dobfervârionff
données’ par Valfalva & Mofgagni. Voyez le
Ttaité de caufis & fedibus morborum per anato-
men indagatis. Valfalva à ce fujet çonfeille d’être
plus attentif fur la nature des fytnptômes qui pa-
roiffent , pour en tirer des induéîions utiles aux
hîelfés relativement aux fecours à leur accorder.
Il trouve effenriel, par exemple , de ne pas les
faigner indiftinckment d’un bras ou d*un autre ,
de leur ouvrir la veirv*: jugulaire droite on gauche
, de leur prëfenter indifféremment des odeurs
fortes à l’une ou l’autre des narines ; étend
même fes vues jufques fur le côté où efi couché
le malade. Il a vu qu’ en le remuant & le filant
mettre fur le côté paralytique , la paralyfij s’étoit
étendue des deux côtés, la matière de l’épanehe-
ment ayahr vraifêmblablemcnt pafié d un ventricule
du cerveau dans l’autre.
Dans toutes les affrétions traumatiques dont
nous venons de traiter, le bandage doit.être employé,
moins pour remplir une indication pio-
chainement curative, que pour retenir les medi-
camens | & oppofer une certaine réfiflance ait
cerveau dans les cas de grande fraclure où i on
a emporté quelques pièces d’o s , ou dans ceux ou
l’on a été forcé de recourir au trépan. Dans tout
autre cas, il faut faire le moins de comprdlion
qu'il efi polf.ble, d’autant plus qu’elle ne..contribue
en rien à la plus prompte.cieatrifarion de
la playecCette tègle a voit déjà été établie par
Hippocrate dans les cas où la'plaie ne pénétre
pas , Car, quand elle pénétroit, il recommande
un bandage.ferré, tant pour les vues que nous
venons d’expofer, que peur retenir les cataplasmes
& autres médicam.ns ufîtes de fon terns chns
•le traitement des plaies pénétrantes de la fête.
Celui dont il fe fer voit étoit fait avec une bande
roulée à deux chefs , dont il faifoit palier 1 uu
& l’autre alternativement deffus, & autour.de fa
tê^e , de manière à fiiketdes demi-doloirtsqu! le
re :ouvrant luccdfivemenr entour oient enfin toute
la Tête. Aujourd’hui l’on fe contente du bandage
de Galien, ou du grand ou petit couvre-chef. On
place enfuite la Tête, moyennement éleyée , fur
un oreiller , & l’ on a foin que la plaie n éprome
aucune compi tflion,- epeore moins que le malade
foir couché deffus, pour éviter que le cerveau
qui dans les cas où il y a peite de fubftance au
crâne, a tant de difpofition a fortir , n’y foit
follicité par une telle fituation.
D e s Affections traumatiques de la Face.
. Ces aff. étions- different beaucoup .entre elle?,
foit à raifon de l’organe qui éprouve léfion, ou
à raifon du genre de celle-ci qui re peur être
que Tort diverfifiée. Il fufnt de fe ‘rappeller la
ftruélure & l ’ufage des organes qui font placés à
la face, pour favoir qu’en pareil cas on doit le,
propofer deux points capitaux , conferver ceux-
ci dans leur, intégrité première , & diminuer ou
même prévenir , autant qu’il efi pofiible, .la trop
grande difformité qu’oicafio.nne le grand nombre
des cicatrices. Il efi cependant-des casoùil b-uE
fe mettre, au-deffus de. ees r è g l e s 'ce (ont. ceux
où il y a du danger, pour la vie. Il çfi .pt ouvrit
alors de ne point ménager les incifions & les #1
bridemens, foit pour aller à la recherche des
corps étrangers, ou pour arrêter Je fan g dans le
cas d’une hémorrhagie inquiétante. On a été quelquefois
obligé alors d? fendre avec le cifeau use
portion du canal ofkux pour découvrir une artère,
& y appliquer un moyen de compte (lion.
Les plaies de la face, quoiqu’à la première apparence
peu inquié antes, font néanmoins quelquefois
fuivies d’acdden.3 fâ-heux , & même de
la mort.. On î rouve '.'ans lié Sepulchretum de Bonnet
l’obfe.r vario n fui; a n || , & qui.confirme pleiçem.nt
cette afferti >n. .^Un jeune homme de vingfsinq
ans r eut un coup d épée vers la marge inférieure
de l’orbite, du côté gauche. II. tomba au fit - tôt
privé de la parole & de tous les fens internes j il
éprouva .quelques mouvèir.eos conyuliifs , & du
refie i| continua d’ê re immobile , excepté le tems
où l’on fondoit la plaie. La refpiration devint de
plus en plus accélérée, &. enfin, le pouls manquant,
il mourut environ dix heures après avoir
reçu le coup. Ayant mis le ftilct dans la plaie,
on découvrit à l'ouverture de la tète , que J’épée
avoit paffé fur le côté de l’os fpongkux fupé-
rieur dans l’ intérieur du crâne , ce qne confirmèrent
des d’os qu’ on trouve au-dedans &
la léfion de la fnfiance du cerveau. La dure mère
& la pie-mère qui recouvrent les lobes améiieiirs
du cerveau , éroient gorgés de fang ; il y avoit
une très-grande' quantité de ce fluide épanché
dans, les ventricules latéraux du cerveau , une
partie s’éroit même portée jufque dans le quatrième
ventricule. Nous corfirmeronsencore cette
l’éihiftifé des pîayesde la face par une oh fer va- |
tion qui nous efi particulière. Un fo’dat invalide
dans un état d’ivre fie , fe biffa tomber de fa hauteur
fur le pavé. L’os mai aire du côté gauche
reçut tout J .effort du . coup ; la contufion étoit légère,
& fi y ?,voit échymofe autour de l'oeil du
même côté. Au .premier examen on fenrir mapi-
fefiem en^ que l’arciçie zygomatique étoit fraélurée
avec, dépr^fiïon. L ’ërat carotiqué où étoit le ma-
lade fur d’abord attribué au vin qu’il, avoit pris,
&-et3 effet, il vomit beaucoup pendant la nuit.
Mais ect état perfiiiant le matin, il fut fa ignédu
pied, & mis au régime; le lendemain, la refpi-
ration devint fiei roreufe, aucun fymptôme n’an-
nonçoit une comprefiion du cerveau; mais fout
jnrliquoit une défitfiion prochaine de la vie. Aufil
Je laiffirt on finir tranquillement fes jours, enfin
le uoïfièms de fa chute fut pour lui le dernier.
A louvetnite de fon corps,.on trouva une double
fia élu re à l’apophyfe zygomatique , avec dépref-
fiün de b partie comprife entre les deux fraélu-
ps. L’os de b perpétré étoit fraéluré. dans tous
les endroits qù il fe. joint avec les os voifi.ns ; il
y avoir également un; fraélure à la partie anté-
!!‘eure fiu fin ns maxillaire, & épanchement de
bng dans fon intérieur. Le crâne.ouvert, on vit
Un léger épanchement de fang fous la dure-mère
H. br la partjç fupérieyire & latéral? de i’hcipif-'
phère gauche du cerveau, tous les vaiffeaux de
la pie-mère é-oient excdfivement gorgés de fang j
fi y avoir un peu da fang épanché à la partie
pofiérieure & fupérieure de l’hémifphèrc droir,
entre la durè-mère & la pie-mère. On découvrit
enfin un autre épanchement affez confidërahle à
fa partie moyenne & latérale de f’hémifphère
gauche , occafionnépar une crôvaffe dans la fubftance
même du cerveau, qui paroifloif déjà en
fuppuration jufqu’à la profondeur de quatre à cinq
lignes , autour de l’endroit où le fang s’étoit
creufé cette cavité. Il y avoir un fembbble détordre
à la partie pofiérieure & un peu latérale
de l ’hémifphère droit. Le cerveau & le cervelet
| étoienr fàins du refte , & le crâne fans aucune
' fraélure ou fiffure. Cet état du cerveau a-t-il pré-
I cédé la chûre , ou n’en efi - il qu’un effet fubfé-
quenr. Si l’on s’en tient à la dernière conjecture,
l’on voit quels défordres peuvent fuivre d’une
contufion violente reçue à b face.
Les plaies du front fans léfion du crâne demandent
une méthode différente, félon qu’elles
font accompagnées de contufion ou non. Les /impies
incifions feront réunies au moyen d’empiâ-
tres aggiutinatives, noramment celui d’André de 1a Croix, quand elles auront une direction rranf-
vètfale. Les longitudinales feront retenues avec
le bandage naiffanr : on traitera celles qui font
conrufes avec le baume d’Arcéus , qu’on étendra
légèrement fur un plumaceau d’une grandeur proportionnée
à celle de la contufion , & l’on couvrira
les environs avec des refoi unis fpiritueux.
Si b conrufion s’étendoit jufqu’au périoâ ie &
quil y eût quelques accidens , il faudroit fans
plus différer, procéder au dëtridemrnt de la manière
que nous avons dit qu’on devoir le faire en
parlant du cuir chevelu. S’il y a fraclure à la première
table avec déprefiion , il faudra relever les
pièces avec beaucoup de ménagement, pour ne
point intérefier la membrane des fïnus en cas
qu’elle ne fût point endommagée ; & fi elle l’e fi,
on n’appiiqnera dans la fuite des panfemens aucun
corps gras ou onélueux qui aideroient la difpofition
qu’a cette membrane à produire des chairs
fongueufis. Il faut, au contraire, leur préférer
les fpiritueux & les aefficcatifs. On fera fur la
plaie un phis grand degré de comprefiion q u e ,
celui nécctlaire pour maintenir en place les pièces '
d’appareil, afin d’empêcher la membrane défaire
faillie au dehors, ce à quoi elle tend naturellement
dans les mouvemens d’infpiration.Ces plaies,
quand elles font bien traitées, n’ont pas plus de
propenfion à devenir fifiuleufes que d'autres,quoiqu’on
ait eu communément cette opinion. Le «ronflement
modéré de 1a membrane du finus & for»
épaiffiffement en fomenant les bards de l ’os &
fai faut corps avec eux , contribuent beaucoup à
la formation de la cicatrice ; mais celle-ci refie
m-çtlle long-tems, à raifon de ce que les bords
F f f i j