
treprendrons pas ici de traiter dans toute Ton
étendue ce fujet1, dont la confidération appartient
à la Médecine proprement dite ; nous nous contenterons
feulement de préfenter quelques remarques
fur ce qui concerne le Régime à fuivre dans
les maladies, chirurgicales.
La circonftance qui mérité le plus l’attention
du Praticien dans les play.es, & dans la plupart
des maladies, qui font du reiforr de la Chirurgie,
c ’eft l’inflammation, ainfi que nous avons eu fré quemment
occafion de le faire obferver dans le
cours de cet ouvrage. ( Voyei particulièrement
les mots Inflammation, Pl a y e ,C an c e r ,
Ulcère ). On ne doit rien négliger pour préven
ir , ou du moins modérer cet état, d’où dépend
généralement le plus grand danger du malade.
O r , le régime eft un des plus lûrs moyens d’v
réuflîr, & fouvent la négligence à cet égard fuf-
fn pour empêcher le fuccès de rous les autres
qu’on pourroit employer. On aura foin pour
remplir cette indication , de tenir le maladedans
le plus parfait repos de corps & d’efprit -, on le
placera dans la pofùion qui lui fera la plus commode
; on écartera de lui tout ce qui peut frapper
fes fens un peu vivement, comme le bruit,
une lumière trop vive, & tout ce qui peut fatiguer
l'attention ou émouvoir fortement les af-
feéïions de lame j on évitera, autant qu'il fera pof-
ble , de le tenir dans un air trop chaud ou trop
froid. On fera fur-tout attentif à ne lui donner
que des alimens faciles à digérer, & en petite
quanrité ; fouvent même il faudroit le priver de
toute efpèce d’alimens proprement dits, & ne
lui permettre que des boiffons aqueufes, qui ,en
s'unifiant au fang , le rendent plus doux & moins
propre à iiriier le fyftême des vaifièaux. On entretiendra
la liberté du ventre, au moyen des
lavemens ou des laxatifs les plus doux, de peur
que l’accumulation des matières dans les inteflins
ne tende à augmenter Imitation générale j mais
on évitera tous les purgatifs âcres, qui ne man-
queroiempas dé favorifer la difpofition inflammatoire.
Telles font à - peu - près les règles du Régime
rafraîcliiffant, fur la nécefîité duquel les Praticiens
font alfez généralemeut d accord dans le
traitement des playes accidentelles, ou à la fuite
des grandes opérations,& dont on augmente ou J on
modère la févériié, fuivant la nature &. l'importance
du cas. On doit auffi le faire obferver avec
plus ou moins de rigueur dans toure les maladies
accompagnées d’inflammation, fur-tout lorfqu’on
a lieu de craindre qu’elle ne devienne générale}
cependant il y a bien des cas où il faut prendre
garde à ne pas le poufier trop lo in, au moins
pour ce qui regarde l’ufage des alimens. Ainfi,
dans les cas d’ulcère, une diète très - aufière eft
fouvent nuiiible à la cicairifation, La pléthore
extrême , un régime très - nourriflant & échauffant
ne conviennent, il eft vrai, dans aucune ef-
» . j »liais Jet .1 g ia im v . K iallg iCUr {b
un régime févère, capable d’affoiblir le malade
ne fonr pas moins préjudiciables.
Il faut en conféquence, dans les cas de cette
nature , prendre un parti mitoyen , & entretenir
le malade dans une fituarion relie au moins,
qu il ne foie pas beaucoup plus foible que dans
1 état ordinaire de famé j mais il faut, à cet égard
u in d u ir e principalement fuivant que l’exige
chaque cas particulier -, car la difpofition inflammatoire
eft portée au point chez quelques malades,
que la moindre écorchure peut s'enflammer &
caufer des accidens fâcheux. Lorfqu’il furvient
des ulcères un peu confidérables chez des per-
fonnes ainfi difpofées, il eft fouvent néceflaire
lur - tout dans les premiers teins, de leur faire
oblerver un régime très-févère.
Mais il neft pas rare aufli que des individus
d uneconflitüîion différente,quifontfort affoiblis
par la longueur du mal,ou par une mauvaife nourriture
y & qui n ont aucune difpofition particulière
aux maladies inflammatoires, fupportent très -
bien , & même fe trouvent mieux d’un Régime
plus nourriflant que celui auquel ils éroient accoutumés
auparavant. Dans les cas de gangrène
il eft fouvent néceflaire de faire fuivre un Régime
très - différent de celui qu’exige l’état inflamma-
I01re. ’ ors m^me q«e la gangrène eft le plus
manuellement la conféquence de l'excès de «ce
dernier ; car alors le malade étant extrêmement
épuifé jpar de fortes évacuations , ou feulement
par 1 effet de la maladie, l'indication principale
doit être de prévenir la trop grande foiblefle,
afin de mettre le fyftême en état de fe débarrafler
des parties mortifiées, ou de les détacher. Or ,
rien ne contribuera pins à remplir cette indication
qu'une nourriture fubftantfelle, l’ufage du
vin > &c. Voye\ G angrène.
On voit aifément qu'on ne fauroit donner de
r^g‘e générale pour le Régime à fuivre dans le
traitement des maladies chirurgicales, mais qu’on
doit abandonner au jugement & à la diferérion
du Praticien le foin d’indiquer celui qui paroîtra
le plus convenable à la fituation particulière de
chaque malade.
RENVERSE fe dit des plis qu’on fait faire à
une bande dans un point de la circonférence d’un
membre inégal, afin que la circonvolution de la
rande, qui ne porteroit que par un de fes bords
ne fafle point de godet. Pour faire ce bandage on
obferve, dans les différens tours inégaux qui forment
des doloires, des moulîes, ou des rampans
fur le membre j on obferve, dis4 je , de renvetfer la
bande aux endroits inégaux à la partie poftérieure,
jamais fur la playeou l’ulcère. Pour éviter la multi-
plicaiion.des Renvenés, on garnit la partie inégale
avec des compreffes allez épaiffes & graduées. Les
Rcnverfés doivent être bien unis & les plus courts
qu il eft polfible. Pour y réuffir,il ne faut pas dérouler
trop de baude, il faut tenir le globe alfez près de
la partie, & diriger de l’autre main qui eft libre le
pli qu’on veut faire faire à la bande; fans cette
précaution le Renverfé eft long & plilfé en façon
de corde. Article de Vancienne Encyclopédie.
RENVERSEMENT, ripo-n-™^ Prolapfus. Etat
d’une partie dans lequel la furface, qui étoit
précédemment interne , devient externe en paf-
fant par fon orifice. La matrice , le vagin , le réctum,
font les parties qui éprouvrent le plus communément
un Renverfemem. On dit que la vtlfie
a éprouvé un femblable changement chez certaines
femmes. Voyez à ce fujet les Obfei valeurs, & pour
le Renverfement de matrice, du vagin & du
reélum, les articles Matrice , V agin & A nus.
(M. P e t it R ad e l . )
REPERCUSS1FS de Repercutio, je repoufle,
Nom donné par les Anciens à des médicnmens topiques
, qu’ils fuppofoient avoir la propriété de
repouflèr les humeurs afïïuenres fur une partie,
ou qui s’y feroient déjà engagées.
Les remèdes auxquels on a particulièrement
appliqué cette dénomination font ceux dont i’effet
dire# eft de diminuer, ou défaire cefierl’état inflammatoire
d’une partie , fois qu’il tienne à une
affe&ion phlegmoneufe , éréfypélateufe, ou dar-
treufe. Tels font l’eau froide, la glace, une folu-
tion froide de nitre ou de ftl ammoniac, le vinaigre
, le fucre & l’extrait de Saturne. Toutes ces applications
ont l’effet plus ou moins marqué de diminuer
l’adtion des vaiffeaux fanguins, & d’appaifer
ou de modérer en eux cette efpèce particulière d’é-
rétifmeà laquelle tient l’inflammation, L’on attribue
aufli la même propriété aux^ftringens proprement
dits y tels que l’alun, les vitriols, le vin rouge,
&c. On regarde encore comme Répercuftives certaines
applications irritantes, telles que la fôlu-
tion du fublimécorrofif, celle du vitriol bleu, &c.
qui dilfipcnt quelquefois très-promptement l’inflammation
exiftante dans une partie, en y caufant
une irritation d une nature différente.
L’nfage de ces différens moyens eft d’une grande
utilité dans la pratique , quoiqn'tmployés in-
diferettement ils puiffent, dans certains cas, faire
beaucoup de mal. Mais la théorie, bien plus encore
que l’obfervation , a engagé beaucoup de
Praticiens à les condamner; & i l ne faut pas s’étonner
que ceux qui leur attribuoient le pouvoir de
repoufltr, dans la maffe du fang, des humeurs
morbifiques & vénëneufes dont la nature cher-
choit à débarrafler le corps, en les porram vers
quelque-endroit de la furface, fe foient élévés
autant qu’on l’a fait contre leur ufage. UnePhyfiolo-
g»e plus éclairée a fait voir que les fluides vénéneux
m formoient dans les parties affeélées de maia-
dies, plutôt qu’ils n’y étoient amenés par des
procédés dépfiratoires ; qu'a près leur formation
fis pouvoient être tranfportés dans d’autres parles
du fyftême ; mais que ce tranfport peu nui-
nble dans la plupart des cas , & qui a toujours
Uu.» S^opère par l’action des vaifleaux abforbans
lymphatiques ; qu’enfin les applications aflringen-
tes, & autres nommées Réperculfives, ne peuvent
avoir l'effet de repoulfer dans la circulation les
fluides morbifiques, qui ne font tels qu’après avoir
quitté les extrémités des vaifleaux fanguins, &
qui ne peuvent y rentrer en vertu de i'aélion de
pareils agens.
Les Répercnffifs agiflènt, ainfi que nous l’avons
d it, en diminuant l'état inflammatoire des vaif-
feaux fanguins, & font en général très-utiles pour
dilfiper uneinflammation commençante. Mais fi on
les emploie ^lus ta>d , fans précautions & fans
faire concourir leur ufage avec d’autres remèdes ;
ils ont quelquefois des conféquences très-fâçbeu-
fes. Voyez ce que nous avons dit à ce fujet,
aux articles Inflammation , Pertes ,G onor-
RtjÉE , &C.
REPOUSSOIR.Infirument dontonfefert pour
arracher les chicots des dents : c’efl une tige
d’acier, longue d’environ deux pouces, cimentée
dans un manche d’ivoire ou d’ébène , fait
en poire , pour appuyer dam la paume de la
main. L ’extrémité antérieure de la tige eft terminée
de deux façons, ce qui fait deux efpèces
de Repouffoirs. A l’un, c’ell une gouttière obli*.
q ue, longue d’environ huit lignes , qui finit paf
deux petites dents. A l’autre , ce font deux efpè-
ces de crochets, tournés à contre fens, Terminés
auffi par deux -petites dents garnies d’inégalités.
Avec le premier Repouffoir, dont on porte les
dents fur le chicot , le plus bas qu’il eft poffible-,
ou le fait fauter. Avec le fécond on peut aufli
repoufler le chicot, mais avec le crochet tourné
endedans,onpeutl’attireràfoi & l ’enlever. Koyej
Us planches. Avec un hoc Pélican , manié avec
adreffe, on peut fe difpenfer de l’ufrge du Re-
poufîbir. Voyn Pélican. Article de P ancienne
Encyclopédie.
RESINE E LASTIQUE. Suc végétal, épaiffi
au Soieil, qui a une fl xibilité & une élafiiciié
étonnantes. On en fait différens infltnmens de
Chirurgie, particulièrement des bougies & des
fondes creufes, qui malgré la gr ande fenfibiiiié
de l’urètre, peuvent y êtte briffées très-long-rems,
& font pour cet objet infiniment préférables aux
fondes métalliques, qui, font fiijettes à devenir
incommodes aux malades par leur dureté, leur
pefanreur, leur roideur, & par la facilité avec
laquelle les urines ou les pus les attaquent. On
en fait encore de larges anneaux pour aflurer les
fraélurts. ; des peflaires pour la chiite de l’anus
& du vagin; des hottes pour les jambes enflées;
des feringucs ; de longues cannâtes flexibles, &c.
Le public eft fort redevable à M. Bernard ingénieux
Artifle de Paris, pour la perfeclionà
laquelle il a amené ces fortes d’inftrumcm.
: RESOLUTIFS ou DISCUSSIFS. Noms que
l’on donne à des remèdes, qui, en agiflar.tcomme
topiques, ou par un effet général fur tout le fyftême,
ont la propriété de dilfiper des tumeurs