
conflipation qui en avoir duré vingt, eut une
tumeur de cette efpèce plus grofle que les deux
poings, inégalement dure ; & q u i, lorfqu’on la
manioit, rendoit un Ton femblaBTe à celui qui
réfui te de la collifion de corps durs qui heurtent
les uns contre les autres. De même fi une
pierre à force de peler fur la paroi poftérieure
de la veffie, y caufoit une élévation qui pénétrât
dans le vagin, il faudroit , à l’exemple de
Fabrice de Hildan , agfandir cet julcère avec le
biftouii & tirer la pierre. Dans le premier cas,
on repoufleroit la portion de veffie déplacée dans
fon lieu naturel, & dans tous les deux, on env
pliroit le vagin avec un pefiaire de linge trempé
dans du blanc d’oeuf, & on fer oit les injedions
convenables. Mer y avoit d’abord penfé qu’en
beaucoup de cas on pourroit incifer la partie
poftérieure de la veine à travers le vagin au
moyen d’une fonde cannelée & courbée comme
le cathéter ordinaire. Mais il ne confeille pas
d’employer cette méthode, de peur d’expofer les
malades à des fiftules qui leur faflent perdre leurs
urines; inconvénient quil feroit facile de prévenir
, 5’il étoit le feul qui s’opposât à cette manière
de Tailler.
Enfin, il eft des circonftances qui exigent qu’ on
fuive d’autres procédés. Tolet dit avoir vu une
femme attaquée d’une chute de matrice qui avoit
entraîné la veffie dans laquelle fe trouvoient
plufieurs pierres. La malade fut Taillée en in-
cifant fur la veffie déplacée,après quoi on réduifit
le tout; la guérifon fut allez prompte.
De V extraction des Pierres arretées
dans le canal de Vuretre.
Les Pierres d’un volume confidérable forties
de la veffie peuvent s’arrêter dans différens endroits
de l’iirètre, & caufer de la douleur & la
difficulté d’uriner. En quelques lieux qu’elles fe
trouvent fituées, il faut en favorifer la forrie
par les moyens propres à procurer le relâchement
tels que la faignée, les bains, les applications
émollientes fur le périnée & fur les bourfes,
les boiflons diurétiques, froides ,Jles injeélions
d’huile avec la précaution de faire appuyer avec
les doigts au-delà du lieu qu’occupe la pierre
& les preffions douces & ménagées qui amènent
ce corps étranger vers l’ouverture de Tur.ètre.
S i ces moyens ne réuffifient pas, & que les incommodités,
que les malades éprouvent, foient
confidérables, on ne peut fe difpenfer d’en, venir
à l’opération.
La pierre occupe la partie membraneyfe de
l ’urètre, où elle s’tft avancée jufqu’à la partie
de ce canal qui eft embrafiee par Ton tiffù fpon-
gieux , où enfin elle eft retenue près de l’ouverture
qui termine le^gland.
Dans le premier cas, on procède, comme dans
U petii-Appareil, c’eft-à-dire que le malade étant
affujetti & retenu, le Chirurgien introduit dans
le reélum un ou deux doigts de fa main gauche
qu’il courbe enfuite pour afiiijettir la pierre 8c
pour lui faire faire plus de faillie au périnée;
après quoi faifant tendre les tégumens de cette par lie
par un Aide qui relève en même-tems les bourfes,
il prend un biftouri convexe avec lequel il in-
cife les tégumens de haut en bas & de dedans
en-dehors, puis le tiflu cellulaire & enfin l’urètre.
La pierre mife à nud eft pouffée en-dehors
avec un crochet, & retirée avec des tenettes
appropriées. Comme il eft poffible qu’ il y en
ait d autres, qui foient reliées dans là veffie, il
eft prudent alors d’introduire dans ce vifcère à
travers la playe qui vient d’être faite, une fonde
canelée droite avec laquelle on s’en allure, &
qui fert à diriger un biftouri'alongé, tel que celui
de Chefelden, pour achever l’opération comme
dans toutes les méthodes de pratiquer l’appareil
latéral, fi elle eft jugée néceflaire.
Lorfque la pierre eft logée dans la partie fpon-
gieufe de l’urètre , l’opération eft moins grave fans
être plus facile. 11 ne s’agit que de fendre fur
le lieu qu’elle occupe & d’en faire l’extraftion.
Quelques-uns veulent qu’on fafle tirer les tégumens
vers le périnée, ou qu’on les tire foi-même
du côté de l’extrémité de la verge, afin que l’in-
cifion qu’on y va pratiquer ne fe trouve pas
parallèle à celle de l’incifion déjà faite aux tégumens
, lorfque l’opération fera achevée, & que les
urines n’ayent pas autant de facilité à s’échapper.
Cette manière de procéder femble moins avanra-
geufe pour l’extraélion des corps étrangers, qu’on
le propofe d’ôter, en fuppolant qu’il y en ait
plufieurs, & peut donner lien à des infiltration?,
uririeufes dans le tiflu cellulaire du voifinage.
Il paroît donc préférable d’ouvrir les tégumens
& le canal de l’urètre vis-à-vis l’un de l’autre’, ce
qu’on ne peut faire qu’après avoir bien affujetti
les parties entre les doigts de la main gauche &
après avoir tendu les tégumens.
Si le lieu qu’occupe la pierre répondoit aux
bourfes,il feroit plus mal aifé d’y arriver, & le
danger des infiltrations urineufes deviendioit plus
grand. Il faudroit alors la repouffer avec une
algalie jufqu’à la partie fupérieure du périnée,
où fi elle étoit trop fermement engagée pour pouvoir
fe déplacer *, il feroit néceflaire de faire relevtr
les bourfes & de prolonger beaucoup l’incifion
de leur côté, afin que les écoulemens de f a r g
& d’urine qui peuvent furvenir, fe fa fient plus
aifément. Il faut avouer que ces opérations, fi
,(impies en apparence, offrent beaucoup de difficultés,
parce que le canal dë l’urètre fuir aifémert
fous les inftrumens , & qu’il fe 1 aille entamer
avec peine 3 lorfqu’il n’eft pas foutenu par un
cathéter.
Enfin, dans le cas où la pierre eft parvenue
jufqu’au voifinage du gland , on peut eflayef
de la tirer au-deffus avec des pincettes appropriées
telles que celles très-étroites de J. L. Pétit ou
les pinces à tuyaux de Roften dont on peut voir
la figure dans les planches relatives à cet article,
ou avec un fil d’argent plié en deux, dont on
fait güflër l’anfe jufqu’au-delà du lieu que ce
corps occupe. Si l’on ne pouvoit en procurer
la (ortie par ces moyens,& qu’elle fût retenue
par l’étroitefle de l’ouverture de l’incifion , il
faudroit agrandir cette ouverture avec le biflouri.
Dans toutes ces circonflances, les panfemens
doivent être extrêmement Amples. Lorfque les
urines paroiflent difpofées à paffer en tout ou
en partie à travers la playe, il faut fe fervir
d’une fonde flexible qu’on Iaiflera dans la veffie
jufqu’à ce que cette playe foit cicatrifée.
De Vextraction des Pierres formées dans le tijfu
cellulaire du Périnée.
On a vu fe former ail périnée des tumeurs
extrêmement dures, & dans lefquelle? on a trouvé
des pierres plus ou moins volumineufes de la
même nature que celles qu’on tire des voies urinaires.
Quelquefois ces rumeurs fe font ouvertes
fpontanémcnr, & ont laifle échapper les pierres
qu’elles renférmoienr. Cet accident a le plus fou-
vent eu lieu fur des perfonnes qui avoienr fouffërt
l’opération de la Taille. Cependant on l’a vu
arriver à la fuite d’abcès urineux indépendans
de toute affeélion calculeufe comme dans i’hif-
toire-rapportée par François C o llo r , & après
un coup de pied reçu au périnée au-deftous
des bourfes. Il lupp.ole une ouverture à i’urètre;
mais il faut que cette ,ouverture foit extrêmement
petie; pour peu qu’elle fût confidérable, la
portion d’urine qu’elle laifleroit échapper dans
le riflù cellulaire du voifinage attireroit des dépôts
urineux ou gangreneux, en mêmejemsqu’elle
donneroit lieu à des infiltrations d’urineplus ou
moins étendues ; au lieu que, quand les urines ne
fe dépofent, pourainfi dire, que goutte à goutte ,
leurs parties les plus liquides fe diffipent par
abforption pendant que leurs plus groffières s’agliu-
tinent & forment des concrétions qui peuvent
acquérir un volume énorme. On a cru anciennement
que les pierres nées "dans la veffie cre—
voient. l’urètre pour aller le long du tiflu cellulaire
qui les renferme. Leur grofleur s’op-
pofe à une pareille idée, & celle-ci répugne
d autant plus qu’on en a vu qui étoient logées
dans des follicules membraneux différens-les uns
des autres.
Les pierres dont il s’agit ic i, font donc le
réfultat d’une filiale au canal de l’urètre, laquelle
na pas d’ifiùe au - d elà, & qu’on peut en
quelque forte comparer avec les fiftules de la
partie inférieure du reôlum que l’on nomme
borgnes & internes, foit que ces fiftules foient
la .faite d’ une playe faite à 1;?urètre pour ex,~
fraire des pierres contenues dans la veffie, foit
quelles dépendent d’une crevafle à ce canal,
par quelque caufe que ce fo it , mais fur-tout à
la fuite d’une contufion violente. M. Louis, à
qui on doit un excellent Mémoire fur cet objet,
penfe que ces fiftules doivent arriver moins fréquemment,
depuis que le grand-Appareil eft entièrement
tombé en défuétude & qu’on l’é -
viteroit fi, après la T a ille , on facilitoit Ja
çonfolidation de l’ouverture faite à l’urètre au
moyen des bougies. Sans doute lorfque le cours
des urines ne fe rétablit pas dans le rems ordinaire,
& que celles-ci ne ceflent point de fe
porter vers la p la y e ,. c’eft un figne que le
canal tend à fe refferrer, & il faut l’élargir avec
les bougies. Mais leur ufage paroît inutile dans
le plus grand nombre des cas, & l’on peut ef-
pérer que fi l’urètre fe trouve ouvert en quelques
perfonnes par une de ces fiftules- internes,
cela vient plutôt de ce que la cicatrice de ce
canal s’eft déchirée, que parée que la plaie qu’on
y avoit faite ne s’eft point confolidée dans le
teins. La marche ordinaire de la Nature eft que
les playes qui intéreflent des canaux ne
guériftent point tant que ces canaux permettent
le plus léger fuin rement de la liqueur qu’ils
charienr.
Les pierres formées, dans le ùdù cellulaire
dans les exemples cités,ont donné des preuves
de leur exiftente par le bruit qu’elles faifoienr,
quand on manioit la tumeur qui les renfermoit ;
en ufant & perçant les tégumens & fe montrant
en partie au-dchors; ou enfin par l’exceffive dureté
qu’elles communiquoient au périnée. Si donc
une de ces circonftances venoit à fe préfenrer
il ne faudroit pas héfiter à incifer la tunique
qui fert de kifte à la pierre , & à én faire l’ex-
tradion par les procédés connus. Si la tunique
étoit d’une grande étendue, que les parois euflent
acquis beaucoup de duretés, il faudroit en extirper
une partie. La playe feroit enfuite remplie
Me charpie & panfée à la manière ordinaire.
La fonte & la fuppuration en approcheroient
les bords & amener oient une guérifon durable
qu’on faciliteroit par l’introduélion d’une fonde
flexible dans la veffie, & peut-être auffi dans quei-
quescas , en touchant les bords de l’ouverture
fiftuleufe de l’urètre avec la pierre infernale
peur en détruire les callofirés, & pour les dif-
pofer à fe çiçatrifer d’une manière folide.
De Vextraction des Pierres entre le prépuce
& le gland.
Quelques enfans naiffent avec l’ouverture du
prépuce fort reflerrée ; les urines, qui ne peuvent
en fortir en même proportion que du canal de
l’urètre, s’y amaflent chaque fois qu’ils font effort
pour les rendre, & ne s’échappent par la fuite
que goutte à goutte, & après avoir féjournéplus
ou moins long-tems. Si ces urines charient avec
C c c ij